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Alger veut en finir avec le colonialisme

Les intervenants à la conférence d’hier ont tous appelé à l’application du droit à l’indépendance pour les peuples palestinien et sahraoui.
L’Algérie revivifie l’esprit du mouvement de libération.
 Le Palais des Nations de Club des Pins a rappelé hier ses hôtes la belle époque des années 1960. Une époque marquée par des luttes acharnées contre le colonialisme. La célébration du 50e anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (1514) était un moment fort pour les instigateurs des mouvements de libération. «C’était un moment fort, c’est un tournant décisif dans la lutte pour la libération, c’était une victoire pour les peuples opprimés», témoignent des personnalités historiques pour décrire la proclamation de la résolution 1514 en 1960. D’anciens chefs d’Etat et des promoteurs des mouvements de libération à travers le monde étaient présents au Palais des Nations. Parmi eux, l’ancien président Ahmed Ben Bella, Thabo Mbeki de l’Afrique du Sud et le doyen des chefs d’Etat africain, le président Kenneth Kaunda, Olusegun Obasanjo du Nigeria, Mme Ngyen Thi Binh, ancienne vice-présidente de la République socialiste du Vietnam.

En outre, des officiels et représentants des organisations internationales et régionales ont pris part à la conférence. Il s’agit du président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, du secrétaire général de la Ligue arabe, M.Amr Moussa, du représentant du secrétaire général des Nations unies, Tayé-Brook Zerihoun, et du représentant de la société civile, Pierre Galland. Venus d’Afrique, d’Asie et même d’Amérique latine, d’éminentes personnalités qui ont conduit les luttes contre l’oppresseur ont tenu à assister à ce rendez-vous historique qui a signé la fin du joug colonial. Se référant au passé, les intervenants étaient unanimes: «La déclaration est plus que d’actualité.» Tous ont appelé à la poursuite du combat contre le colonialisme en soutenant les causes palestinienne et sahraouie. «Il est temps de secouer la conscience internationale pour permettre aux peuples de se libérer du colonialisme», a déclaré le représentant de la société civile, Pierre Galland qui a ouvert les débats.

Une revendication réitérée par les différents intervenants qui se sont succédé à la tribune. «Il (le droit à l’indépendance Ndlr) s’applique en particulier au peuple palestinien et au peuple sahraoui du Sahara occidental qui sont en droit d’attendre de la communauté internationale un soutien plus ferme et une action plus résolue en vue de l’exercice de leur droit à disposer librement d’eux-mêmes», a déclaré le représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem. Il a rappelé que la résolution 1514 rejette l’idéologie coloniale et tous les prétextes utilisés par les puissances occupantes pour entraver la réalisation effective du droit inaliénable des peuples à l’indépendance. «Les pays membres de l’ONU doivent s’imposer pour libérer la Palestine et le Sahara occidental», soutient Amr Moussa.

Alger, qui a abrité cet événement, veut interpeller l’opinion internationale sur la politique du deux poids, deux mesures appliquée par l’ONU.

Une déclaration d’Alger sanctionnera les travaux de cette conférence internationale.

L’Algérie va certainement appeler l’ONU à l’élimination totale et sans entraves du colonialisme qui est incompatible avec la charte onusienne.

Cette déclaration sera un message fort pour l’application de la résolution 1514 sur les 16 territoires occupés, entre autres, la Palestine et le Sahara occidental. Les travaux s’étaleront sur deux jours.

Des ateliers seront organisés autour de plusieurs thèmes à savoir la «la contribution de la résolution 1514 au processus d’émancipation des peuples» et le «rôle des médias et du cinéma dans l’expression du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes».

Les participants auront l’opportunité d’explorer les voies et moyens à même d’identifier les mesures les plus efficaces pour l’élimination du colonialisme.
 
Nadia BENAKLI
L’Expression, 14/12/2010
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