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Le Maroc reste une force coloniale

Au Sahara occidental, le Maroc n’est pas chez lui. A l’instar des Etats-Unis en Irak, il n’a pas été accueilli avec des fleurs mais par le rejet, la révolte et une guerre avec des raclées mémorables infligées par l’ALPS (Armée de libération populaire sahraouie). Rabat sait qu’il n’est pas chez lui puisque en acceptant, il y a plus de trente années, de partager le Sahara occidental avec la Mauritanie, il reconnaissait de fait que la moitié du territoire n’était pas chez lui. 

En acceptant le plan ONU-OUA puis le plan Baker avec leur référendum d’autodétermination, en acceptant de s’asseoir à la table des négociations avec le Front Polisario en tant que représentant légitime et unique du peuple sahraoui, le Maroc admettait qu’il était remis en cause en tant que puissance étrangère, en tant que force coloniale. Mais le commandeur des croyants possède l’une des diplomaties les plus fourbes de la planète et fausse le problème dès le départ. 

Le discours officiel marocain évacue le peuple sahraoui à qui sont déniés tous les droits qui lui sont universellement reconnus, pour cibler l’Algérie présentée comme la source des innombrables problèmes qui taraudent le royaume et sa société. Alger se voit ainsi impliquée malgré elle dans les cuisines indigestes du Maroc. Comme si la mauvaise foi pouvait suffire à forcer une nation à renier les principes qui la guident ainsi que sa diplomatie. Les officiels marocains outrepassent de plus en plus leurs limites et c’est le roi lui-même, qui en réponse aux messages amicaux de notre président, donna le la de la symphonie de l’incivisme qui ; depuis quelque temps, s’exécute dans une bravade sans retenue. 

Quel est le tort de l’Algérie quand un policier sahraoui rallie le camp ennemi, le crie publiquement sur les toits et se fait logiquement arrêter par les forces sahraouies dans un lieu qui n’est pas en Algérie, qui n’est pas au Maroc mais qui se trouve au Sahara occidental, dans la partie sous contrôle du Polisario ? Des lieux où, témoigne un ancien responsable de la MINURSO, le général Esegbuyona Okiti, les ressortissants sahraouis “étaient tout à fait libres”. Des gens qui “se sont rendus dans ces territoires de leur propre gré pour fuir la répression et les violations des droits de l’homme”, dit-il. Le Maroc, lui, continue de classer la trahison et les livraisons de secrets dans le feuilleton : “Liberté d’expression”.

M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Le Jeune Indépendant, 26/9/2010







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