Mois : octobre 2020

  • Tchad : Saisie d’armes par la Force conjointe du G5 Sahel en territoire tchadien

    La Force conjointe du G5 Sahel composée de soldats du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, a saisi la semaine passée une vingtaine d’armes lors des fouilles effectuées dans la zone de Wour en terriroire tchadien, a annoncé la cellule de communication de la force.

    Dans la conduite des opérations de routine que sont les patrouilles sur les axes et pistes principaux ainsi que la sécurisation des points sensibles, le Fuseau Est de la FC-G5 Sahel a saisi, le jeudi 24 septembre, 23 armes.

    Dix de ces armes ont été récupérées lors des fouilles de campements dans la zone de Wour et les treize autres, ont été saisies sur des civils lors des contrôles au niveau des différentes positions dans le secteur, lit-on dans un communiqué de la force.

    La Force conjointe du G5 Sahel est à pied d’œuvre pour couper les différents canaux de ravitaillement des groupes armés terroristes et des groupes criminels organisés. Les unités de la zone sont instruites pour accentuer leurs activités dans tout le secteur, afin d’assurer davantage la protection et la sécurité des populations civiles ainsi que de leurs biens.

    La Force conjointe du G5 Sahel est une force régionale qui a pour mission de lutter contre les terroristes dans les régions frontalières communes aux pays du G5 Sahel en étroite coordination avec toutes les forces nationales et la force Barkhane.

    La Force conjointe du G5 Sahel, composée d’unités provenant du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, est mandatée pour pouvoir intervenir au-delà des frontières de ces pays dans le cadre d’une règlementation paraphée par les cinq chefs d’Etat du G5 Sahel.

    Source : Centre Essahraa d’Etudes et de Consultations, 2 oct 2020

    Tags : Tchad, Sahel, G5, Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, armes, terrorisme, 

  • Biden to Trump: «Shut up man !»

     On savait bien que le premier débat présidentiel entre Donald Trump et Joe Biden allait mal se dérouler. N’empêche, ce à quoi on a eu droit hier a dépassé toutes les attentes. Visiblement les deux hommes se détestent et même se méprisent beaucoup plus qu’ils n’auraient pu le dire. Leur but à chacun n’était pas de damer le pion à l’autre, de prendre le dessus sur lui mais d’en finir avec lui. Ils se sont comportés l’un l’autre comme si le combat ne se jouant qu’en un seul round, il leur fallait ou vaincre ou périr, ou tuer ou mourir. Il en a résulté une confrontation chaotique, affranchie des règles, où ce que l’on a échangé tout compte fait, c’est moins des arguments que des insultes. Ils auraient été plus jeunes, le risque aurait été sérieux qu’ils en viennent aux mains, purement et simplement. De sorte que la question se pose de savoir si les deux autres débats au programme se tiendront malgré cette première foire d’empoigne. Un match qui finalement n’a pu avoir lieu, faute de respect mutuel minimal, devrait être déclaré nul, sans vainqueur ni vaincu. Tel n’a pas été le cas en l’occurrence, l’un des débatteurs ayant quand même réussi à porter des coups plus sévères que ceux qu’il a reçus. Une victoire à la Pyrrhus, mais une victoire quand même. Elle a d’autant plus de prix pour lui et son camp qu’auparavant il ne faisait pas office de favori.

    Elle est revenue non pas à Trump, une bête de scène, comme on pouvait s’attendre, mais à Biden, dont les répliques cinglantes ont plus d’une fois fait mouche. Trump, en revanche, a perdu dès lors qu’il n’a pas fait qu’une bouchée de Biden. Sur le registre des insultes, d’ailleurs le seul à avoir été ouvert à cette occasion, celles de Biden sont plus représentatives de la circonstance. On retiendra ce «Shut up man !», auquel les auditeurs, quels qu’ils soient, ont adhéré, les interruptions incessantes de Trump les gênant eux non moins que Biden et le modérateur. Ce fut une nuisance tout au long du débat, qui a duré une heure et demie. Tout semble s’être passé comme si Trump, sûr de faire passer un mauvais moment à Biden, n’avait pas pris la peine d’affûter ses arguments. Contrairement à Biden qui n’improvisait pas, qui tout en parlant jetait des coups d’œil sur ses notes. Trump est monté sur scène gonflé à bloc, mais sans texte précis à dire. Biden savait le sien par cœur en revanche, de crainte justement de cafouiller devant le public, de perdre le fil de sa pensée et de se mettre à bégayer. Mais là où sa préparation se voyait le plus, c’est lorsque fixant la caméra il s’adressait directement aux spectateurs, s’abstrayant du plateau et même de son pupitre et a fortiori de Trump, pour murmurer à l’oreille de chacun d’eux en particulier. A aucun moment, on n’a vu Trump, pourtant un homme des médias, regarder dans cette direction axiale fictive donnant à l’intérieur des foyers américains. Savait-il même qu’elle existait ? Tout au long de l’émission, il se tenait à moitié tourné vers Biden, comme s’il n’y avait que sa proie qui comptait, et qu’il attendait le bon moment de se jeter sur elle.

    Tags : Trump, Biden, élections,
  • Les USA ont rejeté la proposition du Maroc d’héberger l’AFRICOM

    De Stuttgart à… un siège «méditerranéen» pour l’AFRICOM?

    Le Pentagone a annoncé le 29 juillet le retrait de près d’un tiers des 36000 soldats américains présents en Allemagne dans le cadre d’un plan prévoyant le transfert de 5600 soldats vers des bases européennes existantes, principalement entre l’Italie, la Belgique, la Pologne et d’autres États. Les membres de l’OTAN et le rapatriement des contingents restants retirés d’Allemagne.

    Le transfert des commandements centraux est également prévu, tout d’abord ceux des troupes américaines en Europe, US European Command et Special Operations Command Europe, qui seront déplacés de Stuttgart à Mons en Belgique, qui abrite déjà le quartier général suprême Allied Powers Europe, comme annoncé par le commandant de la Forces américaines en Europe et commandant suprême des forces alliées en Europe, le général Tod D. Walters.

    Les futurs sièges sociaux d’USAFRICOM ne sont pas encore certains et ne seront probablement pas délocalisés de Stuttgart en Belgique ou en Pologne

    Le 31 juillet, le commandant de l’AFRICOM, le général Stephen Townsend (photo ci-dessus), a officiellement annoncé la fermeture du commandement en Allemagne, bien que «  cela prendra des mois pour trouver des options, envisager des emplacements et prendre une décision  », selon les dires du même général.

    Le commandement pourrait être transféré en Europe ou aux États-Unis, bien que le premier semble le plus probable, a déclaré le général.

    Le nouveau quartier général pourrait probablement être situé en Espagne, non seulement en raison de la vocation «méditerranéenne» du Commandement chargé des opérations en Afrique (un bilan qui rendrait également attractif le transfert vers l’Italie) mais aussi parce qu’une unité spécifique des Marines appelée «Groupe de travail spécial marine-air-sol Crisis Response Africa».

    Une force permanente de 850 marines à utiliser pour un déploiement rapide dans des situations de crise en Afrique, relevant directement de l’AFRICOM.

    Le département, déjà employé dans diverses opérations et activités de formation sur le continent africain, est basé à l’aéroport militaire de Moròn (non loin de Séville), dans le sud de l’Espagne mais ses composants utilisent souvent la base aérienne et navale américaine de Rota (toujours dans le sud de l’Espagne) et se déploient régulièrement à la base aéronavale de Sigonella (Sicile).

    Après tout, le quartier général allemand à Stuttgart a toujours été considéré comme provisoire depuis la création de l’AFRICOM en 2008, imposé surtout par le fait qu’aucun État africain d’intérêt pour Washington ne s’est rendu disponible pour accueillir le commandement américain.

    Seuls le Libéria et le Maroc avaient proposé d’héberger l’AFRICOM mais ils n’étaient pas considérés comme suffisamment intéressants géostratégiquement par le Pentagone alors que la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) avait au contraire complètement nié toute disponibilité.

    Il y a actuellement 1 200 militaires affectés à l’AFRICOM en Europe, un nombre relativement faible par rapport à celui des militaires affectés aux commandements européens. Le US Special Operations Command Africa, qui gère les forces spéciales affectées à l’AFRICOM, devra également être relocalisé: selon un porte-parole entendu par Military Times, on ne sait pas encore si le quartier général sera le même qu’AFRICOM ou si un détaché sera établi.

    L’hypothèse du déploiement d’au moins un des deux commandements AFRICOM dans l’un des 55 pays qui composent l’Union africaine n’est pas prise en considération, du moins selon les rumeurs en circulation.

    D’une part, la présence massive russe et chinoise en Afrique semble décourager le transfert d’AFRICOM sur le continent noir où, d’ailleurs, de nombreux États sont conscients qu’un commandement américain les exposerait à des risques d’actions terroristes.

    Des perspectives s’ouvrent donc également à l’Italie comme nouveau quartier général possible pour l’AFRICOM et son commandement des forces spéciales.

    De plus, la réduction des forces américaines en Allemagne verra la présence américaine renforcée, notamment dans la base aérienne d’Aviano, alors qu’il est indéniable que Washington se tourne positivement vers son allié italien pour sa projection vers l’Afrique et le Moyen-Orient.

    Selon le secrétaire à la Défense Mark Esper, le redéploiement depuis l’Allemagne vise à améliorer la projection américaine vers les scénarios du sud-est de l’Europe, avec un œil supplémentaire pour la mer Noire.

    Parmi les destinations italiennes possibles d’AFRICOM sont Aviano, Sigonella et Vicenza (qui abrite une brigade de parachutistes) mais aussi Naples où il y a déjà un commandement des forces navales en Europe et en Afrique / Sixième flotte et le Commandement des forces interarmées alliées de l’OTAN.

    Source : Analisi Difesa, 8 sept 2020

    Tags : Etats-Unis, AFRICOM, Maroc, Liberia, Stuttgart, 

  • Sahara Occidental : Vive tension entre le Polisario et la société civile sahraouie

    La société civile sahraouie est vivement remontée contre la direction du Front Polisario qui joue à cache-cache en vue d’échapper à ses responsabilités. Une société civile qui crie au complot contre le peuple sahraoui de la part de son avant-garde historique.

    Les sahraouis mobilisés pour la fermeture de la brèche d’El Gargarat ont été choqués par le blocage dont ils ont été l’objet à leur arrivé à Douguej, le chef-lieu de la Première Région de l’armée de libération sahraouie.

    En effet, le premier contingent envoyé pour préparer le terrain et l’accueil de la population mobilisée en vue de fermer le passage d’El Gargarat et mettre fin à la spoliation des ressources sahraouies par le Maroc a été retenu à Douguej sous prétexte d’attendre que les unités de la région soient prêtes en matière logistique pour assurer la protection des civils à El Gargarat. Quelques jours après, le contingent a reçu l’ordre de faire demi-tour.

    La société civile sahraouie ne décolère pas face au blocage mené par les autorités sahraouies. Selon certaines sources, l’attitude de dirigeants sahraouis a été dictée par le souci de préserver les relations avec la Mauritanie qui serait gravement touchée par la fermeture d’El Gargarat. Cependant, les activistes sahraouis qui se trouvent derrière cette initiative semblent déterminés à poursuivre leur plan quitte à défier les ordres de Rabouni.

    Cet incident semble signer la fin de ce qui reste de la crédibilité du Polisario auprès des siens, une crédibilité déjà fortement mise en cause par des années de duperie et de moquerie de la part de la France et ses alliés au Conseil de Sécurité, une instance devenue, aux yeux du citoyen sahraoui, un instrument pour défendre les intérêts du Maroc dans la région.

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, El Gargarat, spoliation, pillage, ressources naturelles, 

  • Gendarmes du monde

    par Abdou BENABBOU

    Le débat affligeant mardi entre les deux candidats à la présidentielle américaine a été déroutant par son indigence et par la réelle nature et le vrai profil de ceux qui s’imposent comme régisseurs du sort du monde. Plus haut et plus loin que les ressentiments, les sympathies, les idéologies, les colères ou les adhésions que chaque terrien peut nourrir en lui, l’intérêt porté sur un événement aussi important que la présidentielle américaine est impossible à occulter parce qu’il a, mal gré bon gré, des répercussions toujours prouvées sur la marche de l’humanité entière.

    Le spectacle offert a quelque chose de terrifiant quand il réveille la conscience souvent embuée par de fausses idées reçues sur une prétendue grandeur des hommes. On sait que l’être humain n’est pas toujours un animal bien-pensant. Mais quand cet animal détient entre ses mains l’ensemble des destins et qu’il ne se situe pas à la hauteur de la fabuleuse responsabilité qu’il doit assumer, il laisse place à la désespérance bien qu’elle soit née d’une basse chamaillerie entre deux hommes d’Etat étrangers.

    Il n’est pas non plus question de s’immiscer dans un débat a priori interne. Le monde étant devenu un petit village, le sujet n’a pas de frontière et ce qu’il a de grave est qu’il dénude deux hommes avec leurs basses afférences censés occuper la Maison Blanche.

    Les Etats-Unis d’Amérique restent une puissance omniprésente avec la particularité évidente de rythmer la cadence du monde. Peu importent l’antipathie ou l’empathie que chacun en fonction de ses idées et de ses visions arrêtées pourrait leur vouer. Mais le jugement est permis car le sort de tous les pays est lié, d’autant que les Américains se targuent d’être les gendarmes du monde.

    Dans le débat de mardi entre l’actuel président et le vice-président d’Obama point d’analyses ni d’échanges sur la réalité du monde, les prises de bec n’ont été qu’un crêpage de chignons. L’empoignade a surtout démontré pourquoi le monde va si mal.

    Le Quotidien d’Oran, 1 oct 2020

    Tags : Etats-Unis, gendarme du monde, Donald Trump, Joe Biden, élections, présidentielles,

  • Ligue …contre les arabes

    Que fait encore l’Algérie au sein de la Ligue dite arabe ? La question coule de source quand on observe ce qu’est devenue cette coquille déjà vide depuis des décennies.

    Censée être au service en première ligne de défense des pays arabes, elle a réussi la «prouesse» de briser le fragile consensus y compris sur une question aussi emblématique que la cause palestinienne. Par doses homéopathiques, la Ligue a fini par lâcher…avant de tomber complètement dans les bras de l’entité sioniste.

    Eh oui ! C’est son secrétaire général, Ahmed Abou El Gheit, qui a donné, toute honte bue, sa bénédiction à l’accord de paix signé entre les Emirats arabes unis et Israël. « Cet accord est dans l’intérêt des palestiniens !» a-t-il déclaré hier sans rire.

    Tout le monde savait que la Ligue n’a d’arabe que le nom et que son agenda est conçu et mis en application dans les salons occidentaux. Les pays du Golfe (le royaume des Al Saoud, le Bahreïn et les Emirats) ont fini par réussir le coup de grâce à une organisation créée par l’empire britannique pour servir de paravent à une prétendue autonomie de décision de ses anciennes colonies.

    En signant les accords de la honte avec l’occupant israélien qui bombarde encore Gaza, les Emirats et le Bahreïn rejoignent ainsi l’Egypte de Camp David et la Jordanie en attendant que cinq autres pays fassent la paix avec l’Etat hébreu comme l’a promis Donald Trump. Ayant depuis sa création en 1945 (mise à part la guerre de 1967 et celle 1973), servi d’anti chambre du ministère égyptien des affaires étrangères (le SG est souvent issu de ce pays)

    La Ligue dite arabe, s’est désormais «sionisée». Il ne manque plus qu’une poignée de mains entre les «serviteurs des Lieux Saints de l’Islam» et le sanguinaire Benjamin Netanyahou pour acter le serment d’allégeance à Tel Aviv et de la trahison de la Palestine.

    Les arabes n’ont même plus honte de déclarer leur flamme à Israël. Lundi passé un club de football émirati a recruté le premier joueur israélien à grand renfort médiatique ! C’est dire… Ironie du sort, 75 ans après sa création, la Ligue dite arabe, a succombé devant le «charme» de l’Etat hébreu qui lui, est âgé de 72 ans !

    Quant aux palestiniens, c’est une très dure réalité avec laquelle ils devront composer. En l’occurrence, pour espérer recouvrer leurs droits, il serait vain de compter sur les enturbannés des sables mouvants du Golfe encore moins sur leur «Judas» de voisin Abdelfattah Al Sissi, qui pour sauver sa dictature militaire en déficit de légitimité, est prêt à toutes les concessions possibles et imaginables. Il ne serait pas surprenant d’entendre prochainement une proposition de donner un «foyer» d’accueil aux palestiniens dans le Sinaï pour laisser Netanyahou transformer la Palestine en un Etat juif totalement juif.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 30 sept 2020

    Tags : Ligue Arabe, Israël, Palestine, Al Qods, Jérusalem, sionisme, Arabie Saoudite, Emirates Arabes Unis, Bahreïn,