Mois : avril 2020
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L’Algérie envoie une aide alimentaire et médicale aux camps des réfugiés sahraouis
Une caravane de solidarité du Croissant rouge algérien (CRA) transportant 154 tonnes de denrées alimentaires et matériels médicaux a pris le départ, jeudi du Palais des Expositions d’Alger, en direction des camps des réfugiés sahraouis à Tindouf.Le coup d’envoi de la caravane de solidarité qui se dirige vers l’aéroport de Boufarik à Blida en direction de Tindouf a été donné par la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouthar Kirikou, en compagnie de Mme. Saïda Benhabiles, présidente du CRA.Qualifiant la position « ferme et constante » du peuple algérien envers ses frères sahraouis « d’instinct solidaire et durable », la ministre a rappelé les multiples actions de solidarité menées envers le peuple sahraoui.Allant dans le détail, Mme. Benhabiles a précisé qu’il était question de faire parvenir dans les camps des réfugiés une caravane de « 154 tonnes de denrées alimentaires, de matériels médicaux et de produits de nettoyage, soit tout ce dont aura besoin la famille sahraouie durant cette période ».Cette initiative s’inscrit dans le cadre des « nombreuses actions à travers lesquelles le peuple algérien n’a eu de cesse d’exprimer sa solidarité avec le peuple sahraoui », et c’est également « un message fort traduisant notre soutien en faveur de la cause sahraouie juste et du droit à l’autodétermination », a indiqué pour sa part la ministre de la Solidarité.Algérie 360 -
Le Front Polisario réitère son refus de tout autre processus
Le Front Polisario a réitéré son refus d’intégrer tout processus politique qui ne garantisse pas le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. Lors de sa réunion sous la présidence du président de la République sahraoui et Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, le bureau permanent du secrétariat national du Front Polisario a renouvelé son refus de s’engager dans tout processus politique qui ne soit pas basé sur la garantie du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, a indiqué l’agence de presse sahraouie SPS.Le bureau permanent a, lors de sa réunion, examiné un certain nombre de points, en se concentrant sur les dossiers prioritaires, tels que l’éducation dans la période actuelle et ses difficultés résultant de l’épidémie mondiale du coronavirus, ainsi que les développements de la question sahraouie au niveau international. Le ministre des Affaires étrangères sahraoui a, lors de la réunion, fait un exposé sur l’évolution de la question sahraouie au niveau international. Dans ce contexte, après avoir évoqué la récente session du Conseil de sécurité sur le conflit au Sahara occidental, le bureau permanent a réaffirmé la position de la partie sahraouie, à travers l’examen par le Polisario de sa participation au processus de paix dirigé par les Nations- unies, et son rejet absolu de toute solution non fondée sur la garantie du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et l’indépendance.Le bureau permanent a, d’autre part, appelé à l’intervention urgente des Nations-unies afin d’accélérer la libération des prisonniers civils sahraouis dans les prisons marocaines, qui courent de nouveaux risques, du fait de la propagation de la pandémie de coronavirus dans les prisons marocaines, tenant l’État marocain pleinement responsable des conséquences graves pouvant résulter de son insistance à les maintenir en danger, a conclu l’agence sahraouie.APS -
Josep Borrell interpellé par les députés européens
L’eurodéputée, Sandra Briar, a interpellé le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires politiques et étrangères, Josep Borrell, suite à l’expulsion d’une militante portugaise de la ville sahraouie El Ayoun, par les autorités marocaines d’occupation, soutenant que le Maroc violait les accords internationaux relatifs aux droits de l’Homme et les clauses obligatoires dans ses accords avec l’UE. En réponse à une question de l’eurodéputée Sandra Briar sur l’expulsion, par le Maroc, d’observateurs internationaux du Sahara occidental occupé, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires politiques et étrangères, Josep Borrell, a déclaré que l’UE est pleinement consciente du cas de l’expulsion d’une militante portugaise de la ville occupée d’El Ayoune, en décembre de l’année dernière, et que depuis Rabat, lui et sa délégation suivent de près cette affaire. Commentant deux points principaux de la question posée par Sandra Briar sur « la situation juridique et l’étendue de l’interaction du Maroc avec les clauses relatives aux droits de l’Homme de l’accord d’association avec l’Union européenne », M. Borrell souligne que la position de Bruxelles est « de soutenir le processus de paix des Nations-unies pour une solution pacifique pour le Sahara occidental ».Le Sahara occidental a été inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée générale de l’ONU et, par conséquent, à l’ordre du jour de la Quatrième commission et du Comité spécial de l’AG de l’ONU sur la décolonisation (C-24), depuis 1963 en tant que territoire non autonome auquel s’applique la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance des pays et des peuples coloniaux (résolution 1514 (XV) de l’Assemblée, du 14 décembre 1960), comme expressément établi dans toutes les résolutions de l’Assemblée générale. Concernant le deuxième point, Borrell a affirmé que la question des droits de l’Homme est un élément essentiel de la politique étrangère de l’Union européenne dans son dialogue avec les pays partenaires, pour mettre en œuvre une politique commerciale conforme aux principes et aux statuts extérieur à l’Union européenne. L’eurodéputée avait précédemment soulevé le problème montrant que le Maroc violait les accords internationaux relatifs aux droits de l’Homme et les clauses obligatoires dans ses accords avec l’UE, après l’arrestation d’une militante portugaise à l’aéroport de la ville occupée d’El Ayoun, où elle avait l’intention de rencontrer des militants sahraouis des droits humains.Le Maroc impose un blocus médiatique systématique aux territoires occupés du Sahara occidental, faisant fi des injonctions faites par le Secrétaire général des Nations unies au Maroc, dans les rapports remis au Conseil de sécurité, à autoriser les visites d’observateurs des droits de l’Homme dans les territoires occupés. À ce titre, au cours de 2019, les autorités de l’occupation marocaine ont expulsé quarante-trois (43) personnes de différentes nationalités du Sahara occidental, dont des journalistes, des avocats et des élus. Dans son rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme dans le monde, le département d’État américain a noté que l’occupant marocain a poursuivi sa répression des manifestations réclamant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, rejetant toute prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.APS -
Le PAM félicite l’UE pour son aide aux réfugiés sahraouis
Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies se félicite d’une contribution de 5,3 millions d’euros (6 millions de dollars) de l’Union européenne (UE) pour « soutenir les réfugiés sahraouis dans les camps en Algérie à lutter contre la faim et assurer leur sécurité alimentaire».Dans un communiqué, le PAM souligne qu’ «alors que nous entrons dans une pandémie mondiale sans précédent, le PAM souhaite remercier l’UE pour son soutien continu aux familles de réfugiés sahraouis», a déclaré le représentant du PAM et directeur de pays en Algérie, Imed Khanfir. « La plupart des réfugiés sahraouis dépendent de l’aide de la communauté internationale, et les familles ont plus que jamais besoin de notre soutien. Ce don en temps opportun permet au PAM de se procurer et de prépositionner les quantités requises de nourritures variées pour répondre à la crise du Covid-19».Cette dernière contribution de l’Union européenne permettra de couvrir les besoins alimentaires de base de milliers d’hommes, de femmes, de filles et de garçons dans les camps de réfugiés de Tindouf au cours des prochains mois. Le PAM fournit à chaque réfugié une ration alimentaire mensuelle comprenant des céréales (riz, orge et farine de blé), des légumes secs, de l’huile végétale, du sucre et des aliments composés enrichis.Le communiqué souligne que « l’Union européenne est aux côtés des réfugiés sahraouis qui sont en exil depuis 44 ans et ne doivent pas être oubliés. Notre soutien au PAM est vital car il fournit à de milliers de réfugiés les plus vulnérables leur apport calorifique quotidien requis», a déclaré Patrick Barbier, chef des opérations européennes de protection civile et d’aide humanitaire (ECHO) à Alger. « La prévention de la dénutrition, en particulier chez les jeunes enfants et les mères, exige des efforts et un soutien continu». La Commission européenne, par l’intermédiaire d’ECHO, est le plus grand bailleur de fonds du PAM en faveur des réfugiés sahraouis en Algérie. En 2020, l’aide humanitaire de l’UE a couvert plus de 30% des besoins de financement du PAM pour cette opération. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies est la plus grande organisation humanitaire au monde. Il sauve des vies dans les situations d’urgence, construit la prospérité et favorise un avenir durable pour les personnes qui se relèvent de conflits, de catastrophes et de l’impact du changement climatique.Mokhtar B.MESSAGE DU PRESIDENT GHALI A SON HOMOLOGUE SUD-AFRICAINNotre peuple déterminé contre l’occupant marocainLe président sahraoui , Brahim Ghali, a réitéré, dans un message de félicitations adressé au Président Sud-africain, Cyril Ramaphosa, à l’occasion de la fête nationale marquant la fin de l’apartheid, « la détermination du peuple sahraoui à poursuivre la lutte contre l’occupation marocaine ». Le Président Ghali a félicité, dans son message, « le Président et le peuple sud-africains pour l’anniversaire de la journée historique, du 27 avril 1994. Le jour où , enfin, le peuple sud-africain a joui de la paix, de l’unité et du rétablissement de la dignité humaine grâce aux efforts incessants de ceux qui ont lutté pour la libération, de nombreux hommes et femmes qui ont pris les armes, et ont été emprisonnés et torturés pour la cause des peuples opprimés ». « Le 27 avril 1994 rappelle à toutes les forces coloniales en Afrique, que leurs jours sont comptés, que le rêve des peuples coloniaux se réalisera sans aucun doute », a-t-il ajouté. Le Président sahraoui a souligné, à cette occasion, que « le peuple sahraoui, sous la direction du Front Polisario, avec le soutien des nations éprises de liberté comme l’Afrique du Sud, poursuivra le même chemin de lutte contre l’occupation coloniale marocaine jusqu’à ce que la liberté totale pour tout le continent africain soit réalisée ». Le Jour de la Liberté, jour de fête nationale en Afrique du Sud, marque la fin officielle de l’apartheid et les premières élections multiraciales organisées dans le pays en 1994.Par ailleurs, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) a appelé les autorités françaises à intervenir auprès du royaume marocain pour qu’il libère sans délai les prisonniers sahraouis détenus dans les prisons marocaines et mette fin à sa politique de répression contre les mouvements populaires au Maroc et au Sahara occidental occupé. « Les détenus politiques dans les prisons marocaines subissent des conditions de vie plus dangereuses encore du fait de la propagation du Covid-19″, a écrit le MRAP dans une lettre adressée au ministre français des Affaires étrangères.Ce sont des lieux à haut risque où les détenus, souvent victimes de mauvais traitements et de tortures, sont exposés à la contamination », a alerté le Mouvement dans son texte, soulignant que « pour éviter la contagion, plus de 5600 prisonniers de droit commun ont été libérés en bénéficiant d’une grâce du chef de l’État » marocain. Le MRAP a regretté que « tous les détenus politiques et d’opinion en ont été exclus », indiquant que « les responsables du mouvement populaire du Rif (Hirak), condamnés à de lourdes peines de prison à la suite de procès inéquitables, restent détenus ». « Les prisonniers politiques sahraouis sont en grave danger en raison notamment de leur état de santé fortement dégradé suite aux tortures, mais aussi en raison des discriminations dans l’accès aux soins », a-t-il encore relevé.La Haute-Commissaire aux droits de l’Homme des Nations unies, Michelle Bachelet, a recommandé, le 3 avril, la libération des « détenus administratifs et de ceux détenus arbitrairement pour leur travail politique et dans les droits humains ». Les associations des droits humains au Maroc et des avocats ont demandé « la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion au Maroc ». De son côté, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, a attiré l’attention du secrétaire général des Nations unies sur la gravité de la situation des prisonniers politiques sahraouis et l’a appelé à intervenir pour assurer leur santé et leur sécurité et obtenir leur libération.M. BendibPRISONNIERS SAHRAOUISL’avocate des détenus appelle le Maroc à leur libérationL’avocate de la défense des prisonniers sahraouis du groupe « Gdeïm Izik », Olfa Ouled, a tiré la sonnette d’alarme sur l’état de santé des prisonniers sahraouis, détenus dans les prisons marocaines, notamment en cette période de pandémie de coronavirus, a rapporté l’Agence sahraouie de presse (SPS). Olfa Ouled, avocate française, représente 18 des prisonniers politiques sahraouis du Groupe Gdeïm Izik. « La pandémie actuelle fait craindre une aggravation de la situation de tous les prisonniers politiques sahraouis et, en particulier, des prisonniers que je représente. Ils ont tous des problèmes de santé en raison des tortures qu’ils ont subies et n’ont pas accès à des médecins, ce qui les expose à un risque accru par rapport au Covid-19″, a souligné Olfa Ouled, dans un entretien accordé aux médias sahraouis. Le cas du Groupe Gdeïm Izik, selon plusieurs organisations internationales, « est un exemple des multiples violations de la loi par les autorités marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental, où la détention arbitraire est la norme et non l’exception, lorsqu’elle est déjà appliquée à la population sahraouie et les militants des droits de l’Homme ». Un « manque flagrant d’infrastructures et de personnel médical peut en fait entraîner la propagation généralisée du Covid-19 dans les prisons marocaines. Les conditions dans les prisons marocaines où sont détenus mes clients manquent des mesures d’hygiène les plus élémentaires », a-t-elle alerté. En outre, l’avcoate a indiqué qu’elle été empêchée à plusieurs reprises de rendre visite à ses clients et, dans la situation actuelle, les familles ne peuvent pas non plus leur rendre visite. « Même avant la pandémie, les visites étaient irrégulières, brèves et parfois gênées par les administrations pénitentiaires », a-t-elle dénoncé. « Le gouvernement marocain a même cessé de recevoir des plaintes de l’étranger. Par conséquent, il est impossible de savoir clairement l’état de santé des prisonniers et, en ce qui concerne l’épidémie de Covid-19, nous sommes obligés de faire confiance aux informations officielles. L’affaire n’est pas close et j’ai continué à représenter mes clients, même si les autorités marocaines m’empêchent de les voir », a-t-elle fait savoir.Le dernier rapport de torture et de mauvais traitements a été envoyé au procureur d’Inzegane et reçu le 25 février, mais jusqu’à présent je n’ai reçu aucune réponse », a-t-elle souligné, expliquant que « le Comité contre la torture (Nations unies) surveille également les représailles contre les détenus après les communications de mes clients à ce Comité ». Pour sa part, le Département d’État américain a noté, dans son rapport annuel (2019) sur la situation des droits de l’Homme dans le monde, que selon le rapport du Secrétaire général de l’ONU d’avril 2019, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) a continué à recevoir des communications d’avocats, de membres de famille des Sahraouis arrêtés lors du démantèlement du camp de Gdeïm Izik en 2010, ajoutant que plusieurs ont été soumis à la torture, à une mise à l’isolement prolongée et à d’autres mauvais traitements. « Le rapport d’octobre du Secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental a noté que le HCDH avait reçu des informations faisant état de violations des droits de l’Homme perpétrées contre des Sahraouis, y compris des détentions arbitraires », a souligné le Département américain. En outre, le rapport du Département d’État américain a appelé à l’ouverture d’une enquête pour condamner les personnes impliquées dans des violations des droits de l’Homme dans les zones occupées du Sahara occidental, soulignant que l’absence d’enquêtes et de poursuites contre les personnes impliquées dans ces violations a contribué à l’expansion de l’impunité. Par ailleurs, dans son rapport annuel de 2019 sur les droits de l’Homme présenté au mois de janvier dernier, l’ONG américaine de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch, a enregistré « la détention continue de 23 Sahraouis par le Maroc après avoir été condamnés à la suite de procès inéquitables en 2013 et 2017 sur la base d’aveux forcés, sans enquête sur leur torture physique dans les postes de police et de la gendarmerie, après les affrontements qui avaient éclaté suite au démantèlement violent et sanglant par les autorités marocaines du camp de la dignité, Gdeïm Izik, près d’El-Ayoun occupée, en 2010″.M. B.Le Courrier d’Algérie -
Guy Marius Sagna
» Tous les Noirs ne sont pas nos frères et tous les Blancs ne sont pas nos ennemis. Macki Sall Eyadema Bongo Kaboré ne sont pas nos frères. Ils sont les frères des Macron des Trump et des Boris Johnson… Ils constituent le cartel des oppresseurs. Qui sont nos frères ? Tous les opprimés Africains et tous les opprimés des autres continents. Tous opprimés par le même système néocolonial, capitaliste. » (Guy Marius Sagna.)
Un véritable militant panafricain à connaître et à faire connaître.
D’abord parce qu’il est un contemporain, et non une personnalité du passé. Ensuite parce que la marge de manœuvre de militants comme Guy Marius Sagna est extrêmement étroite en Afrique francophone.Et le fait qu’il soit homme qui dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit lui a valu de multiples bastonnades de la part des forces de l’ordre parfois suivies d’arrestations arbitraires de plusieurs semaines.
Pour des marches de protestation pacifiques ou même pour de simples publications Facebook.Ce qui est remarquable dans sa démarche c’est sa capacité à dénoncer de façon radicale un système et ses acteurs, sans se départir de son éducation africaine et donc du respect à minima qu’il doit à ses ennemis politiques.
Personnellement, je ne crois pas à l’émergence de militants spontanés qui auraient la capacité à eux seuls d’apporter des solutions aux oppressions systémiques que les Noirs subissent en diaspora ou sur le continent depuis des siècles.Je ne crois pas à l’émergence d’un messie noir.
L’époque des prophètes porteurs de révélations étant révolue depuis des siècles. Tout comme celle des leaders noirs rédempteurs.
Je pense bien plus que nous sommes entrés dans l’ère de la diffusion généralisée de la culture et de l’information.
Les militants noirs qui à mon avis peuvent faire sens et provoquer un mouvement de conscientisation collective contre nos oppressions, car c’est le but de nos luttes, sont ceux qui sont devenus légitimes pour s’être inspirés de ces leaders historiques que cite Guy Marius Sagna comme Nelson Mandela ou Cheikh Anta Diop. Avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs réussites et leurs erreurs.
Et ce, sans jamais les diviniser ou les essentialiser. Parce que tous leaders qu’ ils ont été, ils ont été avant tout des êtres humains et non des héros ou des demi-dieux.
Je suis convaincu que le logiciel idéologique politique et stratégique d’un militant noir digne de ce nom ne peut que s’inscrire dans la grande chaîne de transmission d’une éducation et d’une mobilisation qui se sont perpétuées à travers les âges et les générations. Une Chaîne qui est née sur les premiers bateaux négriers qui ont déporté les premiers Africains aux Amériques et qui constitue le fil à tisser de l’émancipation de nos communautés et de nos peuples.
Mandela disait que les leaders sont des gens ordinaires qui ont été amenés à assumer des responsabilités extraordinaires en raison de circonstances extraordinaires.
Reste aux peuples francophones d’Afrique de l’ouest de créer ces circonstances extraordinaires.
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Noir et noir.e.s
Par Guy Marius Sagna
Il raconte dans un de ses carnets qu’une dame a dit au responsable de son bureau de vote « (…) qu’elle désirait voter pour le garçon qui avait fait de la prison ». Elle ne connaissait ni le nom du garçon ni celui de son organisation. Il y a 26 ans aujourd’hui, jour pour jour, celui qui raconte cette histoire, Mandela, était élu président d’Afrique du sud.
L’autre, à la question de savoir s’il fera un 3e mandat, répond « ni oui ni non ». Mandela continue : « Mon accession au poste de premier président élu démocratiquement de la République d’Afrique du Sud s’est faite plus ou moins contre mon gré (…) j’ai dit (…) que je préférais servir mon pays sans occuper de position dans l’organisation ou au gouvernement. Cependant (…) j’ai accepté. Néanmoins, j’ai exprimé clairement que je ne ferais qu’un mandat. J’ai déclaré que je n’effectuerais qu’un mandat et que je ne chercherais pas à me faire réélire. ».
Mandela a tenu parole en ne faisant qu’un mandat. L’autre, pour le référendum, pour le mandat de 5 ans, pour la nomination par décret de son frère, pour « la gestion sobre et vertueuse », pour « la patrie avant le parti »…ne fait que dans l’irrespect de la parole donnée. Et pourtant, dans une Afrique du sud post-apartheid, aux défis et enjeux complexes tout aurait pu expliquer plusieurs mandats de Mandela.
C’est dire qu’il y a des africains dignes et des africains pour qui la parole donnée est une écriture sur du sable. Mais encore, nous, africain.e.s, devons arrêter de nous auto-flageller parfois inutilement avec des propos du genre « nitt ku ñuul dafa bëgg ngur ». Mandela était noir. Cheikh Anta Diop a refusé de siéger à l’assemblée nationale pour protester contre des fraudes électorales massives. Dialo Diop a refusé la prolongation de son mandat de conseiller municipal de la ville de Dakar. Madièye Mbodj a refusé de siéger dans un cabinet ministériel et une enveloppe de 1 million par mois de Macky Sall…Et ils sont tous noirs. Ñuule dañoo bari te wuute.
Et vous permettrez ceci. Cela doit nous faire prendre conscience d’une chose : «Tous les noirs ne sont pas nos frères et tous les blancs ne sont pas nos ennemis. ». Macky Sall, Eyadéma, Bongo, Kaboré et leur clique ne sont pas nos frères. Ils sont les frères des Macron, des Trump, des Boris Jonhson…Ils constituent le cartel des oppresseurs. Qui sont nos frères ? Tous les opprimés africains et tous les opprimés des autres continents. Tous opprimés par le même système néocolonial, capitaliste.
Quand on regarde nos élu.e.s du Caire au Cap, de Dakar à Mogadiscio, chaque africain.e peut reprendre à son compte ce propos que l’on retrouve dans La Peste de Camus : « Je vis comme je peux dans ce pays malheureux, riche de son peuple et de sa jeunesse, provisoirement pauvre dans ses élites».
Barghouti, prisonnier politique palestinien condamné par un tribunal sioniste et emprisonné depuis 18 ans, a écrit à Mandela de sa prison. Il lui dit : l’Apartheid n’a pas survécu en Afrique du sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine. ».
Aujourd’hui, il est clair comme de l’eau de roche que le néocolonialisme ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour notre santé. Ça ne marche pas pour notre économie. Ça ne marche pas pour notre alimentation. Ça ne marche pas pour notre éducation. Ça ne marche pas pour notre environnement. Ça ne marche pas pour notre monnaie. Ça ne marche pas pour nos valeurs africaines. Ça ne marche pas pour nos langues.
En ce jour de Mandela écrivons-lui ceci : l’apartheid n’a pas survécu en Afrique du sud et le néocolonialisme ne survivra pas en Afrique.
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Tchad : Les troupes tchadiennes de la chair à canon?
Depuis le 19 septembre dernier le gouvernement de la république du Tchad est remonté à fond contre la Mission Internationale des Nations Unies pour la stabilité au Mali (MINUSMA). Il n’a d’ailleurs pas pris les gants pour le faire savoir urbi et orbi, menaçant carrément de ramener ses « boys » à N’Djamena si le traitement de ceux-ci n’était pas revu et corrigé dans des délais brefs.
Raison de cette violente montée d’adrénaline : les autorités tchadiennes ont fini par comprendre – et il leur a fallu du temps et des dizaines de morts pour faire l’addition – que les soldats tchadiens ne sont considérés que comme quantité négligeable malgré leur présence constante sur les premières lignes de la guerre du Mali. Un théâtre d’opérations sur lequel ils ne bénéficient d’aucune des conditions courantes réservées à toutes les troupes des autres pays présentes sur le terrain : Ni relève réglementaire, ni le moindre soutien logistique, et encore moins les commodités ordinaires d’alimentation ou de déplacement.
Pourtant Dieu seul sait que sans l’engagement – à la limite suicidaire des soldats tchadiens dès le début des hostilités – les forces française auraient été hachées menu et éparpillées sans la moindre chance par les terroristes et autres djihadistes qui se mouvaient dans le relief terriblement dangereux des Iforas comme des scorpions dans le désert.
Le gouvernement d’Idriss Deby ayant donc fini par réaliser, après plusieurs dizaines de morts et de mutilés, que ses hommes ne sont rien d’autre que de la chair à canon au Mali, il a rué dans les brancards, et ne supportant plus ce qu’il a qualifié de « traitement discriminatoire », il a donné de la voix et exigé que le traitement des éléments de ses troupes change. Avec à l’appui une menace à peine voilée.
Il est en tout cas curieux que ce ne soit qu’aujourd’hui que le gouvernement aveugle, sourd et muet de Deby a compris que ses militaires ont joué à merveille le Remake des tirailleurs nègres uniquement bons pour les premières lignes, inventé avec succès par la France justement, depuis la guerre de 14/18.
Il est clair qu’au moment où François Hollande avait décidé de se transformer en justicier, il ne portait pas spécialement le maitre de N’Djamena dans son cœur; pour tout dire, il ne le considérait que comme ce qu’il est en réalité : un petit roitelet nègre, assassin d’habitude qui opprime ses concitoyens, se maintient depuis plusieurs décennies au pouvoir par la force des armes et par une répression barbare à l’égard de la moindre opposition ou revendication.
Sans qu’il n’ait été sonné, et alors que le Mali se trouve bien loin de l’Afrique centrale, le général-Président du Tchad s’est proposé d’envoyer ses troupes en première ligne – arborant comme pedigree les scalps de tous les chefs de la rébellion du Tchad qu’il a tués ou fait disparaitre.
Et ça a marché. Les guerriers tchadiens ont fait preuve d’une extraordinaire efficacité, s’offrant même en rabiot le luxe d’abattre le plus dangereux des chefs djihadistes.
Il n’en fallut pas plus pour que le dictateur tchadien entre dans l’estime du président mou qui était bien content d’économiser ses hommes dans cette guerre qu’il avait entreprise pratiquement à la légère et de compter par dizaines les morts tchadiens qui sautaient chaque nuit sur les mines ou étaient canardés comme des lapins dans les embuscades sous l’étendard bleu blanc rouge.
En faisant les comptes, c’est bien le contingent tchadien qui a payé le plus lourd tribut dans ce conflit qui a commencé comme une intervention privée de la France, mais qui – à la longue – a changé de forme et de format aujourd’hui, puisque ce sont des forces des Nations Unies qui sont officiellement engagées et qui assurent et la logistique, et les salaires, et bien entendu la sécurité des soldats présents sur le terrain.
Mais malgré le changement de statut, les bidasses tchadiens demeurent les enfants pauvres d’un conflit dans lequel ils n’ont été expédiés que pour la gloriole d’un potentat qui a, jusqu’ici, donné l’impression de ne vouloir aucune contre partie.
Ce qui est certain est que ni la France, ni les Nations Unies ne peuvent se passer de la chair à canon à bon marché du Tchad. Les choses vont certainement s’arranger sans trop de mal, et les tchadiens continueront de se faire buter dans le désert malien. Pendant que, de son côté, Idriss Deby continuera à jouer les Tartarin des tropiques sans coup férir. Il sait que les troupes de Barkhane sont logées dans son aéroport – à N’Djamena, par conséquent, tous les caprices lui sont permis. Suite logique : d’ici quelques temps, les Nations Unies auront vite fait de régler le problème de ses hommes.
Des hommes qui devraient se poser des questions profondes sur leur véritable statut tant dans la vie que sur leur motivation réelle à risquer leur vie sous le soleil ultra torride du Mali.
Ils ont certes choisi le métier des armes. Mais c’était pour défendre leur pays, et non pour se mettre au service d’un mégalomane qui les utilise sans vergogne comme le ferait un bambin de soldats de plomb.
Les militaires Tchadiens devraient réaliser une fois pour toutes qu’ils ne sont rien d’autre que des marionnettes entre les mains d’un va-t-en guerre impénitent qui n’aime que la guerre et qui éprouve un plaisir jouissif à s’adonner à la guerre. La guerre au Mali, il y est. La guerre en Centrafrique, il y envoie de pauvres tchadiens qui ne pensent qu’à vivre et non à tuer ou se faire tuer à crédit. La guerre au Nigéria, il y songe déjà en s’impliquant dans un processus alambiqué concernant le bassin du Lac Tchad, où, c’est certain, il sera le premier à mobiliser des militaires.
Combien de centaines de militaires tchadiens encore perdront la vie pour que les autres, tous les autres, refusent d’aller faire des guerres qui ne sont pas les leurs ?
Par D.D | Ndjamena-matin
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Bilan des relations maroco-asiatiques
Au regard des relations historiques avec les pays de l’Asie et conscient de leurs potentiels multidimensionnels tant sur le plan mondial qu’international, le Maroc s’est engagé dans un processus de consolidation, d’approfondissement et de diversification des relations de coopération avec les pays de ladite région afin d’exploiter, de manière optimale et réciproque, le gisement de potentialités qu’offre une telle relation.Cette volonté résulte des hautes directives royales concernant l’ouverture à l’international et notamment en direction de l’Asie.Basée sur une convergence en terme de valeurs et une aspiration conjointe d’ériger ce partenariat en un modèle de coopération Sud-Sud, les relations d’amitié et de coopération maroco-asiatiques se renforcent tout d’abord, grâce à l’institutionnalisation des consultations politiques de haut niveau avec la plupart de ces pays. A titre d’exemple, l’année 2013 a été marquée par la célébration du 55ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Maroc et la Chine, et dans ce cadre, par la visite au Maroc du ministre chinois des Affaires étrangères.Le Maroc accorde en effet, un intérêt particulier à cette Coopération interrégionale, comme l’en témoigne l’adhésion du Maroc en tant que membre, d’une part, aux différents Fora entre la région Arabe et Africaine et certains pays asiatiques (le Japon, la Chine, l’Inde et la Corée du Sud) et aux Fora asiatiques, d’autre part.Les outils du Maroc : des atouts ; potentialités indiscutables pour les pays d’AsieEnsuite, le Maroc dispose d’un certain nombre d’atouts : il constitue une véritable plate-forme d’échanges en relation directe avec les plus grandes aires de consommation.Le pays fait partie d’un marché de quelque 200 millions de consommateurs – la zone Mena- et a en outre signé des accords de libre-échange avec une cinquantaine de pays des cinq continents.Le Maroc a attribué une enveloppe budgétaire de 188 millions de dirhams à l’investissement public,Il a défini le cadre juridique de la nouvelle donne avec l’Asie et encourager les opérateurs des deux parties à multiplier leurs contacts avec ladite région.Le Royaume s’est, de surcroit, préparé à un rôle encore plus affirmé sur la scène régionale et internationale, en ayant procédé à un ensemble de réformes, pour une meilleure gouvernance, couronnés par la Constitution de 2011Dans un contexte régional marqué par l’incertitude et l’insécurité, le Maroc, se donc positionne, en tant que pays le plus stable grâce à un régime monarchique ancestral, et lesdites avancées démocratiques notoiresL’ensemble de ces éléments le rendent apte à servir de plate-forme aux échanges en provenance d’Asie et l’érige en une aire d’accueil des investissements étrangers.Un partenariat efficient constituant une réelle opportunité de croissance pour les deux partiesPoint sur les relations économiques avec l’Asie: Les échanges commerciaux ont enregistré une croissance soutenue, classant cette zone comme deuxième partenaire économique du Royaume. Selon les statistiques de l’Office des changes, les échanges ont totalisé environ 120 milliards de DH au titre de 2012 contre 82 milliards en 2009, soit une augmentation de 48% en trois ans.Le flux des investissements asiatiques vers le Maroc est en constante augmentation, dans différents secteurs, notamment dans l’Automobile, l’électronique, NTIC, phosphate. ..Pour ce qui est des IDE asiatiques au Maroc, ils représentent un potentiel important de développement en positionnant notre pays comme un hub financier et commercial vers l’Afrique, l’Europe, les pays arabes et l’Amérique, à la faveur des ALE et des accords signés avec ces ensembles régionaux.Les objectifs d’ordre économique : Dynamiser le volume des échanges commerciaux et Continuer à promouvoir une coopération mutuellement avantageuse dans les secteurs traditionnels comme les phosphates, les pêches maritimes, et les ressources minièresExemple : la relation maroco-chinoise : SM le Roi avait été invité par le président chinois pour une visite officielle visant à « approfondir la concertation politique, renforcer les rapports économiques, l’investissement et consolider la coopération dans les domaines culturel, technique et scientifique »La Chine représente plus de 20% des échanges avec l’Asie, alors que le reste est réalisé avec l’Inde, le Japon, l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, le Vietnam, la Corée du Sud et le Pakistan.Des discussions sont en cours autour des modalités d’un accord de libre-échange dans le but de «promouvoir un développement sain et ordonné du commerce bilatéral», Pékin s’est dit prêt à prendre une part active aux ambitieux programmes d’infrastructure au MarocEn termes d’échanges culturel et touristique :Le Maroc bénéficie d’un cachet touristique à l’international : le nombre des touristes chinois s’est multiplié de près de 70 fois depuis le début des années 2000, cette année l’ouverture d’une ligne aérienne directe Casablanca-Pékin est prévueA ce sujet, le Maroc a exprimé sa volonté d’accueillir plus de touristes chinois, et à ce titre, le Royaume œuvre à faciliter l’obtention des visas pour les Chinois qui souhaitent se rendre au Maroc et celle de leurs conditions de séjour. Un accord sur l’exemption de visas en faveur des détenteurs des passeports ordinaires, est sérieusement envisagéSur le plan de la coopération scientifique et technique : le Maroc octroi à certains pays asiatiques, des bourses d’études et de formation aussi bien académique que professionnelle.Sur le volet culturel : Enfin, le Maroc participe activement aux activités artistiques et culturelles en Asie, l’objectif étant de « faire connaître le patrimoine civilisationnel du Maroc »Il s’agit de valoriser les similitudes culturelles avec l’Asie et Dépasser les barrières psychologiques de la langue et de l’espace géographique pour une meilleure compréhension entre les peuplesSource : Maroc LeaksTags : Maroc, Asie, coopération, -
Maroc – La fortune d’un roi riche, l’infortune d’une population pauvre
Depuis la mort de Hassan II en Juillet 1999, son fils Mohammed VI est devenu en 2020 un des monarques les plus riches du monde, mais cette fortune insolente fait face à une population marocaine qui souffre à cause des profondes inégalités sociales qui prévalent au Maroc, et dont les individus restent soumis à une violente répression politique et policière.Mohammed VI, Roi du MarocEn effet, avec 8,2 milliards de dollars, le monarque chérifien de 56 ans occupe le 9ème rang du classement établi par le média anglais Love Money en Mars 2020.Une richesse qui assure à la famille royale un train de vie indécent aux yeux de la population, comme le démontrent les dépenses de fonctionnement du Palais Royal en 2020, évaluées à plus de 230 Millions d’Euros ce qui représente deux fois plus que celles de l’Elysée qui se sont établies pour la même année à 105,316 Millions de dollars !Et quitte à comparer notons que le Produit Intérieur Brut marocain a été évalué en 2019 à 122 Milliard d’€, 22 fois moindre que celui de la France qui dépasse les 2700 Milliards d’€ !C’est dire l’incongruité de tels frais, que personne ne peut expliquer et qui pourraient pourtant servir à combler la fracture sociale et la misère dans laquelle survit plus de 10 millions de marocains.Beaucoup en effet se demandent à quoi servent la vingtaine de palais, ces milliers d’hectares de terres agricoles pour la plupart confisquées par Hassan II, le Yacht à 90 millions de dollars, la montre d’1,2 millions de dollars ou encore les 5 millions d’euros pour une semaine de vacances que le monarque marocain a passé avec sa famille dans les îles helléniques…Un étalement de richesse qui n’est plus défendu aujourd’hui que par les quelques courtisans d’un Roi dont l’avidité pour le luxe n’est plus un secret et n’apporte rien pour la population du Royaume chérifien. Et c’est ainsi que le Maroc enregistre un piètre indice de développement humain, qui classe le pays dans le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), à la peu reluisante 121ème place sur 189 pays…La richesse du Roi du Maroc, qui perçoit tout de même un salaire dépassant les 40.000 Euros mensuels, provient en grande partie des investissements qu’il a entrepris à travers le Holding Al Mada, anciennement Société Nationale d’Investissement (SNI), qui s’est accaparé de plusieurs secteurs porteurs (Banque, Assurance, télécommunications, métallurgie, immobilier, mines, énergies renouvelables, distribution…) aussi bien au Maroc mais également à l’étranger.Le Holding Al Mada est chapeauté par deux autres holdings appartenant également à la famille royale: la Siger et la Ergis comme vous pouvez le voir ci-après.De même, chacun des frères et sœurs de Mohammed VI dispose de son propre holding d’investissement : Providence holding pour le prince Moulay Rachid, et Unihold, Yano Participation et Star Finance pour, respectivement, les princesses Lalla Meryem, Lalla Asma et Lalla Hasna et qui leur assure plusieurs millions d’Euros de revenus chaque année…Cette fulgurante réussite de la famille Royale dans les affaires, le Makhzen la doit à Mounir El Majidi.Mounir Majidi, né le 19 Janvier 1965 à Rabat, a présidé dans l’ombre pendant dix ans l’association qui gère le fameux festival Mawazine de Rabat, avant d’en transmettre la gestion à Abdeslam Ahizoune, un autre adulateur du palais, l’ex ministre des Postes et des Télécommunications, des Télécommunications, et actuel président de Maroc Telecom…Mounir Majidi, cité dans le scandale des Panama Papers, est l’homme de confiance de Mohamed VI. Il est son Secrétaire Particulier depuis 2000 et depuis 2020 Président de la Siger, le principal actionnaire de la holding royale de contrôle et la Société Nationale d’Investissement (SNI), qui avait absorbé l’Omnium Nord Africaine (ONA), devenue en 2018 le holding royal Al Mada .C’est Majidi qui a fait d’Al Mada la plus grande holding privée du Maroc et le fer de lance des réformes économiques du Pays.Hassan Ouriaghli, un ami de Mounir Majidi a été désigné en 2014 Directeur de Al Mada, celui-ci avait été Président du Directoire de l’Entreprise Optorg, filiale d’El Mada à Paris, et dont l’objet social est la distribution spécialisée incluant l’équipement industriel et la distribution automobile en Afrique. Le roi est également concessionnaire automobile…Enfin, notons que c’est Majidi qui est le principal artisan de la politique d’investissement dans les pays du Sahel et à l’échelle du continent africain. C’est lui qui a poussé d’Attijariwafa Bank, pour devenir le premier réseau bancaire en Afrique, avec 4 930 agences et plus d’un milliard de dollars investis sur le continent depuis 2010. Et elle est majoritairement détenue par le fonds Royal Al Mada…C’est par elle que le Roi du Maroc a promis ”d’aider” les africains à se développer et a exigé en novembre 2019, de Mohamed El Kettani, PDG de la banque Attijariwafabank de signer un mémorandum d’entente avec le fonds africain African Guarantee Fund dans le but d’encourager le financement des PME africaines… Des investissements qui tardent à se concrétiser avec la crise financière nous dit-on !Mais la réussite dans les affaires de la famille royale et d’une caste réduite de nantis proches du Makhzen, n’a pu étouffer les scandales et autres facettes peu reluisantes du trône, que Rabat a toujours essayé d’étouffer. En vain…En effet, le site d’investigation marocain Ledesk avait enquêté et publié plusieurs articles sur des sociétés off-shore impliquant le roi Mohammed VI, telle la SMCD Ltd, enregistrée aux îles Vierges et gérée par Mounir Majidi et dont l’ayant droit économique est le roi Mohammed VI. Cette société a été citée comme actionnaire d’une autre société, Alliances Développement Immobilier (ADI), cotée à la Bourse de Casablanca…Cela démontre que l’argent du royaume est transféré à l’étranger pour échapper au fisc, déposé dans des paradis fiscaux, puis à nouveau blanchi au Maroc par celui qu’on avait désigné un temps le Roi des pauvres… Mais ce qualificatif n’a pas tenu longtemps.En 2015, de nouvelles révélations faisant part de comptes bancaires ouverts le 11 octobre 2006 à la HSBC Private Bank en suisse, codétenus avec son secrétaire particulier, Mounir El-Majidi avaient choqué l’opinion publique au Maroc. Il faut dire qu’il y a de quoi, entre le dernier trimestre 2006 et le 31 mars 2007, le solde maximal de ce compte s’établissait à 7,9 millions d’euros, alors qu’en même temps les Marocains résidant au Maroc, étaient interdits de détenir un compte bancaire à l’étranger…Et ces révélations font très mal à la famille Royale tant elles informent l’opinion publique marocaine du décalage entre le faste de la dynastie Alaouite et de ses protégés, contrastant avec les conditions sociales et économiques d’un peuple dont le quotidien ne cesse de dégrader comme l’a précisé le dernier rapport de la Banque Mondiale…Pour faire face au déferlement d’informations sur l’affairisme inquiétant de la famille royale par une presse libre et indépendante, le Makhzen a, comme à son d’habitude, recours aux seules méthodes qu’il connait et qu’il affectionne particulièrement pour faire taire toute contestation démocratique : le harcèlement judiciaire, la désinformation, la manipulation et le chantage. Un véritable programme !En 2012, le journal le Monde avait publié une affaire de corruption concernant équipementier aéronautique américain Baysis impliquant Majidi. Ahmed Benchemsi, chercheur à l’université Stanford (Etats-Unis) et ex-directeur du magazine marocain “TelQuel” était l’auteur de cet excellent article. Il y affirmait que ”M. Majidi, également le premier annonceur publicitaire du pays, a démontré sa capacité à boycotter des journaux jusqu’à les acculer à la faillite.’’En effet, est à la tête d’une belle affaire d’affichage public et qui jouit de toutes les facilités dans plusieurs municipalités marocaines…Les propos de Benchemsi sont confirmés par le chercheur et professeure en relations internationales Jesùs Garcia Luengos et Laurence Thieux, dans leur rapport sur les Médias en ligne au Maroc :”La presse en ligne a gardé une partie des défauts de la presse écrite dans la mesure où une partie d’entre elle s’aligne sur les partis politiques et alimente la polarisation de la scène politique entre le PJD et le PAM. Ces deux partis ont beaucoup investi dans les nouvelles technologies de l’information (NTI) pour élargir leurs bases d’influence. Ces deux partis politiques ont leur propre réseau médiatique qu’ils contrôlent directement ou indirectement. Selon certains experts, le Parti Authenticité et Modernité (PAM) créé par Fouad Ali Himma, conseiller du Roi et ami d’enfance, a influencé plusieurs médias de façon décisive avec des apports économiques conséquents et dont ils sont devenus dépendants pour assurer leur viabilité financière.’’Pour info, Fouad Ali El Himma est le camarade de classe du Roi Mohammed VI, et également camarade d’enfance de Mounir Majidi qui le cotôyait lorsque Majidi avait été ”adopté” par la princesse Lalla Nezha, sœur de Hassan II, pour tenir compagnie à son fils Naoufel Osmani.Le gouvernement marocain totalement soumis au Makhzen, à en perdre toute crédibilité populaire, use de tout son pouvoir et de utilise tous les subterfuges pour tenter de protéger le Trône et faire oublier le train de vie fastueux du Roi et de sa cour dans l’esprit d’une tradition ancestrale et archaïque, alors que des millions de citoyens marocains vivent, eux, sous le seuil de pauvreté.C’est cette situation qu’avait dénoncé le Hirak marocain, symbolisé en la personne de Nasser Zefzafi, ce natif d’El Hoceima dans le Rif, torturé et jeté en prison pour 20 ans, alors qu’il ne réclamait que l’amélioration de la situation socio-économique de ses concitoyens.Pour contrer les incessantes revendications d’un peuple meurtri dont ne se fait écho qu’une presse étrangère, le pouvoir marocain a recours à une presse locale aux ordres, flatteuse et obséquieuse telle un baise-main royal, souvent fabriquée par la police politique zélée du Royaume chérifien.En exemple les chaines de TV Medi 1 ou 2M, ainsi que le portail en langues arabe et française le360.ma. Ce média appartient à la société Edit Holding, une société détenue par Mme Aïcha Bouayad-Amor, ex-directrice de la communication de la banque Société Générale au Maroc, et au Galeriste et critique d’art, Aziz Daki, notoirement très proche de Mounir Majidi qui l’a recruté comme directeur artistique et porte-parole du Festival Mawazine, alors qu’il avait entamé sa carrière professionnelle comme simple journaliste au quotidien Aujourd’hui le Maroc, au sein duquel il a travaillé pendant quatre ans. Un journaliste qui n’a jamais fait autre chose que maquiller la vérité à ses concitoyens…C’et ainsi que fonctionne le Maroc, un pays de castes et d’intouchables que dédommage une famille royale en fonction des mensonges qu’ils véhiculent, sur la sahara occidental, sur le puissant voisin algérien ou même sur les démocrates qui aspirent à de meilleurs jours…Ce système de prédation fait de pressions, d’intrigues courtisanes et de corruption n’est au final avantageux que pour la seule couronne. Il ne tient debout que par sa capacité à réprimer les populations et éviter une révolte contre un royaume entièrement tourné vers le seul développement de la fortune royale au détriment de tout un peuple…Quel Dommage !Bachir OutaghaniAlgérie Part, 25 avr 2020Tags : Maroc, Mohammed VI, fortune, luxe, Fouad Ali El Himma, Mounir El Majidi, Al Mada, SNI, -
La pandémie dévoile des relations tendues entre le Maroc et les Pays Bas
Selon le site ad.nl, trois mille néerlando-marocains sont bloqués au Maroc depuis des semaines en raison de la fermeture des frontières pour lutter contre la pandémie du covid-19.Le média néerlandais précise que ce blocage est dû aux « relations diplomatiques tendues entre les deux pays ». Amsterdam attend toujours le feu vert des autorités marocaines pour entamer le rapatriement de ses binationaux marocains.
1. Contexte :
• L’émigration des marocains vers les Pays- Bas est un phénomène assez récent, elle a débuté en 1969 avec la signature entre les deux pays d’un accord sur la main d’œuvre.
• Formellement cette émigration n’a duré que quatre ans, puis, suite au choc pétrolier et à la crise de 1973, l’accord fut annulé.
• Les flux se sont maintenus sous forme de regroupement familial. Un fort courant d’émigration clandestine s’ensuivit.2-Données statistiques :
– Près de 400 000 marocains résidents aux Pays bas (2010)
– Plus de 280 000 marocains ont la double nationalité (2011)
3. Politique migratoire des Pays – Bas /Maroc :
Tags : Maroc, Pays Bas, migration, pandémie, coronavirus, covid-19, rapatriement,