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Condamnation de l’agression marocaine contre Layoune Rachida Dati : «Oui, j’ai voté contre…»

Ayant voté contre la résolution du Parlement européen condamnant le Maroc pour agression contre des civils sahraouis (au Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds), Rachida Dati a tenté hier de justifier sa position plutôt pro-marocaine.

Lors d’un point de presse tenu à Alger, l’ancienne Garde des sceaux du gouvernement français et actuelle eurodéputée, estime que la décision du Parlement européen était «précipitée». «Nous n’avons pas assez d’informations et nous n’avons pas débattu de ce sujet», a-t-elle expliqué. Ajoutant que son opposition à cette résolution se justifie notamment par «cette image diffusée par un média espagnol concernant le conflit israélo-palestinien et qui a été attribuée aux forces marocaines». «Ce qui n’augure pas d’avoir toutes les vérités», a-t-elle relevé. 

 
Rachida Dati a soutenu également qu’elle a un mandat à respecter, et en votant contre cette résolution adoptée à la majorité elle n’a pas «d’intérêt personnel à défendre» et qu’elle œuvre pour «l’intérêt général». Visiblement mal à l’aise sur ce dossier, Mme Dati a essayé d’occulter sa partialité en faveur du Maroc en puisant dans ses origines maghrébines. Un discours qu’elle a d’ailleurs entretenu, même en évoquant les relations algéro-marocaines. Elle a dit être «bien et mal placée pour en parler». Dans ce conflit, «je dois choisir entre mon père et ma mère», a-t-elle avancé, rappelant qu’elle est de père marocain et de mère algérienne. Toutefois, elle a révélé bien connaître le Maroc et a comblé d’éloges ses dirigeants. A une question sur une éventuelle guerre entre l’Algérie et le Maroc, elle dira ne «pas pouvoir imaginé un conflit armé entre les deux pays» et souligné «avoir confiance en le sens de responsabilité de leurs dirigeants».

L’UPM est «en panne politique»

Lors d’une conférence intitulée «Quel avenir pour l’Union pour la Méditerranée ?» animée hier à l’Ecole supérieure des sciences politiques, Rachida Dati a fait savoir que l’UPM connaît des difficultés, mais n’est pas totalement en panne. Selon elle, les blocages sont «d’ordre politique et diplomatique». Mais sur le plan économique, culturel et social, les choses avancent bien, estime-t-elle. Pour argument, l’eurodéputée citera l’entame ou programmation de projets dans différents domaines, tels que l’énergie solaire, les projets d’infrastructures, la protection de l’environnement et notamment, le nucléaire civil. Quant aux causes politiques du blocage dont les conséquences risquent de paralyser indéfiniment l’Union pour la Méditerranée, la conférencière fera miroiter un semblant d’espoir mais sans faire de proposition concrète pour sortir de l’inertie actuelle. Ainsi, elle dira que le conflit palestino-israélien ne devrait pas forcément être réglé pour que l’on passe à l’édification de l’UPM. Certes, il est regrettable de constater que la colonisation se poursuit en Palestine, mais les négociations entre les deux parties sont toujours en cours, a-t-elle déclaré en substance. Et de conclure que malgré les contraintes qui se dressent, elle compte sur «le volontarisme des chefs d’Etat» pour faire avancer les choses.

Visa et immigration, oui mais…

Rachida Dati a également évoqué les relations algéro-françaises et noté que l’Algérie a toujours dit les choses «directement» et de «manière brutale», ce qui est une bonne chose et permet aux deux pays d’avancer, a-t-elle expliqué. Concernant la politique française en matière d’immigration, l’oratrice a tenu à justifier la politique du président Sarkozy, critiquée et qualifiée de raciste. Pour Mme Dati, l’objectif recherché par le renforcement des mesures de sécurité à l’encontre des immigrés clandestins est de dissuader «les filières de criminels et de passeurs» responsables de la mort des harraga en mer. «Nous ne sommes pas pour une immigration zéro, ni régulation facile», a-t-elle soutenu, précisant que «faciliter les régularisations, c’est encourager les criminels».
Par Aomar Fekrache

Le Jour d’Algérie, 7/12/2010
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