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A qui le tour ?

La RASD (République arabe sahraouie démocratique, membre fondateur de l’UA) figure en tant que telle dans la mission des observateurs de l’Union africaine au référendum d’autodétermination du Sud-Soudan. Les Sahraouis ont participé par le passé à des référenderums d’autodétermination, notamment au Timor oriental, alors qu’eux-mêmes luttent depuis plus de 35 ans pour l’organisation d’une telle consultation chez eux, au Sahara occidental sous occupation marocaine. Bien qu’au vu des textes onusiens et de l’ancienneté du cas, le referendum aurait du précéder dans l’ancienne colonie espagnole. D’autant que le Sahara occidental n’est pas un cas de séparatisme, comme le prétend le Maroc, puisqu’il est classé territoire non autonome, donc un cas de décolonisation effectivement concerné par la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU en date du 14 décembre 1960 sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux. Le cas du Soudan est tout à fait autre puisqu’il divise le pays le plus grand d’Afrique pour donner naissance à un Soudraël, comme dirait le colonel Kadhafi. 

A bien regarder, il ne s’agit pas véritablement d’une remise en cause des frontières héritées du colonialisme, puisque le Sud-Soudan ne naîtra pas de la revendication d’un quelconque Etat voisin et qu’il est officiellement issu d’un conflit interne.

Donc, rien à voir avec le Maroc et ses raids expansionnistes dans le voisinage immédiat. Cependant, la consultation référendaire n’aura certainement pas les mêmes conséquences. Si, dans le cas du Sahara occidental, elle sera bénéfique à la construction et à l’essor du Grand Maghreb, dans celui du Sud-Soudan, ses incidences pourraient être catastrophiques pour la région, pour le continent et pour le monde, particulièrement le monde arabo-musulmans, en route pour l’effritement de gré ou de force, qu’à Dieu ne veuille. Le Sud-Soudan est un précédent pouvant se reproduire dans n’importe quel coin convoité. On n’aura qu’à gonfler les animosités locales. On n’a plus des accusations mensongères à la Busch. Mme Merkel chante la chute du mur de Berlin et va sous les applaudissements occidentaux à Chypre prôner les bienfaits de la réunification, mais jubile autant que Mme Clinton face au rabotage occidental du Soudan. Médusée la Oumma regarde faire. A qui le tour ? 
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 12/1/2011
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