Mois : octobre 2009
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Un roi sans charisme
Le statut de leader du pays est parsemé d’embûches pour Mohamed VI qui tente, peu ou pro, de les esquiver. Son incompétence est manque de charisme ne jouant pas à sa faveur, il opte pour les gestes symboliques.L’offensive prônée par la MAP et le quotidien Le Matin du Sahara, ainsi que par le magazine de la Françafrique (Jeune Afrique) ont fait de leur mieux pour cacher les faiblesses d’un roi attiré plus par les loisirs et les plaisirs de la vie que par le souci de combattre les maladies de la société marocaine.Le profil d’homme dynamique qu’on lui a taillé est imaginaire et ne correspond pas au vrai Mohamed VI. Cette image a été spécialement forgée pour lui pour que le peuple ne voie pas les causes de son absence sur la scène politique nationale et internationale. Non seulement, il a le trac en public, mais en plus, il ne prend jamais le moindre risque, conscient qu’il suffit d’une prise de parole en public ou d’une sortie médiatique pour que tout s’envole. Il donne l’impression de fuir l’auditoire comme s’il avait peur d’être critiqué et jugé, et donc de ne pas être aimé. Une dépendance aux regards des autres qui exprime un défaut d’estime de soi. Timidité, doutes et hésitations transparaissent dans son message et dans sa posture. Mohamed VI ne pourra continuer à cacher son manque de confiance et sa timidité. Tous les marocains finiront par le savoir.Incapable de se défendre dans une interview ou une déclaration publique, il a vu son image s’effondrer comme un château de carte. Les symptomes de la maladie sont visibles et elle ne tardera pas à se répandre même s’il continue à refuser les sorties publiques.Il ne sert à rien de se tirer des portraits assis parmi les fidèles musulmans à la mosquée ou entrain d’inaugurer des projets dont, à la fin, le profit ira ailleurs qu’au peuple. Il ne sert à rien non plus d’aimer la musique funky, d’organiser des grands concerts au Maroc ou de s’honorer de l’amitié qui lui portent des vedettes de la chanson.En vain sont les sorties, très médiatisées, et sa propension à « mettre la main à la poche » pour distribuer des GRIMA, pour lancer un appel en faveur d’El Qods, pour distribuer des cartables aux écoliers, des draps dans les hôpitaux, des bols de soupe pendant le mois de Ramadan ou d’inaugurer tous les jours un projet quel que soit son importance.Il a montré ce qui le sépare de sa bête politique de père : une absence criante de compétence et de charisme. Malgré tous ses efforts appliqués, n’arrive toujours pas à « crever l’écran », même quand il lit son discours il est maladroit. A cause de cela, il est très loin de pouvoir faire une improvisation.Acceptant son incompétence et manque de charisme, Mohamed VI s’est retiré de la magistrature suprême du pays qu’il n’arrive pas à assumer comme il se doit. Il ne s’agit pas d’une abdiction puisque la monarchie va continuer au Maroc, mais d’un transfert de décision non-déclaré à ses conseillers. Ils décident à sa place, sans pour autant mettre en cause l’autorité l’autorité de la monarchie. -
Royal Mansour converti en hôtel
Le site Vanityfair a informé qu’au mois de mars prochain, le Roi Mohamed VI, convertira son palais Royal Mansour à Marrakech en hôtel. A environ 15 minutes de l’Aéroport International Marrakech Menara en voiture, le luxueux complexe est placé dans le sanctuaire fortifié le plus vieux de Marrakech Medina. Il est composé de 53 pensions privées ou riads. Conformément à l’architecture du pays, l’extérieur de la propriété est fait d’argile plate. Les intérieurs, cependant, sont un hommage somptueux à la conception marocaine L’ouverture du Mansour Royal fait partie du programme roi « Vision 2010 » qui cherche à apporter 10 millions de visiteurs au Maroc avant 2010 pour soutenir le secteur du tourisme. Les riads privés démarreront à 2,200 $ par nuit. Un échantillonnage des offres de luxe de Mansour Royal suit.Le site apporte toute une variété de photos qui illustrent le luxe des palais royaux au Maroc.Cet hôtel contribuira largement à augmenter la fortune du roi Mohamed VI, surnommé le « roi des pauvres », à cause des quelques réformes engagées et parce qu’il a créé, entre autres, une fondation ayant contribué au relogement d’habitants du plus grand bidonville de Casablanca, rasé après les attentats islamistes de 2003. En fait, selon le magazine américain Forbes, il serait le septième monarque le plus riche du monde, devançant les émirs du Qatar ou du Koweït. Sa fortune, estimée à 2,5 milliards de dollars, aurait été multipliée par cinq depuis son accession au trône.Grâce à l’occupation du Sahara Occidental, le Maroc tient les deux-tiers des mines de phosphate dans le monde, s’en assure le quasi-monopole et il est devenu le plus grand exportateur du monde de ce minéral, qui est utilisé dans l’engrais. Les revenus des exportations du Maroc sont en constante augmentation depuis que le prix des phosphates a été multiplié par cinq au cours des dernières années.Mohamed VI possède, selon plusieurs sources de presse, environ 600 véhicules de collection.Il est vrai qu’au cours de ces dix dernières années, le Maroc a connu un développement économique sur de nombreux plans, essentiellement au travers d’une politique de grands travaux : construction de routes et d’autoroutes, y compris dans le sud du pays, d’un port – Tanger-Med – sur la Méditerranée, de programmes touristiques et immobiliers. Les services aussi se sont développés, notamment l’implantation de grandes surfaces ou de centres d’appel et de télémarketing. Les autorités se félicitent du taux de croissance du pays, encore supérieur à 2 % du PIB l’an passé malgré les effets de la crise.Mais cette croissance ne profite guère à la majorité de la population. Les richesses produites sont accaparées par une minorité de profiteurs, à commencer par le roi. De même, les capitalistes étrangers qui investissent au Maroc, dont les français avec Vivendi, Veolia ou les Ciments Lafarge, pour n’en citer que quelques-uns, rapatrient leurs bénéfices pour les distribuer à leurs actionnaires au lieu de les réinvestir dans l’économie marocaine.Ainsi, des symboles de modernisme et de richesse constituent des îlots au milieu d’immenses zones sous-développées, que ce soit du point de vue des industries, des transports ou du logement. Comme dans tous les pays du Tiers-Monde, les bidonvilles côtoient les immeubles de luxe. -
Turai, Maitama Sule Back Western Sahara Independence
From Damilola Oyedele in Abuja
First Lady, Hajiya Turai Yar’Adua has joined the call for the independence of Western Sahara from occupation by Morocco, stressing that colonialism ought to have been totally abolished from the African continent.
Speaking through her representative, Hajiya Zainab Ali Kotoko at the launch of the Nigeria Movement in Solidarity with the Western Sahara People by the Nigeria Labour Congress, Yar’Adua reiterated the commitment of the Federal Government to the emancipation of the Saharawi people.
Expressing her solidarity with the NLC movement, Yar’Adua added that the support is essentially buttressed by the fact that Nigeria already recognises Western Sahara as a sovereign state.
Nigeria’s Former Representative to the United Nations and former Chairman of the UN Committee Against Apartheid, Dr. Yusuf Maitama Sule also asked Nigerian Government to live up to its responsibility as a frontline nation in the African continent and help the Western Sahara attain its freedom from occupation by Morocco.
He also called for a bloodless revolution in Nigeria to ensure good leadership with moral values so that the nation can indeed be in the forefront of Pan-African policies.
Lamenting that an African country is bound by colonialism by another Africa country, Sule urged all Nigerians, including politicians to extend the support that Nigeria had extended to freedom fighters in South Africa, Angola and Namibia to the Western Sahara.
“By helping get their freedom, we are not doing them a favour but we are doing our duty as Africans to ensure that all Africans are free. Nigeria must play its role and not shirk its responsibilities”. “Let no one misunderstand me, I am calling for a bloodless and cultural revolution to the philosophy of Mahatma Ghandi. We need a re-orientation, Nigeria must be in the forefront in Africa, but it must have good leaders, not rulers or looters, leaders who see the plight of the common man through compassionate eyes and a sense of patriotism, leaders with visions, who would have the prudence of handing over power when their constitutional time is up” he said.
He added that force or fear cannot be used to govern, but equity and fairness which must be extended to all Africans. He called on Nigerian government to apply pressure on Morocco to end its human rights violations by its occupation of morocco.
Minister for Labour & Productivity, Prince Kayode Adetokunbo, and expressing solidarity with the movement lamented that such conditions are still on Nigeria’s doorsteps.
He reiterated the FG’s commitment to fight oppression and exploitation everywhere on the globe especially the African continent.
He added that “the Nigeria labour Congress has done a great job giving its platform to this struggle especially as Nigeria formally recognised Western Sahara since 1984, and still stands behind it. The human spirit raises above oppression, with the support of the Nigerian Government, the people and the NLC, a course has been set which can only lead to freedom for Western Sahara.”Nigeria Forum Blog -
Le Maroc arrête trois des figures principales de l’indépendentismeo sahraoui
Les sept membres d’une délégation qui a voyagé aux campements de réfugiés de Tinduf (Algérie) seront jugés pour « attentat contre les intérêts supérieurs de la Nation »
IGNACIO CEMBRERO – Madrid – 10/10/2009Les autorités marocaines ont arrêté le long de la semaine trois des figures principales de l’indépendentisme dans l’ancienne colonie espagnole du Sahara Occidental avec neuf autres militants de la même cause. Parmi eux, sept seront jugés pour « attentat contre les intérêts supérieurs de la Nation », selon le ministère public de Casablanca.Les ex-prisonniers politiques Alí Salem Tamek, le vice-président de CODESA, une association de défense des droits de l’homme au Sahara, et Brahim Dahane, président d’ASVDH, une organisation de caractère similaire, ont été arrêtés jeudi après avoir débarqué à Casablanca d’un vol provenant d’Alger. Ils étaient accompagnés de cinq autres militants, arrêtés aussi à leur tour.Ils revenaient d’une visite aux campements de réfugiés sahraouis de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, où ils avaient eu un entretien avec Abdelkader Taleb, premier ministre de la République Arabe Sahraouie Démocrátique, l’entité créée par le Front Polisario, et Mahfoud Ali Beiba, chef de la délégation sahraouie dans les négociations avec le Maroc.Son voyage a suscité une large condamnation au Maroc par les partis politiques, la presse officielle et quelques associations de la société civile qui les ont qualifiés de « cinquième colonne » et « reniés » et ont exigé que les « traîtres » soient jugés.Le Ministère Public en a fait écho. Après « la visite effectuée par ces individus aux campements de Tindouf, durant laquelle ils ont contacté des secteurs hostiles au Maroc et ont attenté ainsi contre les intérêts supérieurs de la Nation, le Ministère public Général a ordonné l’ouverture d’une enquête ainsi que leur arrestation et présentation devant le juge d’instruction », dit le communiqué émis vendredi.Une grande partie de la presse marocaine signale que pendant la visite à Tindouf la délégation a été encouragée par ses interlocuteurs à essayer de ressusciter la révolte des villes saharauis, réprimée dans le printemps de 2005, et des étudiants sahraouis dans les universités marocaines qui a eu lieu deux ans plus tard. Les responsables du Polisario ont, plutôt, mis l’accent, selon des sources sahraouies, pour que les deux branches de l’indépendentisme au Sahara Occidental dépassent leur querelles et coordonnent leurs activités.Deux jours avant les arrestations à Casablanca, la Gendarmerie marocaine a arrêté dans la zone de Gargarat, au Sahara mais près de la frontière mauritanienne, Mohamed Dadach, un ex-prisonnier politique et prix Rafto des droits de l’homme, selon des sources sahraouies. Avec quatre autres militants, il se dirigeait vers la Mauritanie avec l’intention de rejoindre, de là, la partie du Sahara contrôlée par le Polisario.La police marocaine a, finalement, empêché, vendredi soir, Sultana Khaya, une jeune fille qui a perdu un oeil en mai 2007, lors des protestations des étudiants sahraouis de l’Université de Marrakech, d’embarquer dans un vol vers Las Palmas. La destination finale de son voyage était Barcelone où elle allait poursuivre un traitement médical, mais les cinq heures d’interrogatoire qu’elle a subie à l’aéroport d’El Aaiún lui ont fait perdre le vol, selon l’agence de presse SPS du Polisario.EL PAIS, 10/10/2009 -
Le Maroc, est-il sincère avec Israël?
Le site du Comité Juif Américain rapporte que le souverain marocain a accordé, le 29 septembre, le titre de chevalier de l’Ordre du trône du royaume du Maroc à Jason Isaacson, directeur de gouvernement et d’affaires internationales du Comité américano-juif (AJC), un des honneurs les plus distingués de son pays à un leader juif américain… Un fervent supporter et donateur à l’Etat d’Israël. Le site signale qu’Isaacson gère le vaste travail social de proximité diplomatique de l’AJC dans le monde entier et a joué un rôle clé dans le développement des relations coopératives de de ce comité avec le Maroc et un certain nombre de Pays arabes dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Quelques jours plus tard, l’agence marocaine MAP rapportait que l’homme d’affaires espagnol, président de la Fondation espagnole Centre Pères pour la paix et de l’assemblée universelle Séfarade, Isaac Siboni, est décoré, le 8 septembre à Madrid, du Wissam Al Arch d’ordre d’Officier qui lui a été décerné par le Roi Mohammed VI.
La distinction Royale a été remise à M. Siboni, par M. Serge Berdugo, un juif marocain, Ambassadeur itinérant de SM le Roi Mohammed VI, au cours d’une réception à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Madrid.
Natif de Tanger, Isaac Siboni est connu, selon la même source, pour ses actions pour le rapprochement entre Palestiniens et Israéliens, parrainant plusieurs initiatives en vue de favoriser la paix au Proche Orient comme la construction d’écoles en Palestine et l’organisation de matchs de football entre Palestiniens et Israéliens.
Le blog Kadima France se demande si « un nouveau pas vers une éventuelle « normalisation » des relations diplomatiques a-t-il été franchi par le Maroc envers Israël » après la participation d’une délégation israélienne, conviée par Mohamed VI, au 26e congrès international de la population qui s’est tenu le 27 septembre à Marrakech. Le blog signale qu’Israël « compte parmi les 114 pays participant à ce congrès et sa présence bien que parrainée par le roi n’a pas empêché la polémique dans une partie de la presse marocaine. »
Pour le site israélien JSSNEWS, ce geste témoigne d’un soutien « indirecte » à l’Etat d’Israël. Après avoir indiqué que la presse marocaine « n’a rien rapporté sur ces importans évènements », il ajoute que « depuis quelques mois, le Maroc tente de sonder discrètement son opinion publique dans le but de voir si une réelle opposition s’élèverait contre une réelle amitié avec l’Etat Hébreu. »
En effet, l’enjeu est majeur face à une population très sensible aux évènements du Proche Orient.
L’Etat d’Israël et ses médias pensent sérieusement que le Maroc et son monarque, le Roi Mohamed VI, sont en faveur d’un rapprochement profond et stratégique avec les USA et son allié Israël, alors que ce rapprochement est dicté par des considérations typiquement stratégiques.
Le Maroc qui a commencé à ouvrir ses bureaux de liaison en 1995 au moment de l’amorse des accords d’Oslo, a pris cette décision en vue de soigner l’image de son royaume en pensant à récolter les dividendes, notamment le soutien à son régime de l’intérieur et surtout le cautionnement en ce qui concerne son occupation des territoires du Sahara Occidental, dont le droit international ne lui reconnaît pas la souveraineté.
Le royaume alaouite attend en retour un soutien direct des Etas occidentaux, des USA, et d’Israël sans oublier le rôle important des royaumes pétroliers du Golfe Persique, pour l’aider économiquemt, militairement et surtout cautionner sa politique expansionniste au Sahara Occidental.
Ce rapprochement n’est pas authentique mais il obeit plus à des considérations stratégiques propres au régime marocain. Ni Mohamed VI ni son royaume ne peuvent être utiles pour Israël. Ce régime joue un rôle mécénique, au moment où il donne des garanties aux palestiniens et aux pays arabes pour jouer le rôle de facilitateur pour un rapprochement avec les Arabes, il fait le contraire en appelant les musulmans à se mobiliser pour El Qods (Jérusalem), en sa qualité de président du Comité d’El Qods!Mohamed VI comme ce fut son père, ne fait que récupérer cette “facilitation” pour défendre l’indéfendable, alors qu’il continue à renier sa famille israélienne qui ne demande qu’à le rencontrer.
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Mohammed VI : dix ans de règne, toujours pas d’équilibre des pouvoirs
Par Amel Boubekeur
Dix ans après avoir succédé à son père, le roi Mohammed VI a réalisé d’importantes réformes économiques et sociales, sans toutefois les accompagner des changements politiques tant promis. Le « makhzen », l’élite économique et politique qui gravite autour du pouvoir marocain, domine toujours la scène politique. Cela a été démontré par la victoire du tout nouveau Parti authenticité et modernité (PAM) au cours des dernières élections municipales de juin 2009.
Le PAM a été lancé par un proche du roi et seulement cinq mois avant le lancement de la campagne électorale. Il a remporté 21,7% des votes et a considérablement affaibli les partis historiques de l’opposition. De nombreux élus du Parlement ont ainsi déserté leurs partis d’origine pour rejoindre la nouvelle structure makhzenienne, démontrant que, dans la structuration du champ politique, les alliances avec la monarchie prennent souvent le pas sur une compétition électorale basée sur des idées et des programmes.Un parti composé d’amis, d’alliés, de clients et de futurs clients du roiBien que cette pratique de promotion des « partis d’administration » remonte au roi Hassan II, la création du PAM constitue une première sous son fils Mohamed VI. Le soutien du roi à un parti essentiellement composé d’amis, d’alliés, de clients et de futurs clients a quelque peu délégitimé les promesses d’ouverture du champ politique du début de son règne. Pensée comme un moyen de mettre à niveau les pratiques des partis politiques, cette nouvelle formation semble, au contraire, avoir amoindri le potentiel d’opposition des partis islamistes et de la gauche, et avoir fragmenté un peu plus la scène politique marocaine, déjà encombrée par plus de trente partis.
Le PAM, lancé par Fouad El Himma -ancien ministre de l’Intérieur et premier conseiller du roi-, est né de la fusion de cinq petits partis dont il a récupéré nombre de députés. Il a ainsi, dès sa création, bénéficié d’une large majorité parlementaire sans même avoir participé aux dernières élections législatives de 2007. Parmi les conquêtes du PAM, on compte même d’anciens militants des droits de l’Homme emprisonnés sous Hassan II -qui espèrent une réhabilitation historique de la part du nouveau roi.
Et pour séduire les électeurs, le PAM s’est très vite présenté comme une alternative politique à la Koutla, la coalition formée au sein des récents gouvernements du pays. Coalition regroupant le parti Istiqlal (Parti de l’Indépendance, droite conservatrice) et l’Union socialiste des forces populaires (USFP), deux partis historiques de l’opposition ayant finalement rejoint le gouvernement. La campagne du PAM s’en est tout particulièrement prise au Parti islamiste pour la justice et le développement (PJD, islamiste), en le concurrençant notamment sur la question de l’authenticité de l’identité marocaine. Se distinguant des autres partis plus attirés en règle générale par les grandes villes, il s’est principalement occupé de séduire les votants des zones rurales.Un préjudice à l’utilité même des partis
Toutefois, la visibilité de sa campagne et ses succès électoraux sont plus dûs aux réseaux d’influents notables capables de financer leurs campagnes et de s’assurer l’allégeance des populations locales, qu’à une plus-value en termes d’idées ou un travail militant sur le terrain.
Mais, à la différence d’Hassan II, Mohammed VI n’est plus directement impliqué dans le choix des candidats et des progrès importants ont été réalisés, dont la non-intervention du ministère de l’Intérieur dans le processus électoral. Mais en soutenant un parti comme le PAM, sans consistance idéologique ni projet novateur et reposant principalement sur des alliances clientélistes, la monarchie pourrait bien porter préjudice à l’utilité même des partis et aggraver les phénomènes d’abstention au sein de la population. Les réformes récemment encouragées par le roi, promouvant la participation politique des femmes et des jeunes, seraient ainsi toujours limités par le fonctionnement interne des partis si ces derniers restaient aussi faibles et désorganisés.
Les partis politiques, de leur côté, devraient cesser de s’aligner exclusivement sur les stratégies politiques des élites du makhzen durant les élections ; et se concentrer davantage sur l’éducation de leurs électeurs, sur la formation de leurs activistes et, au plan local, sur un véritable travail de terrain.
Le futur de la « monarchie exécutive » que Mohammed VI tente de construire est face désormais à deux défis majeurs. Premièrement, garantir, de manière démocratique et non invasive, l’intégration politique de ceux qui le soutiennent. Deuxièmement, permettre l’émergence d’une opposition aux bases solides, capable de s’impliquer dans l’élaboration des réformes économiques et sociales dont le Maroc a besoin. Ce n’est qu’en parvenant à asseoir ces deux pôles politiques que le roi, toujours fortement appuyé par la majorité des Marocains, pourra efficacement revendiquer sa neutralité, et donner du sens à la vie politique de son pays. -
Le clan des Ould Errachid mis en cause
Le Makhzen a fait d’El Aaiun, capital du Sahara Occidental, un petit royaume héréditaire. Après son éclipsement de la carte politique de Rabat, Khalihenna Ould Errachid a passé la main à son frère, Hamdi, qui s’est avéré le digne héréditaire des méthodes de fraude et de corruption makhzéniennes.Entre clientélisme et collectivisme totalitaire, le maintien de Hamdi Ould Errachid à la tête de l’administration coloniale marocaine au Sahara, en dépit de ses remises en cause, s’explique en partie par le système de clientélisme qui s’est progressivement installé à El Aaiun, système largement encouragé par les autorités de Rabat.Hamdi Ould Errachid, du parti de l’Istiqlal (PI), a été réélu le 19 septembre, président du conseil de la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra. Sur les 45 sièges du conseil, son parti compte 19, l’écrasante majorité. Son concurrent, le MP, ne compte que 7 sièges.Le parti d’Ould Errachid domine la région, dans laquelle ce même parti préside les deux autres conseils, à savoir la commune et le conseil provincial de Laâyoune. C’est dans ce dernier qu’il y a eu l’épisode comique de la dispute sur le mode du scrutin pour élire son président. Au début de l’opération de vote, les deux candidats, Mouloud Alouate, du PI, et Bouchr Boussoula, de l’UC, ne se sont pas mis d’accord sur le mode de vote. L’un a opté pour les bulletins colorés, alors que l’autre a choisi un simple papier blanc sur lequel chaque conseiller pourra écrire le nom de celui pour qui il votera. Le président de la session, analphabète lui aussi, a fini par choisir les bulletins colorés parce que la majorité des votants ne savaient pas écrire ni lire. Le candidat istiqlalien l’a remporté.Ainsi, Hamdi a mis la main sur la totalité des insititutions « élues » puisque c’est lui le coordinateur des trois régions du Sahara du parti de l’Istiqlal. En fin, le tout puissant! Mais cela ne laisse pas indifférent son principal concurrent : Mohamed Salem Joumani. Celui-ci, depuis des années fait tout son possible pour délivrer El Aaiun de cette racaille qui n’a pas hésité à racheter, d’une manière fraudulente, des terrains qui étaient destinés, au début, à être des places publiques.Rappelez-vous de l’histoire des 23 élus du PI qui ont été emmenés au village côtier de Foum El Ouad à cause des manœuvres de certaines personnes qui n’ont pas lésiné sur les moyens pour soudoyer deux élus de la majorité absolue au point de promettre 10.000.000 DH à chacun en cas de ralliement anti-Ould Errachid.Mais les concurrents du « tout puissant » ne manquent pas d’imagination. Ils l’ont attaqué de son côté faible : son ignorance.En effet, l’article 28 de la Charte des Collectivités Locales dispose que « ne peuvent être élus présidents ni en exercer temporairement les fonctions, les membres du conseil communal ne justifiant pas au moins d’un niveau d’instruction équivalent à celui de la fin des études primaires ». Et l’article 29 contient les mêmes dispositions pour les collectivités préfectorales et provinciales.Pour contourner cette loi, Hamdi Ould Errachid, a fait appel à des moyens frauduleux pour prouver le niveau d’instruction légal demandé aux élus.Selon l’édition du 8 octobre du journal Al Massae, Mohamed Salem Ould Joumani, au nom du MP, a déposé entre les mains de la Cour d’Appel de Marrakech un dossier qui mettait en cause l’intégralité du processus éléctoral du Conseil Communal de Laayoune et de ses entités auxiliaires.Le certificat scolaire présenté par Hamdi a été délivré par un responsable de l’ensneignement à Las Palmas et date du 24/04/1973, il est enregistré sous le numero 472278 au nom de Hamdi Mohamed Mohamed, et malgré qu’il est accompagné d’un certificat de concordance de nom signé par un officier de l’Etat Civil du 4ème arrondissement de Laayoune, a été mis en cause par les avocats de la partie plaignante.Le groupe d’opposition du Conseil Municipal de Laayoune soutient que ce certificat est faux et que la justice marocaine ne doit pas se laisser duper par l’achat de faux documents.Dans le même contexte, le parti PAM a introduit une requête contre Abba Abdelaziz qui a présenté un diplôme délivré par l’Université de Nouakchott en 1974. Malgré qu’il est accompagné d’un autre diplôme d’études secondaires délivré par le ministère de l’enseignement mauritanien en 2001, l’avocat du PAM, qui a présenté le bulletin officiel de l’Université de Nouakchott créé en 1981, l’a estimé faux. -
Le régime du parti unique avance d’une manière inexorable au Maroc
LE PAM MANGE DU TERRAINLa réorganisation de la carte politique interne marocaine et l’imposition de la part du régime de Mohamed VI d’une structure autonome dans le Sahara Occidental vont produire, ce mois d’octobre, des résultats irréversibles. Ainsi l’attendent les analystes et les observateurs diplomatiques occidentaux dans la capitale du Royaume Aalaouite.Pedro Canales. Rabat, 08-10-2009Le « parti des amis du monarque » (PAM), comme il est populairement connu au Maroc le Parti de l’Authenticité et de la Modernité créé ex-nihilo par l’ami et confident de Mohamed VI, Fouad Ali El Himma, accapare tous les postes sensibles de l’Administration politique territoriale. Walis, gouverneurs, maires, présidents de région, se mettent, un par un à grossir les files du PAM. Là où le « parti du roi » a une majorité ou dispose d’une coalition qui le soutient, emporte la tête locale de l’Administration. Là où, traditionnellement, la gestion revenait aux partis comme l’Istiqlal, les socialistes ou les Indépendants, et même aux partis de la droite, les dirigeants régionaux passent, avec armes et bagages, au PAM.Dans les dernières élections communales de juin, le PAM est apparu comme premier parti voté, devançant l’Istiqlal, les socialistes, le regroupement d’indépendants, et même les islamistes du PJD. Avec plus de six mille édiles, la jeune organisation d’à peine un an d’existence, a emporté la majorité des mairies dans le milieu rural. Dans les élections partielles récentes pour renouveler un tiers des « sénateurs », le PAM a de nouveau été le plus voté.La stratégie politique du « parti du roi » est simple : là où il peut, il impose ses candidats en solitaire. Au cas où il n’obtient pas de majorité, il établit des coalitions avec n’importe quel parti qui soit prêt à le faire. De cette façon, il a emporté, entre autres, les mairies de Tanger et de Marrakech. Le nouveau-né pourrait obtenir la Présidence de la Chambre des Conseillers pour Mohamed Cheikh Biadillah, un sahraoui qui a déjà été ministre avec Hassan II et, curieusement, il est le frère de l’un des chefs de la sécurité militaire du Polisario.« Une fois achevées les élections locales et régionales, que le PAM emporte par le vote, le Roi mettra en place le Comité pour le Sahara chargé d’implanter l’autonomie dans la région », affirme Dahi Aguaï à El Imparcial, un sahraoui qui préside l’APDP, une association de disparus dans le Polisario. Dahi Aguaï a été ces derniers jours en Espagne pour défendre devant quelques organisations de défense des droits de l’homme et des droits individuels, comme la Fondation Miguel Angel Blanco ou l’association Carta Mediterranea, la solution de l’autonomie régionale pour le Sahara Occidental comme « la plus prometteuse et la seule possible « .« Le Comité que le Roi va mettre en place devrait être composé principalement de sahraouis, qui sont ceux qui peuvent obtenir le succès de l’Autonomie et qui connaissent la problématique familière et tribale dans le Sáhara », affirme Aguaï.Mohamed VI a réaffirmé devant l’ONU que son pays respectera les accords et les résolutions des Nations Unies et le dialogue entrepris avec le Front Polisario, mais en même temps il s’est engagé à mettre en place le processus régional « sans attendre » les solutions de l’extérieur. « C’est la meilleure option pour le Polisario, s’il sait la mettre à profit », affirme Dahi Aguaï.Le mouvement indépendentiste, pour sa part, réclame l’organisation du Référendum d’autodétermination, inscrit dans la Charte des Nations Unies, et accepté par toutes les Résolutions adoptées jusqu’à présent par le Conseil de Sécurité, mais il n’obtient pas de résolution exécutive qui contraint le Royaume du Maroc à l’appliquer. Le Front Polisario a dénoncé, ces jour-ci, diverses arrestations de citoyens sahraouis et l’expulsion du Sahara d’un groupe d’activistes favorables à l’indépendance qui essayait d’entrer par la frontière de la Mauritanie. Entre ceux-ci, Sidi Mohamed Daddach, président de CODAPSO, Ahmed Soubaii, membre de l’alliance de protection des prisonniers dans les géôles marocaines, Elarbi Messaud membre de CODESA, Brahim Ismaili du Comité de Protection de la mémoire Sahraouie, et Atiko Baray, un activiste sahraoui.Malgré les constantes dénonciations et les protestations de plusieurs organisations internationales de droits de l’homme contre les actions répressives policières marocaines, la situation dans le territoire du Sahara est toujours sous le contrôle de l’Administration marocaine.EL IMPARCIAL, 8 octobre 2009 -
Cybermaroc : Propagande et piratage
Le régime marocain, court d’arguments pour convaincre ses citoyens de le soutenir dans l’affaire du Sahara Occidental, recoure à la désinformation, le mensonge et la propagande sur le web pour garder les jeunes des MRE (Marocains Résidents à l’Etranger) à sa merci.Nous avons dénoncé la présence des services secrets marocains derrière les sites qui sèment la haine contre les algériens et le Polisario (ce dernier ils l’appellent Polizbel, zbel en dialecte veut dire « poubelle ») et nous avons cité comme exemple le blog « Le Maroc (Dieu, Patrie, Roi) ». Après cette dénonciation le blog a été effacé, ce qui confirme qu’il a été créé par par l’Etat marocain.Cependant, le site « Forums du Sahara Marocain » continue à battre de l’aile sous les commandes de l’officier du ministère de l’intérieur qui agit sous le pseudo de « Kalimati ».La dernière de ses cibles est la jeune étudiante de 23 ans, Rabab Amidane, fervente activiste des droits de l’homme qui a reçu le prix du Student Peace Price 2009 au mois de février dernier.Pour discréditer le travail de cette jeune fille sahraouie, l’officier Kalimati vient de publier, le 5 octobre à 21h17 plus précisément, un post sous le titre « Un scandale moral confirme l’utilisation du Polisario du sexe pour espionner la MINURSO » où il prétend qu’elle avait des relations sexuelles avec un officier pakistanais qui a fini sa mission au Sahara Occidental.Quelques heures avant, à 18h37, mais sous un autre pseudo, Kalimati publie un autre message sous le titre de « Un jeu très sympa » dans lequel il incite les jeunes marocains à jouer sur Gnoodiplo, un jeu de diplomatie sur le Net entièrement gratuit. Il leur dit : » J’attends, inscrivez-vous vite les parties vont s’ouvrir dans quelques heures ….. et il n’y aura pas de place pour tout le monde (…) Imaginez envahir l’Algérie, et rendre indépendantes toutes ses régions !!!!! Avec un bon scénario tout est possible, bien tourné …. La communauté internationale n’y verra que du feu. »Et pour ne rien laisser pour monter ces jeunes contre l’Algérie, il avait déjà publié à 14h38 un autre post intitulé « Pour quand les poursuites judiciaires contre l’Algérie? »Concernant les opérations de piratage organisées contre les sites algériens à cause de leur soutien à la lutte du peuple sahraoui, le même site a publié un post sous le titre « Guerre informatique » où ces opérations sont conçues comme des victoires sur « l’ennemi algérien »Il est clair que le régime marocain a peur des réactions de son opinion publique concernant le conflit du Sahara Occidental. Pour éviter tout risque de ce côté, tous les moyens sont déployés pour maintenir le peuple marocain désinformé sur la vérité.Se cacher derrière « l’ennemi algérien » est une position lâche pour ne pas reconnaître la défaite du « Grand Maroc » par un petit peuple qu’il considérait comme des nomades. Le feu roi Hassan II avait dit que la fin des agissements des maquisards sahraouis n’était qu’un exercice militaire de deux semaines pour l’armée marocaine. -
L’ONU doit réagir avant qu’il ne soit trop tard
Depuis la signature des accords de cessez-le-feu en 1991, le Maroc s’est délaissé de tous ses engagements et, aux yeux de la communauté internationale, son régime a perdu toute sorte de crédibilité. Depuis lors, le gouvernement marocain s’impose par la violence, l’intimidation, la manipulation et la corruption.Les yeux des citoyens sahraouis sont rivés vers les Nations Unies et le Conseil de Sécurité, en particulier. C’est de là qu’ils attendent une réponse à leur espoir de voir leurs droits respectés. Cependant, force est de constater que toutes les tentatives de l’ONU d’aboutir à un règlement du conflit n’ont pas, jusqu’à-là, abouti.Pire encore, la population civile est victime des pratiques les plus atroces exercées par les forces de répression marocaines. En plus des crimes de guerre commis dans le passé, les droits de l’homme sont bafoués au quotidien dans un territoire qui est devenu une grande prison à ciel ouvert dont les murs sont les fortifications de sable et de mines gardées par plus de 160.000 soldats de l’armée marocaine.La politique pacifiste des dirigeants sahraouis est de plus en plus contestée par ses concitoyens. Malgré les innombrables atouts dont dispose le Front Polisario, celui-ci reste avec les mains attachées par un processus de paix qui n’a rien donné malgré les 18 ans d’attente. Parmi ces atouts, on peut citer entre autres :– le soutien populaire massif, maintes fois démontré par l’Intifada dans les territoires occupés.– la détermination inébranlable du peuple et des combattants sahraouis qui n’attendent qu’un signal de leurs leaders pour recommencer le combat par les armes.– le nombre important des moyens roulants et la qualité exceptionnelle de puissance de feu de l’Armée de Libération Sahraoui.– le soutien permanent et inconditionnel des alliés historiques de la cause sahraouie.– la légitimité de la lutte sahraouie certifiée par la légalité internationale.Ces atouts et d’autres encore devraient permettre de venir à bout de la situation de statu quo imposée par le gouvernement marocain.Quels sont les obstacles qui empêchent en effet la population sahraouie de prendre en main sa destinée?– La persistance des Nations Unies à vouloir rechercher une solution pacifique impossible à cause de l’entêtement marocain à vouloir faire des négociations un prétexte pour prolonger le statu quo.– L’absence d’une volonté du Conseil de Sécurité pour imposer une solution qui respecte le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.– L’absence d’une culture démocratique au Maroc qui implique une absence réelle de sincérité dans son engagement à instaurer la paix et son désir de faire de l’instabilité un prétexte pour imposer l’occupation illégale du territoire.Le tribut de cette obstruction est payé par la population sahraouie, d’où le prolongement de cette situation ne peut être que défavorable pour la région toute entière.