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Que les donneurs de leçons se taisent!

50 années après les manifestations du 11 décembre 1960 qui ouvert la voie à la fameuse résolution de l’ONU qui reconnaît à tous les peuples de la planète le droit à l’autodétermination, l’Algérie accueille une conférence internationale sur la question.
Le ministre délégué chargé des Affaires africaines et Maghrébines, Abdelkader Messahel, a tout a fait raison de rappeler au monde que «nous sommes un pays né d’une guerre de libération (…) Il est donc évident que l’Algérie célèbre cet évènement». A travers la déclaration du ministre, il y a la volonté de crier à la face du monde et notamment aux anciennes puissances coloniales, signataires de la déclaration universelle des Droits de l’Homme en 1948, que le vrai Droit, celui de disposer de soi-même n’a pas été acquis par la grâce de ce document, mais à travers des luttes de peuples qui ont sacrifié des millions des leurs.
L’Algérie qui organise et célèbre aujourd’hui le cinquantenaire de la résolution 1514 qui consacre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, a été un précurseur. Elle a prouvé par la force de ses Martyrs tombés lors des manifestations du 11 décembre 1960 et ceux morts bien avant, victimes de la barbarie colonialiste, que la déclaration des Droits de l’homme n’était pas complète, ou qu’elle était appliquée à «la tête du client».
La France de l’époque, «leader du monde libre» tuait et torturait des Algériens impunément, tout en affichant une devanture «démocratique et respectueuse des droits de l’homme». Il est tout à fait logique et légitime que l’Algérie célèbre ce cinquantenaire. Elle le fait pour dire aux donneurs de leçons sur les droits de l’homme que les nôtres, nous les avons arrachés, nous ne les avons pas eu en cadeaux. Il faut rappeler à ces messieurs de l’Occident que la Shoah, les «enfumades», le napalm, la bombe atomique, l’acculturation, la famine,c’est eux qui ont imposé tous cela aux plus faibles. Il est important qu’ils sachent que le monopole des Droits de l’homme ne leur appartient pas. Il ne l’on jamais accordé, il leur a été arraché de force.
Ce sont ces mêmes pays «démocratiques» qui regardent avec indifférence la souffrance du peuple sahraoui (peuple du Sahara Occidental occupé par le Maroc depuis 1975, ndds) qui n’arrive pas à accéder à son droit à l’autodétermination à cause de la lecture sélectif qu’ils ont toujours fait et qu’il font toujours de la déclaration universelle des Droits de l’homme.

Ouest Tribune, 13/12/2010
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