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Gadhafi : “Je veux être enterré selon la loi islamique…”

Quelques jours avant son lynchage à mort par les forces du CNT, l’ex-dirigeant Libyen, Mouammar Kadhafi, a rédigé son testament dont une copie a été reçue par l’agence Seven Days News, qui précise que ce document a été confié par le colonel Kadhafi à trois de ses proches collaborateurs, dont l’un est décédé, le second capturé, alors que le troisième a pu s’échapper. 
Il atteste dans son testament qu’il est Mouammar Ben Mohamed Ben Abdellah Ben Abdessalem Ben Hamid Ben Amouniar Ben Hamid Ben Nayel El Kahssi El Kadhafi. Il recommande les éléments suivants : «Il ne veut pas qu’on le lave et il veut être enterré selon la loi islamique et dans les vêtements qu’il portait au moment de sa mort. Il veut être enterré dans un cimetière à Syrte, humblement, à côté de la population et de sa famille. Il veut qu’on traite avec respect sa famille et surtout ses femmes et ses enfants. Il faut que le peuple libyen conserve son identité, ses réalisations, son histoire et l’image de ses ancêtres et ses héros. Il faut continuer à résister à toute agression étrangère contre la Libye. Il faut faire confiance aux personnes libres en Libye et dans le monde pour avoir une vie personnelle stable. Il a ajouté qu’il a choisi d’être dans la confrontation pour le devoir et l’honneur, et même si les Libyens ne vont pas gagner de sitôt, ils seront victorieux grâce aux futures générations et que celui qui combat pour son pays est un héros ; par contre, celui qui a vendu son pays est un traître», écrit-il. 
Enfin, il fait ses adieux à tous les membres de sa famille et aux personnes fidèles à la Libye et à tous ses fidèles dans le monde qui «l’ont soutenu, même à ceux qu’ils l’ont fait seulement avec leur cœur». 
Une mort et beaucoup d’interrogations 
Les nouvelles autorités libyennes qui avaient, dans un premier temps, préconisé que Khadafi soit enterré dans un lieu secret, ont annoncé hier qu’elles rendraient sa dépouille à ses proches. 
Le colonel Khadafi est mort dans des conditions atroces et son corps conservé dans un congélateur, alors que l’on ne sait pas quand ni où il sera enterré. Son épouse Safia, réfugiée en Algérie ainsi que sa fille Aïcha, transportée d’urgence dans un hôpital algérois gardé secret, et ses deux fils Mohamed et Hannibal ont été destinataire d’une correspondance du CNT par laquelle il leur est demandé de récupérer le corps du défunt. 
Juste après sa capture par les rebelles dans un égout, il a été violemment été pris a partie par 
ses geôliers qui l’ont -tout au long de son acheminement de Syrte où il a été capturé à Misrata ou il a été déclaré mort-, brutalisé, frappé, insulté et finalement tué. 
Des personnes étrangères qui assistaient à cette vindicte ont également participé au lynchage physique et médiatique du sulfureux guide libyen. Le site internet de Global Post, un média anglais qui raffole des films vidéo et autres enregistrements audio, montre en effet des hommes (d’apparence arabe) en tenue militaire, lunettes noires et attaché-case en mains, participer à cette curée. 
Pour l’heure, les circonstances de sa mort restent floues. A-t-il été exécuté froidement lors de son transport à Misrata ? La dépouille du président déchu, dont les circonstances de la mort restent controversées, a été autopsiée hier matin, a annoncé Fathi Bachaga, un porte-parole du Conseil militaire de Misrata. 
«L’autopsie a été pratiquée ce matin. On ne prévoyait pas celle-ci, mais Tripoli nous l’a demandée et nous voulons faire les choses correctement», a déclaré M. Bachaga. «Le rapport d’autopsie n’est pas encore établi, donc on ne m’a pas communiqué les causes de la mort du colonel Khadafi», a déclaré 
Abdelsalam Baayou, le juge chargé de superviser l’autopsie. Pour ce faire, le Conseil national de transition (CNT) libyen n’écarte pas l’ouverture d’une enquête sur les circonstances exactes de la mort de Khadafi, rapporte samedi la chaîne de télévision Al Jazeera. «Khadafi a bel et bien été capturé. Il doit y avoir une enquête pour savoir comment il est mort plus tard», a déclaré Waheed Burshan, un membre du CNT au lendemain d’un appel de l’ONU pour l’ouverture d’une enquête. 
«Y a-t-il eu combat lors de son transfert vers Misrata? Nous ne savons pas. Mais il y a certainement un trou dans le temps, et je suis sûr qu’une enquête sera diligentée», a-t-il ajouté. 
Mahmoud Tadjer 

Le Jeune Indépendant, 24/10/2011
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