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Le Dagobert des droits humains ?

Une infatigable guerre qu’on livre à coups de rançons ou selon la loi du talion version tricolore : œil pour œil, prisonniers pour prisonnier

Les «Bagnards de Salé», ces détenus d’opinion sahraouis incarcérés depuis plus d’une année dans les geôles marocaines, ont dû certainement causer une grosse surprise au président français Nicolas Sarkozy. Ils lui demandent d’intervenir auprès du commandeur des croyants en leur faveur, lui qui se fait vertement tancer par l’Union européenne pour les dispositions humanistes, spécifiquement tricolores, dont il entoure les Roms depuis quelque temps.

 
Pov’ Sarkozy, lui qui doit ne plus savoir où donner de la tête avec toutes les histoires d’histoire, de repentance, de morceaux de tissus, de médisances (?) à Karachi, d’identité, de bannissements à venir, et même parfois des histoires à dormir debout, lorsqu’il est question de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Une infatigable guerre qu’on livre à coups de rançons ou selon la loi du talion version tricolore : œil pour œil, prisonniers pour prisonnier. Et c’est peut-être la libération de Pierre Camatte qui a poussé les détenus sahraouis à solliciter le concours de Sarkozy. 
 
Il n’y a pas de raison pour que celui qui libère un œuf, ne libère pas un bœuf, devaient-ils se dire. Dans leur lettre ouverte à Sarkozy, les détenus sahraouis l’exhortent à demander au Maroc de les juger rapidement dans un procès équitable en présence d’observateurs internationaux ou de les libérer ainsi que tous les Sahraouis emprisonnés pour leurs idées. Isolés dans leur prison, ils ne doivent pas savoir que la France de Sarkozy intervient à l’ONU où elle se forge une solide réputation en ce qui concerne la garantie de leurs droits humanitaires aux populations autochtones sous occupation marocaine au Sahara occidental. 
 
La France de Sarkozy s’oppose farouchement à l’élargissement des prérogatives de la MINURSO dans ce sens. Ce qui ne semble pas entamer outre mesure l’humour sahraoui. Ainsi, le succulent commentaire de M. Omar Mansour, le représentant sahraoui à Paris, autour de la lettre ouverte d’Ali Salem Tamek et de ses compagnons. Le choix de M. Sarkozy, disait-il, «n’est pas fortuit eu égard au rôle de la France dans la stabilité de la région, ses liens étroits avec le Maroc et son statut de pays bastion des droits de l’homme»…
M. Z. ( mohamed_zaaf@yahoo.fr)

Le Jeune Indépendant, 11/10/2010

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