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Vraiment, une marche verte bis ?

Le Maroc monte sur ses grands chevaux et part en guerre – verbale, bien sûr – contre Madrid, parce que le Parlement d’Espagne a pris souverainement position en faveur des populations civiles sahraouies, après la répression sanglante du trône contre elle à Gdeim Izik et à El-Ayoun les 8 et 9 novembre passé. Ainsi, les officieux du royaume ont vite fait d’annoncer une «marche libératrice» sur Ceuta et Melilla, les deux enclaves espagnoles situées sur le continent africain. Cette marche qui devait se dérouler hier, n’eut pas lieu. Elle fut reportée, comme le prévoyaient les observateurs au fait des reflexes marocains. Et puis, depuis quand les marches ont-elles libéré les territoires et les peuples ? 
La «marche verte» : un bluff qui n’a finalement pas pu masquer l’invasion militaire du Sahara occidental en 1975. En attendant que se fixe une date à la marche verte bis, les Marocains se proposent de couper l’eau à la ville de Melilla, sans évoquer pour l’instant la classique menace d’une coupure d’électricité. Les autorités de Melilla ont averti qu’elles ne vont pas se contenter d’un rôle de spectateur et qu’elles utiliseront tous les moyens légaux pour assurer une distribution d’eau à leur cité ainsi comme le prévoient les accords maroco-espagnols. Des accords que l’opinion marocaine dénonce puisqu’elle ne se limite pas aux histoires d’eau ou d’électricité et qu’elle réclame carrément la décolonisation de Sebta et Melilla. Et là, l’opinion marocaine ne semble pas sur la même longueur d’onde que le trône qui, à ce propos, ne réclame officiellement rien à Madrid. 
Dans cette affaire, «Lamrarqua rahoum ittebeou’ fi hmar meyit (les Marocains sont en train de pousser un bourriquot mort)», commentait un confrère. Un commentaire qui n’est pas dans le faux quand on apprend que le PAM, – parti proche du trône, né lui aussi avec des moustaches – a, sans pudeur, «appelé le gouvernement à déposer le dossier de Sebta et Melilla et des autres présides occupés auprès de la IVe commission de l’Assemblée général de l’ONU». Un appel qui provoquerait un autre fou rire chez Yasmina Badou, elle qui sait très bien que les résolutions de la IVe commission, particulièrement celles consacrées au Sahara occidental, le PAM et le trône… s’assoient dessus.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr 
Le Jeune Indépendant, 5/12/2010
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