Des élus français interpellent Sarkozy

Chose promise, chose due. À quarante huit heures de leur retour des camps des refugiés sahraouis de Tindouf, des élus français et des représentants de la société civile française ont adressé une lettre ouverte au président de la République française, Nicolas Sarkozy, sur la situation de violation des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Dans cette lettre, ces représentants associatifs et élus français qui reviennent d’une mission humanitaire d’observation dans les camps de réfugiés sahraouis, ont demandé au président français de soutenir les revendications légitimes du peuple sahraoui et de voter au Conseil de sécurité des Nations unies, le 28 avril, pour l’extension de la mission de la Minurso au contrôle de la violation des droits humains dans les territoires occupés. 
 
Ces élus et représentants des collectifs de Lyon, Paris, Marseille et Metz ont également demandé au président français de tout mettre en oeuvre pour que le Droit international soit enfin respecté et qu’un référendum d’autodétermination soit organisé dans le respect de la résolution 1514 de l’ONU. La France avait, pour rappel, opposé son veto au Conseil de sécurité de l’ONU, l’année dernière, concernant l’élargissement de la mission de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental). «Il est urgent que le peuple sahraoui, qui a fait le choix d’une résistance pacifique, puisse enfin décider librement de son avenir », ont souligné ces élus dans une lettre signée par la viceprésidente régionale Lorraine, Jacqueline Fontaine, la conseillère générale des Bouches-du-Rhône, Évelyne Santoru, la conseillère municipale de Tour, Nadia Hamoudi et Pierre Cúur, professeur en médecine à Lyon. 
 
En appelant à l’engagement indéfectible du président français pour le respect et la défense des droits humains conformément aux valeurs universelles de la République française, ces élus ont relevé que les Sahraouis considèrent toujours la France comme le pays des droits de l’Homme et comptent sur notre soutien pour que leurs droits soient respectés et que le processus de décolonisation aboutisse. «Nous avons rencontré des Sahraouis vivant dans les territoires occupés qui ont été victimes de violations de leurs droits, emprisonnements arbitraires, sévices, tortures, viols», ont-ils dénoncé dans leur lettre, ajoutant que plusieurs ONG dont Amnesty International font régulièrement état de violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental. 
 
Les représentants associatifs et élus français ont également indiqué avoir constaté de visu les conditions de vie précaires des familles sahraouies qui vivent depuis 35 ans dans le plus grand dénuement, privées de leur territoire et séparées des leurs par un mur militarisé. Sur un autre registre, des parlementaires d’Amérique latine appellent à doter la Minurso d’un mécanisme des droits de l’Homme, a-t-on indiqué à l’agence Sahara presse service (SPS). 
 
Près d’une centaine de parlementaires de cinq pays d’Amérique latine ont en effet, appelé le Conseil de sécurité à élargir le mandat de la mission onusienne pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) à prendre soin immédiatement pour assurer la protection des droits de l’Homme du peuple sahraouis, l’ouverture du territoire aux observateurs internationaux et a la presse indépendante. Les parlementaires, d’Argentine, du Panama, du Chili, du Pérou et de la Colombie, ont appelé à «permettre la mise en place de tous les mécanismes devant assurer la protection et la surveillance des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, où ces droits continuent d’être bafoués en toute impunité», selon une lettre adressée à l’ambassadeur de Colombie auprès des Nations unies, Nestor Osorio, dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité. Ils ont également exprimé leur préoccupation des violations flagrantes des droits de l’Homme, du pillage des ressources et du report du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental, ainsi que le sort des milliers de civils sahraouis dans les zones occupées par le Maroc. «La communauté internationale doit user de tous les moyens à sa disposition afin de trouver une solution juste et durable au conflit du Sahara Occidental, conformément au Droit international», ont-ils insisté.
F. Houali
Le Courrier d’Algérie, 27/04/2011
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