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La chute de DSK, ami du Maroc, d’Israël et des femmes

Casablanca.- Les Français découvrent les rigueurs de la loi et des mœurs américaines. L’ex ministre et député socialiste français Dominique Strauss-Kahn, qui était jusqu’à samedi directeur général du Fonds monétaire international, a quitté dimanche vers 23 heures (6 heures, heure marocaine), menotté dans le dos, le commissariat de New York, où il était détenu depuis samedi.

Les images de Strauss-Kahn menotté et conduit par deux policiers comme un vulgaire criminel ont fait le tour du monde. Et à Paris, on commençait lundi matin à évaluer l’impact de cette arrestation sur l’image de la France à l’extérieur.

Dominique Strauss-Kahn a été inculpé dimanche d’agression sexuelle, de séquestration et de tentative de viol, devant un juge de New York. Mais la séance d’inculpation formelle a été reportée à lundi pour permettre à la police de procéder à des analyses supplémentaires.

Le tabloïd newyorkais The New York Post, spécialisé dans ce genre d’affaires, a révélé que samedi vers 13h00 samedi (18h00 au Maroc), une femme de chambre de 32 ans était entré dans la suite 2086 qu’occupait Dominique Strauss-Kahn au Sofitel près de Times Square, à New York. Apparemment, elle ne savait pas qu’il est là. La suite, qui coûte 3 000 dollars la nuit, comprend trois pièces. DSK qui sortait nu de la chambre se serait jeté sur la jeune femme et l’aurait poussée vers le lit.

Toutefois, la femme de chambre réussit à s’échapper et aurait alerté les responsables de l’hôtel qui à leur tour alertaient la police.

Mais lorsque les inspecteurs sont arrivés sur place, DSK était déjà parti, en oubliant notamment son téléphone portable. La police apprenant qu’il s’était rendu à l’aéroport Kennedy pour prendre un avion destination la France l’aurait interpellé à bord du vol Air France sur lequel il avait embarqué. DSK n’aurait pas tenté de résister.

Ce n’est pas la première fois que DSK dérape sur une affaire sexuelle. En 2007, lors d’une émission de Thierry Ardisson, une jeune journaliste française racontait à la télévision comment un homme politique de premier ordre avait tenté de la violer lors d’un entretien dans un appartement « vide« . Hier, dimanche la mère de Trsitane Banon, une élue socialiste, a confirmé l’information en expliquant pourquoi sa fille n’avait pas porté plainte à l’époque et en donnant le nom de cet important homme politique : DSK.

En octobre 2008, une enquête interne du FMI a été diligentée pour savoir si Dominique Strauss-Kahn avait fait preuve de favoritisme au sein de l’organisation en faveur de sa maîtresse, Piroska Nagy, ancienne responsable du département Afrique du FMI.

Dominique Strauss-Kahn est mariée avec l’une des gloires de la télévision française, la journaliste française Anne Sinclair. Fils d’une institutrice d’origine tunisienne, il a passé une partie de son adolescence à Agadir, au Maroc. D’où peut-être la sympathie naturelle qui le liait à la dictature de Ben Ali et le lie encore à l’autocratie marocaine. DSK passe de longues périodes à Marrakech où il possède un somptueux riad.

En 1991, lors de la première guerre du Golfe il avait déclaré : « Je considère que tout juif de la diaspora, et donc de France, doit, partout où il peut, apporter son aide à Israël. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les juifs prennent des responsabilités politiques. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, à travers l’ensemble de mes actions, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la construction d’Israël« . Et il avait rajouté : « Chaque matin quand je me lève je me demande qu’est ce que je peux faire aujourd’hui pour Israël« .

Mais il faut reconnaître que si en Israël des ministres et même des présidents de l’Etat peuvent être poursuivis et condamnés à de la prison ferme pour corruption (Arieh Deri) ou viol (Moshé Katsav), cela n’est point possible en France ou au Maroc.

En France parce que la sphère privée des politiciens, même quand elle concerne des actes délictueux, est rigoureusement protégée par uns chape de plomb médiatique et officielle. Au Maroc, parce que la légendaire hospitalité marocaine permet que les délits sexuels, par exemple, des hôtes étrangers, surtout français, soient étouffés au nom de la raison d’Etat franco-marocaine.

Combien de fois des responsables, ex-responsables ou personnalités influentes de l’hexagone ont été arrêtées à Marrakech pour des délits sexuels, puis rapidement relâchés ?
Badr Soundouss
Demain Online, 16/05/2011

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