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Sahara Occidental : La «parade» de Amr Moussa

Une pléiade de personnalités dont d’anciens chefs d’Etat africains, des prix Nobel de la paix, le secrétaire général de Ligue arabe Amr Moussa, des représentants de l’OUA et de l’ONU ont pris part hier, à la résidence «Club des Pins» d’Alger, à la cérémonie d’ouverture de la Conférence internationale, à l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

C’est la première fois depuis des années qu’autant de personnalités sont venues assister à la célébration d’un événement qui a permis, faut t-il le rappeler, à de nombreux pays de recouvrir leur indépendance.

L’adoption, le 14 décembre 1960 de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, a marqué une véritable mutation dans la trajectoire de l’Organisation des Nations unies, en la réconciliant avec sa vocation fondatrice de se mettre au service de tous les peuples du monde, a déclaré Abdelaziz Belkhadem ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République. Lors de son intervention, Belkhadem n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour affirmer que le colonialisme a été une entreprise systématique d’oppression et de destruction de nos sociétés, de déni de notre personnalité et de spoliation de nos richesses.

Le représentant du chef de l’Etat a souligné que la proclamation du 1er Novembre 1954 a été, par ailleurs, d’un apport inestimable à l’écriture de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

«La résolution 1514 a marqué un véritable tournant dans le développement du cadre normatif du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes», a fait savoir Abdelaziz Belkhadem, en soulignant que ce cadre normatif a été enrichi par l’adoption, en 1970, de la déclaration sur les principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les Etats.

Le ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République a exhorté hier, la communauté internationale à un soutien plus ferme et une action plus résolue en faveur du Sahara Occidental et de la Palestine, sachant que le droit international s’applique parfaitement à eux.

L’ancien sénateur belge, Pierre Galland a fait savoir, pour sa part, que c’est grâce à la lutte du Vietnam et la guerre de Libération en Algérie que le glas du colonialisme a sonné dans le monde. Dix-sept états ont pu accéder à leur indépendance depuis 1960, ajoute Pierre Galland qui préside depuis des années, le Comité européen de soutien au peuple sahraoui. «Le 20ème siècle restera le plus sanglant dans toute l’histoire de l’humanité», ajoute encore l’ex- sénateur qui appelle à continuer la lutte pour que le droit international soit appliqué à tout le monde en citant les cas de la Palestine et du Sahara Occidental qui restent, dit-il, otages des complicités de certains qui soutiennent Israël et le Maroc qui violent allègrement les droits de ces pays.

Pour l’ancienne vice-présidente du Viêtnam, Mme Nguyen Thi Binh, l’Organisation des Nations unies a encore une grande responsabilité devant les deux conflits (Palestine et Sahara Occidental).

Agée et maîtrisant parfaitement la langue de Voltaire, l’ancienne vice- présidente a appelé à une solidarité internationale pour faire face à la situation. La dame soutient, par ailleurs, que même si la résolution 1514 était extrêmement importante pour les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, il n’en demeure pas moins que la lutte contre le sous-développement constitue une priorité.

«Le colonialisme n’abandonne pas aussi facilement son appétit» ajoute Mme Nguyen Thi Binh pour qui le sous-développement continue d’être le point noir des pays décolonisés.

A noter que plusieurs personnalités africaines se sont succédé à la tribune notamment, Tayé-Brook Zerihoun, sous-secrétaire général des Affaires politiques représentant le secrétaire général de l’ONU, Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, Thabo Mbeki, ancien président de l’Afrique du Sud, Kenneth Kaunda, doyen des chefs d’Etat africains et Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe. Ce dernier, lors de son intervention n’a pas pipé un mot sur le conflit au Sahara Occidental, malgré la présence du chef du Polisario Mohamed Abdelaziz dans la salle. Pressé par les journalistes sur la position de la Ligue arabe sur les événements sanglants de Laâyoune en marge, de la cérémonie de célébration du 50ème anniversaire, Amr Moussa s’est contenté de dire «la Ligue arabe va aborder le sujet lors de sa prochaine réunion».

Il y a lieu de souligner que deux ateliers étaient organisés hier, par les participants. Il s’agit de l’atelier sur la «contribution de la résolution 1514 au processus d’émancipation des peuples» et de l’atelier consacré au»rôle des medias et du cinéma dans l’expression du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes». La journée d’aujourd’hui sera consacrée à des débats sur notamment «le rôle de la femme et de la jeunesse dans l’émancipation des peuples». Les participants pourront également prendre part dans l’après-midi à la projection du film interdit en France :»Hors la loi». Enfin les travaux en plénière seront sanctionnés par une déclaration qui devrait être communiquée en début de soirée. 

Z. Mehdaoui
Le Quotidien d’Oran, 14/12/2010
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