Cela s’appelait, sous le monde bipolaire, le néocolonialisme, alors que sous le nouvel ordre mondial du capitalisme triomphant, cela s’appelle la mondialisation. Le plus grave, c’est que le néocolonialisme portait un qualificatif péjoratif qui le destinait à être réfuté, rejeté et décrié, alors que la mondialisation, terme neutre et sans coupable prédésigné, est perçue comme une espèce de lame de fond rampante, incommensurable et, somme toute, appelant les nations à s’y préparer comme une fatalité, au lieu de suggérer de la combattre et de la rejeter. La 1 514 a, certes, libéré les territoires et les hommes, mais elle n’a pas soustrait les peuples à l’hégémonie économique des puissants, qui ont, le temps aidant, fini par inféoder politiquement la plupart des Etats, rendant difficile, voire impossible dans certains cas, la véritable indépendance, celle de la souveraineté démocratique qui ne se pratique que dans un contexte de souveraineté économique.
F. N.
La Nouvelle République, 14/12/2010