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Un «soltani» dans la poche du sultan

Après Abderrezak Mokri, c’est Aboudjerra Soltani qui se confie à la presse marocaine sur l’affaire du Sahara occidental, pour afficher sa «neutralité positive», comme pourrait dire le makhzen. Donc, Soltani ne pense pas comme la majorité de la RADP ni comme l’alliance présidentielle ni même comme son parti le MSP, alors que tous disent, comme les Nations unies, que le Sahara occidental est une question de décolonisation et qu’il faut, conformément à la légalité internationale, permettre au peuple sahraoui d’exercer à l’instar des autres peuples, dont le notre, son droit à l’autodétermination. 

S’inspirant probablement de la fraternité mode FM, Soltani affirme qu’il est pour la solution islamique pour régler le conflit opposant les Sahraouis à leur colonisateur (le Maroc, ndds). Et de citer le verset du saint Coran qui dit : «wa ae’tassimou bi habli Allahi jamia’ne wa laâ tafarakou.» Une directive qu’il devrait penser à appliquer à son parti et non pas pour en finir avec une guerre née de l’occupation militaire il y a 35 ans, d’un territoire classé internationalement «non autonome». M. Soltani pousserait-il des youyous si les FAR avançaient dans un raid fraternel jusqu’à Tébessa ? Ou bien imiterait-il les Sahraouis dans leur résistance à l’occupant ? 

Maintenant, si l’on veut vraiment appliquer la solution islamique, le Coran dit : «wa ine taïfataini min al moueminina iktatalou fa aslihou baynahouma fa in baghat ihdaahouma a’la al-oukhraa fakaatilou allati tabghii hatta tafiiä ilaâ amri Allah.» Un ordre divin clair net et précis, qu’Abdelaziz Bouteflika n’avait d’ailleurs pas manqué de s’y référer en tant que ministre des Affaires étrangères alors que la bataille faisait rage entre les FAR et l’ALPS. 
Les Algériens sont naturellement unionistes et de fervents partisans du Grand Maghreb puisque tous défilaient dès l’acquisition de leur indépendance avec les trois emblèmes : algériens, marocain et tunisien. Mais lorsqu’on a voulu s’imposer à eux, ils ont fermé leur frontière. On s’unit librement et non pas contraints. Qu’on laisse alors s’exprimer librement les Sahraouis, eux aussi se disent partants pour l’Union. Et ce n’est certainement pas à Soltani de se prononcer à leur place. Il n’est pas plus musulman qu’eux comme ils ne sont pas non plus moins socialistes que d’autres. 
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 8/12/2010
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