Mois : mars 2012

  • Et après la liste des agréments, quoi ?

    par Ali Lmrabet
    Après la divulgation de la liste des heureux bénéficiaires d’un ou de plusieurs agréments de transport, le gouvernement Benkirane devrait aller plus loin et révéler aux Marocains ceux à qui on attribué des licences de pêche, autrement plus juteuses, ou des carrières de pierre et de sable.
    Nous savons plus ou moins qui sont les bénéficiaires de ces licences et la capacité de nuisance de certains d’entre eux, surtout ceux qui sont dans le métier des armes. Mais c’est du devoir du gouvernement de nous dire, documents à l’appui, au nom de la « bonne gouvernance » qui a bénéficié durant toutes ces années de ces licences alors que matériellement leurs bénéficiaires n’en avaient vraiment pas besoin.
    C’est évident, avec les noms qui émergent de la liste du ministère des transports, que ces agréments ont enrichi des gens qui étaient déjà riches. Car enfin, l’actuelle ambassadrice du Maroc à Londres, « Cherifa Lalla » Joumala El Alaoui, cousine du roi, a-t-elle vraiment besoin de transporter des voyageurs de Fnideq à Nador par la « route côtière » ?
    Par contre, les attributions de plusieurs agréments à Miloud Tounzi etAbdelkader Saka, impliqués dans la disparition de Mehdi Ben Barka, avaient bien pour but de récompenser ces sombres personnages pour la sale besogne accomplie en 1965.
    Maintenant, il faut dire que cette opération, voulue ou non par le Palais, tombe à pic pour le souverain. Avec cette affaire de révélations la presse marocaine a un os à rogner pour un bon bout de temps. Un temps précieux qu’utilisera le Palais pour faire oublier le contenu de deux livres qui viennent d’être publiés en France et qui mettent à mal la monarchie de Mohamed VI et son goût immodéré pour l’argent, l’abus de pouvoir et la prédation.
    Ali Lmrabet
    Demain, 1/3/2012 
  • Appel de détresse d’une tomate indignée du domaine royal

    Chers compatriotes marocains,

    Dessin de Curzio
    Bonjour. Je suis une tomate du domaine royal, je me permets d’intervenir ici pour dénoncer les conditions d’esclavage que subissent les ouvriers agricoles qui travaillent dans le domaine : sans protection sociale, sans couverture médicale, sans contrat, sans cotisations retraite. Le tout avec des salaires de misère dignes des temps des colonies.
    Ce n’est pas tout, après plusieurs années de bons et loyaux services, ces derniers sont licenciés comme des malpropres, chassés du domaine manu militari et remplacés par d’autres ouvriers, plus jeunes, plus vigoureux et, comme ils disent, plus rentables !
    Ma situation sur les étales des supermarchés de France et de Suisse est aussi très humiliante. On me fait traverser plusieurs milliers de Km pour me vendre ensuite au consommateur européen à vil prix, ce qui suscite le mépris et la jalousie de mes consœurs européennes, qui me traitent désormais de  «minable tomate chérifienne».

    Ouvriers des domaines royaux en grève
    Je voudrais aussi dénoncer le commerce triangulaire qui nous a réduits, nous les fières tomates marocaines, au statut d’esclaves en Europe : nos maîtres nous vendent à des « négociants blancs » sans scrupules, des esclavagistes français, pour appeler les choses par leurs noms. Ces derniers nous revendent ensuite aux surfaces commerciales de toute l’Europe.

    Ouvriers des domaines royaux en grève
    Signé : Une tomate charnue du Maroc
    PS: Appel transcrit deJe remercie vivement mon ami Karim R’Bati, qui m’a sauvé la vie et qui a bien voulu m’écouter et traduire mon appel de détresse de tomate  indignée. Cet appel, je le lance à toutes les bonnes volontés, à toutes les personnes qui ont encore une once de conscience, pour qu’elles interviennent en vue de me rétablir dans ma dignité de tomate marocaine ; une dignité que j’estime inséparable de celle des ouvriers agricoles du « Domaine Agricole Royal » et de celle de tout le peuple marocain.  Vive le peuple des tomates, vive le peuple marocain.
     la langue des tomates marocaines, une variante du berbère tachel’hhît, par Karim R’Bati …
    Chers compatriotes marocains,

    Dessin de Curzio
    Bonjour. Je suis une tomate du domaine royal, je me permets d’intervenir ici pour dénoncer les conditions d’esclavage que subissent les ouvriers agricoles qui travaillent dans le domaine : sans protection sociale, sans couverture médicale, sans contrat, sans cotisations retraite. Le tout avec des salaires de misère dignes des temps des colonies.
    Ce n’est pas tout, après plusieurs années de bons et loyaux services, ces derniers sont licenciés comme des malpropres, chassés du domaine manu militari et remplacés par d’autres ouvriers, plus jeunes, plus vigoureux et, comme ils disent, plus rentables !
    Ma situation sur les étales des supermarchés de France et de Suisse est aussi très humiliante. On me fait traverser plusieurs milliers de Km pour me vendre ensuite au consommateur européen à vil prix, ce qui suscite le mépris et la jalousie de mes consœurs européennes, qui me traitent désormais de  «minable tomate chérifienne».

    Ouvriers des domaines royaux en grève
    Je voudrais aussi dénoncer le commerce triangulaire qui nous a réduits, nous les fières tomates marocaines, au statut d’esclaves en Europe : nos maîtres nous vendent à des « négociants blancs » sans scrupules, des esclavagistes français, pour appeler les choses par leurs noms. Ces derniers nous revendent ensuite aux surfaces commerciales de toute l’Europe.

    Ouvriers des domaines royaux en grève
    Je remercie vivement mon ami Karim R’Bati, qui m’a sauvé la vie et qui a bien voulu m’écouter et traduire mon appel de détresse de tomate  indignée. Cet appel, je le lance à toutes les bonnes volontés, à toutes les personnes qui ont encore une once de conscience, pour qu’elles interviennent en vue de me rétablir dans ma dignité de tomate marocaine ; une dignité que j’estime inséparable de celle des ouvriers agricoles du « Domaine Agricole Royal » et de celle de tout le peuple marocain.  Vive le peuple des tomates, vive le peuple marocain.
    Signé : Une tomate charnue du Maroc
    PS: Appel transcrit de la langue des tomates marocaines, une variante du berbère tachel’hhît, par Karim R’Bati ..
    VoxMaroc, 1/3/2012

  • Etats-Unis: le Maroc et la Syrie: deux poids deux mesures dans le monde arabe

    Deux évènements simultanés ont mis en évidence la politique de deux poids deux mesures des États-Unis pour le monde arabe: bâton pour les gouvernements laïques (comme la Syrie) … et carotte pour les théocraties (comme le Maroc). Un deux poids deux mesures que les médias tentent de déguiser ou cacher en Occidental et, en particulier, aux Etats-Unis.
    Quels sont ces faits?
    D’un côté, la visite d’Hillary Clinton, samedi et dimanche au Maroc …
    D’un autre côté, le référendum constitutionnel organisé en Syrie dimanche. 
    I. Les USA attaque la réforme entamée par le gouvernement laïque syrien 
    Le dimanche 26 Février 26 un référendum sur la nouvelle Constitution a été organisé en Syrie.
    La constitution a été votée dans un référendum dans lequel, selon les données officielles:
    – Il y a eu une participation de 57’4% du recensement
    – Dont 89’4% a exprimé son «oui»
    Des données que des observateurs qui ne sympathisent pas avec le président syrien ont qualifié de « crédibles ». Ces résultats qui coïncident fondamentalement avec ce que l’on constate sur le terrain où il ya une opposition islamiste radicale qui n’a pas le soutien majoritaire de la population (rappelons-nous deux faits: d’abord, la révolte est focalisée dans plusieurs endroits, mais n’a pas lieu d’une façon généralisée ; d’un autre côté, à Alep et à Damas, où la moitié de la population, l’écho de la révolte est faible). 
    Et quelle était la réaction du Département d’Etat américain et de Hillary Clinton en particulier?
    Contrairement à la Russie, qui a salué cette réforme, la diplomatie USA l’a disqualifié et l’a décrite comme « ridicule »:
    Le référendum qu’ils ont organisé est ridicule dans le sens qu’il requiert que l’État approuve l’un de ces groupes d’opposition patriotiques. 
    Bien sûr, ça va de soit, El Pais a également rejoint les disqualifications.
    II. … Et vante les pseudo-réformes de la théocratie marocaine 
    Presqu’à la même date, Hillary Clinton est arrivée, encore une fois, au Maroc, un pays qu’elle a visité à plusieurs reprises et qu’elle « aime ». Là-bas, Clinton, le 26 février a dit ceci:

    And what’s so exciting about being here in Morocco is that Morocco stands as an example, as a model of what can be achieved. Moroccans are strengthening their own democracy. Young people are having a say in their own future. His Majesty King Mohammed VI has begun the process of reform. We see women’s rights protected and expanded, a more transparent and accountable government, establishing the Arab world’s very first truth commission on human rights. 

    Rien de nouveau.
    Le 1er Juillet 2011, le Maroc avait organisé un référendum sur sa « Constitution ».
    Quels sont les chiffres officiels?
    – Qu’il y a eu une participation de 73’5%
    – Que de ces éventuels participants un 97’62% a voté « oui ».
    Quelle était la réaction de Mme Clinton le lendemain?
    Celle-ci:

    The United States welcomes Morocco’s July 1 constitutional referendum. We support the Moroccan people and leaders in their efforts to strengthen the rule of law, raise human rights standards, promote good governance, and work toward long-term democratic reform that incorporates checks and balances. We look forward to the full implementation of the new constitution as a step toward the fulfillment of the aspirations and rights of all Moroccans. 

    III. Comment explique-t-on cela?
    Pour Mme Clinton, un référendum au Maroc sur un texte qui consacre (le mot trouve sa place) la théocratie organisé avec une éventuelle participaton de 73’5% de la population et un 97’62% de « oui », et les prisons avec des centaines de prisonniers politiques, trouve semble comme un «modèle».
    Mais pour cette même dame, un référendum en Syrie sur un texte qui ne consacre pas une théocratie, avec un taux de partcipation un de 57’4% du recensement et un 89’4% de « oui », cela est « ridicule ».
    Quelle est l’explication de ce double standard?
    J’ignore la raison, mais l’on peut la deviner.
    Ce qui est clair, en tout cas, c’est qu’il ya un deux poids deux mesures. Comme il est évident que est tombé dans le ridicule et le discrédit avec ces déclarations.
    Dieu merci, elle n’est pas arrivée à la présidence des USA. 
    Professeur Carlos Ruiz Miguel
  • Le chef d’Africom : «Al-Qaïda impliquée dans le trafic d’armes libyennes»

    La présence d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en Libye et son implication directe dans le soutien à l’intervention de l’OTAN qui a conduit à l’assassinat de Kadhafi ont permis à la nébuleuse terroriste de récupérer une quantité d’armes non déterminée. Ce fait est aujourd’hui reconnu par le Haut commandant des forces américaines pour l’Afrique (Africom), le général Carter Ham, qui s’exprimait lors d’une audition tenue mercredi devant la Commission des Forces armées de la Chambre américaine des représentants (chambre basse du Congrès). «Il y a des indications claires qu’AQMI est désormais impliquée dans le trafic d’armes en provenance de Libye», a-t-il souligné, ajoutant que «les bouleversements politiques en Libye et en Tunisie ont créé des opportunités pour AQMI afin d’y établir de nouveaux refuges».
    Le général américain a cité les efforts de coopération de l’Algérie, du Niger, du Mali et de la Mauritanie dans la lutte contre AQMI. Pour M. Ham, les problèmes-clés de sécurité pour Africom et ses partenaires sont les activités d’Al Qaïda et de ses affiliés au Maghreb et au Sahel ainsi qu’en Afrique de l’Est. «A travers le continent africain, le trafic illégal (prolifération des armes, trafic de stupéfiants et des êtres humains) et son lien avec les organisations extrémistes violentes constituent une menace importante à la stabilité régionale et aux intérêts nationaux des Etats-Unis», a-t-il affirmé.
    Il a souligné qu’AQMI «continue d’accroître ses activités en Afrique du Nord et de l’Ouest, tout en collectant de grosses sommes d’argent par le biais d’enlèvements contre rançon». Il a fait savoir qu’en janvier 2012, «l’Algérie avait intercepté un convoi de quatre véhicules qui transportaient plus de 100 fusils d’assaut, deux lance-roquettes (RPG) et des munitions, soupçonnés d’être d’origine libyenne».
    Messaoud Mekhlaf
  • Projet de jumelage des établissements d’enseignement des pays de l’UMA

    Par Hakim Merabet
    Un projet de mécanisme pour le jumelage des établissements d’enseignement nationaux des pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA) a été mis en place par une équipe maghrébine spécialisée dans l’éducation et la pédagogie qui s’est réunie mardi au secrétariat général de l’UMA à Rabat, en présence de représentants et d’experts des pays membres.
    L’objectif de ce mécanisme est de renforcer la communication entre les établissements éducatifs et pédagogiques par l’échange de documents, d’études et de visites sur le terrain, entre les professeurs et les étudiants, a indiqué aujourd’hui un communiqué du secrétariat général de l’UMA.
    Il vise à consolider les composantes des systèmes éducatifs maghrébins en tenant compte de l’héritage culturel commun et des perspectives de formation et d’emploi.
    L’équipe maghrébine en charge de ce mécanismes de jumelage est en attente de remarques de chaque pays membres avant de soumettre la mouture finale du projet au conseil des ministres maghrébin de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, prévu en décembre 2012 à Alger, a conclu le communiqué.
    Algérie-plus, 29/2/2012
  • A propos du mercenariat de Jeune Afrique, le magazine de la Françafrique

    Les médias africains sont-ils complices de nos dictateurs? 
    S’il est un exercice dans lequel les démagogues africains excellent, c’est bien celui de la manipulation des médias locaux. Ayant compris mais, dans le mauvais sens, le rôle cardinal et parfois cynique des médias dans le conditionnement de l’opinion public. Nos joyeux politicards ont mis dès lors dans leur poche, à coups de billets de banque puisés dans le panier national, la plupart des supports significatifs du continent. Et dans ce jeu impudent du « donne-moi à manger puis je ferai ton éloge », la déontologie journalistique a pris la jambe à son coup. Ken Saro-Wiwa, prolifique essayiste et homme de lettres nigérian a payé de sa vie le fait de dénoncer cette collusion de tous les instants. Les dirigeants de l’époque le pendront dans son pays. Bien bien tard, François-Xavier Verschave, auteur du livre La Françafrique dira ceci : « il suffit pour des dictateurs de faire «ami-ami» avec des journalistes insouciants pour que ces derniers tombent dans l’apostasie. Au moyen d’espèces sonnantes et trébuchantes offertes, nos collègues sabotent un si noble métier ». 
    Le mammouth de cette collusion nauséabonde avec les dictatures, c’est incontestablement le journal Jeune Afrique. Pour preuves, Mohamed VI après Hassan II, son dictateur sanguinaire de père, a régulièrement eu droit aux caresses de J.A et à un soutien indéfectible sur le conflit de décolonisation du Sahara Occidental. Il y a de quoi sourire en lisant les articles de l’hebdomadaire indépendant (?) sur des dictateurs africains. L’exemple de l’article intitulé Côte d’Ivoire : le système Ouattara et paru dans le J.A du 18 janvier 2012 nous laisse pantois. Le journal, volontiers amnésique, provocateur à souhait contre le peuple libre de Côte d’ivoire affirme que « désormais, on n’y croise (à la présidence) que le personnel strictement habilité, et la salle d’attente n’est autorisée qu’à ceux qui ont un rendez-vous dûment consigné dans les registres des huissiers.» Quel panégyrique ! Les griots du mandingue n’ont jamais mieux fait. 
    La chaîne de télévision Africa 24, n’est-elle pas le pendant africain de la chaîne France (africaine) 24 ? Jamais les journalistes de cette chaîne ne se sont risqués à faire des reportages sur les dérives tribales, les tueries atroces d’avant (période de la rébellion), connues de tous et dont l’auteur est au pouvoir à Abidjan. Etant donné qu’ils sont aux ordres des monstres néocolonialistes et de leur égrégore de Ouattara. Aujourd’hui, et c’est une vérité aussi nette qu’un cafard sur un carrelage blanc, la quasi-totalité des médias africains, à la solde des oppresseurs sont naturellement devenus les hagiographes de nos « amis » les dictateurs. Que devons-nous espérer de ces médias transgéniques qui n’ont pour fond de commerce que le dithyrambe des monarques africains ? Assurément rien. L’entente entre le fameux Béchir Ben Yahmed et Foccart s’est tellement bien passée que ce dernier a fait de Jeune Afrique le légataire universel de ses œuvres. Pour services rendus. Kephrem
  • Lourde condamnation par la Cour de Salé, ce 28 février 2012

    Slaïma Massad, Aabailil Saïd, Ahmed Ayoub Lahbib Mansouri, Mohamed Barka et Ibrahim Chleih, six étudiants sahraouis, viennent d’être condamnés par la Cour de Salé à une peine de prison de 3 ans et 24 000 DH d’amende ce 28 février. Leur crime ?
    La solidarité avec leur camarade et ami Hbad Hammadi, assassiné et la participation à une manifestation pacifique en avril 2011 pour dénoncer cet odieux assassinat
    Avec leur arrestation, les conditions imposées par la police et la justice marocaine se répètent cruellement : traitements cruels destinés à extorquer des aveux et la signature de procès verbaux truqués, conditions d’emprisonnement difficiles, prolongées qui ont conduit les étudiants à utiliser la seule « arme » dont ils disposent, la grève de la faim. Pouvaient-ils espérer un procès équitable? Pouvaient-ils espérer que des aveux extorqués par la violence ne soient pas retenus par une justice respectable?
    La réponse est comme trop souvent négative! En dépit des prétentions affichées pour l’extérieur, le Maroc n’est pas un état de droit et préfère la violence et l’injustice.
    A Rabat, Campus Souissi 1et 2, où des étudiants sahraouis sont en cours d’études, un sit in a été organisé aussitôt le verdict connu, en solidarité avec ceux qui vont croupir 3 ans de plus en prison.
    Association des Amis de la RASD 356 rue de Vaugirard 75015 Paris
    Manu Chao, 29/2/2012
  • Premier sex shop « Halal » à Casablanca

    Dessin : Curzio
    Devra-t-on fournir un acte de mariage en bonne et due forme avant de pouvoir faire ses emplettes dans la nouvelle boutique qui fait parler d’elle à Casa? Un sex-shop Halal, What Else? Au Maroc, les relations sexuelles hors mariage sont punies de prison en vertu de l’article 490 du Code pénal, mais dans la loi chérifienne, comme dans la charia islamique, tant que l’on est passé devant le « Adoul », tout est permis!
    Le magasin n’a pas choisi de s’installer sur les avenues commerciales huppées du Mâarif, trop achalandées pour garantir une fréquentation discrète de l’antre de toutes les tentations. Il ne s’est pas installé non plus dans le tout nouveau temple de la consommation pour riches, le flambant-neuf Morocco Mall, qui pousse le prout-prout jusqu’à arrêter la musique dans les boutiques pour diffuser l’appel à la prière.
    Baisons heureux, baisons cachés!
    Flyer du sex shop casablancais, proposant crèmes en tout
     genre et appareils pour agrandir le pénis ou les seins
     
    La caverne du hard a choisi de s’installer dans le discret quartier Jamila, ce qui ne sera pas pour déplaire à une clientèle qui devra s’y rendre en rasant les murs. Pour autant, les adeptes du sexe accessoirisé et autres joujoux érotiques de Pigalle ne trouveront pas forcément leur bonheur. L’importation de sex-toys étant officiellement interdite dans le royaume du Commandeur des Croyants – à l’exception des canards vibrants, classifiés par les douaniers marocains comme des jouets pour enfants – les clients du sex-shop de la ville blanche devront se rabattre sur de la lingerie de Drag Queen, lubrifiants, produits aphrodisiaques en tout genre, et appareils pour agrandir le pénis ou les seins. Du moins, voilà pour l’offre légale. On passe à l’arrière boutique?
    Zineb El Rhazoui
    VoxMaroc, 29/2/2012