Conférence de Rachida Dati à Alger : Fausse ingénuité

Rachida Dati est bel et bien retombée de son piédestal. Celle qui fut présentée en exemple parfait d’une intégration réussie, en France, n’est présentement que modeste maire d’un arrondissement parisien. Dans les gazettes, elle figure davantage dans la rubrique des faits divers et des ragots. Il est loin le temps où elle était dans le premier cercle des décideurs. Aujourd’hui, on se gausse davantage de ses déboires. De passage à Alger, elle ne semble pas avoir retrouvé cette lucidité qui sied aux politiques. Entre le cœur et la raison, elle a hâtivement choisi. Sans vouloir fâcher personne, elle a pris position, sans avoir l’air, pour le Maroc dans l’affaire du Sahara Occidental. Voilà un problème de décolonisation qu’elle s’est évertuée à présenter comme un problème d’incompréhension entre deux Etats de la région. Elle parle de tout le monde sauf des habitants de ce territoire en lutte depuis plus d’une trentaine d’années pour se libérer d’une domination pesante.    

La politique n’est pas que du mélodrame. Les Sahraouis ont été victimes, de l’avis d’organisations internationales de défense des droits de l’homme, de violences qui ont suscité de l’émoi jusqu’au parlement européen où siège Mme Dati. Visiblement, l’ex-garde des Sceaux ne veut voir que ce qui arrange ses analyses. Elle ne semble pas lire les journaux de sa majesté ou regarder la télévision pour se rendre compte d’une évidence et pour prendre connaissance des injures et des attaques fielleuses qui sont déversées chaque jour sur notre pays. 
Tout est fait pour réduire l’affaire du Sahara Occidental à un conflit bilatéral. Où est cette responsabilité, ce sens de la mesure et de la tempérance et dont elle gratifie gratuitement les autorités marocaines ? Celles-ci, lors de l’arrestation de Mustapha Ould Mouloud, avaient  voulu en faire l’équivalent d’un Sakharov. Aujourd’hui que le royaume est pointé du doigt, que son véritable visage se révèle, on cherche à réduire la répression des habitants du camp de Gdim Izik d’El Ayoun aux…crimes des miliciens du Polisario ! On sait depuis longtemps que la politique n’est en rien affaire de sentiments. Encore moins de famille car la paternité qu’assume l’ex-ministre risque dans ce cas  de fausser toutes les données. L’histoire a retenu un jour qu’un illustre écrivain né en Algérie a choisi sa mère mais pas la justice. Au mieux, cela fut retenu comme une défaillance de jugement.
H. Rachid
Horizons, 6/12/2010 
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