«L’Algérie inondée par la drogue provenant du Maroc»

Lors de son intervention,  le directeur de l’Office national de lutte contre la drogue, Abdelmalek Sayeh, a fait savoir que le contrôle effectué au niveau des frontières a apporté ses fruits, passant de 75 tonnes saisies , toutes drogues confondues à 26,5 tonnes en 2010. Il met en garde, toutefois, les autorités algériennes sur les drogues  en provenance du Maroc. Ce pays, toujours selon l’orateur, tentera par tous les moyens d’écouler sa marchandise puisque les pays européens enregistrent une autosuffisance en ce qui concerne la production de drogue. «Pour le Maroc, le seul marché qui lui reste c’est celui de l’Algérie , et tous les moyens sont bons pour y faire écouler sa  marchandise. Dans les années à venir, on ne sera pas étonné de voir qu’un joint de cannabis a le même prix que celui d’une seule cigarette. Par la suite, c’est la cocaïne qui sera la drogue la plus répondue et cédée à un prix bas.», a -t-il averti. 
Pour sa part, le professeur Chbira Mehiedine, dans son intervention portant sur les effets économiques de la drogue et le blanchiment d’argent, a fait état des statistiques, pour le moins qu’on puisse dire, éloquentes. En ce qui concerne l’Algérie, tous les signaux sont au rouge. D’un pays de transit , l’Algérie est devenue un marché consommateur, avec quelques tentatives de production. Le nombre de consommateurs avoisinent les 500 000 dont 80 % ont entre 12 et 35 ans. L’Algérie n’est pas épargnée par le blanchiment d’argent où les barons de la drogue réinvestissent leur argent dans, entre autres,  l’immobilier, les opérations d’import-export et l’achat de bijoux. 
En Europe, le nombre de consommateurs d’héroïne, à titre d’exemple, avoisine les 4,1 millions. Presque le même chiffre est avancé pour les Etats-Unis d’Amérique, où les consommateurs de cette drogue sont au nombre de 4,5 millions. La Colombie, a elle seule, produit 430 tonnes annuellement,  suivie de la Bolivie avec 120 tonnes. Pour ce qui est de la plante coca  dont on peut extraire la cocaïne de ses feuilles, 1kg de cette plante est vendu à 1,5 dollar. Pour les drogues industrielles, l’ecstasy entre autres, il a été recensé 30 à 40 millions de consommateurs dans le monde. 80 % de cette drogue sont produits dans les laboratoires européens. Abondant dans le même sens que son prédécesseur,  M. Chebira a expliqué,  par ailleurs, que l’argent amassé du trafic de drogue est réinvesti dans des activités légales, par exemple la construction immobilière. Chiffres à l’appui, il fera état, entre 640 millions de dollars et 1 600 milliards de dollars blanchis annuellement. En outre, des centaines de milliers d’ouvriers se reconvertissent dans la production de drogue. Au  Maroc, 300 000 familles vivent de la drogue. En Bolivie, 3% des ruraux travaillent dans la production de drogue.   Dans le monde, des centaines de milliards sont dépensées dans l’achat de drogue. La même somme est allouée pour la lutte contre la drogue. En ce qui concerne la production de l’opium aux Etats-Unis d’Amérique a coûté 194 milliards de dollars dont 110 milliards de dollars comme pertes dans la production. Pour le conférencier, le marché de la drogue se caractérise par une offre non flexible et une demande flexible. En concluant que des grandes sommes en devises émanant du trafic de drogue inondent le marché informel. Saïda G.
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