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Humanitaires à Tindouf : Le renseignement algéro-malien privilégie la piste burkinabée

«Les trois humanitaires -deux Espagnols et une Italienne- sont en Afrique de l’Ouest, certainement au Burkina Faso», estime une source sécuritaire algérienne de haut rang. Le renseignement malien, lui aussi, est arrivé à la même conclusion, et s’appuyant sur les traditionnels intermédiaires touareg, il pense que les trois humanitaires n’ont pas été acheminés au Mali, « et ne s’y trouvent certainement pas». Les donnes du terrain penchant pour un acheminement «non ordinaire » des otages vers un pays qui a été jusque-là maintenu loin de turbulences liées aux rapts, le Burkina Faso, en l’occurrence. Il y a une semaine, un médiateur malien a affirmé que les trois coopérants européens enlevés le 23 octobre «sont en vie et sont détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)». «les membres de AQMI ont dit qu’ils vont communiquer plus tard leurs revendications. Mais pour le moment, les otages sont bien en vie». Concernant leur acheminement au Malie, un officiel de Bamako a souhaité «encore une fois vigoureusement démentir» la présence des otages dans le désert de son pays. «Quand nous entendons affirmer que les ravisseurs venaient du Mali et qu’il sont retournés au Mali, nous démentons vigoureusement», a-t-il dit. 
AQMI n’a pas, jusqu’à présent, officiellement revendiqué ces enlèvements. Elle retient en plus, en otage depuis le 15 septembre 2010, quatre ressortissants français enlevés à Arlit, dans le nord du Niger, sur un site d’extraction d’uranium du groupe français Areva. La présence de Abdelkader Massahel au Burkina Faso, à la veille de l’Aïd el-Adha, n’est pas fortuite. Alger souhaite intégrer le Burkina Faso à la prochaine réunion à Alger des pays dits « du champ », c’est-à-dire qui sont directement concernés par la menace du terrorisme. L’Algérie et le Burkina Faso entendent «conjuguer leurs efforts» face aux menaces terroristes qui pèsent sur la zone sahélo-saharienne, ont-ils affirmé au cours de la 7e session de la commission mixte de coopération qui s’est tenue du 3 au 4 novembre 2011 à Ouagadougou. Abdelkader Messahel a affirmé que la région « fait l’objet d’une triple menace: les menaces terroristes avec Al_Qaïda, le crime organisé avec les grands trafics de drogue et une troisième menace qui est la pauvreté», et estime qu’il est de ce fait urgent de « faire face à ces menaces pour peu que nous travaillions ensemble, créer des synergies entre les différentes stratégies de nos pays respectifs mais également avec nos partenaires ouest-africains».
Fayçal Oukaci
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