<p align=’justify’>Entre crise et coups d’Etat, pendant 20 ans, plus de 13 présidents africains ont été assassinés. De Monrovia au Caire en passant par Antananarivo, avec des joues innondées de larmes, les peuples pleuraient leurs présidents.
EN 1963 : SYLVANUS OLYMPIO, PRÉSIDENT DU TOGO –
Sylvanus Olympio est né le 6 septembre 1902 à Kpando dans le Togo allemand : cette partie du territoire résultant de la division de la colonie allemande entre la France et le Royaume-Uni après la défaite de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale reviendra à l’administration britannique et sera rattachée au Ghana lors de l’indépendance. Son père, Epiphanio Elpidio Olympio (1873-1968), était un très riche commerçant et planteur de cocoteraies, né d’une femme yoruba, princesse nigériane d’Abéokuta, et de Francisco da Silva Olympio, brésilien ; il récupérait des esclaves établis à Agoué dans le but de les élever. La mère de Sylvanus, Fidélia Afe (1862-1967), était de l’ethnie mamprusi de la région de Dapaong, au nord du Togo. Les Olympio, famille fondatrice du Togo, sont aujourd’hui considérés comme l’une des familles les plus riches et puissantes d’Afrique de l’Ouest.
EN 1966 : JOHN-AGUIYI IRONSI, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU NIGERIA
Le major général Aguiyi-Ironsi (1924-1966), de nationalité nigériane, a été commandant de l’Opération des Nations Unies au Congo (ONUC) de janvier à juin 1964. Il a succédé à Christian Kaldager. Il a été membre du contingent nigérian au Congo de 1960 à 1964. Il a été président du Nigeria de janvier à juillet 1966.
EN 1969 : ABDIRACHID-ALI SHERMAKE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE SOMALIE
ll a été Premier ministre du 12 juillet 1960 au 14 juin 1964, et président de la République à partir du 10 juin 1967 jusqu’à son assassinat. Alors en visite officielle dans la ville de Las Anod, il est abattu par un de ses propres gardes du corps. Le lendemain de son enterrement, le 21 octobre, l’armée somalienne prend le pouvoir à l’issue d’un putsch mené par le général Muhammad Siad Barre. Il est le père de Omar Abdirashid Ali Shermarke, lui aussi Premier ministre entre 2009 et 2010.
EN 1972 : ABEID-AMANI KARUMÉ, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE ZANZIBAR
Il était le chef de l’Afro Shirazi-Party. À la suite de la révolution zanzibarite qui déposa le dernier sultan en janvier 1964, trois mois après cette prise de pouvoir, Julius Nyerere président du Tanganyika et lui-même fondent la République unie de Tanzanie. Nyerere en est le président et Karume assure la vice-présidence. Karume a été assassiné le 7 avril 1972 à Zanzibar (ville). Quatre assaillants lui ont tiré dessus alors qu’il jouait au Bao au quartier-général du Parti Afro-Shirazi. Il est le père d’Amani Abeid Karume, qui a été élu deux fois président de Zanzibar en 2000 et en 2005. Son successeur est Ali Mohamed Shein.
EN 1975 : RICHARD RATSIMANDRAVA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE MADAGASCAR
Richard Ratsimandrava, né le 21 mars 1931 à Tananarive. Il est un militaire et homme d’État malgache. En 1972, sous le régime du Général Gabriel RAMANANTSOA, le poste de Ministre de l’Intérieur lui a été confié. Et c’est là que Richard RATSIMANDRAVA a eu l’idée de fonder sa politique intérieure basée sur la doctrine du « fokonolona » dont il a pensé comme seul cadre institutionnel économique pour le développement du pays. Le 5 février 1975, suite à une crise politique irrésolue, le Général RAMANANTSOA confie le pouvoir au Colonel Richard RATSIMANDRAVA. Il devient chef d’État de la république de Madagascar pendant six jours du 5 au 11 février 1975, date de son assassinat.
EN 1975 : FRANÇOIS-NGARTA TOMBALBAYE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU TCHAD
François Tombalbaye, dit Ngarta Tombalbaye, est un homme politique tchadien né le 15 juin 1918 à Bessada, près de Koumra, et assassiné à N’Djaména lors d’un coup d’État le 13 avril 1975
EN 1976 : MURTALA-RAMAT MOHAMMED, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU NIGERIA
Le général Murtala Ramat Muhammed, né le 8 novembre 1938 à Kano et mort le 13 février 1976, est un homme d’État nigérian. Murtala Muhammed est né le 8 novembre 1938, l’un des onze enfants de Muhammed Risqua (Riskuwa) et d’Uwani Rahamat dans les quartiers de Kurama à Kano , au Nigéria. Mohammed a fait ses études à l’école élémentaire Cikin Gida, située dans l’enceinte du palais de l’émir. Il a ensuite été transféré à l’école primaire Gidan Makama à Kano, située juste à l’extérieur du palais. Il se rendit ensuite au collège de Kano en 1949 avant de fréquenter le célèbre collège gouvernemental à Zaria, où il obtint son certificat d’études en 1957.
EN 1977 : MARIEN NGOUABI, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CONGO-BRAZZAVILLE
Marien Ngouabi est un officier et homme d’État congolais, né le 31 décembre 1938 à Ombele, mort assassiné le 18 mars 1977 à Brazzaville. Il a été président de la République du Congo (puis de la République populaire du Congo) du 31 décembre 1968 à sa mort.
EN 1977 : TEFERI BANTE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE D’ETHIOPIE
Teferi Bante (né en octobre 1921 et mort le 3 février 1977) est un homme d’État éthiopien. Du 28 novembre 1974 au 3 février 1977, il est le président du Derg, junte militaire au pouvoir après le renversement de l’empereur Hailé Sélassié.
EN 1981 : ANOUAR EL-SADATE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE D’EGYPTE
Anouar el-Sadate est né le 25 décembre 1918 à Mit Aboul Koum, Al-Minufuyah, en Egypte, dans une famille pauvre de 12 enfants. Il est diplômé de Académie Royale du Caire en 1938. Il succède Gamal Afbel Nasser à sa mort en 1969, El Sadate est élu Président et souhaite prouver la légitimité des nations arabes en entamant la Guerre de Kippour en 1973 afin de récupérer la Syrie perdue pendant la Guerre des 6 Jours. L’attaque inattendue du côté israélien mène à la victoire les Égyptiens. En 1977, lors d’un cessez-le-feu, El Sadate part pour Israël, et devient ainsi le premier homme politique arabe à y être reçu. Le monde arabe, qui le considère comme un traître, est offensé. En 1978, il signe avec le premier Ministre Menahem Begin l’Accord de David, qui leur vaut respectivement le Prix Nobel de la Paix. Suite à une période de violentes répressions des opposants, El Sadate est assassiné par le Jihad islamique le 6 octobre 1981, lors d’une parade militaire au Caire.
EN 1981 : WILLIAM-RICHARD TOLBERT, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE LIBERIA
William Richard Tolbert, Jr. (13 mai 1913 – 12 avril 1980) était un homme politique libérien, président de la République du Libéria de 1971 à sa mort en 1980. Pasteur baptiste, il a été président de l’Alliance baptiste mondiale de 1965 à 1970. Il fut aussi président de l’OUA entre 1979 et 1980.
Au matin du 12 avril 1980, un groupe de soldats se rend à la résidence du président pour réclamer le paiement de leurs soldes. À leur tête, le sergent-chef Samuel Doe. Trouvant la maison sans garde et le président encore au lit, ils prennent le parti de massacrer Tolbert, qui est immédiatement éventré dans sa chambre et défenestré. Le sergent Doe devient ainsi le 21e président de la République du Libéria.
EN 1987 : THOMAS SANKARA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE BURKINA-FASO
Thomas Sankara, né le 21 décembre 1949 à Yako en Haute-Volta et mort assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou au Burkina Faso, est un homme d’État anti-impérialiste, révolutionnaire, socialiste, panafricaniste et tiers-mondiste voltaïque, puis burkinabè , chef de l’État de la République de la Haute-Volta rebaptisée Burkina Faso, de 1983 à 1987. Il prend le pouvoir le 4 août 1983 et devient président du Conseil national de la révolution, toujours épaulé par son ami Blaise Compaoré. Il fonde, un an plus tard, la République du Burkina Faso (qui signifie « le pays des hommes intègres »). Thomas Sankara met en place une véritable révolution, il veut sortir le pays de la pauvreté et lui donner son indépendance. Il donne du pouvoir aux jeunes, des mesures sont prises en faveur des femmes (lutte contre l’excision, par exemple) et il encourage l’alphabétisation des adultes tout en luttant contre la corruption. Le radicalisme de son régime inquiète cependant certains pays. Il est assassiné le 15 octobre 1987, mitraillé par un commando.
EN 1989 : AHMED ABDALLAH, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DES COMORES
Ahmed Abdallah Abdéremane ,né le 12 juin 1919, mort le 26 novembre 1989, est un homme d’affaires et homme politique comorien, longtemps membre du parlement français (Sénat) ensuite chef de l’État comorien
EN 1990: SAMUEL-KANYON DOE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE LIBERIA
Homme d’État libérien, né le 6 mai 1951 à Tuzon (Liberia). Il monte en grade et devient sergent-chef en 1979. Comme d’autres Libériens autochtones, appelés Natives, Samuel K. Doe éprouve de la rancœur envers les Américano-Libériens, descendants des esclaves noirs d’Amérique affranchis qui fondèrent la colonie du Liberia en 1822. Après ce coup d’État, Samuel Doe, promu général, établit le Conseil de rédemption du peuple (C.R.P.), composé de lui-même et de 14 officiers, pour diriger le pays. Doe suspend la Constitution jusqu’en 1984, date à laquelle une autre est approuvée par référendum. En 1985, il remporte une élection présidentielle que certains observateurs dénoncent comme frauduleuse. Il est confronté à une opposition dans le pays et à l’étranger, où son régime est souvent critiqué pour sa corruption et sa brutalité. En juillet 1990, les forces rebelles menées par Charles Taylor ont atteint la capitale, Monrovia, mais Doe refuse de céder le pouvoir. Il sera capturé et assassiné quelques mois plus tard au cours de la guerre civile le 10 septembre 1990.</p>
Recueilli par Iss Heridiny
Tags : Afrique, françafrique, coup d’Etat, présidents africains assassinés,
Mois : avril 2020
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Les présidents africains assassinés de 1960 à 1990
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Edem Kodjo : La race des seigneurs
Fidèles à leur nature de charognards, les marocains, avec des torchons d’articles relayés par leurs sites, ont insulté l’âme d’Edem Kodjo, la personnalité à qui toutes les grandes grandes figures africaines ont salué en tant qu’illustre homme d’Etat panafricaniste engagé et penseur émérite.Edem Kodjo, ancien Premier Ministre du Togo et ancien Secrétaire Général de l’OUA, en sa qualité de Membre du Panel des Sages, a toujours mis son talent et son temps au service de la paix et de la médiation. Sa mort est une véritable perte pour le continent.
Ses talents, sa gentillesse, générosité et lucidité ont été soulevés dans un article écrit par Célestin Monga, lorsque Edem Kodjo est intervenu auprès des autorités camerounaises pour le sortir de prison. Voici un extrait de ce texte datant de 1987.
Edem Kodjo : La race des seigneurs
Par Célestin Monga*
Si la politique internationale était simplement une question d’intelligence, de brio, de compétence, de doigté et de talent, le Togolais Edem Kodjo, aurait été à peu près imbattable. L’ancien secrétaire général général de l’Organisation de l’Unité Africaine possède et maîtrise les dons intellectuels les plus éclatants du personnel diplomatique africain.
Il a une prodigieuse mémoire des dates et des chiffres, une grande connaissance des dossiers et une précision dans l’expression qui…inquiètent ses interlocuteurs.
Soutenir le regard de ses yeux vifs et transparents ôte toute envie de dire des bêtises. On comprend donc pourquoi il intimidait certains chefs d’État. Ceux qui ne l’aimaient pas et ceux qui le haïssaient cordialement reconnaissaient son envergure, sa forte personnalité.
Souverain-né, susceptible et hauutain, romantique et redoutable, policé et élégant (il est toujours habillé en costume d’alpaga 100 % mohair ou en flanelle extra-fine, avec le manteau en cachemire), ironique et charmeur, il a l’air pour recueillir les honneurs. Il a été instruit dans ce but, il a toujours voulu être un grand homme et y est parvenu (presque) aisément. Enarque, il a été successivement administrateur, ministre et banquier avant d’être patron de l’organisation panafricaine, puis, professeur associé d’économie du développement à l’université de Paris I (Panthéon-Sorbonne). Il n’a que 49 ans, mais donne l’impression d’avoir le passé, le présent et même l’avenir derrière lui.
Particulièrement affecté par les réactions -souvent empreintes de mauvais foi- qu’avaient suscité sur le continent africain sa décision d’admettre la République Arabe Sahrouie Démocratique à l’OUA en février 1982, il s’est découragé pendant quelques mois, avant de s’amuser de sa victoire posthume : l’organisation a entériné cette décision deux années après
Après ses études, Célestin Monga travaille dans le secteur bancaire au Cameroun. Il est révélé au grand public par une lettre ouverte adressée aux autorités publiques, laquelle lettre lui vaut d’ailleurs des démêlés judiciaires en 1990.
*Senior Economist au Département Europe et Asie Centrale de la Banque mondiale, conseiller du premier vice-président de la Banque mondiale à Washington, directeur général adjoint de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel et vice-président à La Banque africaine de développement.Tags : Edem Kodjo, Organisation de l’Unité Africaine, Union Africaine, OUA, UA, panafricanisme,
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Maroc-leaks : Note sur les dépenses militaires Algérie/Maroc, à partir d’une compilation de rapports
Source : Document confidentiel de la diplomatie marocaine (février 2014)
NOTEDépenses militaires Algérie/Maroc, à partir d’une compilation de rapports
Classement, comparaison, données chiffrées
Le dernier rapport de l’IHS Jane’s1, a récemment établit un classement des dépenses militaires de 77 pays sur l’année 2013. A la lecture dudit document, il ressort les éléments suivants :
• En 2013 : l’Algérie a dépensé 10,8 milliards de dollars en armements et le Maroc 4 milliards.
• L’Algérie se place au 20ème rang mondial juste devant Israël, et le Maroc occupe la 46ème place.
• En 2012 : l’Algérie occupait le 24ème rang et le Maroc le 48ème rang
• La hausse de 2013 «peut être en partie expliquée par le passage sous l’autorité du ministère de la défense algérien de la Garde communale auparavant sous les ordres du ministère de l’intérieur. Ce rang devrait se maintenir en 2014.
• Sur les tendances du budget algérien de la défense, «les dépenses militaires ont fortement augmenté durant la dernière décennie, la croissance du budget militaire algérien devrait se situer autour de 5% par an entre 2014 et 2020. Ceci devrait porter l’Algérie à la 17ème place en 2020, dépassant l’Espagne et Israël ».
• Pour ce qui est des autres pays du classement : les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France, l’Inde, le Japon et l’Arabie saoudite, constituent les pays qui dépensent le plus en armements avec près de 40% du total mondial pour les Américains.
• Le budget US en 2013 est estimé à 582 milliards de dollars.
D’autres rapports font également état de la progression algérienne, confirmant les tendances et données énoncées par le rapport susmentionné :
• Selon le Strategic Defence Intelligence (SDI)2:l’Algérie est le 9ème importateur d’armes dans le monde avec 46% du total des importations d’armes en Afrique, durant la période 2006-2010.
• Selon une étude rendue publique par le SIPRI3 , les dépenses militaires ont évolué ainsi : 3152 millions de dollars en 200, (3,3% du PB), 6045 en 2010(3,5% du PIB), 8652 en 2011(4,4% du PIB), 9104 en 2012 (4,5% du PIB) et 10,8 milliards de dollars US de dépenses militaires en 2013
• L’Institut international des études stratégiques, basé à Washington, a classé en 2011, l’Algérie parmi les 10 pays au monde qui dépensent le plus sur le volet Défense, à la 8e place dans le classement, après l’Arabie saoudite, le Sultanat d’Oman, Israël, le Yémen, les États-Unis et la Jordanie. Le Maroc ne figure pas dans ledit classement.
• Pour sa part, le rapport intitulé «AMI International 2011 World Naval Market Forecast Highlights Continued Growth, Continuity in the Mena Region»4, a souligné que, d’une manière générale, les pays de la région Mena n’ont cessé de multiplier les investissements pour acquérir des navires, afin de protéger leurs eaux territoriales, et ce, depuis 2008.
• Dans ce rapport, le Maroc, est devancé de peu par l’Algérie, en matière d’acquisition d’armement naval. En effet, le Maroc occupe la 6ème position avec un budget prévu de 2.47 milliards de dollars pour l’achat de 31 navires (fournisseurs : Pays-Bas, France).
• Objectif du Royaume: mieux surveiller le détroit de Gibraltar et plus largement la Méditerranée occidentale contre l’immigration clandestine et le trafic de drogue. Sur le plan militaire, cette force navale tend également à mieux contrôler la berge sud-ouest de la Méditerranée.
• L’Algérie, quant à elle, se place à la 4ème position avec un budget de 2.780 milliard de dollars dédiés ces 20 prochaines années à l’achat de bateaux (fournisseur principal : Russie).
Conclusion :
• Selon la partie algérienne, les principaux moteurs de l’évolution du marché algérien de l’armement se résumeraient comme suit :
* la lutte contre le terrorisme et la contre-insurrection
* la nécessaire modernisation des équipements de défense
• Cette recrudescence des dépenses militaires algériennes répondrait prétendument au souci de professionnalisation autour des nouvelles technologies et à l’importance de faire face aux problèmes sécuritaires auxquels est confronté le pays (cf. à l’instar de l’attaque terroriste du complexe gazier d’In Amenas et pour contrer la porosité des frontières aux trafics en tous genres).
• Mais il semblerait plutôt que l’Algérie se soit engagée seule dans une course à l’armement, imposant et entretenant, par son surarmement frénétique, un climat de méfiance et de fermeture (à l’image de ses frontières) au sein de la région.
Tags : Maroc, Algérie, armement, armée, dépenses militaires,
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France : les étrangers à l’avant-garde de la lutte contre la pandémie (vidéo)
Quelle était grande la surprise du président Emmanuel Macron lors de sa visite à l’hôpital de Marseille pour rencontrer le Professeur Didier Raoult !
Portant un masque, Macron bavarde avec le personnel médical et leur pose une question de leur provenance. Il ne s’attendait pas à une telle réponse : Maroc, Algérie, Mali, Sénégal, Burkina Faso…
Devant telle réponse, le mandataire français est resté bouche bée même si elle était cachée derrière le masque. La France est prise en charge par des médecins et des infirmiers étrangers alors que le gouvernement français mène une lutte implacable contre la migration et a bâti un mur devant les demandes de visa en Afrique et ailleurs.
Tags : France, Emmanuel Macron, migration, coronavirus, covid19, pandémie, Maroc, Mali, Sénégal, Burkina Faso, Algérie,
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Maroc-leaks : Compte Rendu de la convocation de l’ambassadeur espagnol suite à un incident maritime
Suite à un incident maritime, les autorités marocaines ont convoqué l’ambassadeur espagnol. Voici le compte rendu de cette rencontre
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Non
Le 22 févr. 2014 20:58, « bourita » <bourita@maec.gov.ma> a écrit :Bonsoir
A t il parler de » dysfonctionnement »?Envoyé depuis un mobile Samsung
——– Message d’origine ——–
De : Mbarka
Date :22/02/2014 3:06 PM (GMT+01:00)
A : SALAHEDDINE MEZOUAR
Cc : bourita
Objet : Projet de Compte Rendu de la convocation d’hierPriere trouver ci dessous le compte rendu de ma rencontre hier avec M. l’Ambassadeur de France en presence de son numero 2 et de M. Loutfi Bouchaara, chef de cabinet du Ministre.
Objet: Convocation de l’Ambassadeur de France pour protester contre l’incident lie a la demande d’audition du DGST.
Message transmis a l’ Ambassadeur:
– le Royaume du Maroc exprime sa protestation vigoureuse devant cet acte grave et inedit.
– Il est inadmissible que la residence du Royaume soit touchee et traitee de la sorte, sans que la poloce judiciaire francaise soit passee par la voie diplomatique
– la forme et le fond de cette affaire poussent a croire qu’il s’agit d’une action bien orchestree
– Nous demandons a ce que la verite soit retablie et que les responsables soient identifiees.
– Nous demandons a ce que la France s’exprime clairement sur cette affaire.
– Nous sommes un pays souverain; nos relations avec la France ont toujours ete caracterisees par un respect mutuel.
De son cote, M. L’Ambassadeur a exprime:
-Son regret total et absolu de cette situation.
– Sa comprehension de la reaction et de la colere marocaine.
– Le Gouvernement Francais n’est pas responsable des decisions de la justice, et n’est pas responsable de ce qui s’est passe.
– Le quai d’orsay n’etait pas au courant de cette affaire.
– L’Ambassade a entame ses contacts depuis vendredi avec le ministere de l’interieur, justice et affaires etrangeres de don pays ppur comprendre ce qui s’est passe.
– Selon les informations dont ils disposent, le DGST est sujet de 3 plaintes. L’un des juges a decide d’envoyer ces officiers de police judiciaire a la residence de l’ambassade du Maroc a Paris.
– L’Ambassadeur reconnait qu’on peut se poser des questions sur le moment et la maniere.
– Une enquete est en cours et devrait permettre de clarifier les faits et mieux comprendre les soubassements de cette affaire.
– L’Ambassadeur a insiste que l’objectif est que les relations des 2 pays ne soient pas affectees. La confiance doit etre maintenue et notre cooperation doit continuer voire se renforcer.
– L’Ambassadeur pense que cet incident doit etre gere entre nos deux departements sans faire appel a la presse. Selon lui, tout communique ne fera qu’augmenter la tension et donnera l’occasion a nos detracteurs de nuire a nos relations.
Fin de la rencontre.
Tags : Maroc, Abdellatif El Hammouchi, France,
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Thomas Sankara, le Che Guevara africain
L’Histoire pour Tous N° 34 : Histoire du Burkina-Faso et Thomas Sankara, le Président Révolutionnaire.
Thomas Sankara a été le Président du Burkina-Faso entre 1984 et 1987, date de son assassinat. Durant sa Présidence, la lutte contre les élites et contre l’Impérialisme Européen a été constante pour profiter aux classes inférieure.
1) La Haute-Volta : de sa colonisation par la France à son Indépendance.
La Haute-Volta était un territoire sous le contrôle de la France entre 1919 et 1958, non sans nombreuses réorganisations dans les territoires adjacents ; tel que le Haut-Sénégal, le Niger et le Tchad, tous situés en Afrique Occidentale Française, entre 1895 et 1958.En 1887, après plusieurs campagnes militaires, les Français obtinrent finalement la capitulation Mossi : Tenkodogo, Yatenka et Wogodogo ; des royaumes qui s’étendaient entre l’actuel Ghana et le Burkina-Faso. Une fois ses territoires annexés, la déportation de la population qui servirait d’esclaves a commencé, principalement pour l’Amérique Coloniale de la France (Martinique, Guadeloupe, etc.). malgré la disposition des royaumes, l’ethnie Mossi, encore majoritaire au Burkina-Faso, a réussit à maintenir sa langue et sa culture, jusqu’à aujourd’hui.
En 1958, face aux tensions, croissantes dans la région, outres les problèmes de la France après la Seconde Guerre Mondiale, Charles de Gaulle proposa un référendum sur l’indépendance des territoires qui le souhaitaient. À partir de ce moment, la Haute-Volta est née, bien que ne soit qu’en 1960, qu’elle soit officiellement Indépendante, adaptant le territoire délimité par la France et changeant son nom en République de Haute-Volta.
Comme beaucoup d’États voisins, la République de Haute-Volta a été caractérisée par une par une grande instabilité au début au début de son existence en tant que État Souverain.
L’indépendance fut proclamée par Maurice Yaméogo, qui est le Premier Président. Pendant plusieurs années, les Coups d’États et les Gouvernements se sont succédé, laissant un pays déjà pillé par la France Coloniale dans des conditions encore pires.L’un des leaders les plus durables fut Sangoulé Lamizana, entre 1966 et 1980, au cours duquel les Partis d’Oppositions furent proscrits.avec la chute de Lamizana, la Présidence de Saye Zerbo, qui a offert la première place dans un Gouvernement à Thomas Sankara, qui l’a acceptée.
2) Thomas Sankara : son enfance, son entraînement militaire et son accession au pouvoir.
Thomas Isidore Noël Sankara est né le 21/12/1949 à Yako, une ville de la Colonie de Haute-Volta. D’origine modeste et connu pour son enfance rebelle, il rentre à 17 ans dans une Académie Militaire, sa seule chance de pouvoir faire des études pour quelqu’un de son statut social.
Pour compléter sa formation, il s’est rendu à Paris, où il sera envoyer plus tard pour participer aux conflits Français qui se sont déroulés à Madagascar, puis au Maroc. Enfin, en 1974, il rentre en Haute-Volta pour participer à la guerre entre son pays et le Mali : dite la Guerre de la Bande d’Agacher (entre la frontière du Burkina-Faso et celle du Mali), du 14 au 30/12/1985 ; où il fut décoré.
Au cours de ses voyages, il fit la connaissance de Blaise Compaoré, un compatriote avec lequel, il a noué des relations étroites et qui influera sur sa future présence au sein de son gouvernement.
Fort de sa popularité, Saye Zerbo lui propose en 1981, un poste au gouvernement, qu’il accepte.
Cependant, un an plus tard, il démissionne en raison d’irrégularité et de son opposition sur certaine décision de Zerbo. Cela a conduit à son emprisonnement, ce qui a provoqué une réaction des secteurs urbains et surtout universitaires, ce qui a conduit à des grèves pour obtenir sa libération.Ce n’est qu’en 1982 que Zerbo fut renversé, par des sous-officiers de l’armée, et fut remplacer par Jean-Baptiste Ouédraogo, médecin militaire, à la tête de l’État, qui aussitôt fit libéré Sankara et en fait le Chef de son Gouvernement.
Sankara a rénové les structures public et de l’armée, en essayant d’éliminer la corruption et les abus des classes riches contre le peuple.
En outre, Sankara a lancé un discours Révolutionnaire Marxiste, dans lequel, il a appelé à l’insurrection du peuple devant l’ineptie de certains dirigeants, fonctionnaires, etc …. Ces attitudes n’aimaient pas l’aile conservatrice du Gouvernement.enfin, il y a eu un Coup d’État, qui a de nouveau emprisonné Sankara avec ses alliés politiques, à l’exception de Campeoré, qui s’était enfuit et s’est retranché à Pö, une petite ville du sud. Il fut remplacé par le Général Yorian Gabriel Somé (assassiné le 9/8/1983, sur ordre de Campaoré) , qui prend ses fonctions, mais ne décide pas d’éliminer Jean-Baptiste Ouédraogo, qui est resté au pouvoir. De plus Somé comptait sur le soutient de Gui Penne, conseiller du Président de la France, François Mitterrand.
Cependant, l’incarcération de Thomas Sankara n’est pas passé inaperçu ; à nouveau, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Ouagadougou (Capital du Burkina-Faso), y comprit les étudiants, les lycéens, les chômeurs et même les prostituées, ont participé à la manifestation, pour la libération de Sankara et de ses alliés. Profitant de ce climat de tension, un nouveau Coup d’État était prévu.
Le 4 août 1983, jour de la célébration de la fête de l’Indépendance, la garnison insurgée de Pô, avec à sa tête Campeoré , arrive à Ouagadougou accompagnée d’une foule en liesse ; prirent les points névralgiques du pouvoir : le Palais de la Présidence, la radio-télévision et la gendarmerie.Campaoré fit libéré Sankara, qui fut mis à la Présidence du Conseil National Révolutionnaire . Sankara forme un nouveau Gouvernement avec la Parti Africain de l’Indépendance (PAI) et l’Union des Luttes Communistes (ULC)
Sankara déclare que ses objectifs sont :
«Refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l’avenir. Briser et reconstruire l’administration à travers une autre image du fonctionnaire, plonger notre armée dans le peuple par le travail productif et lui rappeler incessamment que, sans formation patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance ».
Il s’entoure de cadres compétents, défend la transformation de l’administration, la redistribution des richesses, la libération de la femme, la responsabilisation de la jeunesse, la décentralisation, la lutte contre la corruption, etc. …
3) De la Haute-Volta au Burkina-Faso : Le Gouvernement de Thomas Sankara (1984-1987).Un an plus tard, le 4 août 1984, Sankara, profitant à nouveau de l’anniversaire de l’Indépendance, décida de changer le nom du pays et tous les symboles Nationaux. La Haute-Volta, nommée en raison de la présence du fleuve du même nom a été rebaptisé Burkina-Faso.
Le nom n’a pas été choisie sur un coup de tête : Burkina signifie ; ’’Homme de Valeur’’ en langue Moré et Faso : signifie ’’Pays’’ ou ’’Pays de’’ en langue Dioula. Ainsi le Burkina-Faso pourrait être traduit par : ’’Terre d’Homme de Valeur’’.
À son tour, le drapeau tricolore à également a été changé en noir, blanc et rouge, par un rouge et vert (symbolisant respectivement la ville et la terre) avec une étoile jaune avec cinq point intermédiaires ; et l’Hymne National, écrit par Sankara, lui-même, en langue Lobi, remplace l’Hymne précédent en Français, héritage de la colonie.
Sankara a également entamé un processus de reconstruction de l’État : il a handicapé tous les fonctionnement qui ne se conformaient pas à leur travail. Il a crée un nouvel organe directeur : le Comité National de la Révolution (CNR). En parallèle, ont été crées les Comités de Défense de la Révolution (CDR), des organisations créées par le peuple et qui ont servi à assister la population dans tous les domaines et qui se sont rapidement étendues à toutes les localités. Les Tribunaux Populaires de la Révolution ont également été créés, ce qui a lancé un processus de réorganisation de l’État et de la fonction publique.
La politique de Sankara était assez cohérente : elle visait à réaliser une redistribution de la richesse ; il voulait aider la population rurale qui représenté plus de 80 % des habitants du Burkina-Faso ; et il voulait mettre fin à toute influence du système Capitaliste Européen, qu’il considérait corrompu et inefficace. Son discours, proche du Marxisme, ne nia pas la religion et incorpora en fait des éléments à la fois Chrétiens et Islamiques.
Il a également incorporé la lutte pour les Droits des Femmes à sa révolution : Sankara n’a pas accepté le fait que dans une lutte u collectif opprimé, le peuple était contre les élites, il n’y avait pas non plus de lutte contre l’oppression des femmes. En fait, son gouvernement a incorporé des femmes, parmi ses ministres.
Sankara a également éliminé tout culte de personnalité ; il n’a pas laissé son portrait figurer dans les institutions officielles (comme l’on fait de nombreux dirigeants Africains). Il a également introduit une politique d’austérité : obligeant tous les fonctionnaires et tous les postes ministres, y comprit lui, à baisser son salaire, et fixant une limite de salaire. Élimination des dépenses inutiles, telle que, l’entretien des Mercedes coûteuses pour les ministres et l’établissement d’une Renault 5, beaucoup moins chères.
L’un des objectifs les plus connus de Sankara était de fournir deux repas et dix litres d’eau par jour à tous les résidents Burkinabés. Une tentative d’acculturation de la population a été à ajoutée à sa politique, créant différentes entités dans le but d’éduquer la population majoritairement analphabète. En outre, il a ouvert de nombreuses écoles secondaires et instituts afin que le peuple puisse aller à l’école.
Thomas Sankara devant les Nations Unies
Sur un plan international, Sankara s’est toujours opposé au Fonds Monétaire International (FMI) et a ses propositions, tout en refusant de payer la dette extérieure. Il a assuré que, dans ses priorités, il nourrissait son peuple et ne payerait pas les dettes que l’ancien colonisateur (la France) leur avait imposées dans le but de tenter une nouvelle domination économique. Il a également critiqué la politique interventionniste Américain, ce qui lui a valu la désapprobation des Présidents Américains, tels que Ronald Reagan ou George Bush.
Il était favorable à des Gouvernements tels que Cuba ou le Nicaragua, qui selon lui, s’étaient défendus de l’Impérialisme Américains. Il s’est également opposé à l’Apartheid Sud-Africaine, la denoçant à chaque occasion.
4) La Mort de la Révolution :
Thomas Sankara a été assassiné le 15/10/1987.
Sankara est devenu gênant, du fait de sa lutte contre le néocolonialisme, menaçant la place de la France en Afrique ainsi que le pouvoir des autres chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, au comportement plus docile.
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné lors d’un coup d’État organisé par un de ses camarades les plus proches Blaise Compaoré (plus disposé à soutenir les intérêts de la France, de la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët-Boigny et du Malien Moussa Traoré, qui soutiennent se renversement)
L’implication de la Libye de Khadafi (en dépit du soutien politique et matériel qu’il apportait à Sankara) a parfois été souligné, mais aucune preuve ne peut l’affirmée. Quelques jours plus tard, il est déclaré : « décédé de mort naturel » par un médecin militaire.
Son frère d’armes Blaise Compaoré (photo ci-dessus) qui lui succède à la tête du Burkina Faso, est soupçonné d’être le principal responsable de son assassinat.
Selon sa version des faits ; il déclara ; qu’il fut contraint de recourir à la force meurtrière pour faire face à la résistance de Sankara, une version démentie par de nombreux témoins.
Thomas Sankara et certains de ses camarades tués lors du coup d’État seraient enterrés sans tombe au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou, pour éviter la création ’’d’un Mythe et d’un Martyr’’. Plus tard, de simples tombes en ciment sont édifiées.
Une fois installé au pouvoir, Compaoré élimina tous les alliés de Sankara, ouvrant ainsi la voie à un régime dictatorial.
Cependant, malgré la dure répression, des étudiants ont protestés contre la mort de Sankara, mais cette fois-ci, ils n’ont pas réussit à ébranler le nouveau régime.
La mort de Thomas Sankara , en revanche, ébranla les pays voisins : les Présidents du Ghana, du Mali et de la Côte-Ivoire lui ont rendu un hommage pour ses actes politiques ; mais au Nicaragua et à Cuba des message de deuil ont été consacrés à la mort de Thomas Sankara.
Ainsi se termina la vie de celui qu’on surnommé : ’’Le Che Guevara Africain’’.
Liste des Présidents de Haute-Volta puis du Burkina-Faso :
Maurice Yaméogo (1921-1993), Président du 11/12/1959 au 3/01/1966
Sangoulé Lamizana (1916-2005), Président du 3/01/1966 au 25/11/1982, arrivé par un Coup d’État.
Saye Zerbo (1932-2013), Président du 25/11/1980 au 7/11/1982
Jean-Baptiste Ouédraogo ( né en 1942) Président du Comité Militaire de redressement pour le
Progrès National (CMRPN), du 7/11/1982 au 4/8/1983), arrivé par un Coup d’État.
Thomas Sankara (1949-1987), Président du Conseil National de la Révolution du 4/8/1983 au 15/10/1984, arrivé par un coup d’État.
Blaise Compaoré (né en 1951), Président du Front Populaire du 15/10/1987 au 24/12/1991, arrivé par Un Coup d’État, puis Président du Burkina-Faso du 24/12/1991 au 31/12/2014, contrait de démissionner par un soulèvement populaire.
Isaac Zida (né en 1965), Chef f’Etat par Intérim du 1/11/ au 21/1/2014
Michel Kafanko (né en 1942), Président du 21/11/2014 au 29/12/2015 ; son mandat a été interrompu par un Coup d’État, organisé par le GénéralGilbert Diendéré. Chérif Sy, Président du Conseil National de Transition, assure l’intérim. Le Putsch ayant échoué, Michel Kafango reprend ses fonction le 23/9/215.
Rock Marc Christian Kaboré (né en 1957, Président élu depuis le 29/11/2015.
Sources :
L’Afrique de Thomas Sankara, de Carlo Batà, 2011
Les fondements historiques, économiques et politique Africaine de la France, Guy Martin, 1985
La presses internationales et mes propres recherches.
Nîmes le jeudi 21 mars 2019,
Cazorla Denis.Tags : Burkina Faso, Haute Volta, Thomas Sankara, Blaise Compaoré,
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Voilà pourquoi Ramtane Lamamra ne sera pas l’envoyé spécial de l’ONU en Libye
De nombreux observateurs pensaient que cette fois c’est la bonne. Le diplomate algérien, Ramtane Lamamra, qui allie compétence, entregent et expérience sera nommé en tant qu’Envoyé spécial du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations unies (ONU) en remplacement du libanais Ghassan Salamé, démissionnaire le 2 mars dernier.
Mais ces qualités intrinsèques ne suffisent pour un poste aussi stratégique aux yeux des grandes puissances.
Et si l’ex Haut Commissaire à la Paix et la Sécurité en Afrique a pu faire consensus aux yeux de 14 membres du Conseil de sécurité, la voix du 15ème semble impossible à avoir. En l’occurrence les Etats Unis qui auraient brandi le carton rouge face à la puissante candidature de l’algérien en y apposant leur droit de veto.
C’est du moins ce que rapporte le site américain «The Hill», à savoir que l’administration de Donald Trump verrait d’un mauvais œil la nomination de Ramtane Lamamra pour faire la paix en Libye. Non pas qu’elle doute de ses compétences connues et reconnues au niveau international, mais qu’elle ne partage pas sa vision et son «k’now how» du bourbier libyen.
En effet, et à y regarder de près, c’est plutôt l’adoubement du diplomate algérien par l’Oncle Sam qui aurait étonné compte tenu de son pedigree et surtout de son approche politique pour le règlement de la crise libyenne.
Une approche qui contraste radicalement avec la feuille de route américaine dont la finalité est d’aboutir à l’installation -au sens propre du terme- de son poulain le Maréchal Khalifa Haftar à la tête de la future Libye.
Il se susurre en effet que les américains n’apprécient pas la «proximité» de Ramtane Lamamra avec le gouvernement de Faiz Seraj pourtant reconnu par la communauté internationale.
Al-Sissi-Haftar, même combat
Ce dernier ayant été reçu plusieurs fois en Algérie du temps précisément où Lamamra était le chef de la diplomatie algérienne et cela continue à ce jour.
A vrai dire, la solution à la crise libyenne telle qu’elle est exprimée et défendue par Lamamra ne fait que traduire la doctrine algérienne en la matière qui privilégie la solution politique passant par un dialogue inclusif. Or, cette approche contredit totalement celle des américains pour qui toute solution impulsée par l’ONU –via l’Envoyé Spécial de son SG- et portant son étendard, ne devrait aboutir qu’à la concrétisation de leur plan qui consiste à «placer» son maréchal.
Du coup, les chances de voir Ramtane Lamamra succéder à Ghassan Salamé paraissent bien maigres du fait que son action serait en porte à faux avec la stratégie des USA en Libye et plus généralement dans toute la région.
Les Emirats ne sont jamais loin
Bien que ses intérêts ne soient pas directement menacés, Washington est soucieux de défendre ceux de ses alliés dans la région. A commencer par l’Egypte du Maréchal Al-Sissi qui appuie avec armes et bagages son alter ego et voisin Khalifa Haftar.
Le Caire appuie diplomatiquement la «solution politique» dans les enceintes arabes et africaines. Mais dans la réalité, le régime égyptien assure un puissant soutien politique et militaire aux forces de Haftar. Et comme dans n’importe quel conflit dans la sphère arabo-musulmane, les Emiratis ne sont jamais loin.
Pour avoir été les hommes de main et les «banquiers» de la terrible expédition atlantiste contre le régime de Kadhafi en 2011, les «frères» du Golfe, voudraient eux aussi voir Khalifa Haftar prendre le pouvoir à Tripoli, pour d’un côté, s’assurer une quote-part des marchés de la future reconstruction de la Libye, et de l’autre, installer ses réseaux dans ce pays, pour tirer les ficelles à l’avenir.
Les Emirats sont réputés êtres une force de déstabilisation massive des pays arabes sur laquelle s’appuient les américains pour reconfigurer les équilibres géopolitiques en fonction de leurs intérêts.
De par sa situation stratégique au Maghreb et en Afrique, mais aussi ses matières premières, la Libye parait être un terrain de grande chasse pour les Emirats et leurs sponsors américains.
Pourquoi se feraient-ils donc violence et saboteraient-ils leurs propres plans en appuyant la candidature de Ramtane Lamamra qu’ils savent ingérable et bien sur trop marqué «Algérien» ?
Algérie1, 9 avr 2020Tags : Algérie, Libye, Ramtane Lamamra,
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L’œuvre négative du néocolonialisme français et Européen en Afrique. La francophonie
La diffusion de la langue française en Afrique est partie intégrante du projet colonial. Elle fait partie intégrante de l’ « œuvre civilisatrice » que prétendait apporter le colonialisme. La civilisation est, en effet, entendue dans le projet colonial, comme l’extraction de l’homme africain de ses cultures « barbares » pour le faire entrer dans l’histoire et dans la civilisation par l’assimilation. Les indépendances africaines de la décennie 60 voient ainsi arrivées au pouvoir des « élites » francophones dans des pays où les cultures et langues maternelles ont été asphyxiées quand elles n’ont pas été réduites à du folklore. Ce qui s’appelle déjà dès l’ère coloniale « francophonie » s’impose rapidement comme politique publique de maintien de la dépendance des élites et d’aliénation des masses populaires africaines.
Langue française et colonisation
Le terme de francophonie apparaît en 1883 sous la plume du géographe Onésime Reclus dans ses analyses de défense de la politique coloniale française. Prônant une expansion coloniale offensive, il considère que l’expansion et l’imposition de la langue française est une des assises essentielle de celle-ci. Dans son livre « France, Algérie et colonies » où il utilise pour la première fois ce néologisme, il argumente comme suit l’importance de l’imposition du français aux indigènes des colonies :
Nous les amènerons à nous en leur donnant notre langue : le Kabyle n’y perdra que des patois sans littérature, et qui osera comparer à nos livres ce qu’il y a de vrais chefs-d’œuvre dans l’idiome osseux, décharné, dur, prodigieusement guttural, d’ailleurs poétique, énergique et bref, dont Mahomet usait avec l’ange Gabriel, et l’ange Gabriel avec lui ? Il nous faut donc asseoir les enfants des indigènes à côté des nôtres sur les bancs de l’école. Dès que la jeune génération musulmane parlera le français, tout le reste viendra par surcroît[i].
Les diverses institutions de la francophonie revendiquent l’héritage de Reclus en suggérant qu’il était partisan d’un colonialisme non raciste. Le site de la Documentation française le présente encore aujourd’hui comme suit : « C’est un hymne à la conquête coloniale que compose le géographe, concevant une véritable doctrine de l’impérialisme français. Mais sa conception du colonialisme ne s’appuie pas sur des considérations mercantilistes ou raciales ; son argumentation est géographique, linguistique, démographique. La théorie qu’échafaude Onésime Reclus repose sur l’idée d’influence du milieu ; la langue apparaît comme le socle des empires, le lien solidaire des civilisations [ii]. »
Loin d’être isolé l’idée d’une langue française civilisatrice préside à la création de « l’Alliance française » (dont le titre intégral est : Association nationale pour la propagation de la langue française dans les colonies et à l’étranger) en juillet 1883. La diversité politique des fondateurs de cette institution souligne le consensus colonial quasi-total de l’époque : Le général Faidherbe, le cardinal de Lavigerie, Ferdinand de Lesseps, Paul Bert, Louis Pasteur, Ernest Renan, etc. Les objectifs sont, en effet, sans ambiguïtés et sont résumés comme suit deux ans après la création de l’institution coloniale : « Par l’école, vulgariser l’usage du français dans nos colonies et nos protectorats ; par l’école, soutenir le prestige de la France dans les contrées barbares [sic] où il domine depuis longtemps, particulièrement dans les pays musulmans du Levant ; etc[iii]. »
La troisième république laïque n’hésite pas à s’appuyer sur l’Église pour diffuser cette langue française que l’on considère nécessaire à la « conquête des esprits » devant parachever la conquête militaire. « Les missionnaires doivent être des agents de l’influence française par la diffusion de la langue. […] L’objectif fixé aux écoles confessionnelles est précis et limité : [faire des élèves] des auxiliaires de la colonisation[iv] » résume le prêtre et historien Joseph Roger Benoist. Le chercheur en sciences sociales Raberh Achi évoque même une « exception coloniale à la laïcité ».
Il n’y a donc aucun projet de scolarisation généralisée des colonisés mais volonté de créer une « élite » francisée au service de la colonisation. « Les autorités françaises utilisaient ces élites comme instruments de leur domination sur les masses indigènes. Elles espéraient également qu’elles guideraient par leur exemple l’évolution de leur société dans la voie de l’association, du rapprochement, voire de la « fusion des races[v] » analyse l’historien Guy Pervillé. Faisant le bilan de l’œuvre civilisatrice française dans les colonies en 1943, l’historien et directeur de l’école coloniale en Afrique Occidentale Française de 1926 à 1943, Georges Hardy insiste sur la fonction politique de cette élite indigène :
L’amélioration morale et intellectuelle de l’indigène n’est pas moins nécessaire à l’augmentation de son rendement et c’est ici l’œuvre de l’école. […] Il faut reconnaître que, dans l’ensemble, le développement de l’enseignement français a dès maintenant fourni à la colonisation un nombre considérable d’auxiliaires indigènes vraiment utiles et qu’au prix de quelques précautions – adaptation, éducation morale – l’école française aux colonies doit devenir de plus en plus un précieux instrument d’amélioration matérielle et d’apprivoisement[vi].
L’auteur développe dans ses thèses l’idée d’une limitation de l’accès à l’enseignement à une infime élite. Une ouverture plus large aurait des effets dangereux pour le système colonial : « On reproche souvent à l’enseignement des indigènes de former des déclassés, des « dévoyés », hostiles à la fois à leurs congénères et aux Européens, et il est bien certain qu’un jeune indigène qui est passé par l’école française peut paraître moins souple qu’un autre[vii] » remarque-t-il. La solution proposée est duale : la production d’une petite élite accédant à l’enseignement secondaire d’une part et la limitation à la maîtrise d’un français usuel et fonctionnel pour la grande masse des colonisés.
Un grand soin est apporté à la production de cette élite conçue comme chainon entre le colonisateur et le colonisé. On se préoccupe par exemple de leur mariage avec la création d’écoles féminines visant à produire les épouses de ces « évolués » : « C’est un malaise de constater le nombre croissant de jeunes hommes instruits et le petit nombre de femmes éduquées que nous plaçons à côté d’eux […]. Qui épouseront-ils tous ces médecins, ces comptables, ces employés de postes et quantité d’hommes évolués que nous créons à jets continus suivant les besoins de la colonie[viii]. » Il s’agit bien de produire un groupe social spécifique culturellement et socialement attaché à la culture et à la langue du colonisateur. L’historienne Pascale Barthélémy mentionne et cite un document non signé et non daté d’une trentaine de pages argumentant comme suit la nécessité de cet enseignement féminin : « La France a fait des unités éclairées, elle n’a pas de familles éclairées. Elle s’est occupée de l’homme. Elle s’est peu souciée de la femme. Or l’individu isolé est un faible, le couple seul est fort. La France veut faire entrer l’Afrique dans la voie de la civilisation, elle n’y parviendra que quand elle élèvera la mentalité de la femme, cheville ouvrière de la société indigène[ix]. »
L’enseignement offert à cette élite évoluée est articulé à un processus d’aliénation qu’un livre consacré à « l’aliénation colonialiste » en Algérie décrit comme suit en 1961 :
« Convaincre les indigènes de leur infériorité, à tous égards par rapport aux français est selon lui (Cavaignac) le devoir fondamental des dirigeants de l’entreprise en Algérie ». Complexe qu’on s’est efforcé de créer surtout chez ceux qui ont eu le privilège des bancs de l’école. En effet, chez ces derniers les enseignants et la propagande officielle ont contribué à faire exister, valoriser, admirer en exclusivité comme étant le bien et le beau absolus, le patrimoine de la France : sa culture, son histoire, ses héros, ses poètes, ses savants, ses coutumes, sa mode vestimentaire, etc., en bref la civilisation française. Par là même, tout a concouru à nier l’existence d’autres valeurs, à refuser toute qualité à ce qui n’est pas français ou au moins occidental et en premier lieu donc, à tout ce qui est algérien[x].
La confrontation avec l’injustice coloniale conduira une partie non négligeable de cette élite au combat pour l’indépendance. Cependant les socialisations scolaires et les habitus continuent de les rattacher à l’ancienne puissance coloniale : habitudes de vie, modes de consommation, contenus des enseignements, réseaux d’amis, souvenirs de voyages et/ou d’études en France, capital de lectures et donc système de références, etc. Le dispositif institutionnel de la francophonie s’appuie sur cette dépendance culturelle pour la faire perdurer et la renforcer au-delà les indépendances.
La toile d’araignée francophone
Si Onésime reclus est présenté par le discours officiel de la francophonie comme le père fondateur du concept, l’événement fondateur pour la « mythistoire francophone[xi] » est la publication en 1962 du numéro de la revue esprit intitulé «Le français, langue vivante ». La raison de ce mythe fondateur est la suivante :
Cette date […] est en effet présentée comme la véritable naissance de la véritable francophonie. Ses défenseurs veulent ainsi prouver que ce sont bien les anciens colonisés, africains et asiatiques – et non pas l’ancienne métropole – qui décidèrent de faire de la langue française l’objet et le sujet d’une organisation internationale. Ainsi, il est systématiquement rappelé que ce sont des héros des indépendances africaines et asiatiques (on comptait parmi les auteurs Habib Bourguiba, Hamani Diori, Norodom Sihanouk), proclamant à la fois leur attachement à la langue et leurs identités culturelles qui créèrent la francophonie[xii].
L’insistance est, à elle seule, significative des critiques nombreuses de « néocolonialisme » qui accompagnent le déploiement du dispositif institutionnel francophone des indépendances à nos jours. Si le numéro de la revue esprit est réellement une défense de la francophonie à laquelle participent des chefs d’État de l’ancien empire colonial, il n’est pas contrairement à l’affirmation officielle « l’acte de naissance ». Deux ans plus tôt le gouvernement français prenait l’initiative de créer la « Conférence des Ministres de l’Éducation des pays africains et malgache d’expression française» (Confemen) qui est de ce fait la première institution intergouvernementale francophone postcoloniale. Cette institution qui regroupe à sa naissance 15 États (c’est-à-dire la plupart des pays de l’ancien empire colonial africain français et la France) se réunit tous les deux ans pour « pour tracer les orientations en matière d’éducation et de formation au service du développement[xiii] ».
Le choix de l’éducation nationale comme premier terrain de la francophonie n’est, bien entendu, pas anodin. La colonisation et sa scolarisation sélective ont suscité une soif et une attente de scolarité qu’aucun État nouvellement indépendant ne peut ignorer. La légitimité politique passe, entre autre, au moment des indépendances, par une démocratisation de l’enseignement. De fait tous les États nouvellement indépendant d’Afrique, quel que soit leur orientation politique mettront en place une telle orientation qui en quelques années donneront des résultats laissant loin derrière toute « l’œuvre scolaire » coloniale.
Dans ce contexte l’enjeu devient dès lors le contenu et la langue de cette scolarisation. En témoigne la passe d’arme lors de l’inauguration de l’Université de Dakar le 9 décembre 1959 entre le recteur français Lucien Paye et le président de l’Union générale des Étudiants d’Afrique occidentale (UGEAO) Daouda Sow. Le premier déclare : « Est-il plus noble programme que celui auquel le Conseil de l’université, lors de sa récente séance, apportait une adhésion unanime : « Être une université française au service de l’Afrique ? » Le second lui rétorque : « L’Université de Dakar se doit de porter, selon nous, un cachet typiquement africain. On y doit sentir battre le cœur de l’Afrique d’hier et de demain. Vous comprenez alors que notre souhait demeure de voir cette université devenir un foyer de chercheurs à vocation africaine, mais au service de l’Universel et de la vérité[xv]. » L’auteur à qui nous empruntons ces citations, l’historien ivoirien Chikouna Cissé, analyse comme suit la stratégie française de ces premiers pas de la francophonie postcoloniale :
Confrontée à l’exaltation de la ferveur panafricaniste, la France choisit de resserrer les liens avec ses anciennes colonies, au début des années 1960, à des fins de contrôle politique. Ce bornage du pré-carré trouva son expression tangible dans la multitude de rencontres des ministres de l’Éducation d’expression française où l’on pouvait noter souvent, une surreprésentation française. Dix-huit conférences, selon le décompte de l’historien Laurent Manière, réunirent Français et Africains entre 1960 et 1969, dans le cadre de la signature et de l’application d’accords de coopération signés[xvi].
Cette première institution francophone inscrite dans les accords de coopération (dont nous avons soulignés la dimension néocoloniale dans une livraison antérieure[xvii]), sera suivie de nombreuses autres : l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française en 1961, qui devient l’Agence Universitaire de la Francophonie en 1999 ; l’association internationale des parlementaires de langue française en 1967 qui se transforme en Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) en 1997 ; La Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports (Conféjes) en 1969 ; L’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) en 1970 qui se renomme Organisation Internationale de la Francophonie en 2005 (OIT); Le Conseil international des radios télévisions d’expression française (CIRTEF) créé en 1978 ; etc. L’ensemble des champs éducatif, sportif, médiatique et culturel sont désormais couvert par le réseau institutionnel francophone. Outre leurs propres réseaux, ces institutions peuvent s’appuyer sur le plus que centenaire réseau des « alliances françaises » qui regroupe 835 agences en 2018 dont 115 en Afrique couvrant 35 pays.
Pour couronner l’ensemble du dispositif des « Sommets des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage », plus connus sous le nom « Sommet de la Francophonie » se réunissent à partir de 1986 tous les deux ans avec pour objectif de définir « les orientations de la Francophonie de manière à assurer son rayonnement dans le monde, dans un Cadre stratégique décennal[xviii] ». Comme dans les autres domaines de coopération la sphère géographique n’a cessé de s’élargir sous le coup de la montée en puissance de l’Union Européenne et de la hausse de la concurrence économique liée à la mondialisation. Le dernier sommet de 2016 a ainsi vu la participation de 54 États membres, 4 membres associés et 26 observateurs (dont 31 pays africains).
Les mécanismes de la dépendance
La question et le problème que pose la Francophonie n’est, bien entendu pas réductible à la question de l’usage du français. L’approche essentialiste de la langue n’aide en rien à comprendre l’enjeu posé par la francophonie néocoloniale. Comme le souligne Kateb Yacine, la langue de l’ancien colonisateur, peut s’appréhender comme un « butin de guerre » pouvant être mis au service de l’émancipation. Après tout de nombreux leaders des indépendances ont subvertit les enseignements appris à l’école coloniale française pour les mettre au service de la libération de leurs pays. Il ne s’agit donc pas de rejeter une langue en soi mais d’interroger les mécanismes d’un dispositif institutionnel politique et ses conséquences sur les États africains.
Le refus de l’essentialisme en matière de langue ne doit cependant pas nous amener à faire l’erreur exactement inverse c’est-à-dire ne considérer celle-ci que comme un instrument de communication neutre rendant toutes les langues interchangeables sans conséquences. La langue est un système […] par le biais duquel les membres d’une communauté se représentent la réalité (physique, psychologique, sociale, conceptuelle, virtuelle, etc.), communiquent entre eux et s’identifient culturellement[xix] » explique le chercheur canadien en sciences de l’éducation Pierre Legendre. « Il est clair que la langue est nécessaire à la constitution d’une identité collective, qu’elle garantit la cohésion sociale d’une communauté, qu’elle en constitue d’autant plus le ciment qu’elle s’affiche[xx] » complète le linguiste français Patrick Charaudeau. On ne change pas de langue comme de lunettes. Celle-ci apporte au sujet une dimension culturelle et identitaire, une vision du monde résultat d’une expérience historique collective. Elle inscrit le sujet dans une filiation et une histoire.
Bien entendu la langue est une réalité vivante mutant avec l’expérience collective du groupe qui la parle. L’utilisation d’une même langue ne signifie donc pas en soi une similitude des identités. Qu’un sénégalais ou un québécois parlent le français ne signifient donc pas qu’ils ont la même identité. Cependant la présence d’une situation et de rapports de domination ouvre un processus d’aliénation qui à son tour alimente et renforce la domination. C’est pourquoi le choix de la langue nationale n’est jamais une question secondaire et c’est aussi la raison d’une telle insistance à promouvoir la francophonie de la part de l’ancienne puissance coloniale.
Sur le plan de chaque nation la question linguistique s’articule à la question des classes sociales du fait d’une maîtrise inégale de la langue officielle selon l’appartenance sociale. Le romancier kenyan N’Gugi wa Thiong’o explique comme suit sa décision de ne plus écrire en anglais pour écrire désormais en Kikuyu et en kiswahili : « Coupée du peuple [la littérature des premières décennies des indépendances], prisonnière des barrières linguistiques héritées du colonialisme, la nouvelle littérature échouait à rassembler au-delà d’une frange d’étudiants, de professeurs et de fonctionnaires en tous genres[xxi]. ». Autrement dit l’inégalité de maîtrise de la langue nationale contribue au renforcement des pouvoirs néocoloniaux. « Préconiser la francophonie dans le cadre d’un enseignement de classe destiné à former une élite de technocrates, c’est vouloir tout simplement perpétuer le système de relais de domination entre l’ancienne métropole et les peuples exploités[xxii] » résume Hassan Benaddi un des animateurs de la revue progressiste marocaine Souffles. Pour prévenir les critiques il précise : « clamons-le encore nous sommes contre la Francophonie et seuls les messieurs Jourdain du néo-colonialisme oseront désormais nous traiter de francophobes[xxiii]. »
Le lien entre la Francophonie et les classes dominantes de nombreux pays africains et résumé comme suit par le chercheur en sciences politiques François Constantin :
En Afrique francophone, les comportements politiques reproduisent peut être les attitudes plus idéologiques de la culture politique française. […] Paris demeure un centre de ralliement, non seulement pour des raisons financières, mais aussi parce qu’il est source de légitimité politique […] Les classes dirigeantes actuelles appartiennent encore à une génération dont la socialisation a été fortement métropolitaine, y compris les militaires qui sont passés dans les écoles militaires françaises. […] Les liens coloniaux entre établissements d’enseignement, des écoles techniques aux Universités, se sont maintenus comme s’ils étaient dans la nature éternelle des choses[xxiv].
L’auteur précise les mécanismes qui ont présidés à cette articulation entre classes dominantes locales et ancienne puissance coloniale : « réseaux de relation prioritaires » des nouveaux pouvoirs ; « rencontres régulières au sommet » ; « études des élites en métropole » ; « liens clientélistes » ; prédominance de la littérature hexagonale ; etc. La place centrale de la francophonie dans ce processus d’ensemble est pour sa part résumée de la manière suivante : « Ces regroupements des pays francophones […] n’étaient signifiants que pour les classes dirigeantes francophiles et pour la France ; ils permirent de récupérer les satellites culturels qu’étaient les anciens territoires belges, en particulier le Zaïre et le Rwanda, dont aucune économie politique sérieuse du colonialisme ne peut expliquer le rattachement au conglomérat franco- centré. C’était en tout cas suffisant pour gêner une unité africaine qui eût pu être préjudiciable au Nord[xxv]. »
La figure de Senghor illustre pleinement la dimension aliénante de la francophonie dominante c’est-à-dire celle qui fonctionne réellement et concrètement. Celui qui est présenté avec le tunisien Habib Bourguiba comme un des « fondateurs » de la francophonie) défend la thèse d’une symbiose harmonieuse entre le français (langue officielle) et les six langues nationales (le wolof, le serere, le diola, le peul, le manding, le soninke). Pourtant plus de cinquante ans après l’indépendance le français reste la langue de l’élite, de ses institutions et du pouvoir, alors que les langues nationales sont la langue des masses et de la rue. Un de ses arguments est le nombre important de langues africaines empêchant d’en choisir une (c’est-à-dire rendant nécessaire de choisir le français comme langue commune). Cet argument ne tient pas pour le Sénégal. D’une part comme l’a démontré Cheikh Anta Diop, les différentes langues du Sénégal sont apparentées entre elles[xxvi]. D’autre part toutes les minorités sont très majoritairement bilingues et parlent la langue majoritaire le Wolof. « Environ 80 % de la population le pratique sur toute l’étendue du territoire[xxvii] » rappellent le linguiste sénégalais Jean Léopold Diouf et la linguiste française Marina Yaguello. La situation est sensiblement la même dans de nombreux pays africains.
En outre le choix du français reproduit la balkanisation issue des anciennes puissances coloniales. Ainsi la Gambie « anglophone » et le Sénégal « francophone » ont le Wolof comme langue commune. Alors qu’existent de nombreuses langues transnationales de communication, chacun des États continue d’utiliser comme langue officielle celle de son ancien colonisateur. C’est le cas du Haoussa qui est utilisé au Nigéria, au Niger et au Tchad ; du Soninké parlé au Sénégal, au Mali et en Mauritanie ; du peul que l’on trouve au Mali, en Mauritanie, au Sénégal, en Guinée, au Burkina Faso, au Niger et au Nigéria ; etc. Ces différentes langues parlées par les paysans et les ouvriers constituent des ponts entre les États africains pouvant servir de base à un développement économique autocentré correspondant aux besoins de ces peuples. C’est ce que souligne Cheikh Anta Diop dans son combat pour l’adoption de langues officielles africaines. Dès 1954 il soulignait qu’ « on ne saurait insister suffisamment sur le fait que l’impérialisme culturel est la vis de sécurité de l’impérialisme économique ; détruire les bases du premier c’est donc contribuer à la suppression du second[xxviii] ».
La francophonie ne se limite pas à sa seule dimension linguistique. Cette dernière n’est qu’une des facettes et un des outils de ce que Diop nomme « impérialisme culturel ». Kwame Nkrumah nous invite à prendre toute la mesure de cet impérialisme culturel. Décrivant les mécanismes du néocolonialisme états-uniens, il insiste sur les mises en dépendance culturelles en citant pêle-mêle l’encouragement du gouvernement états-uniens à des échanges entre syndicalistes ou universitaires; à la mise en place d’Organisations Non Gouvernementale dans de nombreux secteurs ; la mise en place d’organes de presses écrites; l’implantation divers groupe évangélistes ; la promotion de la littérature états-uniennes ; la diffusion de films et de séries télévisuelles ; etc. Sur ce dernier aspect, il présente comme suit les effets :
Même les scénarios des films d’Hollywood sont des armes. Il suffit d’écouter les applaudissements des spectateurs africains quand les héros hollywoodiens massacrent les Indiens ou les Asiatiques pour se rendre compte de la puissance d’un tel moyen. En effet, dans les continents en voie de développement où l’héritage colonialiste a laissé une grande majorité d’illettrés même le plus petit enfant est atteint par le message contenu dans les histoires de sang et de violence venues de Californie. Et avec le meurtre et le Far West arrive un barrage incessant de propagande antisocialiste, dans lequel le syndicaliste, le révolutionnaire ou l’homme à la peau sombre joue généralement le rôle du traitre, alors que le policier, le détective, l’agent fédéral – en un mot l’espion type CIA – est toujours un héros[xxix]
Ingérences et résistances
Le socio-économiste malien Hamidou Magassa propose de situer la Francophonie dans l’histoire de la domination colonialiste et dans ses différentes phases. Il dénombre trois phases : celle de la « mission civilisatrice » allant de la conquête coloniale à 1956 ; celle de la « communauté française » qui lui succède jusqu’aux indépendances et celle de la Francophonie depuis. Concernant cette dernière, il souligne : « la troisième phase néocoloniale est celle actuelle de la récupération indirecte, des acquis de cette lutte [la lutte pour l’indépendance] en s’appuyant sur l’élite locale, « francophonisée » au préalable[xxx]. »
Le lien entre francophonie et intérêts économiques est parfois publiquement assumé comme en témoigne la déclaration du ministre français des affaires étrangères, Yvon Bourges, à l’assemblée nationale française le 23 octobre 1967 :
Et naturellement le premier objectif de mon département est de favoriser la pénétration de la langue et de la culture françaises dans les pays d’Afrique et de Madagascar…; le second objectif que nous nous proposons est d’ordre économique : le maintien et le développement des intérêts commerciaux et industriels français constituent également une préoccupation constante du Secrétariat d’Etat aux Affaires Etrangères en charge de la coopération. Je le dis sans aucune honte. Cela n’a d’ailleurs rien d’illégitime ni de sordide. La coopération n’est pas une entreprise intéressée au sens égoïste du terme, mais il ne peut s’agir ni de gaspillage ni de prodigalité …[xxxi]
La parole se fera plus prudente ultérieurement mais l’articulation entre francophonie et défenses des intérêts économiques français reste une constante jusqu’à aujourd’hui. L’évolution des thèmes des sommets de la francophonie en témoigne. Ainsi en est-il du quinzième sommet de Dakar en 2014 dont l’objectif était d’adopter une « stratégie économique pour la Francophonie ». Ceux qui pensent encore que la Francophonie institutionnelle est une affaire de « langue en partage » sont ou naïfs ou malhonnêtes face à la simple idée d’une stratégie économique commune possible en maintenant le franc CFA, les accords de partenariat économique (APE), la dette et ses plans d’ajustement structurel, les multiples interventions militaires, etc. L’annulation de la dette publique de 7 pays africains par le Canada lors du sommet du Québec en 1987 puis l’annulation partielle de la dette publique par la France lors du sommet de Dakar en 1989 pèsent peu face à l’immensité de la dette privée et aux pressions des « amis francophones » pour qu’elle soit remboursée au prix de Plans d’ajustement structurel qui empêchent toute possibilité de développement.
Au fur et à mesure des différents sommets se sont tous les aspects de vie politique et économique d’une part et de la souveraineté nationale d’autre part qui sont abordés c’est-à-dire mis en conformité avec les intérêts des puissances occidentales francophones et en particulier de la France. Le troisième sommet à Dakar en 1989 met ainsi en place « une coopération juridique et judiciaire ». Celui de Paris en 1991 et de Maurice en 1993 se donnent pour objectif de « faire avancer le processus de démocratisation » c’est-à-dire de légitimer l’ingérence dans les affaires intérieures des États africains. Le sommet de Cotonou en 1995 est consacré à « l’affirmation politique de la communauté internationale dans le contexte d’après-guerre froide ». Ces quelques exemples suffisent pour illustrer que nous ne sommes pas en présence d’une « langue en partage » mais d’un processus de production et de reproduction des dépendances néocoloniales.
Donnons un dernier exemple qui se déroule lors du sommet de Kinshasa en 2012. Interviewé par la journaliste Belge Colette Braeckman, le commissaire congolais du sommet Isidore Ndaywel déclare : « Un effort est en cours et le Sommet de la francophonie sera l’opportunité d’une plus grande ouverture qui s’adresse cette fois à tout le monde, dont nos partenaires traditionnels, les pays francophones du Nord et du Sud, et pas seulement à la Chine, comme on nous l’a reproché [xxxii]. » Nous sommes bien en présence d’un outil visant à influer sur les choix économiques des pays africains dans l’objectif de défendre les intérêts des pays francophones occidentaux en général et de la France en particulier.
Si la Francophonie connaît un élargissement notable des pays membres en s’élargissant désormais à des pays de l’Est de l’Europe, elle est en revanche de plus en plus critiquée et remise en cause en Afrique. En témoigne les multiples écrits visant à démontrer qu’elle n’est pas de nature néocolonialiste. Les arguments mis en avant sont sans cesse les mêmes :
Il suffit d’un coup d’œil à la liste des pays membres de plein droit et observateurs de l’OIF pour abolir l’idée que la Francophonie décalque les frontières des anciennes colonies françaises, et encore plus qu’elle ne serait que l’un des habits neufs du néo-colonialisme. [ …] Le reproche de néo-colonialisme repose en outre sur un contresens historique. Ce n’est pas, en effet, par la France qu’a été conçu le projet de structurer l’ensemble des pays francophones, mais par un groupe de personnalités dont beaucoup avaient en commun d’avoir été, justement, de grandes figures du mouvement des indépendances dans les années cinquante et soixante. Ils s’appelaient Léopold Sédar Senghor, Habib Bourguiba, Hamani Diori, Norodom Sihanouk, notamment[xxxiii].
L’argument de l’élargissement extra-africain souligne justement que la francophonie est devenue un des outils dans la concurrence mondiale entre les USA, l’Union européenne et le Canada qui n’a cessé de s’exacerber depuis le début de la mondialisation. Celui de l’origine de ses fondateurs rappelle simplement le mode d’accès à l’indépendance ayant pour cœur la préparation d’une transition entre le colonialisme et le néocolonialisme. Les trois chefs d’État africains généralement cités (Senghor, Bourguiba et Diori) ont été dans cette période de transition de « bons élèves ».
Les voix africaines remettant en cause la francophonie institutionnelle ne cessent en revanche de se multiplier. « Si le français, en Afrique de l’Ouest, à mesure que les colons justifiaient leur « mission » civilisatrice, a longtemps valu comme langue du progrès, il constitue aujourd’hui, pour certains, de par son ambiguïté, un symbole d’assujettissement qui, du point de vue local, serait à l’origine de la négation, voire de la destruction des cultures africaines. […] il est alors possible d’entendre à Bamako : « À bas la francophonie ! » dans un meeting associatif[xxxiv] » remarque la sociolinguiste Cécile Canut. A l’occasion du quarantième anniversaire de la francophonie en 2010, le quotidien Burkinabais « Le pays-Ouagadougou » va dans le même sens en soulignant :
En francophonie, on note un réel déséquilibre entre pays du Nord et du Sud, les seconds étant étroitement dépendants des premiers qui assurent pour la plupart le financement du développement. Ce déséquilibre s’est accentué au fil du temps du fait du poids de la France en rapport avec les visées géostratégiques de l’Élysée. Le rayonnement culturel étant sous-jacent à l’influence économique, la France qui n’a plus ses colonies, sent qu’elle perd de son lustre d’antan. La francophonie devient
alors le cadre idéal pour restaurer cette influence. On le sent lors des
grandes messes rituelles. Paris dissimule à peine qu’elle se trouve au centre
des prises de décisions[xxxv].
Plus grave encore pour la stratégie néocoloniale, on assiste à un mouvement populaire de réaffirmation de soi et de réinvestissement des langues locales. Ainsi au Sénégal présenté par l’histoire officielle francophone comme le berceau de la francophonie, « le français recule au profit du wolof. Un phénomène de fond qui n’est pas sans conséquence sur la vie quotidienne[xxxvi] » souligne un article au titre significatif (« Le Sénégal est-il encore un pays francophone ? ») de SlateAfrique de 2016. Une émission de TV 5 Monde titre dans le même sens en février 2018 : « Le Sénégal perd son français au profit du wolof. »
Ces réactions populaires convergent avec des prises de position politique à l’exemple de l’appel à un « contre-sommet anti-francophone » en 2014 à l’occasion du sommet de la francophonie : « Les parties signataires de la présente plateforme considèrent que les Sommets dits francophones ne sont qu’un mauvais cirque destiné, principalement à couvrir et cautionner les abus de puissance multiformes du néocolonialisme français en Afrique, aujourd’hui placé sous la tutelle des Usa depuis sa réintégration dans le commandement de l’Otan ; et accessoirement à entretenir la corruption, la concussion et des trafics « françafricains » en tous genres[xxxvii].» L’évènement a été évalué comme suffisamment important pour susciter une interdiction des manifestations publiques par le gouverneur de Dakar pendant la durée du sommet francophone pour des raisons de « sécurité ».
Comme tous les autres fronts s’opposant au néocolonialisme que nous avons mentionnés dans nos livraisons précédentes, ces militants qui s’opposent à la francophonie institutionnelle restent encore largement minoritaire. Leur simple existence est un signe du développement des consciences au regard de la période précédente. Le jeune âge de ces militants souligne l’émergence d’une nouvelle génération militante porteuse d’avenir pour les peuples africains.
[i] Onésime Reclus, France, Algérie et colonies, Hachette, Paris, 1883, p. 690.
[ii] Les pères de la Francophonie, http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000124-la-francophonie/les-peres-de-la-francophonie, consulté le 11 août 2018 à 16 h 50.
[iii] Paul Dupuy, conférence intitulée « les deux premières années de l’alliance française », 1886, cité in Ivan Barko, L’alliance française : les années Foncin (1883-1914). Contexte, naissance, mutations, Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde, n° 25, 2000, p. 9.
[iv] Joseph Roger Benoist, Eglise et pouvoir colonial au Soudan français. Administrateurs et missionnaires dans la boucle du Niger (1885-1945), Karthala, Paris, 1987, p. 47.
[v] Guy Pervillé, La notion d’élite dans la politique indigène de la France, in Sylvie Guillaume (coord.), Les élites fin de siècles (XIXe-XXe siècles), Editions de la Maison des sciences de l’homme Aquitaine, 1992, p. 181.
[vi] Georges Hardy, Histoire de la colonisation française, Larose, Paris, 1943, p. 322.
[vii] Ibid, p. 322.
[viii] Cité in Pascale Barthelemy et Jean Hervé Jezequel, Marier les « demoiselles frigidaires » et les « mangeurs de craies » : l’idéal du ménage lettré et l’administration coloniale en Afrique, in Odile Goerg (dir.), Perspectives historiques sur le genre en Afrique Occidentale française, L’Harmattan, Paris, 2007, pp. 77-96.
[ix] Cité in Pascale Barthelemy, Instruction ou éducation ? La formation des africaines à l’Ecole normale d’institutrices de l’AOF de 1938 à 1958, Cahiers d’études africaines, n° 169-170, 2003, p. 375.
[x] Saadia-et-Lakhdar, L’aliénation colonialiste et la résistance de la famille algérienne, La Cité éditeur, Lausanne, 1961, p. 46.
[xi] Nous empruntons l’expression à la chercheuse en sciences politiques Alice Goheneix, Les élites africaines et la langue française : une appropriation controversée, Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde, n° 40-41, 2008, p. 3.
[xii] Ibid, pp. 3-4.
[xiii] Une histoire de la Francophonie, Organisation Internationale de la Francophonie (OIT), https://www.francophonie.org/Une-histoire-de-la-Francophonie.html, consulté le 12 août 2018 à 17 h 50.
[xv] Cité in Chikouna Cissé, Le « CAMES » (Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur) avant le CAMES (1968-2018) : Un demi-siècle au service de l’enseignement supérieur et de la recherche en Afrique, éditions Science et Bien Commun, Québec, 2018, pp. 13-14.
[xvi] Ibid, p. 28-29.
[xvii] Conférer : Saïd Bouamama, L’œuvre négative du néocolonialisme français et européen en Afrique. Les Accords de partenariat économique (APE) : de la Françafrique à l’Eurafrique, https://bouamamas.wordpress.com/2018/08/05/loeuvre-negative-du-neocolonialisme-francais-et-europeen-en-afrique-les-accords-de-partenariat-economique-franc-ape-de-la-francafrique-a-leurafrique/.
[xviii] Le sommet, Organisation Internationale de la Francophonie, https://www.francophonie.org/Le-Sommet.html, consulté le 12 août 2018 à 20 h 10.
[xix] Renald Legendre, Dictionnaire actuel de l’éducation, Guerin, Montréal, 2005, p. 825.
[xx] Patrick Charaudeau, Langue, discours et identité culturelle, Revue Ela, n° 123-124, 2001/3, p. 342.
[xxi] Ngugi wa Thiong’o, Décoloniser l’esprit, La Fabrique, Paris, 2011, pp. 48-49.
[xxii] Hassan Benaddi, Francophonie et néocolonialisme, Souffles, n° 18, mars-avril 1970, p. 24.
[xxiii] Ibid, p. 25.
[xxiv] François Constantin, Et si le pouvoir était au bout de la culture ? Réalités culturelles et politique internationale de l’Afrique, Politique Africaine, n° 9, mars 1983, p. 16.
[xxv] Ibid, p. 17.
[xxvi] Cheikh Anta Diop, Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique Noire, Chapitre 2, Présence Africaine, Paris, 1960.
[xxvii] Jean Léopold Diouf et Marina Yaguello, J’apprends le Wolof, Karthala, Paris, 1991, p. 8.
[xxviii] Cheikh Anta Diop, Nations nègres et culture, Présence Africaine, Paris, 2009 (première édition 1954), p. 407.
[xxix] Kwame Nkrumah, Le néocolonialisme, Présence Africaine, Paris, 1973 (première édition 1965), pp. 251 -252.
[xxx] Hamidou Magassa, Les langues et leur statut en Afrique dite francophone, Etudes maliennes, n° 22, 1977, pp. 40-71.
[xxxi] Yvon Bourges, intervention à l’assemblée nationale du 25 octobre 1967, journal officiel du 26 octobre 1967, p. 4088, http://archives.assemblee-nationale.fr/3/cri/1967-1968-ordinaire1/026.pdf, consulté le 13 août 2018 à 20 h 30.
[xxxii] Colette Braeckman et Isidore Ndaywel, la réunion la plus importante jamais tenue au Congo du 10 octobre 2012, http://www.lesoir.be/archive/d-20121010-300L51?referer=%2Farchives%2Frecherche%3Fdatefilter%3Dlast10year%26sort%3Ddate%2Bdesc%26start%3D1790%26word%3DColette%2BBraeckman, consulté le 14 août 2018 à 18 h 30.
[xxxiii] Claire Tréan, Idées reçues. La Francophonie, La cavalier bleu, Paris, 2006, pp. 19-20.
[xxxiv] Cécile Canut, « A bat la francophonie ! » De la mission civilisatrice du français en Afrique à sa mise en discours postcoloniale, Langue française, n° 167, 2010/3, pp. 142-143.
[xxxv] Francophonie. Un instrument politique au service de la France, https://www.courrierinternational.com/article/2010/03/25/un-instrument-politique-au-service-de-la-france, consulté le 14 août 2018 à 19 h 30.
[xxxvi] Le Sénégal est-il encore un pays francophone ?, http://www.slateafrique.com/21377/linguistique-senegal-est-il-encore-un-pays-francophone, consulté le 14 août 2018 à 20 h 00.
[xxxvii] Dialo Diop et Moussa Dembélé, Plate-forme pour un contre-sommet anti-francophone à Dakar, 26 novembre 2014, https://www.pambazuka.org/fr/governance/n%C3%A9ocolonialisme-plateforme-pour-un-contre-sommet-anti-francophone-%C3%A0-dakar, consulté le 14 août 2018 à 20 h 15.Source
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Les africains découvrent toute la férocité de la négrophobie occidentale
» Mon sang nourrira l’arbre qui portera les fruits de la liberté. Dites à mon peuple que je les aime et qu’ils doivent continuer la lutte « . (Solomon Mahlangou, membre de MK, Umkhoto We Sizwe, la branche armée de l’ANC, la lance de la nation. Assassiné par pendaison le 6 avril 1979, sur injonction du pouvoir raciste de Prétoria).
On aurait pu penser que la pandémie du Covid19 mettrait en sourdine pour un temps la négrophobie pathologique des racistes occidentaux.
Or c’est tout le contraire, la pandémie n’a fait qu’exciter leur négrophobie.
Comme si cette négrophobie était la dernière chose qu’ils devaient exprimer au moment où ils devraient quitter notre monde.De nombreux Noirs, pas forcément informés des questions raciales sont en train de découvrir toute la férocité de cette négrophobie occidentale. Et ils en éprouvent de la déception et de la crainte. Mais selon moi, ils ne devraient pas.
Parce que les racistes se sont toujours comportés ainsi envers nous depuis des siècles.
Nous n’avons pas à avoir peur d’eux. Au contraire, nous devons leur faire face avec toutes les ressources dont nous disposons.
Au nom de nos aînés qui se sont sacrifiés pour les espaces de liberté dont nous jouissons aujourd’hui.
Et au nom de nos enfants que personne ne protègera si ce n’est nous leurs parents et leurs aînés.
La vie des Noirs compte
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