Islamisme de bon aloi ?

Voilà que l’islamisme ne fait plus peur en Occident. L’idéologie politique la plus meurtrière de la fin du XXe et du début du XXIe ne fait plus peur dès lors que la révolution en Tunisie et en Libye exprime des sympathies effectives pour cette tendance. Bien entendu, il ne s’agit pas de juger des intentions en Libye ou condamner d’emblée un processus qui a démontré que des élections propres et honnêtes étaient possibles dans un pays arabe, en l’occurrence la Tunisie. Il faudra attendre les actes. 
 
Mais lorsqu’on lit et entend autant de candeur chez des analystes, hier prompts à clouer au pilori les islamistes de tout poil, lorsqu’on parle d’Al Qaïda, il y a de quoi tomber du «minbar». Le plus prolixe en ce moment en France c’est Mathieu Guidère, spécialiste du Moyen-Orient et de l’Islam. Il est interviewé à tour de bras parce que justement l’on s’inquiète légitimement de ce qui risque de se passer en Libye et en Tunisie. 
 
Ainsi au sujet de la déclaration de Abdjalil en Libye à propos de la polygamie – à croire que c’est l’urgence ultime en Libye – il explique «… Il faut aussi remettre la décision d’Abdeljalil dans le contexte libyen. Selon les estimations, la guerre a fait 50 000 victimes. Il y a aura donc également de nombreuses veuves de guerre». Oui, 50 000 victimes, mais combien de femmes et combien de célibataires là dedans ? Le spécialiste ne le dit pas, il donne juste des qualités prophétiques au chef du CNT. Il agirait comme le prophète de l’Islam au retour des grandes batailles du début de la propagation de l’Islam au bas moyen-âge. Le même expert récidive lorsqu’il assène l’argument suprême quant à la dimension identitaire des pays musulmans : «N’oublions pas que les Français en Algérie avaient gardé les tribunaux islamiques pendant la colonisation». Mais bien entendu, la France coloniale respectait absolument les mœurs des indigènes interdits d’accès à tout ce qui faisait la modernité et maintenus dans une arriération totale pour mieux les asservir et les humilier. Que de confusion dans ce discours pour mieux justifier le soutien inconditionnel des Occidentaux à la chute des régimes arabes même dans les conditions les plus barbares. L’Islam n’est pas un danger alors que l’islamisme est dangereux comme l’est toute idéologie extrême qui se fonde sur l’affect et non sur la raison. L’expert ne peut ignorer cela. L’islamisme bâtit son projet politique sur le sacré et ne permet dès lors, et en aucune manière, l’émergence d’un débat pluraliste, démocratique et libre qui le remette en question.

Islamisme de bon aloi ? Voilà que l’islamisme ne fait plus peur en Occident. L’idéologie politique la plus meurtrière de la fin du XXe et du début du XXIe ne fait plus peur dès lors que la révolution en Tunisie et en Libye exprime des sympathies effectives pour cette tendance. Bien entendu, il ne s’agit pas de juger des intentions en Libye ou condamner d’emblée un processus qui a démontré que des élections propres et honnêtes étaient possibles dans un pays arabe, en l’occurrence la Tunisie. Il faudra attendre les actes. 

 
Mais lorsqu’on lit et entend autant de candeur chez des analystes, hier prompts à clouer au pilori les islamistes de tout poil, lorsqu’on parle d’Al Qaïda, il y a de quoi tomber du «minbar». Le plus prolixe en ce moment en France c’est Mathieu Guidère, spécialiste du Moyen-Orient et de l’Islam. Il est interviewé à tour de bras parce que justement l’on s’inquiète légitimement de ce qui risque de se passer en Libye et en Tunisie. 
 
Ainsi au sujet de la déclaration de Abdjalil en Libye à propos de la polygamie – à croire que c’est l’urgence ultime en Libye – il explique «… Il faut aussi remettre la décision d’Abdeljalil dans le contexte libyen. Selon les estimations, la guerre a fait 50 000 victimes. Il y a aura donc également de nombreuses veuves de guerre». Oui, 50 000 victimes, mais combien de femmes et combien de célibataires là dedans ? Le spécialiste ne le dit pas, il donne juste des qualités prophétiques au chef du CNT. Il agirait comme le prophète de l’Islam au retour des grandes batailles du début de la propagation de l’Islam au bas moyen-âge. 
 
Le même expert récidive lorsqu’il assène l’argument suprême quant à la dimension identitaire des pays musulmans : «N’oublions pas que les Français en Algérie avaient gardé les tribunaux islamiques pendant la colonisation». Mais bien entendu, la France coloniale respectait absolument les mœurs des indigènes interdits d’accès à tout ce qui faisait la modernité et maintenus dans une arriération totale pour mieux les asservir et les humilier. Que de confusion dans ce discours pour mieux justifier le soutien inconditionnel des Occidentaux à la chute des régimes arabes même dans les conditions les plus barbares. 
 
L’Islam n’est pas un danger alors que l’islamisme est dangereux comme l’est toute idéologie extrême qui se fonde sur l’affect et non sur la raison. L’expert ne peut ignorer cela. L’islamisme bâtit son projet politique sur le sacré et ne permet dès lors, et en aucune manière, l’émergence d’un débat pluraliste, démocratique et libre qui le remette en question.
Les Débats, 27/10/2011
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