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Les sahraouis tapent à la mauvaise porte

On tape à la mauvaise porte ?
Dans un communiqué rendu public dimanche dernier à l’issue de sa réunion extraordinaire, le Conseil consultatif sahraouie (CCS) a demandé l’impossible à la France. Ainsi, le CCS a “appelé la France à adopter, en sa qualité de berceau des droits de l’homme, une position honorable”. Une position qui “permette l’élargissement des prérogatives de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la protection des droits de l’homme” dans les territoires sous occupation marocaine.
En clair, les Sahraouis adjurent Paris de ne pas empêcher, lors des prochaines consultations onusiennes sur la question du Sahara occidental devant débuter vendredi prochain, un tel élargissement, comme elle l’a vaillamment fait jusqu’ici. Mais quelle chance a cette imploration de trouver un écho en France, sachant que les Sahraouis sont loin d’avoir les moyens de conduire une politique de la Mamounia, comme le permet avec faste le commandeur des croyants au Maroc. D’autant qu’en ces instants mêmes la France affirme être partie en Libye pour protéger là-bas les populations civiles de l’est du pays et, si possible, faire subir le sort de Gbagbo à Kadhafi, roi des rois d’Afrique et donc roi aussi du commandeur des croyants.
Ces derniers temps, Paris est au four et au moulin et ne ménage pas ses efforts pour la sauvegarde de l’humanité. Dans notre région islamo-arabo-africaine, les Français se mettent dans le rôle du sheriff qui vole au secours des droits de l’homme qui seraient mis à mal par les dictatures locales. Sans que personne ne leur demande quoi que ce soit. En France même, ils mènent inlassablement une lutte historique contre les femmes et pondent des lois contre leurs droits. Et que peut-on attendre de gens qui jouent à Don Quichotte lorsqu’ils rencontrent un tissu placé, bien sûr, selon eux, là où il ne faut pas. Les Sahraouis ont assurément tapé à la mauvaise porte. Qu’ils s’adressent à la France non officielle, ils n’auront peut-être pas ce qu’ils veulent, mais ils se sentiront à coup sûr mieux réconfortés s’ils se tenaient loin des “bienfaits” tricolores.
M. Z.
mohamed_zaaf@yahoo.fr
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