Mois : février 2017

  • Sahara Occidental : Mohammed VI se dégonfle à El Gargarat

    Si l’année 2016 a été qualifiée par le roi du Maroc comme « l’année de fermeté », 2017 a été l’année de la dépantalonnade.
    Après avoir menacé d’appliquer le « droit de poursuite » contre l’armée sahraouie, Mohammed VI a été contraint d’ordonner le repli de ses forces stationnées à la région d’El Gargarat sans conditions préalables et d’une façon unilatérale.
    Un nouveau épisode dans le long feuilleton des dérobades du roi Mohammed VI. Cela a commencé en 1999 lorsque le souverain marocain a fait marche arrière dans la décision de son père d’accepter le principe du référendum.
    En 2004, Il ordonne le retrait des gendarmes marocains de l’Ilôt de Persil.
    En 2012 et en 2014, le Maroc se déculotte face à l’Envoyé Personnel de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross en acceptant de le recevoir après l’avoir désavoué.
    Aujourd’hui, les marocains sont de nouveau invités à voir comment leur roi se dégonfle à El Guergagarat face à l’armée sahraouie.
    L’offensive marocaine qualifiée par Mohammed VI de « fermeté » est devenue, du jour au lendemain, une débandade, le « droit de poursuite », un droit de fuite.
  • Un cadre du PJD dénonce les complots du palais contre le gouvernement de Benkirane

    Le PJD a été porté au pouvoir au Maroc sous pression des manifestations du Printemps Marocain de 2011. Il symbolisait le changement parvenu avec les pseudo-réformes de la Constitution. Les cadres de ce parti, victimes de leur naîveté, rêvaient de donner à leur gouvernement l’initiative pour prendre des décisions visant à poursuivre le processus de réformes, lutter contre la corruption. Ile se sont vite heurtés à la réalité amère du véritable pouvoir au Maroc : le palais et ses acolytes.

    Dans une réunion avec les responsables locaux du parti célébrée á Bouznika le 26 mai 2012, ils ont vite fait le bilan des obstacles qu’ils affrontent dans l’accomplissement de leur travail.
    Le ministre des Affaires étrangères, Saâd-Eddine El Othmani, dénonce certains fonctionnaires qui se sont éternisés comme ambassadeurs parce qu’ils sont proches de personnalités influentes.
    “Nous ne sommes pas un parti au pouvoir, c’est une illusion. Nous exerçons le pouvoir avec d’autres partenaires”, a déclaré, pour sa part, Lahbib Choubani, ministre chargé des Relations avec le parlement.
    Mustapha El Khalfi, avec amertume, dénonce des tentatives d’isoler le gouvernement à chaque fois qu’un chantier de réformes est lancé.
    Trois semaines avant, MAGHREB-TV, une chaîne fondée par la DGED marocaine en Belgique a consacrer une émission pour dénigrer violemment le Premier Ministre Abdelilah Benkirane, à l’occasion de la visite du ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders et Annemie Turtelboom, ministre de la justice (voir vidéo).
    Dans ce contexte, un email envoyé par Bellahsen Mohamed, membre de la Commission de Relations Internationales PJD, Directeur du Cabinet du Président de la Commune de Martil et Chef de Division des Ressources Humaines. En voici le texte intégral :

    « Vous êtes, sans doute, au courant des mouvements de certaines associations marocaines et l’activité pro-défense de la marocanité de Ceuta et Melilla et les autres îles. Ce sont ddes activités qui arrivent trop souvent dans des circonstances qui soulèvent de nombreuses questions.
    J’aimerais vous soumettre certaines observations à ce sujet:
    1- les leaders de ces mouvements sont le conseiller Yahia Yahia et l’avocat Hajji, deux personnalités dont les intérêts se limitent, apparemment, à la question de Ceuta et Mellla.
    2- Les deux ont des problèmes avec certaines associations qu’ils ont fondées et qui s’activent soit dans le domaines des droits de l’homme ou autre. Leurs tentatives concernant la question de Ceuta et Melilla sont des tentatives visant à attirer l’attention sur leurs personnes.
    3 -Les deux partagent leur haine chronique envers le PJD. Cela je peux le confirmer du moins en ce qui concerne l’avocat Hajji que je connais bien.
    4 – J’ai appris que les deux associations de Nador et Tétouan ont l’intention de mettre le gouvernement, et le PJD en particulier, entre le marteau et l’enclume. Elles ont décidé d’organiser, lors du sommet hispano-marocain, plusieurs marches vers Ceuta et Melilla, et de mettre le gouvernement, et le MAE en particulier, en position de faiblesse vis-à-vis de la défense de la marocanité de Ceuta et Melilla. Elles pourraient même les accuser de trahison en cas de riposte de la part des forces publiques. Leur objectif serait de créer de créer d’autres problèmes au PJD. Ils l’accusent déjà de ne pas être capable de gérer les affaires du pays et résoudre ses problèmes.
    5 – D’après mes discussions avec les espagnols, ces derniers pensent que ce genre d’activités ne peut se faire sans le consentement du palais et que c’est une tentative marocaine de faire pression sur l’Espagne, en particulier dans les circonstances économiques et politiques difficiles traversée par l’Espagne et en perspective du prochain sommet bilatéral ».

    Aujourd’hui, le Maroc se trouve sans gouvernement depuis plus de 4 mois. Le palais bloque la formation du nouveau gouvernement dans la but de désigner à sa tête une personnalité qui n’appartient pas au parti des barbus dont la mission a été accomplie.

    SOURCE : Maroc Leaks
  • Un camion équipé d’une cuisine aménagée. Telle est la commande du roi du Maroc, faite à une entreprise du Morbihan en France, d’après Ouest-France. C’est la société Le Rouic qui s’est chargée de la construction du véhicule.
    «Nous avons fabriqué un camion spécialement équipé d’une cuisine, où peuvent se préparer des repas pour 800 personnes», explique au quotidien Hervé Le Rouic, le dirigeant de l’entreprise française. Et d’ajouter que «tout est sur mesure et correspond à la demande du client».
    Un projet réalisé en collaboration avec la société Technic Export et pour un client pour le moins prestigieux qui n’est autre que le roi Mohammed VI. La cellule mesure 6,50 mètres sur 2,50 et est équipée entièrement de «meubles de cuisine industriels, qui sont sécurisés», ajoute le gérant.
    L’entreprise familiale, née en 1956, a mis deux mois pour finir cette commande. Spécialisée dans la construction de carrosserie pour véhicules industriels, elle reste l’une des rares à proposer ce savoir-faire avec ces 25 employés.
    La commande a récemment était livré aux quartiers du roi au Maroc, conclut Ouest-France.
    Source : Yabiladi
  • Création au MAE marocain d’un instrument de propagande

    Plan d’action de la Direction de la Diplomatie Publique
    et des Acteurs Non Etatiques
    Depuis l’entrée en vigueur du nouvel organigramme du Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération et la mise en place  de la Direction de la Diplomatie Publique  et des Acteurs Non-Etatiques, cette dernière  s’est engagée sur une réflexion approfondie, visant à identifier les priorités, à délimiter son champ d’action et à tracer les objectifs et les actions concrètes.
    En plus d’assurer un maximum d’efficacité et de célérité dans sa mission d’information et de communication, la Direction s’est penchée sur les moyens à même de permettre aux différents acteurs non gouvernementaux d’apporter leur contribution à la Diplomatie marocaine, et ce à travers une démarche proactive, participative et anticipative.
    Ainsi, la participation du Parlement, des partis politiques, des ONG et des groupes de réflexion, à l’action en matière d’Affaires Etrangères, s’inscrit dans le cadre des réformes politiques et constitutionnelles globales, lancées au Maroc, notamment avec le Discours Royal du 09 mars 2011, qui prône le renforcement du rôle des institutions démocratiques. Conformément à cette vision, la mise en œuvre de cette politique d’ouverture du Département sur son environnement, constitue un axe de travail que cette Direction considère comme une priorité.
    Partie I : Objectifs et descriptif des actions
    Le renforcement des capacités de veille informationnelle, médiatique et audiovisuelle, la mise en place de nouveaux supports de promotion et de communication et l’accompagnement de la diplomatie parlementaire et partisane et le développement du partenariat avec les Organisations Non Gouvernementales et les Centres de recherches constituent les grands axes de l’action de cette Direction durant les cinq prochaines années.
    Le renforcement des capacités de veille informationnelle, médiatique et audiovisuelle
    • La Direction assure une veille informationnelle visant à disposer en temps réel, des informations stratégiques (politique, économique, sécuritaire, etc.) pouvant permettre aux responsables du Ministère de prendre des décisions qui s’imposent en temps opportun. Elle poursuivra la diffusion des produits d’information qui répondent aux besoins des Responsables et des Diplomates d’une manière générale. La Direction compte mettre en place un système de diffusion d’alertes par SMS, destiné aux hauts responsables du Ministère.
    • Consciente du rôle de la coopération en matière de médias, la Direction veille à la mise en place des partenariats, des programmes de coopération avec les média nationaux et internationaux. Il est souhaitable de faire bénéficier quelques journalistes des pays africains, notamment subsahariens, d’une formation sur les techniques journalistiques et les technologies de l’information, notamment la création des sites web.
    • La Direction vise à mettre en place une cellule de veille audiovisuelle, dotée de l’équipement de réception, de visionnage, d’enregistrement. Il s’agit d’assurer l’autonomie du Ministère en matière de documentation audiovisuelle, notamment en ce qui concerne les événements qui se déroulent au sein du Département. Cette approche permet ainsi, de faciliter la diffusion des vidéos des activités sur le Portail du Département.
    La mise en place de nouveaux supports de promotion et de communication
    • Il s’agit essentiellement de faire connaître le Maroc, de mettre en exergue ses avantages et d’améliorer la connaissance du Royaume auprès des pays étrangers, en accroissant la présence médiatique et les parutions concernant notre pays. Promouvoir l’image du Maroc. Les pays scandinaves et d’Amérique Latines sont les cibles prioritaires de cette action, en contrecarrant les campagnes de désinformation orchestrées par les ennemis de notre intégrité territoriale.
    • Le portail du Ministère constitue le moyen idoine pour toucher des publics partout, à travers un contenu varié et diversifié concernant la politique étrangère du Maroc, l’action diplomatique ainsi que sur sa position sur des questions régionales et internationales. A cet égard, il faudrait traduire le contenu du site en langues anglaise et espagnole en vue d’atteindre les internautes anglophone et hispanophone, assurer la maintenance et la mise à jour régulière du portail, notamment, en concluant un contrat de maintenance.
    • Sur le plan de la promotion, il est essentiel de se pencher sur la confection de supports promotionnels susceptibles de promouvoir davantage le Maroc et assurer une meilleure visibilité à l’étranger. A cet effet, il convient de développer et produire des moyens d’information imprimés et audiovisuels sur le Maroc et les faire distribuer, notamment aux journalistes, aux universités et écoles, ou lors des manifestations, par le biais des représentations diplomatiques et consulaires du Maroc.
    • Ainsi, la Direction projette de réaliser un film institutionnel sur le Maroc notamment un DVD comportant toutes les réformes entreprises par le Royaume, des Clés USB compilant des informations qu’il possible d’adapter aux besoins de chacune de nos représentations et des brochures institutionnelles de promotion de l’action de Diplomatie Publique.
    • La Direction projette de se doter d’une Revue trimestrielle. Véritable courroie de transmission de l’information et relais incontournable de l’intense activité du Département, ce magazine est à même de refléter l’image authentique d’un Maroc en constante évolution politique, économique et social. D’une périodicité trimestrielle, ce magazine, d’une cinquantaine de pages, mettra en exergue l’action diplomatique, les questions d’ordre national et international et abordera les sujets d’actualité qui intéressent la politique étrangère du Maroc.
    L’accompagnement de la diplomatie parlementaire et partisane et le développement du partenariat avec les Organisations Non Gouvernementales et les Centres de recherches
    La défense et la promotion des intérêts de notre pays sur la scène internationale sont des missions dans lesquelles la contribution de tous les acteurs non étatiques est de plus en plus sollicitée. Partant de ce constat, la Direction a élaboré, dans le cadre d’une approche concertée et intégrée, une stratégie de travail avec le Parlement, les Partis politiques, les ONG et les Centre de réflexion et de recherches.
    • L’accompagnement de la diplomatie parlementaireLe développement d’un partenariat avec l’institution parlementaire revêt un caractère prioritaire. Ainsi, la Direction envisage un certain nombre d’actions concrètes qui pourrait contribuer à la consolidation de cette relation notamment l’organisation de réunions régulières avec les membres des Commissions des Affaires Etrangères des deux chambres; la poursuite de la diffusion d’une revue de l’actualité diplomatique hebdomadairela mise à la disposition des Députés des notes et des fiches sur l’état des relations de notre pays avec des pays étrangers, notamment lors de leur déplacement à l’étranger ou à l’occasion de leur rencontre avec des délégations étrangères en visite au Maroc et instruire nos missions diplomatiques et consulaires pour assister les parlementaires marocains lors de leurs déplacements à l’étranger.

  • La France a du mal à cacher son parti pris pour le Maroc

    Les responsables français sont maîtres dans l’art de l’hypocrisie dans la question du Sahara occidental. 
    A l’occasion d’une visite en Algérie, ou lors d’une réception d’un officiel de l’ONU, les dirigeants français proclament à cor et à cri qu’ils soutiennent les efforts de l’ONU visant à régler le conflit du Sahara Occidental. Mais, dans l’ombre, ils agissent autrement.
    Ils ont encouragé la création du dénommé Groupe d’Amis du Sahara Occidental (USA, UK, France, Espagne et Russie) pour imposer leur veto à toute résolution ou décision qui va à l’encontre des intérêts de l’occupation marocaine. Ainsi, le Secrétaire Général est obligé de soummetre ses propositions à ce groupe et même la surveillance du respect des droits de l’homme dont la France prétend être la patrie a été bloquée par Paris sous la pression du Maroc.
    Au niveau des institutions européennes, la France est le premier gardien des intérêts du Maroc. Gráce à Paris, Rabat jouit d’un statut privilégié qui lui permet de vendre ses produits agricoles en Europe à un prix défiant toute concurrence.
    La France pousse les pays européens à accepter de signer l’accord de pêche avec le Maroc pour exporter des poissons venus essentiellement des côtes du Sahara Occidental en toute illégalité.
    Le flagrant parti pris de la France est visible dans cette lettre envoyée par le Ministère de l’Agriculture, de la pêche, de la Ruralité et de l’Amenagement, Bruno Le Maire à Mme Maria Damanaki, Commissaire européenne chargée de la Pêche et des Affaires Maritimes.
  • ADHESION DU MAROC À L’UA Les vérités des Sahraouis

    Le Maroc aurait-il commis une erreur en adhérant à l’Union africaine ? Les éléments apportés hier par le MAE sahraoui lors d’une conférence de presse suscitent des interrogations «qui trouveront réponse dans les moments à venir».
    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Moins d’une semaine après le Sommet d’Addis- Abeba clôturé le 31 janvier dernier, la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a tenu à remettre les pendules à l’heure en révélant les véritables conditions dans lesquelles la demande d’adhésion du Maroc à l’UA a été entérinée. Ould Salek, ministre sahraoui des Affaires étrangères, a tenu en toute priorité à rectifier «une information distillée par les Marocains et qui tend à faire croire que cette admission a eu lieu après un vote». Les informations qui étaient parvenues à la presse faisaient, en effet, état que le Maroc avait été élu par 39 voix (sur 54), soit trois voix de plus que ne le prévoient les textes de fonctionnement de l’UA. Faux, soutient Ould Salek, «l’admission du Maroc a eu lieu sur la base d’un consensus entre les Etats membres de l’organisation». 
    Il décrit avec force détails la séance au cours de laquelle la décision finale a été prise. Les Etats africains représentés par leur président ou chef de gouvernement étaient alors divisés en trois blocs distincts. 
    Le premier bloc était constitué de pays nord-africains. «Il y avait 14 ou 15 Etats. Leur point de vue était très clairement hostile à la demande du Maroc. Certains l’ont même qualifié de «colon» et jugé que son comportement à l’égard du Sahara occidental ressemblait étrangement à ceux de l’apartheid.» Le second groupe «le plus restreint aussi» était composé des «alliés connus du Maroc, le Sénégal, le Gabon et la Côte-d’Ivoire». Le troisième bloc «majoritaire en nombre s’est déclaré en faveur de l’entrée du Maroc au sein de l’Union africaine». Ils ont dit ce qui suit : «Du moment qu’il a ratifié l’acte constitutif qui l’engage à reconnaître les frontières héritées du colonialisme de tous les Etats membres de l’Union africaine, et que la RASD, membre fondateur de l’organisation, en fait partie, il n’y a aucune entrave à son admission.» Selon la même source, ces Etats ont conclu : «Tant que la RASD est là et que la ratification de l’acte constitutif de l’UA a eu lieu sans réserves ni conditions de la part du Maroc, acceptons-le. Ce sera peut-être l’occasion de parvenir à un règlement du dossier, et de parvenir à une solution que les Nations-Unies n’ont pas encore trouvée.» 
    Le consensus a lieu. Le Maroc est admis. «C’est une grande victoire pour nous, poursuit Ould Salek. Le Maroc a non seulement ratifié un traité international dans lequel il reconnaît que les frontières du Sahara occidental sont celles héritées du colonialisme, celles que nous revendiquons donc, mais il s’est aussi assis dans une salle où se trouvait le Président sahraoui avec son drapeau national. C’est pour cela que je dis qu’il s’agit d’une victoire.» Ould Salek estime par ailleurs que la suite logique à donner à cet évènement voudrait que le Maroc «qui reconnaît donc officiellement les frontières du Sahara occidental, retire ses troupes des territoires occupés». Les pays ayant penché en faveur de son adhésion à l’organisation panafricaine l’attendent sur ce point. «Le Maroc se doit à présent de déposer les instruments de ratification auprès des institutions concernées. Je vous rappelle que la convention de Vienne exige des signataires de ces traités internationaux une application des textes en toute bonne foie.» 
    Le Maroc s’est-il piégé ? Ould Salek lance un grand sourire à la question posée par les journalistes présents à la conférence. «En fait, on ne sait pas s’il s’est fait piéger, ou s’il a tenté de piéger en s’introduisant au sein de l’organisation pour jouer le rôle du ver dans le fruit. L’avenir nous le dira. Pour l’heure, nous constatons qu’il essuie échec sur échec et que toutes ses manœuvres ont fini par se retourner contre lui.» Il rappelle que le Maroc est actuellement en confrontation totale avec les Nations-Unies en raison de son refus d’appliquer les résolutions en faveur d’un dénouement pacifique du conflit du Sahara occidental. Les dernières résolutions de l’Union africaine prises lors du dernier Sommet vont dans le même sens, sinon plus puisqu’elles somment la communauté internationale à agir pour une résolution rapide du dernier dossier de décolonisation du continent. L’étau se resserre autour du Maroc.
    A. C. 
  • Le loup est dans la bergerie

    M: Boukhalfa
    Publié dans Le Quotidien d’Oran le 07 – 02 – 2017
    Voilà une réponse claire et directe de Rabat à tous ceux qui restaient sceptiques quant aux vraies raisons de son adhésion à l’Union africaine, la semaine dernière. Une semaine, jour pour jour, après son entrée au sein de l’organisation africaine, le Maroc dévoile ses objectifs et sa vraie nature, celle d’un pays prédateur, qui ne veut pas lâcher prise au Sahara Occidental. 
    La preuve a été donnée par le ministre adjoint des Affaires étrangères, Nacer Bourita, dans un entretien à un pure player marocain, considéré jusque-là comme ‘’opposant» au Palais royal. Il y affirme notamment que l’intrusion de son pays au sein de l’UA n’a d’autres objectifs que d’évincer la RASD en minant les coulisses de l’organisation, et en divisant ses rangs. Et il l’explique: ‘’non seulement le Maroc ne reconnaît pas et ne reconnaîtra jamais cette entité fantoche, mais il redoublera d’efforts pour que la petite minorité de pays notamment africains qui la reconnaissent encore, fasse évoluer leur position dans le sens de la légalité internationale et des réalités géopolitiques. 
    ‘’ Entendre par réalités géopolitiques dans la bouche d’un ‘’diplomate marocain » le fait de s’inféoder aux anciennes puissances coloniales pour en obtenir la bénédiction dans l’occupation du Sahara Occidental. En fait, Rabat n’a jamais fait mystère de sa volonté de casser l’UA, de l’intérieur ou de l’extérieur, autant comme facteur déstabilisateur au service des vrais tenants de la nouvelle géopolitique internationale, qu’il défend si bien, que comme relais de tous ceux dont l’action de l’UA dérange, en particulier sur le volet de la protection des ressources naturelles du continent des appétits insatiables des grandes multinationales, qu’elles soient minières ou agricoles. 
    Et, si le Maroc, comme l’affirme le n°2 de sa diplomatie, -qui n’en menait pas large jeudi 29 décembre à Zouérate lorsqu’il est parti avec son chef de gouvernement présenter les plates excuses du royaume au président mauritanien après l’incartade du chef de l’Istiqlal envers ce pays-, ne reconnaît pas la RASD et veut ratisser large pour évincer la jeune république de l’UA, il y a cependant la question déprimante de la constance politique de certains pays africains vis-à-vis de leurs engagements politiques envers la question sahraouie. Car, si le Maroc est si confiant dans sa stratégie de miner les rangs de l’UA maintenant qu’il y a mis les deux pieds, c’est qu’il a le soutien de tous les pays africains qui ne doivent leurs plans de développement qu’aux subventions de l’AFD (Agence française de développement). En particulier les pays de l’Afrique de l’Ouest, les pays francophones, et que le Maroc arrose depuis un peu plus de deux ans, avec des projets financés par les banques appartenant au holding de la famille royale (SNI), qui se font prêter leur argent par la BAD, la Banque Mondiale ou des banques européennes partenaires. C’est là un argument cruel mais bien réel, solide, pour des pays africains, notamment ceux de l’Ouest, au bord de l’apoplexie financière. Alors, doit-on être étonnés que le Maroc revendique toujours ses chimères territoriales ? Non. Ce qui est, par contre, dangereux, c’est, au sens propre comme au figuré, que ‘’ le loup est dans la bergerie ». La preuve ? La voilà: ‘’le Maroc fourbit déjà ses armes probablement pour parachever dans ce sens une majorité des deux-tiers, soit 36 Etats, qui accepteraient d’enclencher une procédure spécifique à l’encontre de cet intrus (RASD, NDLR) entré par effraction », écrit LeDesk, après l’entretien avec le ministre adjoint marocain des Affaires étrangères.
  • La communauté internationale ne reconnaîtra jamais la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.

    Selon le ministre marocain Nacer Bourita, le Maroc ne reconnaîtra jamais la RASD. Il n’a pas besoin de jurer d’une évidence aussi claire que le bleu du ciel et c’est un discours qui ne vise que l’opinion publique marocaine qui lit dans tous les titres de la presse internationale que la présence du Maroc aux côtés de la RASD à l’Union Africaine est une reconnaissance implicite de l’Etat sahraoui.
    Le ministre marocain devrait avouer que la communauté internationale refuse, depuis 40 ans, de reconnaître au Maroc la moindre souveraineté sur l’ancienne colonie espagnole qu’il a envahie à coup de bombes de napalm et de phosphore.
    Cette réalité que le Maroc refuse de reconnaître et qui s’appelle RASD est la source de tous ses malheurs. La dernière en date la position de son allié historique, l’Union Européenne, sur le statut du Sahara Occidental récemment réaffirmé par l’eurodéputé Carlos Arias Cañete en tant que territoire « séparé et distinct » du Maroc. Le communiqué marocain sur les relations de Rabat avec l’UE délatte un profond état d’amertume.
    Bourita est l’artisan de la stratégie marocaine de la tension, selon la presse de son pays. Une tension qui a conduit le Maroc au conflit avec l’ensemble de la communauté internationale, y compris l’ancien Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon.
    La RASD n’a pas besoin de la reconnaissance du Maroc pour s’affirmer en tant qu’Etat indépendant. Ses nombreux soutiens à l’échelle internationale ainsi que sa présence à côté de lui à l’Union Africaine sont des preuves que Bourita ne pourra jamais nier.