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Droit à la maltraitance

Les Sahraouis ont des difficultés à manifester dans leur pays, le Sahara occidental, où les forces d’occupation marocaines sévissent à volonté dans un vain espoir de pouvoir les domestiquer un jour. Le makhzen réplique systématiquement et férocement aux actions des nationalistes sahraouis depuis le déclenchement de leur Intifadha en 2005, sans jamais donner l’impression de pouvoir les réduire un jour. 
Les Sahraouis, même en détention, ne baissent pas les bras et poursuivent leur lutte par des grèves de la faim. Ce qui contribue à gagner les sympathies à la cause sahraouie, particulièrement dans la partie occidentale du bassin méditerranéen, y compris en Espagne et en France, pays respectivement responsables du ratage de la décolonisation du Sahara occidental et de son maintien sous la colonisation d’un royaume expansionniste dont le sultan est réputé avoir tété à la mamelle tricolore plus qu’à celle de Khouribga. 
Des prisonniers politiques sahraouis mènent depuis plus d’une quinzaine de jours une grève dans la prison de Salé dans les pires conditions. Les braves ONG multinationales occupées peut-être à défendre la veuve et l’orphelin des «printemps arabes» les ignorent royalement. Et, paradoxalement, c’est l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), une honorable organisation qui force le respect qui a finalement pris en charge le cas des prisonniers. Chez nous, aucune de nos ligues des droits humains n’a bougé. Ni la demi-ligue de Bouchachi, ni l’autre moitié chapeautée par Zehouane ne se sont affichées dans cette affaire ; encore moins l’observatoire de Ksentini. Comme si les prisonniers sahraouis n’étaient pas des humains comme nous, des Maghrébins autant que nous et donc des frères autant que le sont les Marocains. Sait-on jamais, peut-être qu’ils seraient plus performants à la tête de SPA. 
Les autorités marocaines qui doivent penser qu’effectivement le silence est d’or, ne s’arrêtent donc pas en si bon chemin. Mardi dernier, Atikou Barrai un jeune militant sahraoui se faisait arrêter à Dakhla pour ses témoignages et contacts avec des ONG. Le problème c’est d’expliquer à Barrai que le sultan a raison et que son pays est marocain. Y a-t-il dans le monde un chef d’Etat prêt à séparer son pays en deux par un «mur de la honte» ? 
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 17/11/2011
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