Mois : octobre 2020

  • Campagne de boycott des produits français – Lancée sur les réseaux sociaux

    Des internautes ont lancé sur les réseaux sociaux une campagne d’envergure de boycott des produits fabriqués en France sous le hashtag “#BoycottLes produitsfrançais” en réaction aux déclarations du président français Emmanuel Macron encourageant les caricatures et les dessins offensants le Prophète Mohamed (QSSSL).

    En effet, le hashtag incitant au boycott des produits français s’est placé en tête des sujets les plus discutés dans le monde arabo-musulman et ce en réaction aux propos hostiles à l’Islam et aux musulmans tenus par des officiels français et en soutien au Prophète (QSSSL).

    En Algérie, plusieurs pages sur les réseaux sociaux et des personnalités publiques ont manifesté leur soutien à cette initiative.

    Le président français a déclaré, lors d’un hommage rendu au prof d’histoire-géographie tué par un jeune homme d’origine tchétchène, que « Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent », martelant que ce dernier a été assassine « parce qu’il incarnait la République ».

    « Samuel Paty fut tué parce que les islamistes veulent notre futur et qu’ils savent qu’avec des héros tranquilles tels que lui, ils ne l’auront jamais», a insisté celui qui a succédé à François Hollande en 2017.

    Imène Boukhatem / Traduit par: Moussa. K.

    Source : Echourouk Online, 23 oct 2020

    Tags : France, Islam, Islamisme, Charlie Hebdo, caricatures, Samuel Paty, boycott, produits français, réseaux sociaux, campagne,

  • Un Emir d’Abu Dhabi accusé de tentative de viol

    Associated Press
    Le président du festival littéraire britannique Hay a déclaré dimanche que l’événement n’aura plus à Abu Dhabi après que l’un des curateurs du festival ait allégué qu’elle avait été agressée sexuellement par le ministre de la tolérance des Émirats arabes unis alors qu’elle travaillait avec lui. Les avocats de la ministre ont par la suite nié son récit.

    Caitlin McNamara a affirmé avoir été agressée en février par le cheikh Nahyan bin Mubarak Al Nahyan, membre de la famille dirigeante d’Abou Dhabi, a rapporté le Sunday Times.

    Le Times a déclaré que McNamara, qui s’était rendue aux Émirats arabes unis pour travailler au lancement du festival littéraire là-bas, a affirmé qu’elle avait été agressée par le cheikh lors de leur rencontre dans une villa isolée de l’île.

    Les avocats britanniques du cheikh Nahyan ont nié le récit de McNamara, affirmant qu’il était «surpris et attristé par cette allégation».

    Le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, une fédération de sept cheikhs de la péninsule arabique qui abrite également Dubaï, a déclaré qu’il ne commentait pas les questions personnelles. Interrogée sur l’affaire, la police métropolitaine britannique a confirmé qu’une femme avait contacté la force le 3 juillet pour signaler une allégation de viol, et a déclaré qu’une déclaration initiale lui avait été enlevée.

    L’Associated Press ne nomme généralement pas les victimes d’agression sexuelle, mais McNamara a accepté d’être identifiée par le Sunday Times, qui a publié sa photo en première page.

    La présidente du Hay Festival, Caroline Michel, a déclaré que ses collègues étaient déterminés à soutenir McNamara dans la recherche d’une action en justice et a déclaré que le festival ne reviendrait pas à Abu Dhabi tant que le cheikh resterait à son poste.

    « Ce qui est arrivé à notre amie et collègue Caitlin McNamara à Abu Dhabi en février dernier était une violation effroyable et un abus de confiance et de position hideux », a déclaré Michel dans un communiqué.

    «Le cheikh Nahyan bin Moubarak Al Nahyan s’est moqué de ses responsabilités ministérielles et a tragiquement sapé la tentative de son gouvernement de travailler avec Hay Festival pour promouvoir la liberté d’expression et l’autonomisation des femmes», a-t-elle ajouté.

    Le ministère du cheikh a financé le festival de quatre jours à Abu Dhabi, qui a eu lieu fin février et a présenté plusieurs auteurs célèbres.

    Le cheikh Nahyan a reçu une attention internationale alors que les Émirats ont accueilli le pape François et s’orientent vers la normalisation des relations avec Israël tout en accueillant les Juifs dans cette nation gouvernée par les musulmans.

    Tags : Emirats Arabes Unis, Festival de littérature britannique, cheikh Nahyan bin Moubarak Al Nahyan, harcèlement sexuel, viol, Caitlin McNamara,

  • Carte des Berbères au Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Mali

    Les Berbères revendiquent une présence au Maghreb vieille de plus de cinq mille ans. Leur communauté s’étend sur près de cinq millions de kilomètres carrés, de la frontière égypto-libyenne à l’Atlantique et des côtes méditerranéennes au Niger, au Mali et au Burkina.

    Leur culture, leur identité et leurs droits ont longtemps été méprisés, leurs revendications étant assimilées d’abord au « parti colonial », puis plus tard interprétées comme sécessionnistes.

    Mais l’on assiste à une renaissance du mouvement berbère, notamment au Maroc, où un tiers de la population parle le Tamazight, langue berbère.

    Sources : L’Etat du Maghreb, La Découverte, Paris, 1991 ; Abdallah Laraoui,

    L’Histoire du Maghreb, Ed. François Maspéro, Paris, 1970 ;

    Encyclopédie berbère, Edisud, Aix-en-Provence, 1992 ;

    Géographie du Maroc, Hatier, Paris, 1967 ;

    Les Kabyles : éléments pour la compréhension de l’identité berbère en Algérie,

    Groupement pour les droits des minorités, Paris, 1992 ;

    Salem Chaker, Berbères d’aujourd’hui, L’Harmattan, Paris, 1989.

    Source : Le Monde diplomatique

    Tags : Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Mali, touaregs, berbères, amazighs, chleuhs,


  • La peur au ventre

    par Hatem Youcef


    A chaque fois qu’un acte criminel perpétré est relié de près ou de loin à des motivations religieuses pour ne pas dire islamiques surtout quand l’horreur le dispute à la consternation comme ce fut le cas pour la condamnable décapitation de l’enseignant Samuel Paty par un refugié tchétchène, toute la communauté musulmane de France se retrouve dans de beaux draps, contrainte de vivre avec la peur au ventre durant tout le temps que le crime en question occupe les esprits et les médias surtout. Alors, tout ce qui a un lien avec la religion musulmane devient (ir)réellement le point de mire de la nation éplorée, musulman pratiquant ou pas, barbu ou rasé de près, vêtu de qamis ou col blanc, burkini ou bikini, intello ou simple ouvrier d’usine, naturalisé ou simple résident, nouveau débarqué ou beur de l’ultime génération, utile à la France ou pas, baptisé ou arborant son prénom musulman comme un stigmate en l’occurrence, laïc, agoniste, déiste ou athée, tous sont coupables d’appartenir à la confession musulmane même s’ils s’égosillent à longueur d’année à apporter de l’eau au moulin de la République.

    Tous se recroquevillent durant tout le temps que la tension est maintenue au summum, ils rasent les murs, se font tout petits, pestent contre le coreligionnaire qui a réveillé les démons patents du racisme et de l’islamophobie. On veut se renier, se convertir momentanément au christianisme, au judaïsme ou encore au bouddhisme pour être fréquentable, innocent et intégrable. La peur au ventre ne laisse point de place aux délices de la nourriture, aux lumières de Paris ; on étouffe dans ce décor tout à coup redevenu gothique et l’on voit partout des policiers prêts à bondir sur vous pour vous inculper d’homicide de Français. On s’impose un couvre-feu, on s’autocensure et se confine à loisir. Les victimes de Charlie Hebdo refont surface et leur journal redevient prisé, très vendable et les sinistres caricatures par qui l’islamophobie croit triompher sont (re)prises d’assaut et exhibées lors des rassemblements et les hommages subséquents.

    La peur au ventre fait oublier la démocratie et les droits de l’homme, vous donne envie de réécrire l’histoire, replonger dans le passé avant l’affaire de l’éventail et envisager une vie en terre natale sans déchirement ni reniement. Tant que la tension est à son paroxysme, on s’en veut d’être là, on se trouve lâche de s’être expatrié, d’être proie aux caprices du destin. La nostalgie vous happe et en rajoute à la peur au ventre qui est l’unique lot de tous ceux qui sont liés de près ou de loin à l’islam là-bas. Il ne faut surtout pas se montrer dans les rassemblements où l’on rend hommage au défunt, il ne faut pas non plus se joindre aux pétitionnaires et signer ‘je suis prof’ car le nom aux consonances musulmanes est plausiblement rejeté, car en pareilles circonstances il ne fait bon être musulman dans l’hexagone. Même les nouveaux convertis adoptent un profil bas et vivent eux aussi avec la peur au ventre en dépit du bleu qu’ils ont dans les yeux.

    Le Quotidien d’Oran, 22 oct 2020

    Tags : France, Islam, islamisme, Samuel Paty, Charlie Hebdo, caricatures, terrorisme, intégrisme,

  • France : deux femmes voilées d’origine algérienne poignardées sous la tour Eiffel

    Les effets collatéraux de la tension psychologique et politique suscitée par le débat sur l’intégrisme dans l’Islam et l’amalgame créée par ce débat commencent à être visibles dans la rue française.

    La Tour Eiffel a été témoin dimanche soir d’une agression contre deux femmes voilées d’origine algérienne. Même si le mobile religieux n’est pas encore évoquée, l’agression a été précédée d’insultes racistes suite à un différend autour d’un chien non attaché. Le commissariat du 7ème arrondissement est chargé d’interroger deux personnes qui se trouvent en garde-à-vue.

    Tout a commencé lorsqu’un chien appartenant à deux jeunes femmes a fait peur aux enfants des deux femmes algériennes. Ces dernières leur ont demandé de tenir le chien en laisse. Et c’est là que la dispute a commencé pour finir avec les deux femmes poignardées.

    Les agresseuses ont proféré des propos racistes tels que « rentre dans ton pays”, « sale arabe », « on est chez nous »…Le voile de l’une des femmes a été arrachée par l’une des femmes coupables d’agression.

    L’une des victimes a déclaré qu’elle n’est pas sûre que l’agression a été intentionnelle, que c’était parce qu’elles portaient un voile. Le parquet de Paris a indiqué qu’il est trop tôt pour se prononcer à ce sujet.

    L’une des deux cousines algériennes a reçu plusieurs coups de couteau et a dû être opérée de la main. L’autre, qui se trouve toujours hospitalisée, a reçu six coups d’arme blanche et subi une perforation du poumon.

    Agences

    Tags : France, Islam, islamisme, Samuel Paty, Charlie Hebdo, caricatures, terrorisme, radicalisation, intégrisme,

  • Erdogan accuse Macron de «régler des comptes avec l’islam et les musulmans»


    Lors d’un discours en visioconférence ce 20 octobre, Recep Tayyip Erdogan a fustigé les propos de son homologue français, tenus le 2 octobre, sur la création d’un «islam des Lumières» en France. Le dirigeant turc considère que ces initiatives visent à «régler des comptes avec l’islam et les musulmans».

    Le Président turc a critiqué la volonté d’Emmanuel Macron de construire un «islam des Lumières» en France, lors de la visioconférence réalisée par l’Organisation de la coopération islamique ce 20 octobre.

    «Ceux qui sont perturbés par la montée de l’islam attaquent notre religion à travers les crises qu’ils provoquent. La rhétorique anti-islam et anti-musulmane est l’outil le plus utile pour les politiciens occidentaux pour dissimuler leurs échecs», a déclaré le Président turc.

    «”L’islam français”, “l’islam européen” et “l’islam autrichien” en sont des exemples récents», a souligné M.Erdogan, ajoutant que le véritable enjeu de ces initiatives menées par le Président Macron est de «régler des comptes avec l’islam et les musulmans». Il a déclaré que celles-ci visaient à créer un profil lâche, peu rassurant et timide pour les musulmans ainsi qu’un système anti-islamique dans lequel les rituels religieux ne peuvent être pratiqués qu’à domicile et où l’utilisation des symboles religieux est interdite.

    «Le nom d’un tel système n’est pas démocratie, mais totalitarisme», a conclu M.Erdogan.

    Loi «contre les séparatismes»

    Lors de son discours prononcé aux Mureaux le 2 octobre, le Président français a dévoilé une partie des mesures du projet de loi «contre les séparatismes», principalement l’islamisme radical, dans son pays. Un texte qui sera présenté le 9 décembre en conseil des ministres.

    Dans le cadre de la lutte contre le «séparatisme islamique», les autorités françaises ont l’intention d’accorder une attention particulière à l’éducation des enfants. Emmanuel Macron a également exprimé l’idée de créer, avec le Conseil français du culte musulman (CFCM), une organisation qui permettra de construire un «islam des Lumières» dans le pays.

    Pour ce faire, M.Macron a annoncé la fin des imams détachés, c’est-à-dire formés dans des pays étrangers (Turquie, Algérie, Maroc). Désormais, en accord avec le CFCM, la formation d’imams sera «labellisée» en France afin d’éviter l’ingérence de pays étrangers dans la pratique du culte sur le sol français, et de renforcer le contrôle du financement des mosquées.

    Un projet vivement critiqué

    «Ce texte sera un coup pour rien», a prédit le député Les Républicains Éric Ciotti. À son tour, Marine Le Pen a déploré que «rien» n’ait été dit sur l’immigration, «terreau du fondamentalisme islamiste», tout en reconnaissant qu’un «certain nombre de ces mesures vont dans le bon sens».

    Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, a qualifié ce discours de «mise en scène dramatisante absolument inutile», puisque «la loi telle qu’elle est aujourd’hui permet de réprimer les actes délictueux tels que d’éventuels prêches, de quelque religion que ce soit». Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a regretté l’absence d’inflexion de la politique économique et sociale.

    Ecourouk online, 21 oct 2020

    Tags : France, Turquie, Emmanuel Macron, Erdogan, Islam,

  • Les musulmans et la démocratie

    En matière de relation entre l’islam et la démocratie, une grande partie des idées reçues est fausse.

    D’abord, beaucoup sont ceux qui imaginent que c’est l’islam en tant que religion qui est hostile à la démocratie. Ensuite, il y a ceux qui pensent que se sont les musulmans -à cause de leurs sous-développement- qui sont hostiles à l’idéal démocratique. Et les deux, s’appuyant sur les vérités des sociétés musulmanes actuelles, concluent que les musulmans sont par nature anti-démocratiques.

    Pour répondre à ces malentendus, j’ai choisit d’aborder la question sous deux angles différents. D’abord, sur le plan pratique, les pays musulmans sont-ils des démocraties ? Ensuite -et surtout- sur le plan théorique, quel regard porte les musulmans sur la démocratie ?

    La démocratie dans les pays musulmans :

    Il y a dans le monde aujourd’hui, 47 pays à majorité musulmane dans lesquels vivent entre 1,2 milliard et 1,5 milliard de musulmans constituant ainsi 20 % de la population mondiale.

    Les 47 pays musulmans sont répartits sur tous les continents et le plus grand nombre d’entre eux se trouve au Proche-Orient et en Asie.

    Contrairement à ce que pensent beaucoup, les pays arabes constituent moins de la moitié des pays musulmans et les arabes ne représentent que le 1/4 des musulmans.

    Afin de bien comprendre le phénomène que nous analysons, il faut diviser le monde musulman en plusieurs catégories :

    1- L’Islam asiatique –exclusion faite du Moyen-Orient- est parfaitement démocratique. Le plus grand pays musulman qu’est l’Indonésie est démocratique. Et la plus grande démocratie dans le monde qu’est l’Inde est gouverné par un musulman.

    2- L’Islam Africain –exclusion faite de l’Afrique du Nord- a fait d’énormes pas vers la démocratie. Le Sénégal et le Mali sont aujourd’hui reconnus comme des démocraties.

    3- L’Islam Arabe –comprenant l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient- n’est pas démocratique. Aucun pays des 23 pays arabes n’est incontestablement reconnu comme démocratique. Mais là aussi il y a des nuances à faire :

    Au Maghreb Arabe : 4 des 5 pays du Maghreb (Mauritanie, Maroc, Algérie et Tunisie) sont en transition démocratique.
    Au Machreq Arabe : L’ensemble de ces pays, en raison des régimes monarchiques qui gouvernent la majorité d’entre eux, sont encore loin de la démocratie. Exception faite du Liban (qui peut être considéré comme le pays arabe le plus démocratique) et le Kuweit qui se trouve en transition démocratique.

    Deux conclusions peuvent être tirées de ce tableau :

    1- La majorité des musulmans (950 millions de personnes) vivent dans des régimes démocratique ou en transition vers la démocratie.

    2- C’est dans le monde arabe qu’il y a le moins de démocratie. C’est le monde arabe qui donne de l’Islam une mauvaise image en matière de démocratie.

    On a ainsi clarifié certaines questions à propos de la démocratie dans le monde musulman en général, il importe maintenant de s’interroger sur le pourquoi de l’absence de la démocratie du monde arabe en particulier. Autrement dit, Cette absence s’explique-t-elle, comme le pense certains, par le refus des populations arabo-musulmanes de la démocratie ?

    La démocratie dans l’opinion musulmane :

    Dans les 10 dernières années, deux vagues de sondages ont étés réalisés par World Values Survey à propos de l’opinion des musulmans sur la démocratie.

    Les sondages réalisés en 1995-1996 et en 2002-2003 dans cinq pays arabes (Algérie, Egypte, Jordanie, Arabie saoudite, Maroc) et neuf pays musulmans (Albanie, Azerbaïdjan, Bangladesh, Bosnie, Indonésie, Iran, Kirghizstan, Pakistan, Turquie) nous fournissent de très importantes indications.

    En effet, la démocratie a une image très positive dans tous les pays arabes. Ainsi 61 % des personnes interrogées dans les pays arabes sont d’accords pour dire que « la démocratie peut avoir de nombreux problèmes, mais c’est la meilleure forme de gouvernement » contre 52 % des personnes interrogées dans 16 pays de l’Europe Occidental et … 38 % seulement dans l’ensemble Etats-Unis, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande.

    Ainsi, non seulement les arabes sont favorables à la démocratie mais ils sont ceux qui ‘‘l’aiment’’ le plus dans le monde entier.

    Nous voyons clairement que l’inexistence de démocratie dans le monde arabe n’est pas en elle même imputable aux musulmans.

    Peut–on l’imputer alors à certaines interprétations extrémistes de l’Islam qui ont vu le jour dans le monde arabe et ne se sont pas développées dans le reste du monde musulman ?

    Le débat est ouvert …

    Source : Islamiqua, 18 nov 2006

    Tags : Islam, démocratie, laïcité, religion, foi, culte,

  • L’héritage empoisonné d’Emmanuel Macron

    Valeurs

    En France, un professeur a été lâchement et brutalement assassiné vendredi dernier, provoquant l’effet d’un véritable électrochoc de la classe politique, des médias et d’une large majorité de Français qui s’inquiètent plus que jamais de voir certaines de leurs valeurs et liberté être combattues sur leur sol par des islamistes aux méthodes abominables. Et si Emmanuel Macron avait déjà posé les jalons d’une prochaine réforme de la laïcité pour combattre le communautarisme, l’horrible attentat dont a été victime un professeur de collège pourrait pousser le Président français et ses équipes à se faire encore plus intransigeants contre ceux qui veulent soumettre la France et qui usent une fois encore des réseaux sociaux pour s’organiser, même à la plus petite échelle.

    Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a ainsi souligné dimanche la «responsabilité» de ceux qui ont participé au «lynchage public» de l’enseignant Samuel Paty sur internet avant l’assassinat de l’enseignant, mais aussi celle des réseaux sociaux. «Je suis convaincu que ceux qui ont participé à ce lynchage public de cet enseignant, il y a des vidéos qui ont été postées sur les réseaux, il y a peut-être d’autres mobilisations qu’on n’a pas vues, sont d’une certaine manière responsables de ce qui s’est passé», a-t-il estimé.

    «Je ne suis pas la justice, je ne suis pas la police, mais il faut une réponse absolument exemplaire sur ce sujet-là», a-t-il ajouté. Le porte-parole du gouvernement a en outre estimé que les réseaux sociaux «ont une responsabilité», remarquant que «les choses ont démarré sur les réseaux sociaux et se sont terminées sur les réseaux sociaux». Donc, «on doit arriver à mieux les encadrer».

    Après la censure de la loi Avia par le Conseil constitutionnel au nom de la liberté d’expression, il a indiqué que le gouvernement travaillait à «un dispositif juridique de lutte contre la haine sur les réseaux sociaux». Marlène Schiappa, ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, doit recevoir aujourd’hui les patrons de ces réseaux. Y a-t-il eu des ratés de la part de l’Éducation nationale ? L’enquête va permettre de «voir s’il y a eu des angles morts ou pas», a indiqué Gabriel Attal, en remarquant que «la principale du collège, de l’avis de tous, a été absolument exemplaire dans son action». «On en tirera des enseignements, rien ne sera mis sous le tapis», a-t-il promis.

    Gabriel Attal a, par ailleurs, précisé que le gouvernement travaillait avec les enseignants et leurs représentants syndicaux pour que «quelque chose de spécifique et d’historique se passe à la rentrée scolaire» après la Toussaint dans les établissements. Il a jugé «pas acceptable» que des professeurs puissent «s’autocensurer» sur les sujets de laïcité car ils auraient «peur de la réaction de leurs élèves dans les endroits les plus difficiles», ce qui risque d’être «encore plus le cas» après cet assassinat. Reste à voir si les autorités françaises s’appuieront pour corriger cet état de fait sur les lois déjà existantes et qui répondent à de nombreux problèmes rencontrés aujourd’hui par les professeurs, agents administratifs, élus de la République, ou simples citoyens, ou si le gouvernement décidera de muscler encore un peu plus l’appareil législatif en place, qui doit déjà être revu dès le 2 décembre avec la présentation de la nouvelle loi sur la laïcité.

    Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron doit affronter ce dossier de front et traiter ce problème de société que lui ont légué ses prédécesseurs qui ont toujours préféré ignorer et même souvent dénigrer ceux qui tentaient de les alerter sur les dangers de l’islamisme en France et de son emprise de plus en plus menaçante, notamment dans les banlieues des grandes villes.

    Source : Le Jour d’Algérie (Le titre a été modifié)

    Tags : France, Islam, Islamisme, terrorisme, Samuel Paty, Abdelhakim Sefrioui,

  • Les migrants de Grande Canarie dorment désormais dans des lits touristiques

    Iles Canaries.- Plus de 8 200 migrants sont venus aux Canaries cette année, huit fois plus qu’en 2019. Alors que le flux de touristes se tarit, les migrants africains occupent leurs lits vides.

    Les jeunes Africains vont et viennent à Vista Flor. Les touristes quittant en masse la Grande Canarie cet automne en raison de la couronne, le complexe d’appartements de Maspalomas est utilisé par quelque 500 invités inattendus: des migrants africains à la recherche d’une vie meilleure en Europe. Pour le moment, ils sont bloqués aux îles Canaries.

    Ils fournissent au directeur Domingo Espino Hernández via la Croix-Rouge 45 euros par personne et par jour. « Cela peut sembler étrange, mais de cette façon je peux empêcher la faillite de mon entreprise. » Les migrants, à leur tour, sont agréablement surpris par l’accueil. «Je suis sur un bateau depuis des semaines. C’était l’enfer en mer, mais ici, je regarde lentement vers l’avenir », déclare Souleymane Sané, 24 ans, sénégalais, qui a quitté la Gambie le mois dernier, pour un complexe d’appartements appelé Vista Oasis.

    Les complexes Vista Flor et Vista Oasis offrent une solution inventive, mais pas très structurelle, à deux problèmes inattendus auxquels les îles Canaries sont confrontées cette année. D’une part, l’épidémie de Covid-19 – un Allemand sur l’île de Gomera est devenu le premier patient corona d’Espagne – a entraîné une perte de milliards pour l’industrie du tourisme (15,1 millions de clients en 2019). D’autre part, une ancienne route des migrants de l’Afrique vers l’archipel a été mise en route pour diverses raisons. Plus de 8200 migrants sont venus dans les îles cette année, huit fois plus qu’en 2019. Grâce aux mesures corona, 700 migrants ont été amenés sur le continent jusqu’à présent.

    Le nombre de bateaux augmente désormais si vite que les autorités locales craignent une répétition de «la crise migratoire» de 2006 lorsque 32 000 migrants ont atteint les îles Canaries. À l’époque, l’Espagne a réussi à arrêter le flux en apportant une aide à des pays comme la Mauritanie, le Sénégal et le Maroc sur différents fronts.

    Ces accords ont souvent été édulcorés et un nouveau conflit a éclaté au Mali, entre autres, ce qui alimente le flux migratoire. En outre, la coopération entre l’Espagne et le Maroc pour fermer le détroit de Gibraltar – par lequel un nombre record de 60000 migrants sont venus en Europe en 2018 – se déroule si bien qu’en plus des Subsahariens, de jeunes Marocains choisissent également de traverser vers les îles Canaries. Les deux groupes sont méticuleusement séparés par les autorités espagnoles. Pour éviter la contamination par corona, mais aussi parce que les Marocains illégaux peuvent être renvoyés par l’Espagne sans trop de procédures. Les migrants nord-africains voient leur opportunité maintenant que le Maroc ne reprend personne à cause du virus corona.

    Sous le radar

    La plupart des migrants dans les cayucos ou pateras – surnoms respectivement de « pirogues » africaines et de « chaloupes » marocaines – sont ramassés en mer par les autorités espagnoles une fois à l’intérieur des eaux territoriales et débarqués à bord de grands navires. Parfois, un groupe parvient à rester sous le radar et à atteindre la plage par lui-même. Comme ce vendredi matin à Gran Canaria, où dix-neuf Marocains de la région de Marrakech ont mis les pieds au Castillo Romeral. La police nationale ne tarde pas à les arrêter et à s’en débarrasser. Tout d’abord, ils reçoivent des masques.

    Frissonnants, les jeunes maghrébins, dont trois mineurs, attendent entre des tas de pierres. Leur bateau est désert sur la plage. Ils enveloppent leurs smartphones hors du plastique. Lorsqu’un des hommes allume une cigarette, l’un des agents prend immédiatement des mesures. Il est interdit de fumer à proximité d’autrui selon les mesures corona. Après une première bouffée rapide, le cul s’éteint. «Nous voulons aller à Barcelone ou à Madrid», explique Hamid El Araoui, 39 ans, dans un mélange de français et d’arabe, avant que la police ne l’emmène à Arguineguín en camionnette avec les autres.

    La ville portuaire méridionale de Gran Canaria est, tout comme il y a quatorze ans, le premier lieu d’accueil des migrants. Ces derniers jours, les bateaux orange de Salvamento Marítimo ont largué des centaines de migrants sur le quai entièrement bouclé. Sous la direction de la Croix-Rouge, les Africains se livrent à une opération presque militaire dans laquelle les contrôles de santé et les tests corona sont la première priorité. La presse est maintenue à une distance appropriée.

    Les tentes de la zone portuaire d’Arguineguín sont l’hébergement des migrants pendant les 72 premières heures. À intervalles réguliers, ils reçoivent des couvertures, de l’eau et de la nourriture en prévision de la prochaine étape. Les îles Canaries ne sont guère la destination de personne. Ces dernières années, l’arrivée de migrants a été si limitée que les migrants ont pu se rendre temporairement dans des centres d’accueil. Ces complexes sont trop petits et dépassés pour répondre à l’afflux soudain d’hommes du Mali, du Sénégal, de la Mauritanie, de la Gambie et du Maroc. Alors que le flot de touristes se tarissait en août, le refuge était inondé de migrants qui risquaient leur vie lors d’un voyage de plusieurs semaines en mer.

    Suspicion au sein de la population locale

    Début septembre, Domingo Espino Hernández, avec d’autres entrepreneurs, a pris l’initiative de transformer son logement d’un paradis de vacances en un abri sobre. Cela n’a pas été sans lutte. Le plan a suscité la méfiance parmi les habitants et le maire de Maspalomas, Conchí Narváez, a tenté en vain de l’empêcher. Le Néerlandais Tom Smulders a joué le rôle de porte-parole important des entrepreneurs locaux, qui ont su convaincre les autorités régionales. «C’est bien sûr une très bonne solution. La population montre non seulement qu’elle se sent solidaire des migrants, mais elle aide en même temps les entrepreneurs dans le besoin », déclare le vice-président néerlandais de la Fédération de l’hôtellerie et du tourisme (FEHT) de Gran Canaria. « L’abri est maintenant si bon que le gouvernement national de Madrid considère les protocoles comme un modèle pour les autres. »

    Il faut un certain temps pour s’habituer à Espino Hernández pour recevoir des visiteurs de différentes régions d’Afrique, qui, en raison de la crise corona, ne savent pas combien de temps attendre avant d’entamer une procédure d’asile sur le continent. Espino est heureux depuis longtemps que 480 des 800 lits soient désormais occupés. Comme une sorte de pater familias, l’Espagnol parcourt son complexe et veille sur ses hôtes. Outre un lit, il leur donne également trois repas par jour.

    Néanmoins, Vista Flor a une apparence différente de ce qu’il était il y a quelques mois. «La piscine et les courts de tennis sont fermés», explique Espino. «Avant que vous ne le sachiez, des images circulent dans le monde de migrants en vacances. Et ce n’est bien sûr l’intention de personne. Mais pourquoi ne pas offrir aux personnes dans le besoin une solution humaine en ces temps difficiles? »

    Source : NRC.NL, 19 oct 2020

    Tags : Canaries, migration, pateras, subsahariens, Maspalomas, Vista Flor, Senegal, Maroc, Mauritanie,

  • ONU-Mali : La résolution 2133 de l’ONU ignorée ?

    par Abdelkrim Zerzouri


    La libération des quatre otages au Mali contre la libération de quelque 200 djihadistes a encore rompu le dogme, déjà très mal respecté, par les Etats occidentaux notamment, où la forte influence des sociétés, qui se solidarisent avec les otages et leurs proches, contraint les dirigeants de ces pays à nouer des tractations avec les groupes terroristes pour payer des rançons, ou autre monnaie d’échange, contre la libération de leurs ressortissants enlevés. De nombreux pays ont exprimé leur désapprobation face à cette libération négociée de quatre otages, « payée chèrement », selon le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

    Cette libération de 200 djihadistes, parmi lesquels figurent de dangereux terroristes, ne peut qu’ajouter à l’inquiétude d’un pays qui a subi, pas plus tard que mercredi 14 octobre, une série d’attaques djihadistes qui ont fait une vingtaine de morts, selon les déclarations du président burkinabé.

    La France, l’Italie et le Mali ne peuvent que se féliciter de la libération des quatre otages, une Française, deux Italiens et une haute personnalité malienne, personne ne peut d’ailleurs ressentir autre chose que de la satisfaction après la libération des otages, mais les négociations avec les kidnappeurs, le prix à payer et les retombées attendues en matière de lutte antiterroriste dans cette région, poussent plus à la crainte de voir les groupes terroristes renforcer leur capacité de nuisance, sans oublier que cette victoire les encouragera à sévir encore en multipliant ces rapts qui se confirment forts bénéfiques, non seulement pour le moral des troupes, mais également pour la trésorerie et l’armement, grâce au soutien de la récolte des rançons et la libération des leurs.

    Ainsi, ce dernier coup, éclatant pour la nébuleuse terroriste en activité au Sahel, augmente les soucis sécuritaires à travers le risque accru d’attentats terroristes au Mali et les pays limitrophes, avec lesquels il partage 7.420 km de frontières, particulièrement l’Algérie (au Nord), le Niger et le Burkina Faso (à l’Est) et la Côte d’Ivoire (au Sud).

    L’Algérie, qui a plaidé avec acharnement à l’ONU, dès le début des années 2000, pour la criminalisation du paiement des rançons aux groupes terroristes contre la libération d’otages, ayant abouti en 2014 à la prise de la résolution 2133, qui interdit « de mettre des fonds, avoirs financiers ou ressources économiques ou autres services connexes directement ou indirectement à la disposition de personnes qui commettent ou tentent de commettre des actes de terrorisme et d’empêcher les terroristes de profiter directement ou indirectement de rançons ou de concessions politiques », garde un silence pesant sur ces tractations qui ont abouti à la libération de quatre otages contre l’élargissement de 200 djihadistes, parmi lesquels figurent de simples suspects arrêtés lors d’opérations de ratissage et également des responsables de certains des attentats les plus meurtriers de ces dernières années dans la région, selon des sources bien informées à ce sujet, notamment des militaires français déployés au Mali dans le cadre de l’opération ‘Barkhane’, qui se sont exprimés sous l’anonymat.

    Même si on attribue les tractations en question au Mali, qui a négocié seul avec le camp des preneurs d’otages, la France qui ne s’est pas moins sentie impliquée dans cette situation, vu son importante influence au Mali et la nationalité française de l’un des otages, a vite réaffirmé sa volonté de ne pas dévier du cadre de la lutte antiterroriste pour réconforter ses militaires au Mali, dont le moral a subi un sérieux contrecoup, ainsi que les familles qui ont perdu l’un des leurs dans les combats dans ce pays, et rassurer Alger en y dépêchant son ministre des Affaires étrangères immédiatement dans le sillage de ces évènements.

    Le Quotidien d’Oran, 17 oct 2020

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