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Répression au camp sahraoui : Human Rights met à nu le Maroc

HRW a dressé un rapport accablant sur les violations des droits de l’homme par des forces marocaines contre le camp sahraoui de Gdeim Izik, près d’El-Ayoun.
Dans son rapport publié, hier, vendredi, l’organisation américaine des droits de l’homme relève la «suprématie» des forces marocaines contre des Sahraouis désarmés. La chargée de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord auprès de HRW rapporte que les forces marocaines, ainsi que des civils marocains ont mené des «attaques de représailles» contre les civils sahraouis et leurs lieux d’habitation, tout en empêchant les Sahraouis blessés de bénéficier de soins.

«Un tel comportement et les violences exercées contre des Sahraouis lors des gardes à vue ne pourraient être considérés comme actes légitimes pour prévenir ou arrêter des manifestants qui ont eu recours à des jets de pierres», affirme l’ONG américaine. Rapportant les témoignages d’avocats sahraouis spécialisés dans les droits de l’homme à El-Ayoun, Human Rights Watch souligne que dans la foulée de l’attaque militaire du 8 novembre, dernier, «les responsables de sécurité marocains ont arrêté des centaines de Sahraouis, plus d’une centaine d’entre eux sont toujours détenus. Neuf autres ont été transférés à Rabat pour une enquête par un tribunal militaire». Sur les différents corps des forces de sécurité marocaines impliqués dans la répression, cette organisation cite la gendarmerie, les forces auxiliaires, les forces de police et les unités spéciales anti-émeutes (groupes d’intervention rapide).

En outre, la mission d’enquête de Human Rights Watch a identifié les abus commis par les forces marocaines. Concernant les sévices infligés aux détenus, l’organisation qui a questionné sept Sahraouis détenus, indique que ces derniers ont été maltraités par la police ou les gendarmes durant leur détention. «Certains ont été battus jusqu’à perdre connaissance, alors que d’autres ont été menacés de viol.» Des avocats représentant ceux restés en garde à vue ont déclaré à Human Rights Watch qu’au moins un détenu a déclaré à un juge d’instruction qu’il avait été violé durant la détention. «Les témoins interrogés par Human Rights Watch présentent de graves contusions et autres blessures récentes qui laissent penser qu’ils ont été battus en détention», note le rapport.

Ahmed Salem Jadahlou, 34 ans, a déclaré a Human Rights Watch qu’il était arrivé au camp de protestation dans la soirée du 7 novembre, après avoir fait une longue route puisqu’il venait d’Espagne. Le matin de la répression, des gendarmes du camp l’ont arrêté et menotté, puis battu à coups de bottes jusqu’à ce qu’il perde connaissance. «Par la suite, environ 30 ou 40 d’entre nous ont été mis à l’arrière d’un camion de gendarmerie. Chacun d’entre nous était menotté les mains derrière le dos. Ils nous ont jetés à l’intérieur du camion comme du bétail. Certains avaient des blessures à la tête, et nous saignions tous. Ils nous ont mis les uns sur les autres et nous ont laissés ainsi pendant une heure ou deux, nous ordonnant de garder la tête baissée», rapporte-t-il.
InfoSoir, 27/11/2010
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