Site icon Maroc confidentiel

Amnesty appelle Tunis à ne pas extrader l’ex-premier-ministre libyen

Baghdadi Mahmoudi
Amnesty International a demandé vendredi au gouvernement tunisien de ne pas extrader vers la Libye l’ex-premier-ministre libyen, estimant qu’il risque d’être victime de « graves violations des droits de l’Homme » dans son pays. M. Al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie, est sous le coup d’un mandat d’amener des autorités de Tripoli. La justice tunisienne doit examiner mardi la demande libyenne.
« Amnesty International estime que s’il rentrait en Libye, il pourrait être exposé à de réels risques, de graves violations des droits de l’Homme, notamment la torture (…), une exécution extrajudiciaire et un procès injuste », a déclaré à l’AFP le porte-parole d’Amnesty pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, James Lynch.
L’organisation de défense des droits de l’Homme, basée à Londres, a envoyé le 26 octobre dernier une lettre au ministère tunisien de la Justice et des Droits de l’Homme lui demandant de ne pas extrader l’ancien ministre.
La Tunisie et la Libye sont liées par une convention d’entraide et de coopération judiciaires, qui prévoit notamment des mesures d’extradition.
Premier ministre jusqu’aux derniers jours du régime du colonel Mouammar Kadhafi, M. Al-Mahmoudi avait été arrêté en Tunisie, le 21 septembre, près de la frontière algérienne et condamné en comparution immédiate à six mois de prison pour « entrée illégale » sur le territoire, avant d’être acquitté. Mais il avait été maintenu en détention jusqu’à ce que Tripoli émette un mandat d’amener, le 28 septembre.
Limitrophe de la Libye, la Tunisie a constitué un lieu de passage ou de séjour pour les Libyens depuis le début du conflit mi-février. Tunis a reconnu le Conseil national libyen (CNT) le 22 août, après la prise de Tripoli, et s’est engagée à coopérer dans le domaine de la sécurité avec les nouvelles autorités libyennes. L’avocat de l’ancien premier-ministre, Me Mabrouk Kourchid, avait expliqué lundi que son client craignait pour sa vie car, après la mort du colonel Kadhafi, « il est le seul ancien haut dirigeant libyen à détenir les secrets de l’Etat libyen ».
Radio Algérie, 5/11/2011
Exit mobile version