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Sahara Occidental :la guerre des experts entre Alger et Rabat

Alger et Rabat continuent leur bataille diplomatique autour de la question sahraouie .Après avoir utilisé tous les canaux de cette guerre d’usure les deux pays ont recours aux experts étrangers pour valider leurs positions.Samedi alors qu’à Alger un expert américain expliquait le droit des Sahraouis de disposer de leur destin, à Laayoune un spécialiste japonais vantait les mérites de l’occupation marocaine et vouait aux gémonies les Algériens. 
Stephen Zunes, universitaire américain a affirmé pour sa part que le projet marocain d’autonomie au Sahara occidental constitue un “précédent dangereux” du fait qu’il va remettre en cause le droit fondamental des peuples à l’autodétermination. L’universitaire américain, co-auteur d’un livre récent sur la question sahraouie, a souligné que “le droit des peuples à l’autodétermination est le droit le plus fondamental de l’homme”, dans une intervention à la conférence internationale sur “le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui” organisée à Alger. 

“Le projet marocain d’autonomie au Sahara occidental, comme alternative, constitue un précédent dangereux qui va remettre en cause le droit à l’autodétermination consacré par la communauté internationale après la IIe Guerre mondiale”, a-t-il dit. “Si la communauté internationale va jusqu’à justifier l’occupation militaire d’un territoire, cela va établir un précédent déstabilisant et dangereux”, a-t-il mis en garde. Le président du centre japonais des études marocaines ne partage pas cette opinion et a déclaré ,lui ,le même jour que « l’Algérie qui abrite, soutient et finance le Polisario, est tenue pour responsable de tous ces crimes, qui se déroulent sur son territoire. »

Matsumoto, écrit l’agence de presse marocaine, en visite à Laâyoune à la tête d’une délégation d’enseignants chercheurs, a rappelé des cas de violations des droits de l’homme enregistrés récemment dans les camps de Tindouf, citant notamment l’enlèvement de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, l’interdiction d’une vingtaine de marocains de bénéficier de l’opération d’échange de visites familiales, et l’arrestation d’un groupe de la tribu Sellam explique la MAP
Appelant à l’ouverture d’une enquête minutieuse pour déterminer la responsabilité de l’Algérie et du Polisario dans ces violations, l’expert japonnais a invité le Conseil de sécurité de l’ONU à tenir une séance consacrée à ces cas pour interroger l’Algérie sur sa violation des droits international et humain, puisque qu’elle est, d’une part, partie essentielle dans le conflit et, d’autre, n’a pas respecté ses engagements conformément aux conventions internationales relatives à l’accueil des camps de réfugiés.

Rabat n’a pas attendu notre expert nippon pour tenter de saisir une instance internationale contre l’Algérie. Un panel sur “l’expulsion arbitraire à la lumière du droit international” a été organisé, vendredi à Genève, en marge de la 15ème session du Conseil des droits de l’Homme (CDH) de l’ONU, au cours duquel les participants se sont penchés sur le cas des 45.000 familles marocaines expulsées d’Algérie en 1975″ indique une depêche de la Map. Bien entendu cette rencontre est sponsorisée par l’Association des Marocains victimes de l’expulsion arbitraire d’Algérie (AMVEAA), a été animée par des juristes et universitaires marocains. Les participants à cette rencontre ont appelé au jugement des personnes impliquées directement dans cette opération et demandé à l’Etat algérien d’indemniser les victimes, précisant que pour ce faire, ces dernières devraient d’abord saisir la justice algérienne et si, le cas échéant, elles n’obtiennent pas gain de cause, elles pourraient saisir les structures internationales. 

Personne n’a dit au cours de cette rencontre que des milliers d’Algériens ont été expulsés du royaume et leurs biens confisqués ni que le gouvernement algérien a récemment demandé l’indemnisations de ses ressortissants.

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