Mois : octobre 2020

  • Emprisonné et torturé au Maroc, Ali Aarrass raconte son calvaire

    Premier interview d’Ali Aarrass : « Je suis hanté par l’injustice que j’ai subie » (par Baudouin Loos, Le Soir)

    Condamné à 12 ans de prison au Maroc pour des faits de terrorisme qu’il a toujours niés, Ali Aarrass s’exprime pour la première fois depuis son retour en Belgique cet été.

    Ali Aaarrass est libre. Depuis le 2 avril. Et après 12 ans de prison en Espagne puis surtout au Maroc où il a été condamné pour « terrorisme ». Une sombre affaire. Et des méthodes d’instruction réduites à la torture. Qui a bouleversé la vie de ce Belge d’origine marocaine qui n’avait jamais vécu au Maroc. Le voilà désormais revenu auprès des siens à Bruxelles en quête d’une nouvelle vie. Il nous a reçus dans le petit appartement qu’il loue avec sa femme.

    Quel sentiment dominant gardez-vous après les épreuves vécues 12 ans durant ?

    L’injustice ! Depuis le premier jour de mon arrestation en Espagne le 1er avril 2008, et cela chaque jour, même depuis ma libération début avril cette année, je suis hanté par ce sentiment d’injustice. Je le vis au quotidien. Je souhaite par-dessus tout que justice me soit rendue. Torture, maltraitance, détention arbitraire : et pour quels crimes ? Des accusations de terrorisme jamais prouvées. Les traces de cette injustice ne s’effacent pas, elles laissent des séquelles tant psychiques que physiques.

    Lors de votre arrestation à Melilla en 2008, vous avez compris ce qu’il se passait ?

    J’ignorais pourquoi on m’arrêtait. Je n’ai pas eu accès aux informations, la police espagnole ne m’a rien dit. Une fois transféré à Madrid, à l’Audience nationale, j’ai vu plus clair : des accusations de trafics d’armes venaient du Maroc, pays qui voulait que je sois extradé sans tarder. J’ai évidemment nié les accusations et refusé d’être extradé. Amnesty International est déjà intervenu en ma faveur à l’époque. J’ai ensuite dû faire environ 45 jours de préventive à l’isolement total dans des conditions déplorables. Les juges espagnols ont alors décidé que je resterais en prison pendant l’instruction en raison, disaient-ils, des craintes que je prenne la fuite. Je suis resté emprisonné en Espagne deux ans et huit mois. Pourtant, après 20 mois, le juge Balthazar Garzon, qui instruisait mon dossier, a rendu une ordonnance de non-lieu ! J’ai fait trois grèves de la faim pour protester.

    Comment se fait-il que vous ayez été extradé malgré ce non-lieu en Espagne ?

    Je savais que ma non-libération était liée aux efforts du Maroc en vue de m’extrader. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, organisme de l’ONU, est même intervenu pour tenter d’empêcher l’extradition, mais ils ne voulaient pas me lâcher. Mon avocat m’a dit que c’était le gouvernement espagnol, dominé par le PSOE (socialiste, NDLR), qui avait pris mon cas entre ses mains. À quoi servait donc la justice espagnole ? En tout cas, j’ai été extradé le 14 décembre 2010 sans d’ailleurs que ma famille ou mes avocats soient avertis autrement qu’a posteriori par la presse.

    Durant votre séjour carcéral en Espagne, avez-vous fait appel à la Belgique ?

    Oui, j’ai averti l’ambassade belge à Madrid dès mon arrivée dans la capitale espagnole et demandé son aide. Ils ont répondu qu’ils allaient venir me rendre visite en prison. Je les ai attendus en vain : ils sont arrivés le 15 décembre 2010, au lendemain de mon extradition ! Ma sœur Farida, qui déployait déjà maints efforts pour m’aider, sollicitait sans arrêt à Bruxelles les Affaires étrangères et à Madrid l’ambassade belge, sans résultat. Le diplomate chargé de mon cas à Bruxelles, Théo Dierickx, lui a même affirmé pour la rassurer que le Maroc ne torturait pas, il était dans un déni total de la réalité.

    Car c’est bien la torture qui vous attendait au Maroc…

    J’en étais à mon 24e jour de grève de la faim, ils ont dû me réanimer et me porter dans l’avion de la RAM (compagnie marocaine, NDLR). De Casablanca, on m’a transféré directement au centre d’interrogatoire de Temara, où j’ai été torturé pendant dix jours. Je sentais que j’étais condamné à l’avance quoi que je dise. Les tortionnaires frappaient d’abord, posaient des questions ensuite. Ils ont voulu me faire signer des aveux rédigés en arabe, langue que je ne lis pas, j’ai d’abord refusé puis, à force d’être frappé, j’ai fini par céder.

    La torture s’est arrêtée donc au dixième jour ?

    Ils avaient fini leur sale boulot. J’étais incapable d’encore marcher. À Rabat, ensuite, je n’ai pas vu le procureur. J’ai vu un juge d’instruction qui semblait avoir l’habitude puisqu’il n’a pas voulu prendre ma déposition sur les tortures endurées. J’ai alors été mis en prison sans le moindre contact, du 26 décembre jusqu’en février. Je n’oublierai jamais mon arrivée à la prison de « Salé 2 » : les matons se sont acharnés sur moi comme pour me dire « tu es entre nos mains ». Mon calvaire continuait. Ils m’ont totalement déshabillé et ont pris des photos de mes hématomes datant de mon passage à Temara, semblant vouloir garder une preuve que ce n’était pas eux qui m’avaient torturé. Mais les mauvais traitements n’ont pas arrêté. J’ai fait sept grèves de la faim, dont une de 72 jours. C’était ma seule défense, je me sentais impuissant et au moins cela freinait un peu les mauvais traitements. J’espérais que ces grèves soient connues à l’extérieur et y suis arrivé. Parfois on pouvait donner un bref coup de téléphone, parfois c’était un autre détenu qui faisait passer l’info ou même un maton trop bavard.

    Comment avez-vous pris contact avec le monde extérieur ?

    Le premier contact a été un avocat envoyé par ma famille. Je me méfiais de lui ! Il a dû revenir trois fois avant que j’accepte de lui parler, il était porteur d’une lettre de Farida. J’ai attendu 5 mois avant de pouvoir parler au téléphone à ma sœur. Des premiers mois difficiles. Dans cette prison flambant neuve construite pour les « terroristes », il n’y avait pas encore de douches. J’ai passé cinq mois sans pouvoir me laver, même pas les dents ! En 2016, j’ai été transféré à Tiflet, encore à l’isolement, une seule cellule sur 38 occupée à mon étage, la mienne. Ils voulaient m’éloigner car je ne pouvais me taire à propos des maltraitances infligées aux autres détenus et à moi-même.

    Mais comment tenir sans craquer dans ces conditions ?

    Je voulais résister. J’ai toujours été habité par la conviction très forte que je ne pouvais laisser faire ces humiliations et ces injustices. Je n’aurais pas pu me taire.

    Vous avez été jugé deux fois, condamné d’abord à 15 puis à 12 ans de prison…

    Oui, sur la seule base de mes « aveux ». Ils ont essayé de me compromettre avec Abdelkader Belliraj (un autre Belgo-Marocain également emprisonné au Maroc, NDLR), mais ils ont refusé une confrontation demandée par ma défense. Une enquête de l’ONU a ensuite confirmé que j’avais été torturé avant de signer mes aveux.

    Le Maroc vous a fait purger votre peine jusqu’au dernier jour. Le 2 avril, vous êtes libéré mais coincé là-bas par le coronavirus et la fermeture des frontières…

    Oui, j’ai eu la chance d’être hébergé pendant trois mois dans une famille belge à Rabat. J’ai pu prendre un avion le 15 juillet seulement. Avant que cet avion décolle, j’ai eu du mal à y croire, j’étais angoissé, malgré que j’avais un billet en main. Il y a eu plusieurs contrôles le jour même, des motards et voitures de la police autour de notre voiture vers l’aéroport. À la douane, je n’avais qu’un sac à dos mais ils ont prétendu qu’il était trop lourd et j’ai dû laisser les livres que j’emportais. Le consul belge a juste fait le service minimum en me remettant le document nécessaire prouvant que j’avais un domicile en Belgique, celui de ma mère.

    Une fois en Belgique via l’aéroport de Paris, c’était le soulagement… Comment vous sentez-vous ?

    À Paris, j’ai eu mon premier frisson de joie et mon premier vrai sourire, quand j’ai retrouvé Farida. Et son comité pour ma libération m’a bien fêté à Bruxelles. C’était très émouvant. Depuis, je suis en train de passer une longue série d’examens médicaux. J’ai 58 ans et je suis marqué. J’ai du mal à reprendre ma place, je me sens comme décalé et encore coupé du monde. La technologie moderne me dépasse. Heureusement que ma famille et mes amis me soutiennent même si le Covid complique les choses. J’ai pu m’installer avec ma femme dans cet appartement. J’ai dû m’inscrire au CPAS, ce que je n’avais jamais fait de ma vie. Cet organisme m’aide bien pour les factures médicales. J’espère pouvoir retravailler. Avec mes avocats, nous avons un projet d’expertise faite par des médecins français et américains selon le Protocole d’Istanbul (ensemble de directives internationales pour les investigations et la documentation de la torture, NDLR). Cela va nous coûter cher et nous cherchons de l’aide. Nous comptons poursuivre l’Espagne pour l’extradition illégale que j’ai subie. L’idée est éventuellement d’aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme.

    Source : Freeali, 16 oct 2020

    Tags : Maroc, Belgique, Ali Aarrass, terrorisme, torture, droits de l’homme,

  • Sarkozy & Ouattara : une « association de malfaiteurs » en Côte d’Ivoire

    Nicolas Sarkozy vient d’être mis en exament par la justice de son pays. Cela veut dire que kes juges ont accumulé assez d’éléments pour l’accuser de financement illégale pendant sa campagne électorale de 2007.

    Sarkozy a bien pris le soin de supprimer l’un des principaux témoins dans cette affaire: le leader libyen, Moamar Kadhafi. Dans ce but, il n’a pas hésité à manipuler la communauté internationale.
    Avec l’assassinat du guide de la Jamahiriya, Sarkozy voulait tuer deux oiseaux d’une pierre: faire taire à jamais Kadhafi et mettre la main sur le pétrole libyen qui suscite tant de convoitise sans oublier le leadership africain de l’ancien Chef d’Etat libyen qui avait mis à disposition des pays africains des énormes moyens financiers pour les arracher au contrôle maléfique de l’Occident. Il avait même proposé de financer une monnaie africaine pour substituer le France CFA.

    Sarkozy prétend avoir agi par humanisme. Cependant, il peine à faire preuve de son « humanisme » pour éviter une nouvelle guerre civile en côte d’Ivoire en invitant son ami, Alassane Ouattara à renoncer à un troisième mandat au détriment de ce qui est prévu par la Constitution du pays.

    En vue de pérenniser son assise sur le trône ivoirien, Ouattara n’a pas hésité à accepter de jouer le rôle de Cheval de Troye et s’opposer à la suppression du Franc CFA pour mieux défendre l’intérêt de la France et maintenir le perpétuel pillage du continent africain par l’Elysée.

    En 2011, Sarkozy n’a pas hésité à investir le palais présidentiel ivoirien en vue de le remettre à Ouattara, son ami. Ne dit-on pas que « qui se ressemblent s’assemblent »?. Ils se ressemblent en cruauté, manipulation et mensonge.

    L’ami de Sarkozy, en tant qu’imposteur, est incapable de la grande humanité dont font preuve les peuples d’Afrique. Par contre, il excelle en arrogane, convoitise, manigance et prédation à l’image de tous ces Chefs d’Etats qui représentent la Françafrique en Guinée Conakry, au Sénégal, au Mali, au Niger, au Tchad, au Burkina Faso…

    Tags : Nicolas Sarkozy, Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire, fraançafrique, France CFA, FCFA,

  • Sarkozy & Ouattara : une « association de malfaiteurs » en Côte d’Ivoire

    Nicolas Sarkozy vient d’être mis en exament par la justice de son pays. Cela veut dire que kes juges ont accumulé assez d’éléments pour l’accuser de financement illégale pendant sa campagne électorale de 2007.

    Sarkozy a bien pris le soin de supprimer l’un des principaux témoins dans cette affaire: le leader libyen, Moamar Kadhafi. Dans ce but, il n’a pas hésité à manipuler la communauté internationale.
    Avec l’assassinat du guide de la Jamahiriya, Sarkozy voulait tuer deux oiseaux d’une pierre: faire taire à jamais Kadhafi et mettre la main sur le pétrole libyen qui suscite tant de convoitise sans oublier le leadership africain de l’ancien Chef d’Etat libyen qui avait mis à disposition des pays africains des énormes moyens financiers pour les arracher au contrôle maléfique de l’Occident. Il avait même proposé de financer une monnaie africaine pour substituer le France CFA.

    Sarkozy prétend avoir agi par humanisme. Cependant, il peine à faire preuve de son « humanisme » pour éviter une nouvelle guerre civile en côte d’Ivoire en invitant son ami, Alassane Ouattara à renoncer à un troisième mandat au détriment de ce qui est prévu par la Constitution du pays.

    En vue de pérenniser son assise sur le trône ivoirien, Ouattara n’a pas hésité à accepter de jouer le rôle de Cheval de Troye et s’opposer à la suppression du Franc CFA pour mieux défendre l’intérêt de la France et maintenir le perpétuel pillage du continent africain par l’Elysée.

    En 2011, Sarkozy n’a pas hésité à investir le palais présidentiel ivoirien en vue de le remettre à Ouattara, son ami. Ne dit-on pas que « qui se ressemblent s’assemblent »?. Ils se ressemblent en cruauté, manipulation et mensonge.

    L’ami de Sarkozy, en tant qu’imposteur, est incapable de la grande humanité dont font preuve les peuples d’Afrique. Par contre, il excelle en arrogane, convoitise, manigance et prédation à l’image de tous ces Chefs d’Etats qui représentent la Françafrique en Guinée Conakry, au Sénégal, au Mali, au Niger, au Tchad, au Burkina Faso…

    Tags : Nicolas Sarkozy, Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire, fraançafrique, France CFA, FCFA,

  • Trump Vs Biden, fascisme à l’ancienne contre fascisme du XXIème siècle

    Je vous propose une analyse de la situation politique aux Etats Unis telle qu’elle est comprise par Glen Ford de Black Agenda Report.

    Black Agenda Report se présente comme un média d’information, d’analyse et de commentaire politique de la gauche noire. L’article est extrait de leur site, Black Agenda Report dispose aussi d’une page Facebook.

    D’après Glen Ford, c’est en tout cas ce que j’ai compris, Donald Trump en tant que figure du passé, d’un fascisme à l’ancienne, est un accident dans le paysage politique des Etats Unis, du moins c’est ainsi que le perçoivent les élites économiques et financières. Ces dernières auraient opté pour un nouveau modèle qui inclut le management de la diversité susceptible de permettre à une infime minorité richissime de maintenir son contrôle de l’État. Ce modèle n’est pas moins fasciste (ou fascistoïde dirait Emmanuel Todd) puisque son principe est le pouvoir de cette minorité d’ultra-riches, le militarisme et la guerre perpétuelle.

    Pendant que cette élite dirige, le reste de la population est lancé dans une course vers le bas, la descente dont parle Emmanuel Todd dans son livre sur les luttes de classes en France au XXIème siècle.

    Glen Ford a-t-il lu Todd où s’agit-il simplement d’une convergence qui résulte de l’analyse,



    Qui est le fasciste le plus dangereux?
    Par Glen Ford, Black Agenda Report (USA) Editor 23 Juillet 2020 traduit de l’anglais par Djazaïri

    La plupart des gauchistes américains sont incohérents dans l’emploi du terme fascisme, et les Démocrates ont complètement détruit le sens de ce mot.

    «Dans leur vison politique caricaturale, fasciste signifie simplement «Trump».

    Après la prise d’une première tête de pont autour des bâtiments fédéraux à Portland, en l’Oregon, Donald Trump menace d’envoyer ses über alles Storm Troopers [Sections d’Assaut] de la sécurité intérieure dans les villes du pays qui, selon lui, sont «dirigés par des démocrates très libéraux [à gauche dans la terminologie américaine]… par la gauche radicale». La prochaine sur la liste est Chicago, où 150 agents fédéraux devraient être déployés dans les prochains jours. Des agents de la sécurité intérieure ont déjà été envoyés à Seattle et à Washington DC, et Trump a évoqué la nécessité de «dominer» le terrain à Philadelphie, Detroit, Baltimore et Oakland. Pendant ce temps, le ministère américain de la Justice prévoit d’étendre son intervention urbaine «Operation Legend», qui vise actuellement la criminalité locale à Kansas City, Missouri.

    Tout comme d’autres présidents américains ont historiquement utilisé l’armée comme instrument pour leur réélection, organisant des attaques contre des pays désignés par les Etats Unis comme «voyous» et «terroristes» pour consolider leur assise électorale, Donald Trump fait campagne en tant que shérif qui fera régner la loi et l’ordre dans les vastes régions du pays occupées le mois dernier par les hordes inspirées de «Black Lives Matter». Bien que l’intervention armée de Trump dans les affaires locales et étatiques semble politiquement en contradiction avec ses sympathies confédérées, son déploiement massif d’agents de la force publique paraît légal.

    Leur comportement dans la rue, cependant, est une autre affaire. «Des agents fédéraux non identifiés dans des véhicules banalisés enlèvent des manifestants pacifiques dans les rues, les transportent vers des lieux inconnus, sans les informer des raisons de leur arrestation, puis les relâchent sans trace de d’une procédure d’arrestation», a déclaré Marjorie Cohn, ancienne présidente de la National Lawyers Guild. «Ces actions rappellent la police secrète des dictatures qui kidnappe e t« fait disparaître» les opposants au régime. Elles sont conçues pour dissuader les gens d’exercer leur droit au premier amendement de protester contre le racisme et la suprématie blanche.»

    Oui, ça «rappelle» la police secrète à d’autres époques et dans d’autres pays, mais les agents de la sécurité intérieure se comportent en fait comme le font les flics locaux un peu partout aux États-Unis. La police de Chicago a fait fonctionner pendant des années un centre de torture pas si secret dans lequel des hommes noirs disparaissaient jusqu’à ce qu’ils avouent des crimes qu’ils n’avaient pas commis. Les villes du pays déploient régulièrement des «escouades» de policiers en civil qui sautent de véhicules banalisés pour enlever des gens dans les rues de leur quartier. Et la plupart des flics locaux chargés de réprimer les manifestations anti-police retirent leurs badges et marques d’identification. Les équipes SWAT (unités d’élite de la police) locales et fédérales portent régulièrement des masques pour cacher leurs identités. Cela aussi «rappelle» le fascisme, mais cela n’a pas commencé avec Trump en janvier 2017.

    De fait Trump est plutôt amateur dans le domaine de l’art sinistre de la répression intérieure, son expérience passée se limitant à terroriser les locataires de ses immeubles d’habitation et les «apprentis» dans les émissions de télé-réalité. Les outils de répression étatique déployés par Trump en tant que The Mad White Avenger étaient déjà beaucoup utilisés par les anciens présidents. Le FBI de Barack Obama a coordonné la répression par la police nationale des sites d’Occupy, il y a près de dix ans – une vaste opération impliquant les actions synchronisées d’un président démocrate noir, de maires principalement démocrates et de leurs chefs de police. La maire noire de Baltimore avait qualifié les personnes qui avaient pris part à la rébellion de Freddie Gray de 2015 de «voyous» – déshumanisant ainsi ses propres électeurs – tout comme Obama, dont les procureurs fédéraux avaient exigé et obtenu des peines sévères pour les accusés de dégradations matérielles.

    Obama a marqué un tournant dans l’histoire de l’État policier quand il a obtenu l’adoption par le Congrès d’une législation autorisant la détention pour une durée indéfinie de citoyens américains sans faire l’objet d’un procès ou d’une accusation – un saut dans l’abîme que même George W. Bush n’avait pas osé faire.




    Les outils de répression étatique déployés par Trump en tant que The Mad White Avenger étaient déjà beaucoup utilisés par les anciens présidents.




    Les libertariens en matière de droits civiques sont à juste titre préoccupés par le fait que le ministère de la Justice de Trump se coordonne avec la police locale pour se servir de Facebook pour accuser ceux qui protestent contre l’assassinat de George Floyd de crimes graves – un autre signe avant-coureur du fascisme. Mais les polices locales utilisent depuis des années Facebook comme outil d’enquête de premier ordre. Et les groupes de travail de la police fédérale- police de New-York sous le titre «Operation Crew Cut» s’étaient grandement appuyés sur des déclarations faites sur Facebook pour inculper plus de 100 jeunes dans deux quartiers HLM de Harlem en 2014 et 120 autres jeunes noirs et à la peau bronzée du Bronx en 2016– un raid présenté comme la plus grande opération de «répression des gangs» de l’histoire de New York. Est-il fasciste d’utiliser Facebook contre des dissidents politiques, mais normal quand il s’agit d’expédier les «suspects habituels» (jeunes de couleur ) dans le goulag de l’incarcération de masse? Ou est-cet fasciste seulement quand Trump le fait?




    Si la plupart des gauchistes américains sont incohérents dans l’emploi du terme fascisme,les Démocrates ont complètement détruit le sens de ce mot.




    Comme je l’ai écrit dans des articles précédents (voir «91ll Legacy: Two Contending Fascisms », 15 septembre 2018), le système Jim Crow du sud des États-Unis a servi de modèle à l’État racial d’Adolph Hitler. Le Sud ségrégationniste entièrement sous les lois Jim Crow, correspondait en fait plus étroitement à la définition largement répandue du fascisme que la plupart des fascismes européens du XXe siècle:

    * Nationalisme poussé à l’extrême

    * Recours fréquent au pouvoir de la foule

    * Oppression d’un «Autre» interne comme principe organisateur

    * Militarisme

    * La domination politique des éléments les plus réactionnaires de la bourgeoisie

    “ le système Jim Crow du sud des États-Unisa servi de modèleà l’État racial d’Adolph Hitler”

    Donald Trump est un fasciste américain à l’ancienne, du genre Jim Crow – mais qui est également désireux d’utiliser tous les outils modernes de répression politique et raciale pour préserver un système capitaliste dans sa phase de déclin final. La politique ouvertement raciste de Trump (avec l’oppression d’un «Autre»interne comme principe organisateur») le rend incompatible avec la doctrine de la «diversité» managériale adoptée par nécessité par les multinationales. Il entre donc en tension avec le régime capitaliste au 21e siècle – mais est extrêmement utile comme repoussoir, c’est pourquoi il a été l’adversaire préféré des démocrates liés au monde des affaires en 2016 et 2020. N’ayant rien à offrir à leur base si ce n’est une austérité sans fin («la course vers le bas ”) et la guerre, les démocrates liés au monde du business ont fait de Trump le seul enjeu de leurs campagnes.

    Le capital multinational et l’État sécuritaire (CIA, etc.) trouvent Trump totalement indigne de confiance en tant que gestionnaire de l’empire américain – c’est pourquoi ils ont concocté le Russiagate en collaboration avec les démocrates.

    Les républicains sont depuis plusieurs générations les vassaux des grandes compagnies pétrolières, tandis que les démocrates sont le parti privilégié du capitalisme financier qui domine désormais tous les secteurs capitalistes, y compris les médias et la haute technologie. Au sein du duopole électoral, les Noirs n’ont d’autre choix que les Démocrates, tandis qu’environ la moitié des Blancs choisissent les Républicains, ouvertement le parti des Blancs bien avant l’avènement de Trump, l’intrus impulsif. Cependant, le duopole institutionnel fonctionne mieux pour tous les secteurs du capital lorsque les partis du duopole jouent en «tag team» [en collusion], échangeant périodiquement les rênes du pouvoir exécutif avec le moins de perturbations possible pour l’ordre capitaliste. {C’est ce qu’ils appelaient le «génie» du système. ) L’humiliation de l’establishment corporatif républicain par Donald Trump en 2016 – avec l’aide décisive des démocrates et des grands médias – a déstabilisé le duopole politique, le mécanisme institutionnel qui, avec les médias liés au monde des affaires, médiatise les divergences entre les secteurs capitalistes et construit un récit politique commun ( mensonges) pour la consommation populaire. Le résultat a été une scission ouverte et destructrice de la classe dirigeante, les instruments étatiques de la sécurité nationale (CIA, etc.) collaborant ouvertement avec les démocrates pour rendre politiquement illégitime un président en exercice.




    “ le duopole institutionnel fonctionne mieux pour tous les secteurs du capital lorsque les partis du duopole jouent en «tag team» [en collusion]’”




    La bonne nouvelle, c’est que la guerre civile interne à la classe dirigeante a délégitimé non seulement Trump mais l’ordre impérial US lui-même. Une fois perdue, la légitimité politique peut rarement être intégralement recouvrée – et certainement pas par un ordre capitaliste en bout de course en proie à un écheveau de contradictions accumulées en son stade terminal, et dont le domaine impérial se réduit progressivement.

    La mauvaise nouvelle est que la gauche US est si faible qu’elle a été incapable de proposer un discours qui explique les crises multiples qui ont été si dévastatrices pour le peuple américain, ou même d’accomplir a minima nos obligations de solidarité avec les victimes de l’impérialisme US dans le monde. Imaginant le fascisme dans les termes d’une caricature personnifiée par Trump, les gauchistes américains semblent croire que anti-Trump égale antifascisme, alors qu’en fait Trump représente un avatar de Jim Crow que les champions du capital cherchent à écarter depuis un demi-siècle afin d’exercer leur pouvoir plus efficacement. Ces champions du capital ont, par contre, construit un ordre fasciste du 21ème siècle dans lequel un tout petit nombre de milliardaires peut exercer le pouvoir sans réelle opposition, tandis qu’une bonne partie du monde est enfermé et contraint à une «course vers le bas» et que la moitié de l’humanité vit dans la terreur d’interminables guerres américaines.

    Le président Obama était un agent de ce fascisme – qui n’est pas une caricature de presse, et tue des millions de gens. Il en est ainsi de tous les Démocrates du jeu institutionnel. Ils sont les plus dangereux parce que si peu de gens les considèrent comme des fascistes, en dépit de leur servilité abjecte à l’égard de la dictature du monde des affaires, de l’État carcéral et des guerres sans fin. Nous battrons Trump pour la simple raison qu’il ne représente pas la véritable classe dirigeante capitaliste. L’oligarchie veut qu’il soit battu – et elle veut que nous la remerciions d’oeuvrer pour ses propres intérêts et se débarrasser de son propre problème: le genre de service que rend l’oligarque Michael Bloomberg quand il achète le contrôle de l’infrastructure du Parti Démocrate ainsi que la loyauté d’une partie substantielle de la (pseudo) classe politique noire.

    Certains gauchistes américains, incapables de sortir de leur vision caricaturale craignent que Donald Trump refuse de quitter la Maison Blanche si le scrutin lui est défavorable en novembre. Ils imaginent que les généraux de l’armée américaine soutiendront un coup de force de Trump dans un scénario de «Sept jours en mai» à l’envers. Complètement ridicule! Un coup de force militaire ne pourrait venir que du J-SOC, le Joint Special Operations Command qui supervise les forces d’opérations spéciales de toutes les branches de l’armée, comme les Bérets Verts (armée de terre) et les SEALS (marine). Les unités d’opérations spéciales ont toujours travaillé main dans la main avec la CIA – de fait, les Bérets Verts sont souvent appelés «l’armée de la CIA». Donald Trump, le candidat de «l’arrêt des des changements de régimes» [no more regime changes] en 2016 s’est ainsi gagné un ennemi implacable dans la CIA.

    Si un coup de force quelconque devait se produire en novembre, ce serait en faveur des Démocrates. Et beaucoup de gens qui se présentent comme de gauche applaudiront, se figurant la CIA comme un allié dans la lutte contre le «fascisme.»

    Source : Mounadil Al Djazaïri

    Tags : Etats-Unis, USA, Donald Trump, Joe Biden, fascisme, impérialisme, racisme,

  • Rumeurs nauséabondes, marécages médiatiques, et précisions juridiques autour d’un présumé partouzeur pédophile

    Lundi sur Canal+, Luc Ferry accuse. Et ses sources sont béton : « des autorités de l’État au plus haut niveau » l’on mis au courant…

    Or donc, un ancien ministre a commis des actes de pédophilie au Maroc «  un ancien ministre qui s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ».

    Le nullissime pseudo philosophe Luc Ferry dont chacun a pu constater la médiocrité du torchon « Le Nouvel ordre écologique » paru en 1992, ( le raisonnement s’arrête à peu de chose près à ce stade : dans l’Allemagne nazie, il y avait de nombreuses sociétés de protection de la nature , donc les protecteurs de la nature sont des Nazis- et en conséquence les écologistes français sont réactionnaires ). Chacun peut admirer la profondeur philosophique ! L ignorance crasse de L. Ferry de ce qui fonde l’écologique est consternante.

    Reprenons. Cet ex-piteux ministre de l’Éducation Nationale – sous gouvernement Raffarin – poste auquel il a succédé à Jack Lang, a lancé un pavé dans la mare cathodique. !

    Et il a, au passage, glissé une sacrée peau de banane aux socialistes.

    C’est le coup d’envoi de la présidentielle !

    C’est l’éviction de Lang au titre de Défenseur des droits.!

    Immédiatement, toute la classe médiatique s’ engouffre…. L’affaire, tombant à pic en ces temps de viols à répétition, est propice à vendre du papier et de l’image… L’accusation est gravissime… Et nos média de faire semblant de s’interroger sur la personnalité désignée qu’ il faut d’urgence jeter en pâture à la vindicte populaire.

    Évidemment Jack Lang est furieux et il le fait savoir.

    La très coquette, très politique girouette Jack Lang, a séduit les Français, au point qu’il s’est un moment tâté pour savoir s’il ne se sentirait pas, par hasard, une vocation et un destin présidentiels. Trop fin politique et trop vieux routier du PS pour s’illusionner bien longtemps sur ses chances de réussite il n’a – heureusement  pas persévéré bien longtemps dans cette voie.

    Jack Lang, un homme qui sait séduire.

    Il a atteint des sommets de popularité… dans un pays qui était pourtant plus homophobe à l’époque qu’il ne l’est aujourd’hui.

    Pour cela, il a utilisé deux moyens d’actions – ou d’inaction, je vous laisse choisir le terme le plus approprié

    En faisant croire qu’il avait considérablement augmenté le budget de son Ministère de la Culture à l’aide de simples tours de passe passe budgétaires, entre les différents services, et en distribuant moult et moult micro-enveloppes à une myriade d’ associations culturelles éphémères. Tel un Potentat régnant sur le petit monde de la culture, il a acheté sa popularité en distribuant des subventions.

    Parfois avec largesse… enfin quand il s’agissait des copains…

    Mais Jack est aussi adroit qu’il se prétend à gauche. Il est l’homme qui a fait de la fête de la musique une institution, il a soutenu de sa présence les Gay Pride( Fiertés Homosexuelles) et, point d’orgue de sa carrière narcissique, il a magnanimement orchestré avec Jean Paul Goude – un pro de la Pub qui nous inflige la promotion des Galeries Lafayette depuis des lustres  la commémoration du Bicentenaire de la révolution… Hollywood sur les Champs Elysées voilà qui a de la gueule !

    La France branchée et la France profonde ont communié dans cette commémoration en 1989 ! L’artiste ( l’illusionniste ?) ne manque pas de talent de communiquant…

    Il fut à une époque omniprésent sur les plateaux de télévision. Un quasi don d’ubiquité.

    Tel un empereur romain, Jack avait parfaitement intégré en fréquentant tout ce que la France compte de metteurs en scène au Festival de Nancy- dont il assura longtemps la direction – que le Faste et le Jeu restent les méthodes les plus efficaces pour se faire aimer du populo. C’est peut être également la raison pour laquelle il fréquentait assidument la plus célèbre et plus grande noctambulesque et homosexuelle boîte de nuit parisienne, le Palace.

    Ces nuits arrosées et vitaminées lui permettaient de séduire dans ces fêtes, souvent privées, le tout Paris branché de la mode, des arts, de la pub. Bref les gens qui comptent, sur qui il pouvait compter.

    Au ministère de l’Éducation Nationale il n’a strictement rien fait, ce qui lui a évité d’être aussi catastrophique que ses prédécesseurs et successeurs, et donc, de renforcer sa popularité.

    A part cela, et selon la rumeur, Jack Lang serait un véritable expert en droit constitutionnel et un professeur adoré de ses élèves.

    Mais pourquoi Ferry n’a-t-il pas dénoncé plus tôt ce crime présumé, cet acte de pédophilie quasi ministériel ?

    Alain

    Pour mémoire on pourra jeter un œil sur ce n° de l’express Copié collé d’un vieil article de l’express

    France : Secrets et ragots

    Par par Christophe Barbier, Aude Rossigneux

    Jack et l’argent

    «S’il a réussi à la Culture, c’est qu’il avait des budgets et il les obtenait par sa pugnacité», témoigne l’un de ses anciens collaborateurs. Jack Lang a toujours dépensé sans hésiter l’argent public pour la création. Ainsi, en 2000, il fit refaire à une designer une série complète de meubles destinés à la salle à manger du ministère, les premiers ayant été jugés inconfortables. On l’accuse aussi d’oublier des notes dans les restaurants. «Tout est parti d’un établissement de Blois où je ne n’étais jamais allé et qui a fait courir ce bruit, plaide-t-il. Des années plus tard, dans un banquet, des vignerons ont dit à ma femme: « On votera pour votre mari, même si on est de droite. Mais pourquoi ne paie-t-il pas au restaurant? » François Mitterrand m’a rassuré un jour sur ces ragots: « Ça n’influence que ceux qui sont déjà contre vous. »»

    Lang à peine battu aux municipales, la mairie invita tous les Blésois, le 23 mars 2001, à un verre de l’amitié. Son successeur, l’UDF Nicolas Perruchot, refusa de régler la note (22 143,84 euros); le préfet puis le tribunal administratif le 28 juin dernier l’obligèrent à payer, mais il a fait appel.

    Lang est surtout accusé, depuis des années, d’avoir gardé pour lui, en toute légalité, les fonds secrets que Matignon dispensait, jusqu’à leur suppression par le gouvernement Jospin. En 1999, Jack Lang a traîné en justice Sophie Coignard et Alexandre Wickham, auteurs de L’Omerta française (Albin Michel), qui avaient évoqué cette assertion. Il perdit en première instance et gagna 1 franc de dommages et intérêts en appel. Et il protesta auprès d’Arnaud Montebourg quand il apprit que le député PS de Saône-et-Loire, pourfendeur des fonds secrets, témoignait au procès en livrant une description précise de ce mécanisme.

    Propriétaire d’un appartement place des Vosges depuis 1984, il a montré lors du procès comment il l’avait payé (2,7 millions de francs, par la revente d’un appartement du boulevard Saint-Germain et trois emprunts), levant le voile sur un patrimoine jusqu’alors bien opaque. «Je n’ai jamais passé une nuit dans un ministère: je trouve que ce n’est mentalement pas bon, explique-t-il. Mon grand-père était l’une des fortunes de Nancy. J’ai souffert à l’école d’être traité de « gosse de riches ». Plus tard, on me soupçonna là-bas de posséder un bar louche à Paris. « Bar louche »: j’ai toujours trouvé l’expression fascinante.»

    Témoignant au procès de «l’omerta», le journaliste Daniel Carton, citant un collaborateur de Michel Rocard, fixa à 120 000 francs mensuels les fonds remis au cabinet Lang par Matignon entre 1988 et 1991. Pour un conseiller de Lang, qui vit ces fonds de près, le montant fut de 30 000 francs à la Culture et de 85 000 francs quand l’Education s’ajouta au portefeuille – ministériel – du maire de Blois. «Je n’ai jamais gardé un centime pour moi», assure l’ex-ministre. La vérité est plus nuancée. «Lang ne s’en occupait pas, confie un proche. Deux tiers étaient distribués en primes: certains touchaient, d’autres pas, sans que j’aie su pourquoi. A l’Education, tout le monde percevait. Le dernier tiers allait aux faux frais du ministre, dont ceux de ses officiers de sécurité pour les séjours à Blois.» Mécanisme classique. Conseillère de Lang de 1981 à 1986, Odette Grzegrzulka déclara avoir reçu – à partir de 1983 seulement – 500 francs par mois en liquide Rue de Valois; rempilant de 1988 à 1993, elle ne toucha rien, puis perçut 2 000 francs en prime officielle quand, en 1992, Lang géra aussi la Rue de Grenelle.

    Jack et les «nègres»

    Comme beaucoup d’hommes politiques, Jack Lang est accusé de faire écrire ses livres. «Je tiens mes manuscrits à disposition», réplique-t-il. Et de n’accepter comme muse récente que ce staphylocoque qui l’alita quinze jours: «J’ai décidé alors de rédiger un livre sur les idées à reprendre du modèle scandinave, ou bien une profession de foi en dix propositions.» Le résultat est Changer (Plon). Un éditeur confie la méthode Lang. «Il arrive avec une idée, jamais gratuite: il va écrire sur François Ier ou sur la Ve République parce qu’il a tel ou tel objectif politique. Un spécialiste ou des documentalistes font un « plâtre ». Lang le lit, fait des remarques et le renvoie à « l’atelier » pour une deuxième version qui va ensuite chez l’éditeur. Ce dernier apporte ses retouches, puis, après un autre passage à ?l’atelier?, Lang met le vernis. C’est un peu comme Rembrandt et ses aides. Lang est perfectionniste, travaille beaucoup, fait des remarques. Il a une vraie culture personnelle, remarque un détail dans des archives, exige qu’il soit évoqué dans un passage du livre, qu’il trouve trop court et fait reprendre selon ses consignes.» Système efficace et habile: l’une de ses plumes avoue n’avoir jamais rencontré Jack Lang? Vrai travail, aussi, à défaut d’écriture totale. «Un jour, il est venu corriger son texte ici, se souvient un autre éditeur. On y a passé un temps infini, il a fallu faire livrer des plateaux-repas, puis d’autres car ils n’étaient pas à son goût?»

    Jack et la calomnie

    A part Dominique Baudis, aucun homme politique n’a tant subi de calomnies sur ses m?urs que Jack Lang. En janvier 1995, dans la rivalité au PS pour la présidentielle, des jospinistes font courir la rumeur. «Je me souviens d’une réunion place des Vosges où il était effondré, témoigne un proche. Il a dit: « Là, je n’en peux plus. De telles ignominies! »» «On m’a traité alors de pédophile, raconte Lang, parfaitement lucide sur ces ragots. C’était immonde. J’ai trouvé les deux personnages qui racontaient cela. Le premier a fait amende honorable. Le second, je ne lui parle plus.» «Je sais qu’il pense cela, répond ce dernier, qui fut ensuite conseiller de Jospin à Matignon. Il se trompe, je n’ai jamais rien dit.»

    En 1996, un «blanc» – document non signé – des Renseignements généraux fait allusion à une vraie affaire de pédophilie survenue en 1988 dans le sud-est de la France et évoque, avec force détails scabreux, le couple Lang, citant des écoutes téléphoniques que personne n’a jamais entendues et qui ont été, selon la note? détruites depuis. La hiérarchie policière n’accorde aucune crédibilité à l’assertion. Enfin, à l’approche de la présidentielle de 2002, quelques chiraquiens racontent une arrestation de Jack Lang au Maroc, dans une affaire de m?urs, suivie d’une exfiltration discrète organisée par l’Elysée. Pas la moindre preuve, mais les missiles anti-Jospin se préparent, que le 21 avril rendra caducs. «Le plaisir est important dans sa vie privée, conclut un proche, mais il est trop soucieux de la liberté d’autrui pour se livrer à quoi que ce soit d’illégal en la matière.» La capacité de Jack Lang à endurer ces rumeurs et à en parler lui-même, comme il l’a fait avec L’Express, témoigne en tout cas de sa détermination à aller au bout de l’aventure présidentielle.

    L’Express, 22/09/2005

    Source : Blog du Collectif de Résistance d’Intervention Citoyenne – Manosque

    Tags : France, Jack Lang, rumeurs, ragots, pédophilie, pédocriminalité, Jeffrey Epstein,

  • France : Qui représentera la droite?

    Favoris

    Par Fouzia Mahmoudi

    Toutes les familles politiques en France commencent à se focaliser de plus en plus sérieusement sur la prochaine élection présidentielle qui se tiendra dans dix-huit mois, car que ce soit à gauche comme à droite, personne ne fait encore figure de candidat «légitime» pour porter le programme de son mouvement.

    À droite toutefois, quelques noms commencent à circuler et à susciter l’intérêt des médias. Parmi eux, Xavier Bertrand, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui a quitté Les Républicains en 2017, est celui qui retient, pour le moment, le plus d’attention. Toutefois, l’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a estimé cette semaine que Bertrand n’était pas forcément «le mieux placé» pour sortir la France de ses «graves difficultés».

    «Je pense que les favoris d’aujourd’hui seront les perdants de demain», a affirmé Brice Hortefeux, alors que le retrait annoncé cette semaine de François Baroin, donné jusque-là pour favori, a ravivé les tensions à droite dans la course à la candidature.

    Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, qui pose ostensiblement des jalons, «a fait le choix d’abandonner notre famille politique quand elle était dans la difficulté», or «notre pays connaît aujourd’hui de graves difficultés». «Pour moi, cela ne fait pas de lui le mieux placé pour nous en sortir», a expliqué l’eurodéputé LR.

    «Si c’est lui, nous nous rassemblerons autour de lui, mais en revanche, il ne faut pas laisser entendre qu’il n’y a que lui», a-t-il ajouté, en soulignant les «très nombreux talents» qui «pourront jouer un rôle le moment venu».

    Il a notamment évoqué le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, qui a «une ligne claire, sans hésitation, sans compromission et avec une très grande cohérence», ou la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui «ajoute une sensibilité à la fois écologique, environnementale et féministe».

    L’ancien ministre sarkozyste a aussi avancé le nom du président de la région Auvergne Rhone-Alpes, Laurent Wauquiez, «qui a décidé assez courageusement de prendre du recul» vis-à-vis de la politique nationale, «ce qui lui a fait considérablement gagner en humilité, en densité, en sincérité». «Je suis sûr que son retrait d’aujourd’hui permettra son rebond demain», a-t-il ajouté.

    Alors que Les Républicains doivent trouver un système pour départager leurs candidats, Brice Hortefeux a plaidé pour «un dispositif qui évite le cadenassage par une instance d’un parti politique» mais en même temps «qui évite le hold-up par des gens qui fausserait le résultat». «Le mot primaire ne me plaît pas», a-t-il ajouté.

    Reste que ce système de départage, qui était décrié il y a encore une année par le président des Républicains, Christian Jacob, recommence à revenir dans les débats et semble être le seul moyen de décider qui, des différents postulants à la fonction suprême, pour le moment assez peu nombreux par ailleurs, représentera la droite en 2022.

    Le Jour d’Algérie, 14 oct 2020

    Tags : France, Les Républicains, élections, présidentielles, droite, candidats,

  • Le politicien français Jack Lang dit que le don d’Epstein était pour financer un film

    L’ancien ministre est confronté à des questions sur l’argent de l’organisme de bienfaisance du financier en disgrâce.

    Par PAUL DE VILLEPIN 14/10/20,

    PARIS – Le politicien français à la retraite Jack Lang a rompu son silence sur un don important du financier en disgrâce Jeffrey Epstein, disant à POLITICO qu’il était censé financer un film.

    En 2018, un an avant son arrestation pour trafic sexuel et son suicide en prison, Epstein a fait un don de plus de 57000 dollars à une association française par le biais de son association caritative privée. Le président, le trésorier et le secrétaire de l’association étaient tous des collaborateurs de longue date ou des amis de Lang, ministre de la Culture de la France au début des années 1980, puis de 1988 à 1993.

    La nouvelle du don – rapportée pour la première fois la semaine dernière par le Daily Beast – a soulevé une foule de questions pour Lang, une personnalité éminente du Parti socialiste français étroitement associée à la grande promotion des arts du défunt président François Mitterrand.

    L’ancien ministre, aujourd’hui président de l’Institut français du monde arabe, a refusé de répondre à toutes ces questions lorsqu’il est contacté par téléphone mardi. Mais, dans une brève conversation, il a dit que l’argent était destiné à financer un film – sans fournir de détails.

    Lorsqu’on lui a demandé si le travail avait commencé sur le film, il a répondu: « Il est en cours de finalisation, je crois. »

    Une enquête menée par POLITICO suggère que l’organisation à but non lucratif a jusqu’à présent à peine existé au-delà de quelques formalités administratives de base.

    Sylvie Aubry, amie de longue date de Lang et l’un des cofondateurs de l’organisation à but non lucratif, a déclaré lors d’une conversation téléphonique qu’elle «ne se souvenait pas que l’organisation à but non lucratif ait jamais été vraiment active». Elle a également déclaré qu’il «avait été essentiellement mis en place par Jack Lang», bien que le nom du politicien n’apparaisse sur aucun des documents.

    L’association à but non lucratif, dont le nom se traduit par «Association pour la promotion de la politique culturelle nationale menée dans les années 1980 et 1990 du XXe siècle» – période pendant laquelle Lang était à la tête de la politique culturelle de la France – a été créée en juillet 2018 par les trois des proches de l’ex-ministre.

    Le don de 57 897 $ à l’association est enregistré dans les déclarations de revenus de l’organisme de bienfaisance privé d’Epstein, Gratitude America. L’association est la seule entité française à laquelle Epstein ait jamais fait un don, selon les déclarations fiscales.

    La mission de l’association française, détaillée dans les documents soumis au registre local des ONG et obtenus par POLITICO, était de «pérenniser les relations entre les milieux culturels et économiques [en France]», de «favoriser les liens entre les créateurs, les chercheurs et les producteurs qui en découlent » et « soutenir la production d’œuvres de création … y compris audiovisuelles et cinématographiques, visant à sensibiliser à cette politique ».

    « Ce sont des gens qui ont collecté des fonds pour financer un film, c’est tout », a déclaré Lang.

    Lang a renvoyé POLITICO à son bureau pour d’autres questions. Son bureau a refusé de répondre à de multiples demandes de commentaires et de clarifications, notamment à quel stade en était le film ou à son sujet.

    On ne sait pas si l’organisation à but non lucratif avait d’autres donateurs. Aubry a déclaré qu’elle n’avait aucune connaissance du don d’Epstein et qu’elle n’avait jamais reçu de revenu via l’organisation à but non lucratif.

    Fleuriste et ami

    Fleuriste qui travaille notamment pour l’hôtel de luxe parisien Le Meurice, Aubry est un ami de longue date de Lang.

    Sur une photo datée du 27 avril 2018 et publiée sur son profil Instagram, on peut voir Lang se livrant à du thé et des pâtisseries sous une toile monumentale de plafond en or et ocre peinte à la main dans le restaurant du Meurice. Elle a posté une autre photo de Lang célébrant un anniversaire de famille en décembre de l’année dernière.

    En juin 2018, Aubry a signé un protocole d’association, une déclaration légale signée par tous les administrateurs acceptant de former l’association.

    Contactée par POLITICO, Aubry a d’abord déclaré qu’elle n’était pas au courant de l’existence de l’organisation à but non lucratif. Plus tard dans la conversation, elle a dit qu’elle se souvenait que Lang avait discuté du projet avec elle et « en gros mis en place ».

    Dans une conversation téléphonique ultérieure, Aubry a déclaré: «à un certain moment, je me souviens qu’on m’avait demandé si je voulais [créer l’association à but non lucratif] et j’ai dit oui. Elle a dit qu’elle croyait que l’organisation à but non lucratif avait l’intention de «faire un film sur la culture dans les années 1980 et 1990 ou quelque chose du genre», mais a refusé de fournir des preuves matérielles du projet de film.

    Dans les archives publiques, l’organisation répertorie une adresse dans le 14e arrondissement de Paris, dans un immeuble majoritairement occupé par des cabinets de médecins où réside également Aubry. L’organisme à but non lucratif n’est actuellement pas répertorié parmi les boîtes aux lettres et les buzzers du bâtiment.

    Le groupe ne semble pas avoir de présence en ligne. L’Observatoire français des politiques culturelles, un organisme national étroitement impliqué dans la vie culturelle à travers le pays, a déclaré qu’il n’avait jamais entendu parler de l’organisation à but non lucratif.

    Aux côtés d’Aubry dans la structure de gouvernance de l’association, on trouve Christophe Degruelle, coté président, et Jacques Renard, coté trésorier.

    Degruelle a travaillé comme chef de cabinet de Lang lorsque ce dernier était ministre de l’éducation et a passé trois ans à conseiller Lang à l’Institut du monde arabe. Degruelle occupe désormais un poste élu de président de la communauté urbaine de Blois, ville de la vallée de la Loire où Lang a été maire pendant 11 ans. Ils y ont été photographiés ensemble lors d’un événement culturel en octobre 2018.

    Degruelle n’a pas répondu à plusieurs messages et e-mails sollicitant des commentaires.

    Renard était le chef de cabinet de Lang au ministère de la Culture. Il a refusé de répondre aux questions en personne et par téléphone.

    Lien Lang
    Bien que le nom de Lang n’apparaisse pas sur les documents officiels de l’organisation à but non lucratif, son nom rappelle son activité politique dans les années 80 et 90.

    Lang est largement reconnu pour son rôle en rendant la culture plus accessible à un public de masse et pour la création d’un festival de musique de rue populaire (Fête de la Musique) organisé chaque année le premier jour de l’été, lorsque des musiciens amateurs donnent des spectacles gratuits en plein air. à travers le pays.

    En 2013, le président français de l’époque, François Hollande, l’a nommé président de l’Institut du monde arabe, un centre culturel dédié à la civilisation arabe à Paris. Lang a également été conseiller spécial de Ban Ki-Moon lorsqu’il était secrétaire général des Nations Unies.

    En août 2019, Lang a déclaré à France Info qu’il connaissait Epstein. Il a dit avoir rencontré Epstein lors d’un dîner en l’honneur de Woody Allen en 2012 à Paris. Lang a exprimé son soutien au réalisateur – également un ami d’Epstein – à la suite d’accusations d’abus sexuels portées par sa fille adoptive Dylan Farrow. En janvier 2018, le jour où Dylan Farrow a détaillé les abus présumés de son père dans sa première interview télévisée, Lang a tweeté «#WoodyAllenforever». Allen a nié à plusieurs reprises les accusations.

    Lang a déclaré qu’il n’avait déjeuné à l’appartement d’Epstein sur l’avenue Foch près des Champs-Elysées qu’une seule fois et a qualifié le financier de «personne charmante, courtoise et agréable».

    «Il est vrai qu’il était souvent accompagné de jolies femmes, mais qui n’étaient évidemment pas mineures», a-t-il déclaré à France Info. Lang a dit qu’il était sidéré quand il a appris «toutes ces histoires à son sujet».

    Lang a également invité Epstein en mars 2019 à célébrer le 30e anniversaire de la pyramide du Louvre, en présence également du ministre de la Culture de l’époque, Franck Riester.

    Rien n’indique que Lang ait participé aux crimes d’Epstein. L’ancien ministre n’a fait l’objet d’aucune accusation de la part d’aucune des victimes d’Epstein.

    Epstein a d’abord plaidé coupable à une accusation de sollicitation de prostitution impliquant un mineur en 2008, et a été condamné à 18 mois de prison en Floride, dont il a purgé 13 ans. Le financier a ensuite été contraint de s’inscrire comme délinquant sexuel.

    Il a de nouveau été arrêté en 2019 et accusé d’avoir abusé sexuellement de nombreuses filles mineures pendant plusieurs années.

    Dans les années qui ont suivi sa première peine de prison, Epstein a vanté ses efforts philanthropiques dans des communiqués de presse hagiographiques réguliers, se décrivant comme un mécène des arts et des sciences dans le but de raffermir sa réputation.

    La fondation Gratitude America d’Epstein a été créée en 2012 pour «apporter un soutien à d’autres organisations du monde entier qui cherchent à célébrer les États-Unis d’Amérique et les idéaux américains, notamment la liberté, l’égalité, la démocratie, l’individualisme, l’unité et la diversité».

    L’argent de la fondation proviendrait d’un don de 10 millions de dollars effectué par l’intermédiaire d’une société à responsabilité limitée liée au milliardaire de capital-investissement Leon Black.

    Gratitude America a mis en banque via Deutsche Bank AG, a rapporté le Wall Street Journal, qui a été condamné en juillet 2020 à une amende de 150 millions de dollars «pour manquements importants à la conformité», dans ses relations avec Epstein.

    Deux des associés d’Epstein en charge de Gratitude America, les avocats Darren Indyke et Erika Kellerhals, n’ont pas répondu à plusieurs messages et appels demandant des commentaires.

    Les activités philanthropiques d’Epstein ont fait l’objet d’un examen minutieux. Le scandale Epstein a incité à un compte philanthropique d’accepter des dons de sources corrompues. Plusieurs scientifiques, organisations à but non lucratif et institutions, telles que Harvard, ont été critiquées pour avoir reçu des millions d’Epstein.

    Selon Patricia Illingworth, professeur d’éthique à la Northeastern University aux États-Unis, il est difficile de justifier la sollicitation ou la réception d’argent de donateurs controversés comme Jeffrey Epstein.

    «Epstein a violé les droits des jeunes filles» et il y avait «toutes les raisons de croire qu’il [ferait] de mauvais actes à l’avenir», a-t-elle déclaré.

    Epstein a été arrêté le 6 juillet 2019 à l’aéroport de Teterboro dans le New Jersey à son arrivée de France.

    En août 2019, à la suite du suicide d’Epstein dans sa cellule de prison à New York, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur des infractions sexuelles présumées liées aux activités du financier en France.

    Source : POLITICO, 14 oct 2020 (traduction non officielle)

    Tags : Jack Lang, Jeffrey Epstein, pédophilie, pédocriminalité,

  • Le Maroc exporte des macaques illégalement

    Des analyses scientifiques montrent: heureux macaques de Barbarie adoptés au zoo de Planckendael

    Une famille de macaques de Barbarie, hébergée au zoo de Panckendael en 2019, montre à nouveau le même comportement que dans la nature. Cela ressort des observations soignées et des analyses scientifiques. Les animaux provenaient d’un centre d’élevage polonais illégal. Des centaines de ces créatures du Maroc viennent comme animaux de compagnie chaque année. Mais généralement, ils sont abandonnés par la suite, en raison de trop de travail.

    Les macaques de Barbarie, extrêmement menacés, vivent dans les montagnes de l’Atlas en Afrique du Nord, en particulier au Maroc et en Algérie, jusqu’à une altitude de 2000 mètres. Il ne reste qu’environ 10 000 animaux. Au cours des 30 dernières années, leur nombre a diminué de 65%. Non seulement leur habitat est repris par les humains, mais les animaux sont également commercialisés illégalement comme animaux de compagnie. Aussi en Europe. Lorsque le propriétaire n’en veut plus, ils se retrouvent souvent dans des abris. Ou tout simplement jetés: souvenez-vous du singe avec la couche qui a été cueillie dans un arbre il y a quelques années à Ekeren.

    Adoption

    En 2019, Planckendael a adopté une telle famille de macaques de Barbarie, 3 mâles et 4 femelles. Les sept singes jaune-brun ont élu domicile dans un nouvel enclos de 2500 m2 que le zoo a construit pour eux, complètement dans une ambiance marocaine. Les singes ont été sauvés d’un centre d’élevage illégal en Pologne en 2017. Ils se sont retrouvés à la fondation de l’association animale AAP puis au Natuurhulpcentrum d’Opglabbeek. Ils ont cherché et trouvé un bon abri pour les animaux dans le besoin à Planckendael. Les singes ont ensuite été observés pendant des heures par des scientifiques du Centre de Recherche et de Conservation (CRC), le centre de recherche scientifique du zoo d’Anvers et de Planckendael. Ils ont conclu que les animaux se comportent maintenant comme ils le feraient dans la nature, signe qu’ils sont très à l’aise dans leur nouvelle maison. «Cependant, les animaux avaient traversé quelque chose en Pologne. Ils avaient à peine senti l’herbe sous leurs pieds et se trouvaient dans de petites cages », explique Zjef Pereboom, directeur de recherche du CRC.

    Bien-être animal

    Le zoo d’Anvers et de Planckendael mènent davantage de recherches scientifiques sur le bien-être de leurs animaux et ils ont même leur propre spécialiste du bien-être animal en interne. La Marina Salas espagnole mène régulièrement des observations comportementales avec des doctorants, généralement des aspirants biologistes de l’Université d’Anvers, afin de cartographier le bien-être de manière objective. «Surtout lorsque de nouveaux animaux entrent dans un nouvel enclos, il est de la plus haute importance de mieux comprendre comment ils se comportent, comment ils utilisent l’enclos et leur bien-être sur la base d’informations scientifiques objectives. « Elle dit. « De telles observations sont essentielles pour évaluer et surveiller le bien-être de nos animaux. »

    166 heures

    Dans ce cas, un doctorant a observé les singes pendant 166 heures. Pour ce faire, elle a utilisé une tablette avec des protocoles d’observation numérique standardisés dans « ZooMonitor », une application Web avancée pour observer, enregistrer et analyser le comportement des animaux. «Cela vous permet de noter, par exemple, les comportements de chaque animal, à quel moment, quels animaux interagissent entre eux et où ils se trouvent», poursuit Salas. «Vous pouvez sélectionner un animal spécifique et indiquer s’il grimpe ou mange, joue ou même dort. Leurs interactions sociales peuvent être étudiées en notant en détail comment les animaux interagissent les uns avec les autres. De telles interactions sociales donnent une très bonne indication quant à savoir s’ils se sentent à l’aise ou non dans la nouvelle situation. »

    Carte de chaleur

    Chaque séance d’observation d’un animal dure 15 minutes. De plus, des scans ont été effectués toutes les 5 minutes et deux choses ont été notées: les distances mutuelles de tous les animaux les uns des autres. Parce que la proximité est importante chez les primates. Elle a également noté l’emplacement exact de chaque animal dans l’enceinte à ce moment particulier. «Pour cela, nous avons une carte interactive sur la tablette, une carte de chaleur, sur laquelle nous pouvons voir sur la base des nuances de couleur où ils passent le plus de temps et s’ils profitent au maximum de leur séjour», explique Salas. «En conséquence, nous avons découvert qu’ils avaient suffisamment d’espace et suffisamment d’opportunités pour développer un comportement naturel. Et ce comportement est plus que positif. Par exemple, ils ont très souvent des puces, il y a peu d’agressivité, ils sont actifs, on a vu beaucoup de comportement de jeu et tout cela est un très bon signe. La carte thermique, ainsi que les observations comportementales, permettent également au zoo de comparer ce qui se passerait si plus d’animaux étaient ajoutés à l’avenir, ce qui augmenterait la taille du groupe et modifierait éventuellement les relations sociales. « Si des problèmes surviennent soudainement, nous avons décrit tous les comportements et nous pouvons donc facilement revoir le même projet, répéter la recherche et la comparer avec les observations précédentes. » Salas est très satisfait des résultats de l’étude. «Nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre car c’était la première fois que nous avions ces animaux et la première fois dans ce nouvel enclos. Nous sommes très heureux qu’ils réussissent si bien.

    Source : EOS Wetenschap,

  • Les Pays Bas rapatrient leur camping-cars du Maroc

    Le NKC (Dutch Camper Club) va ramasser les campeurs bloqués du Maroc aux Pays-Bas avec une campagne d’expédition à grande échelle. Le NKC a élaboré un plan à cet effet en collaboration avec l’ambassade, la compagnie d’assurance et Broekman Logistics de Rotterdam. Cela concerne principalement les campeurs des participants à l’une des cinq visites de groupe du NKC ce printemps. Ces voyages ont été interrompus en raison de l’épidémie corona.

    Réunions d’information

    Les campeurs ont ensuite été garés sur un camping à Marrakech, tandis que les campeurs ont été rapatriés par avion aux Pays-Bas. Puis sous l’hypothèse qu’ils pourraient éventuellement terminer le voyage à l’automne. Le plan est maintenant de faire rouler les camping-cars de Marrakech au port de Casablanca et de là au port d’Amsterdam. L’intention est que les propriétaires puissent venir chercher leur camping-car ici début décembre. Les propriétaires ont désormais été informés de l’opération proposée lors de réunions d’information. De nombreux voyageurs ont récemment demandé des conseils pour récupérer leur camping-car du Maroc.

    Ambitieux

    Le directeur du NKC, Stan Stolwerk, est heureux qu’il ait été possible de mettre en place l’opération. «C’est un plan ambitieux pour ramener les camping-cars, non pas dans six mois ou dans un an, mais dans un avenir très prévisible. Pour que les propriétaires de camping-cars puissent à nouveau profiter de la liberté du camping au printemps prochain. »

    S’inscrire

    83 propriétaires de camping-cars ont maintenant indiqué qu’ils souhaitaient profiter de la promotion d’expédition unique. Les voyageurs individuels dont le camping-car est toujours au Maroc peuvent également l’utiliser. Pour ce faire, ils peuvent contacter le NKC via Reizen@nkc.nl.

    NKC TV était présente à la réunion d’information. La vidéo peut être vue ci-dessous.

    Source : nkc.nl, 13 oct 2020

    Tags : Maroc, camping-cars, Pays Bas, coronavirus, covid 19,


  • Le Nigeria va dissoudre la Brigade spéciale anti-banditisme (SARS), accusée de meurtres et de brutalité


    Emmanuel Akinwotu

    Traduit par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي


    L’annonce intervient après des protestations croissantes, mais les critiques disent qu’elle ne va pas assez loin

    Après des jours de protestations contre les brutalités policières, le gouvernement nigérian a dissous une unité de police tristement célèbre, qui faisait l’objet d’allégations d’exécutions extrajudiciaires et d’abus.

    Une vague d’indignation a été alimentée la semaine dernière par l’apparition en ligne de séquences graphiques et d’expériences partagées d’abus commis par la Special Anti-Robbery Squad [litt. Escouade spéciale de lutte contre le vol), communément appelée SARS.

    La campagne #EndSars a débuté comme un mouvement largement en ligne, faisant un buzz international sur les médias sociaux et gagnant le soutien de personnalités telles que le footballeur Marcus Rashford et l’acteur John Boyega. Beaucoup de ceux qui défilent à Lagos et dans les villes du Nigeria ont la vingtaine ou la trentaine, protestant pour la première fois et motivés par leur expérience personnelle ou par des liens avec les abus des forces de sécurité.

    « L’Escouade spéciale de lutte contre le vol (Sars) de la police nigériane a été dissoute avec effet immédiat », a déclaré dimanche le bureau du président Muhammadu Buhari.

    L’Inspecteur Général Mohammed Adamu, qui avait auparavant écarté la perspective de la dissolution de l’unité, a également annoncé de nouvelles mesures « en réponse aux aspirations du peuple nigérian ». Les agents de la SARS seront redéployés dans d’autres unités, a-t-il dit, et un « nouveau dispositif policier » pour la remplacer sera bientôt annoncé.

    Étant donné la récurrence cyclique de vagues d’indignation publique au Nigeria, suivies de promesses gouvernementales qui sont ensuite perçues comme n’ayant pas apporté de changement tangible, l’annonce a été accueillie par un mélange d’euphorie que les autorités aient été forcées d’agir et de frustration que les mesures ne soient pas allées assez loin.

    Le directeur d’Amnesty International Nigeria, Osai Ojigho, a déclaré : « L’annonce ne répond pas aux demandes de reddition de comptes et de justice pour les abus commis par l’unité et la police en général.

    « Les autorités policières doivent affirmer avec force les mesures concrètes qu’elles prendront pour que tous les agents soupçonnés d’avoir commis des violations des droits humains fassent l’objet d’une enquête et soient traduits en justice ».

    La SARS a été créé en 1992 pour faire face à l’augmentation des crimes et délits violents, mais beaucoup ont accusé l’unité de refléter progressivement les groupes qu’elle a été créée pour arrêter. La police armée de la capitale, Abuja, a fait usage de la force contre les manifestants qui défilaient au moment où la décision de la a été annoncée.

    Plusieurs vidéos diffusées sur les médias sociaux ont montré des agents tirant à balles réelles et utilisant des gaz lacrymogènes et des canons à eau sur des manifestants en fuite, dont beaucoup ont été blessés.

    Une manifestante a déclaré avoir vu un groupe de six agents battre une femme avec des bâtons et des matraques, confirmant la vidéo mise en ligne.

    Un manifestant, Jimoh Isiaka, a été abattu par la police dans l’État d’Oyo, au sud-ouest du pays, a déclaré le gouverneur samedi, et un policier, Etaga Stanley, a également été tué lors d’affrontements dans l’État du Delta, au sud du pays.

    « Nous ne pouvons pas être des étrangers dans notre pays »

    De nombreux manifestants qui se sont rassemblés ces derniers jours ont décrit les appels à la dissolution de la SARS comme le début d’une réforme de la police au Nigeria. « D’abord c’est la SARS et ensuite c’est tout le système policier, parce que même avec des policiers et des policières ordinaires, on n’est pas en sécurité », dit Anuola, 26 ans, à Lagos.

    « Il ne s’agit pas seulement de la SARS, il s’agit de mettre fin à la brutalité policière », dit Ikechukwu Onanuku, un musicien de Lagos, qui dirigeaient le chœur de slogans alors qu’un millier de personnes marchaient dans le quartier huppé d’Ikoyi, bloquant un pont et un rond-point.

    « Nous ne nous arrêterons pas, nous serons ici demain et le jour suivant et l’année prochaine jusqu’à ce qu’il y ait du changement. Les gens en ont marre, pas seulement ici mais dans le monde entier », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il avait failli laisser sa peau dans une rencontre avec l’unité SARS. « J’aurais pu ne pas être ici », dit-il.

    Le droit de manifester est inscrit dans la loi nigériane, mais les mouvements de protestation sont régulièrement réprimés car les forces de sécurité les considèrent souvent comme des menaces pour la stabilité. Les expériences d’abus policiers sont presque omniprésentes.

    Lors de la manifestation d’Ikoyi, des médecins assistaient les manifestants debout dans la chaleur, en leur fournissant gratuitement du glucose et du paracétamol. Les organisateurs ont récolté des milliers de livres pour acheter de l’eau, de la nourriture et des fournitures pour les manifestants dans différentes régions du pays. Des centaines d’avocats se sont portés volontaires pour assister les personnes interpellées.

    Rinu Oduala, une influenceuse présente à un sit-in devant le siège du gouvernement à Lagos, a déclaré qu’elle estimait que les protestations alimentaient l’espoir. « C’est inspirant parce que des gens du monde entier ont donné de l’argent, de la nourriture et tout le reste, dit-elle. Je suis pleine d’espoir parce que le monde entier nous regarde ».

    NdT

    Les manifestations ont continué lundi, malgré l’annonce de la dissolution de la SARS. Un homme de 55 ans a été tué et de nombreuses personnes ont été blessées par balles à Surulere, une zone de Lagos. Les manifestants onc cinq revendications :
    1. La libération immédiate de tous les manifestants arrêtés
    2. Justice pour les personnes tuées par des brutalités policières et indemnisation de leurs familles
    3. Un organisme indépendant chargé d’enquêter sur les cas de mauvaise conduite et d’engager des poursuites
    4. Des évaluations psychologiques indépendantes et une nouvelle formation pour les agents de la SARS licenciés qui souhaitent être redéployés
    5. Une augmentation de salaire pour les policiers afin qu’ils soient « correctement rémunérés pour la protection de la vie et des biens des citoyens ».

    Source : Tlaxcala, 12 oct 2020

    Tags : Nigeria, SARS,