Mois : novembre 2020

  • Gouyette: «Les propos de Macron sur l’Algérie ont été « mal compris»

    L’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, s’est exprimé, ce mercredi 25 novembre 2020, sur les dernières déclarations du président français, Emmanuel Macron, dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique dans lequel il a déclaré qu’il « ferait tout » pour « aider » le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour que la transition en Algérie réussisse.

    Intervenant sur la radio web « Radio M« , le diplomate français a apporté des précisions concernant l’entretien d’Emmanuel Macron à Jeune Afrique. « La façon dont s’est exprimé le président français à propos de l’Algérie n’a pas été vraiment bien comprise », a-t-il dit ne ajoutant que « la perception que nous avons observé ici de ces propos ne correspond pas vraiment à ce qu’il a voulu dire ».

    «Je crois que le président attache une grande importance à la relation avec l’Algérie », a indiqué l’ambassadeur de France qui a ajouté que Macron « considère que nous pouvons refonder cette relation, la relancer sur des bases saines et positives, pour pouvoir faire beaucoup de choses ensemble dans tous les domaines ».

    La campagne de boycott es produits français n’a pas eu d’impact»

    L’ambassadeur de France en Algérie, M. François Gouyette a affirmé que les appels au boycott des produits français qui se sont multiplié après les propos du président Emmanuel Macron sur et le droit de caricaturer le prophète Mohamed (QSSSL), a échoué grâce à sa forte présence sur le marché algérien.

    Intervenant sur l’émission « OFFSHORE »,le diplomate français avance avoir constaté que la compagne a fait l’enfeu: «Il ya eu quelques déclarations qui ont été faites,mais en réalité, les observations faites par nos services économiques notamment nos chambres de commerce , il n y a pas eu véritablement d’impact ».

    L’ambassadeur affirme qu’il s’agit sans aucun de la qualité des produits français et à leur très grande familiarité auprès des algériens.

    «Cela rassure, et c’est une manière d’illustrer la très grande proximité entre nos deux pays. On considère que la France a vis-à-vis de l’Algérie des sentiments de distance ou de condescendance, je veux rappeler sur quoi est fondé notre politique vis-à-vis de l’Algérie: Ni ingérence ni indifférence. Ça n’a jamais été dans l’agenda du président de s’ingérer dans les affaires de l’Algérie qui est un pays souverain dont nous respectons beaucoup l’indépendance ».

    Echourouk Online, 26 nov 2020

     

    Tags : #France #Algérie #Macron

    France, Algérie, Macron, 

  • Occupation marocaine du Sahara Occidental : La RASD demande à l’UA des mesures très fermes

    La République arabe sahraouie démocratique (RASD) a appelé, de nouveau, l’Union africaine (UA) à prendre des mesures plus fermes face à la violation marocaine de l’acte constitutif de l’UA et la poursuite de son occupation militaire de parties d’un territoire appartenant au Sahara occidental, un pays africain et membre fondateur de l’organisation panafricaine. La RASD a réitéré son appel lors de sa participation à la 67e session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), dont les travaux ont débuté, lundi, et se poursuivront jusqu’au 3 décembre prochain. 

    Dans ce cadre, le représentant de la République sahraouie et coordonnateur avec la CADHP, Widad Al-Mustapha, a présenté, mardi, une communication par laquelle il a fait part, aux membres de la CADHP et aux représentants des institutions nationales et de la société civile, des derniers développements de la cause sahraouie. Le responsable sahraoui a entamé son intervention en évoquant la nouvelle situation imposée par l’occupant marocain du fait de la violation par ce dernier de l’accord de cessez-le-feu, à travers son agression militaire, le 13 novembre courant, contre les civils sahraouis et l’ouverture de nouvelles brèches dans le mur de la honte, ce qui a mis l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) dans l’obligation d’intervenir pour protéger les citoyens sahraouis sans défense au niveau de la brèche illégale d’El-Gueguerat. 
    Tout en imputant au Maroc l’entière responsabilité des répercussions de sa violation du cessez-le-feu, M. Widad Al-Mustapha a appelé les Nations unies et l’UA à intervenir, en toute urgence, en vue de mettre fin à la colonisation de la dernière colonie en Afrique. Le représentant de la République sahraouie a par ailleurs salué le rôle historique de l’UA dans l’accompagnement et le soutien apportés à la cause sahraouie juste, revendiquant toutefois « une prise de mesures plus rigoureuses face à la transgression éhontée par le Royaume marocain de l’acte constitutif de l’organisation africaine ». Preuve à l’appui, M. Mustapha a mis en avant « le non-respect des frontières héritées au lendemain de l’indépendance, et l’occupation militaire de territoires d’un pays voisin et membre fondateur de l’UA, en l’occurrence la République sahraouie ». 
    Dans son allocution lors de cette session, le responsable sahraoui a évoqué la situation légale des territoires sahraouis, remettant en question la nature de l’existence marocaine sur des parties occupées du sol sahraoui. Une telle présence a été qualifiée d’occupation illégale, conformément aux résolutions de 1979 et 1980 de l’Assemblée générale de l’ONU, mais également l’avis de la CIJ de 1975, celui de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de 2016 et 2018, les avis juridiques onusiens de 2002 et l’avis consultatif de l’UA de 2015, a-t-il rappelé. « Le peuple sahraoui a démontré, trois décennies durant, la force de son pari sur la paix comme seule alternative, et a fait assez de concessions pour instaurer la paix équitable sous-tendant la charte onusienne, l’acte constitutif de l’UA et le droit international », a expliqué le responsable sahraoui. Et de déplorer les choix faits par le régime marocain qui a agi dans le sens contraire, « en bafouant sciemment et avec préméditation l’accord de cessez-le-feu ». 
    Par ailleurs, M. Widad Al-Mustapha a dénoncé les pratiques auxquelles se livrent certaines grandes puissances au niveau du Conseil de sécurité, pour tenter d’entraver le travail de la Minurso, citant en particulier la France qui essaie de réduire les missions de l’instance onusienne à la surveillance du cessez-le-feu. Le Front Polisario avait, à maintes reprises, mis en garde le SG de l’ONU et les membres du Conseil de sécurité ainsi que le SG de l’UA contre ces comportements. Évoquant la situation dans les territoires occupés, le responsable sahraoui a appelé une nouvelle fois la CADHP à la mise en oeuvre de la décision de l’UA qui a ordonné de dépêcher une délégation pour visiter ces territoires afin de constater et de rapporter la situation qui y prévaut. Et de s’adresser à la CADHP « au nom de la conscience humaine et de ses responsabilités en matière des droits de l’Homme, de hâter son intervention pour protéger le peuple sahraoui de la répression marocaine systématique à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme sahraouis ».
    De même qu’il a appelé, en sa qualité de plus haute instance africaine chargée de protéger et de défendre les droits de l’Homme, à intervenir pour mettre fin aux interpellations, aux procès iniques et à la torture dont sont victimes les défenseurs des droits de l’Homme sahraouis. La CADHP a été aussi exhortée d’œuvrer pour la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines, et le règlement du dossier des disparus.
    M. B.
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara
  • Le Maroc derrière la rumeur de la suspension des visas par les Emirats

    Le Maroc nourrit l’espoir d’exacerber la tension entre les Emirats Arabes Unis et l’Algérie depuis la mort d’un officier et la capture d’un autre au Sahara Occidental lors d’un accrochage entre les armées sahraouie et marocaine.

    Dans ce but, les services de propagande marocaine ont répandu une rumeur selon laquelle les Emirats ont décidé de suspendre l’otroi de visas aux ressortissants algériens. Une information qui a suscité un tôllé auprès de l’opinion publique algérienne.
    Une fake news qui a été catégoriquement démenti par les autorités algériennes dans un communiqué rendu public ce jeudi 26 novembre 2020, le ministère algérien des Affaires Etrangères.
    «Ces informations sont fausses et dénuées de tout fondement. Les hautes autorités émiraties ont démenti en bloc l’existence d’une quelconque décision concernant les citoyens algériens s’agissant de la mesure d’interdiction d’entrer dans leurs territoires », indique le communiqué.
    Les autorités du royaume du Golfe ont, également, révélé que “le document comprenant le nom de l’Algérie est faux et a été relayé par des parties aux intentions malsaines”, ajoute le communiqué.
    Tags : #Algérie #EmiratsArabesUnis #Visa #Fakenews
  • Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara : un blanc-seing ?

    Alassane Ouattara peut se réjouir : il a réussi son pari. Alors que les observateurs prévoyaient une situation tendue après la décision de maintenir l’élection au 31 octobre, celle-ci s’est finalement déroulée dans un contexte relativement apaisé. Le scrutin a reçu l’approbation des différentes missions d’observation présentes sur le terrain. L’heure est désormais au dialogue avec l’opposition – appelé de ses vœux par Alassane Ouattara et déjà en partie matérialisé par la rencontre, ce 11 novembre, entre le Président et Henri Konan Bédié, son principal opposant – mais aussi et surtout à l’action. Deux mandats n’auront pas suffi à l’homme fort d’Abidjan pour faire profiter à tous les Ivoiriens, de façon inclusive, de la croissance insolente du pays. Beaucoup reste à faire.

    Peu après le scrutin, la Mission internationale d’observation des libéraux et démocrate a salué “la maturité exemplaire et le sens des responsabilités élevés” du peuple ivoirien et félicité les organes en charge de l’élection pour la bonne organisation du scrutin. Même son de cloche du côté de l’Union africaine et de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette dernière a même récemment transmis ses félicitations au président Ouattara pour sa réélection, juste après la validation de sa victoire par le Conseil constitutionnel.

    Plus que la victoire d’Alassane Ouattara, ce succès électoral consacre l’échec de l’opposition. En effet, cette opposition disparate, composée d’ennemis d’hier et n’ayant pas d’autres projets que le « Ouattara doit partir » a péché. Elle aurait dû comprendre, elle qui regroupe une bonne partie de ce que la Côte d’Ivoire compte de vieux éléphants de l’univers politique, que la politique de la chaise vide est inopérante. En outre, son appel à la désobéissance civile a été un large échec et pour plusieurs raisons. En premier lieu, le traumatisme de 2010 est trop récent dans la mémoire des Ivoiriens, et peu ont envie d’aller risquer leur vie pour jouer un remake de cet épisode tragique. Ensuite, à part les appels au « dégagisme » ayant ciblé le président Ouattara, l’opposition n’a rien proposé, ou a été inaudible sur ses autres propositions. Enfin, Alassane Ouattara affichait à la fin de son second mandat un bilan à faire pâlir d’envie beaucoup de dirigeants de la planète. Il possédait donc un avantage certain.

    Alassane Ouattara : un blanc-seing ?

    Plutôt que de louvoyer, l’opposition aurait dû battre campagne, jouer selon les règles, même si elle ne les a pas édictées, et présenter un candidat unique. Si mathématiquement, elle avait de sérieuses chances de mettre en difficulté le président sortant, l’opposition aura péché par son égoïsme et ses petits calculs. Plus portée sur les déclarations tapageuses que sur l’action véritable auprès des populations, elle doit aujourd’hui prendre acte de sa défaite, et consolider ses propositions de réponses aux véritables problèmes des Ivoiriens en vue des prochaines élections.

    Plus que l’organisation du scrutin qui, à quelques incidents près, s’est déroulé dans le calme, l’après-scrutin est riche d’enseignements. Il y a 10 ans, l’annonce de la victoire d’Alassane Ouattara sur son rival d’alors, Laurent Gbagbo, avait plongé le pays dans le chaos, ce dernier ne souhaitant pas reconnaitre sa défaite. S’en était suivie une crise post-électorale ayant entrainé la mort de plus de 3 000 Ivoiriens. En 2020, en dépit des prévisions pessimistes des Cassandre, le pays a survécu, preuve de son désir de tourner la page d’une histoire tragique. La raison en est simple: les Ivoiriens ont préféré laisser sa chance à un système, qui, quoiqu’imparfait, éloigne les spectres du passé. La rencontre entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, ce mercredi 11 novembre, ayant « brisé la glace » et « rétabli la confiance » selon les deux intéressés, même si elle n’est qu’un prélude à un processus d’apaisement qui devrait prendre plusieurs mois, traduit bien ce changement de paradigme, et consacre symboliquement la primauté du vote et du dialogue sur la rue et les armes.

    Le passage du cap dangereux des élections ne doit cependant pas inviter à percevoir la victoire d’Alassane Ouattara comme un blanc-seing. Sous la présidence de l’actuel chef d’État, le pays s’est hissé en tête des pays les plus riches d’Afrique de l’Ouest, selon une récente étude de la Banque mondiale. Avec un PIB par habitant de 2 286 dollars à la fin de l’année 2019, la Côte d’Ivoire devance le Ghana et le Nigeria. Le fait que sa croissance moyenne se soit établie, au cours des huit dernières années, à 8,3%, n’y est sans doute pas pour rien. La nation éburnéenne peut en outre se vanter de progressions impressionnantes ces dernières années au classement Doing Business de la Banque Mondiale, ainsi que d’être le pays ayant enregistré la plus forte progression au sein du classement Mo Ibrahim de la gouvernance africaine (fondé sur des critères de sécurité et d’état de droit, de droits humains, de développement économique et humain). Reste qu’une grande partie de sa population souffre toujours de pauvreté, problématique à laquelle n’a qu’en partie répondu le passage en 2013 du salaire minimum de 36 000 à 60 000 FCFA.

    Pas assez inclusive, la croissance ivoirienne ? Ouattara ne peut le nier. Le lundi 9 novembre, son premier message à la Nation depuis sa réélection y faisait d’ailleurs référence : « Place maintenant au temps de l’action. Et l’action pour moi, c’est le Projet de la Côte d’Ivoire Solidaire pour lequel j’ai été élu et qui va accélérer la transformation économique et sociale de notre pays, par une croissance plus inclusive. » Dont acte ? Réponse en 2025.

    Source : Decryptnewsonline, 18 nov 2020


    Tags : #Coted0voire #alassaneouattara

  • Sahara Occidental : L’Armée sahraouie poursuit son offensive

    Les forces de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont poursuivi, hier mercredi, au 13eme jour consécutif, leurs attaques intenses le long du mur de la honte. Ils ont ciblé plusieurs sites de retranchement des forces d’occupation marocaines, a indiqué le ministère sahraoui de la Défense.

    Il est précisé que les bombardements des sites ciblés ont touché les forces d’occupation marocaines notamment dans le secteur de Haouza. Les unités de l’APLS ont ciblé à plusieurs reprises des concentrations de l’armée d’occupation marocaine dans le secteur de Haouza et ont aussi visé les positions marocaines dans le secteur d’Amgala et celui d’El Beggari. « Les vaillantes unités de l’APLS sont déterminées à poursuivre la destruction des bastions des envahisseurs le long du mur de l’humiliation et de la honte », a poursuivi le ministère de la Défense sahraoui. L’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) avait lancé des attaques intenses le long du mur de la honte, ayant ciblé plusieurs sites de retranchement des forces d’occupation marocaines, après la violation marocaine de l’accord de cessez-le-feu en ciblant les civils sahraouis sans défense qui manifestaient pacifiquement devant la brèche illégale d’El-Guerguerat. 
    Dans sa lâcheté, le Maroc a relancé sa machine de répression militaire et continue de cibler les populations sahraouies dans les territoires occupés, alliant intimidation, embargo et harcèlement, comme en témoigne l’enfant Hayat Moulay Ahmed Cidia, victime de ces pratiques exercées par les responsables de son école et du centre de police à Laâyoune occupée, indiquent des rapports sahraouis sur les droits de l’Homme.À Boujdour occupée, la répression de l’occupant marocain bat son plein et cible même les foyers des Sahraouis, en limitant leur déplacement et en interdisant à la population solidaire de leur rendre visite, dans une image très expressive des hostilités manifestent du régime marocain contre des civils désarmés sur leurs territoires occupés, rapportes des médias sahraouis. Les domiciles des activistes pour les droits des Sahraouis, pour ne citer que Fatma Mohamed El-Hafedh, Sultana Sid Ibrahim Khaya, et Hamdi Mohamed Habadi, sont à présents placés sous surveillance et encerclés depuis plusieurs jours déjà par des éléments de l’armée marocaine en tenue militaire et en civil. Une panoplie de photos et de vidéos a été relayée par les citoyens sahraouis sur les réseaux sociaux pour mettre au grand jour l’hystérie de la répression des forces d’occupation marocaines qui s’emploient à encercler les domiciles des militants et interdire tout contact avec les citoyens sahraouis solidaires. 
    À noter que de nombreux citoyens ont été interdits de rendre visite à la militante Sultana Khaya, dont les membres de la famille continuent à souffrir des blessures qu’ils ont subies suite à une attaque brutale par les forces ennemies, et interdits de se rapprocher de Fatma Mohamed El-Hafedh, traitée par la police marocaine avec provocation et humiliation. Les Sahraouis soulignent que face au bafouement des droits de l’Homme dans les territoires occupés et la politique de vengeance adoptée par l’occupation marocaine, les Sahraouis montrent encore une fois leur détermination et insistance à poursuivre la lutte armée pour recouvrer la souveraineté de la République sahraouie. Le cas de l’enfant Hayat Moulay Ahmed Cidia, ciblée par la machine d’intimidation marocaine, qui singe la répression sioniste en Palestine est un exemple on ne peut plus édifiant de l’acharnement de l’occupant marocain à se venger sur les populations sahraouies vulnérables mais qui demeurent déterminées dans leur résistance et défient quotidiennement les forces de réprésion marocaine déployées dans les principales villes occupées du Sahara occidental. 
    Les actes d’harcèlement des populations sahraouies interviennent concomitamment avec le retour à l’affrontement militaire au Sahara occidental. Tout en condamnant ces actes criminels et contraires à la loi, les organisateurs de la campagne de dénonciation de cet harcèlement de la population inspirée des méthodes d’Israël ont rappelé le Maroc aux exigences des conventions internationales pertinentes, notamment l’article 13 de la Convention relative aux droits de l’Enfant (HCDH) de 1989 et la Convention de Genève IV sur la situation des enfants lors des conflits armés.
    M. Bendib
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara
  • La prise de contrôle de Guerguerat face à la géopolitique des corridors en Afrique du Nord

    Par Dr. Lagha Chegrouche (*)

    La reprise des hostilités au Sahara occidental après la violation du cessez-le-feu de 1991 par le Maroc, à Guerguerat singulièrement, met en exergue une nouvelle géopolitique régionale de convoitise d’inspiration impériale et califale, à haut risque pour tous les peuples d’Afrique du Nord. Un risque géopolitique d’intensité élevée qui s’ajoute à celui de la déflagration de la Libye et de la diffusion du terrorisme dans le Sahel (1).
    Le passage de Guerguerat est un check-point stratégique dans le contrôle des corridors de transport d’Afrique transsaharienne (2).
    Une nouvelle configuration géopolitique générée par le nouvel ordre impérial, dont l’ultime objectif est la remise en cause des acquis de la libération politique et économique des années 60, c’est-à-dire une nouvelle tentative de mise sous tutelle des États de la région comme c’est le cas de la Libye post-Kadhafi (3).
    La prise de contrôle de Guerguerat procède de cette géopolitique de convoitise dictée par des puissances impériales d’Europe, avec un misérable habillage arabique du Golfe. Il ne manquait à cette mise en jeu géopolitique que des chameaux pour conduire une nouvelle razzia. La manœuvre géopolitique du Maroc autour de Guerguerat prolonge l’initiative d’ouverture du consulat d’Abu-Dhabi dans la ville de Laâyoune et les safaris à la gazelle sahraouie, avec une bénédiction néo-califale chérifienne.
    L’analyse des enjeux de cette «nouvelle géopolitique nord-africaine»(4) met en évidence une stratégie économique mûrement réfléchie, qui vise le contrôle global des ressources de la région nord-africaine et de ses voies d’accès, à l’instar de celle de la Caspienne (Cf. Géopolitique caspienne – Rivalité et contrôle global de l’énergie(5)) :
    • Pour les ressources nord-africaines, le potentiel prouvé et probable en matières premières comme le pétrole, le gaz, le gaz de schiste, le schiste bitumineux, les phosphates, le fer, le manganèse, le quartz cristallin, les minéraux de terres rares, le tungstène, l’uranium, le diamant, l’or est considérable. En particulier, le potentiel du Sahara occidental, les réserves de l’erg occidental d’Algérie, l’uranium dans le pays peul au Mali, en Mauritanie et au Sénégal, la richesse poissonnière des côtes atlantiques. Ces ressources naturelles suscitent convoitises et rivalités, au détriment des intérêts des peuples et pays de la région. La «rivalité est toujours autour d’un puits», disait l’adage touareg !
    • Pour les voies d’accès, les corridors nord-africains sont parmi les plus compétitifs en raison de la proximité de la façade atlantique et méditerranéenne des deux principaux marchés internationaux des biens et des services : les États-Unis et l’Europe. Une combinaison des voies terrestre et maritime offre à l’Afrique du Nord un avantage stratégique à la condition que la paix soit durablement préservée. Ce n’est pas un hasard si les États-Unis ont créé l’Africom, un commandement militaire spécifique pour cette région, avec un budget de fonctionnement de 5 milliards US $ (2019). La France renforce aussi sa présence militaire dans le cadre de son opération Barkhane, en plus de ses accords techniques militaires. 
    La Turquie néo-ottomane s’appuie sur des affinités confréristes pour pénétrer la région, militairement en Libye, au détriment d’une action unitaire nord-africaine. Les confréristes musulmans fidèles à Istanbul sont au pouvoir au Maroc, influents en Algérie et en Tunisie. Le jeu de ces deux puissances rappelle l’ancienne alliance franco-ottomane établie en 1536 entre le roi de France François 1er et le souverain turc Soliman «le Magnifique», selon Paris, «La terreur», selon Damas. Son représentant a été chassé d’Alger en 1710.
    La reprise des hostilités militaires autour de Guerguerat exige méthode et analyse critique, afin de bien comprendre cette nouvelle géopolitique de convoitise impériale et califale en Afrique du Nord. Une géopolitique motivée par une inquiétante nostalgie de tutelle néocoloniale pour la France et néo-ottomane pour la Turquie, sous-couvert de défense des «droits humains» pour la première et des «droits musulmans» pour la seconde. Chaque puissance qui s’ingère dans la région joue sa propre partition géopolitique, militaire et économique au détriment des peuples et des pays nord-africains comme en Libye : les États-Unis, la France, la Russie, la Chine, la Turquie et, en supplétifs Qatar et Abu-Dhabi. Aucun de ces pays outsiders ne cherche l’intérêt nord-africain. «L’Afrique aux Africains de Massinissa» est toujours fustigé par les Nord-Africains par « syndrome de régence ou allégeance impériale ou califale(6)».
    Le corridor terrestre atlantique «Tanger-Guerguerat-Lagos» traduit singulièrement cette nouvelle configuration néocoloniale, qui vise un contrôle global de la façade atlantique de l’Afrique du Nord et des voies d’accès à cette région riche en matières premières et disposant d’un fort pouvoir d’achat. Sans règlement juste et durable de la question sahraouie, la rivalité nord-africaine pénalise d’abord l’Algérie et uniquement ce pays dans une perspective d’exportation de ses ressources naturelles par l’Atlantique. Dans le cas de Guerguerat, le corridor terrestre atlantique est une exigence économique européenne, des opérateurs résidents et non résidents au Maroc. Le seul check-post hors contrôle était celui de Guerguerat. Le corridor maritime atlantique est plutôt plus coûteux et suppose des ports performants. Par contre, les investisseurs arabiques disposent d’une alternative de transport par camionnage utile, fluide et avec des salaires de misère.
    Le corridor terrestre atlantique permet donc la circulation des biens et services de Tanger à Lagos, via Guerguerat. D’abord vers Dakar, puis Abidjan pour arriver enfin à Lagos. Les biens et services sont fabriqués au Maroc ou en Europe.
    • Le flux atlantique «Nord-Sud» est celui des biens manufacturés des opérateurs marocains et européens destinés à l’Afrique de l’Ouest.
    • Par contre, le flux atlantique «Sud-Nord» cible les marchés des matières premières de l’Afrique de l’Ouest destinées aux marchés européens.
    Le financement de ces flux physiques étant assuré par des capitaux des pays arabes du golfe Persique. En particulier, par Abu Dhabi et Qatar, deux supplétifs des puissances impériales et califales comme à l’époque byzantine et ottomane. Le Maroc agit suivant cette stratégie économique aux apparences néocoloniales. Son adhésion comme «membre» à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au détriment de l’Union des pays nord-africains (UMA) rend «irréversible(7)» cette stratégie. Des puissances impériales comme la France avec les capitaux des émirats d’Orient soutiennent activement cette stratégie de contrôle global des marchés de l’Afrique de l’Ouest et de ses voies d’accès.
    La participation du Maroc aux différentes institutions de la Cedeao incite même certains opérateurs européens à envisager un nouveau tracé pour le gazoduc transsaharien (appelé Nigal par NNPC et Sonatrach). Le projet Nigal(8) est un système de transport algéro-nigérian prévu initialement pour acheminer 30 milliards de m3/an, entre Warri (Nigeria) et Hassi R’mel (Algérie), puis vers l’Europe, via Medgaz ou Galsi.
    Tous les scénarios indiquent que le corridor atlantique terrestre «Tanger-Lagos» avec son projet de gazoduc «Afrique atlantique» défendu par le Maroc et la France vient en compétition avec celui de l’Unité africaine «Alger-Lagos» et le projet du transsaharien de Sonatrach. D’autres corridors de transport sont également en développement dans une perspective de relier l’Afrique des matières premières aux marchés européens via des ports nord-africains : le corridor «Le Caire-Addis-Abeba», le corridor «Tripoli-Ndjamena». Quand un tracé ne progresse pas, il y a nécessairement un foyer de tension ou de rivalité le long de son itinéraire. C’est bien le cas des corridors suivants :
    • Le corridor libyque avec son système de Green-Stream. Il cible l’Italie via la Libye et en partance de l’Afrique centrale. Son lancement d’une manière autonome a scellé l’acte d’assassinat de l’historique dirigeant libyen, pendant la funeste «tempête arabe» sponsorisée par le Qatar et sa chaîne d’agit-prop confrériste.
    • Le corridor du Nil entre Le Caire et Addis-Abeba via Khartoum, destiné à acheminer une partie du pétrole soudanais vers l’Europe. La rivalité le long de ce corridor risque de faire exploser l’Afrique de l’Est et ses barrages d’eau en Égypte et en Ethiopie. Le Tigré est déjà mis à feu et à sang !
    • Le corridor atlantique : la prise de contrôle de Guerguerat s’inscrit dans cette logique néocoloniale de pacification des routes de transport en Afrique de l’Ouest. La France semble soutenir ce corridor stratégique.
    En effet, le Maroc est fortement engagé dans cette stratégie de contrôle des ressources et des marchés de l’Afrique de l’Ouest, en optant pour «un renforcement de sa diplomatie bilatérale et régionale. Les missions économiques de ses ambassades au nombre de 29, dont 26 en Afrique de l’Ouest, sont très actives et efficaces(9)» pour mettre en valeur l’attractivité de ses produits fabriqués par des opérateurs européens ou marocains, en mettant en avant les facilités fiscales, financières, douanières.
    La géopolitique nord-africaine exige, donc, une nouvelle lecture du jeu et des enjeux au-delà de la stricte question coloniale du Sahara occidental et celle du respect du droit des peuples à l’autodétermination. Le peuple sahraoui sait se défendre et dispose de la légitimité des moyens de sa libération.
    Cependant, la nouvelle géopolitique régionale induit un jeu d’une complexité sans précédent, avec un risque de déflagration possible. Le risque géopolitique vise, au-delà de la question sahraouie, à nuire aux capacités de l’Algérie, à son autonomie, à son peuple, à son armée. C’est la seule centralité en Afrique du Nord disposant, en effet, de moyens économiques et militaires autonomes.
    Son autonomie géopolitique en devenir gêne les puissances impériales et califales. Elle rappelle celle de l’État d’Alger en 1710. La Turquie néo-ottomane garde le souvenir nostalgique âcre et revanchard de l’expulsion du pacha de la Sublime Porte d’Alger par le valeureux Sultan Ahmed Chaouche, premier souverain autonome de l’État d’Alger (Lagha Chegrouche, Géopolitique d’Algérie : Syndrome de la régence, édition Laurent Sydney 2020).
    Si le Sahara occidental passe sous contrôle global du Maroc, au mépris du droit international, cela renforcera plutôt la suspicion, puis la division, la loi du talion en Afrique du Nord et mettra la paix régionale en péril. Le Maroc, depuis deux mille ans, «n’a jamais fait partie politiquement de l’Afrique du Nord(10)», c’est-à-dire que ses «intérêts économiques et stratégiques sont plutôt tournés vers l’Afrique de l’Ouest(11)». Son adhésion à la Cedeao l’illustre. En effet, il n’y a qu’à consulter l’Histoire de la région nord-africaine depuis Jugurtha à l’État d’Alger. Si l’on relit cette Histoire jusqu’à la guerre de Libération en Algérie, avec l’épisode de l’arrestation des cinq dirigeants du FLN et la guerre des Sables, on conclut que le Maroc n’inscrit pas sa stratégie économique dans le cadre de l’unité nord-africaine. L’ambition géopolitique et économique de ce pays est toujours atlantique, qu’elle soit africaine ou occidentale. C’est un fait historique indéniable qui fonde la diplomatie économique du Maroc. La prise de contrôle de Guerguerat vient de le confirmer.
    Les motifs de l’intervention militaire du Maroc à l’époque du roi Hassan II étaient davantage liés à «la recherche d’un mythique empire médiéval à ressusciter et d’un désir califal à réaliser(12)». La Marche verte était considérée par le Maroc comme le «symbole d’un souverain à la rencontre de son peuple(13)» sur le chemin des Almoravides (1040-1147).
    La mythologie a toujours ses limites quand elle est confrontée au droit des peuples à l’autodétermination.
    La géopolitique des Almoravides (Al-Mourabitoune) évoquée masque des intérêts économiques des puissances étrangères non nord-africaines, elle devrait surtout intégrer, voire inciter à libérer la riche Andalousie ou Ceuta et Melilla.
    En conclusion, la prise de contrôle de Guerguerat est plutôt dictée par des puissances impériales et califales, agissant en union néocoloniale. Une meute de loups blancs, voire des loups gris confréristes, contre les intérêts économiques et stratégiques de la région.
    La paix régionale, l’autodétermination du peuple sahraoui et le bien-être des peuples de la région sont le dernier de leurs soucis.
    De nombreuses questions restent sans réponses dans ce jeu géopolitique en rapport avec la prise de Guerguerat :
    • Comment un territoire soumis au droit international avec une mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), créée par la Résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité en date du 29 avril 1991, est-il envahi sans que cette instance riposte ?
    • Pourquoi l’Union africaine et sa commission de la paix gardent-elles le silence sachant que le Polisario est membre de cette organisation ?
    • De quel droit des pays arabes du golfe Persique postulent-ils pour des accréditations consulaires dans un territoire occupé ?
    • Le «Deal du siècle» ne vise-t-il pas également l’Afrique du Nord ?
    Enfin, les pays nord-africains, Etats et peules, doivent se ressaisir pour éviter de nouvelles razzias.
    L. C.
    * Chercheur en économie & stratégie, Université Paris I.
    Directeur du Centre d’études nord-africaines (Paris).
    Ses travaux de recherche portent sur l’économie et la géopolitique comparée. Il enseigne à l’Université Paris I. Il collabore, par ailleurs, avec des institutions internationales. Auteur de nombreux ouvrages et publications relatifs à l’économie et à la géopolitique. Chroniqueur sur de nombreuses chaînes de télévision internationales.
    1) Lagha Chegrouche (2010), Géopolitique transsaharienne, Revue Géopolitique n°108, Paris.
    2) Lagha Chegrouche (2010), Géopolitique transsaharienne : le jeu et l’enjeu, Revue de l’énergie N°593.
    3) Lagha Chegrouche (2020), Chroniques nordafricaines, éditions Sydney Laurent, 500 pp. Paris.
    4) Lagha Chegrouche (2014), Nouvelle géopolitique nord-africaine, in El Watan, 12 mai 2014.
    5) Lagha Chegrouche (2001), Géopolitique caspienne – Rivalité et contrôle global de l’énergie, in La Nouvelle revue Géopolitique, n°76, Paris.
    6) Lagha Chegrouche (2020), Géopolitique d’Algérie : Syndrome de la régence, éditions Sydney Laurent, 300 pp.
    7) Lagha Chegrouche, Guesmia Elhadi, Abrika Belaid (2018), In Ouvrage collectif Diplomaties plurielles, Champs et perspective, sous la direction de Mourad Attarca & Peter Terem, éditions L’Harmattan (2018).
    8) Lagha Chegrouche (2010), Géopolitique transsaharienne de l’énergie, in Revue Géopolitique n°108.
    9) Lagha Chegrouche, Guesmia Elhadi, Abrika Belaid (2019), Economic Diplomacy and Positioning of Algeria, in Al Bashaer Economic Journal (Vol.5).
    10) Lagha Chegrouche (2014), Nouvelle géopolitique nord-africaine, in El Watan, 12 mai 2014.
    11) Lagha Chegrouche, Guesmia Elhadi, Abrika Belaid (2019), Economic Diplomacy and Positioning of Algeria, in Al Bashaer Economic Journal (Vol.5)
    12) Lagha Chegrouche (2020), Géopolitique d’Algérie : Syndrome de la régence, op. cit.
    13) Lagha Chegrouche (2020), op. cit.
    SOURCE : Le Soir d’Algérie, 23 nov 2020
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara 
  • Agression marocaine contre les sahraouis : Indignation et cascade de condamnations

    L’agression militaire marocaine contre des civils sahraouis dans la zone tampon d’El-Guerguerat, continue de susciter indignation et condamnation de différents horizons entre politiques, organismes de défense des droits de l’Homme, et autres parties à travers le monde outre la diplomatie sahraouie qui s’est mise également en branle depuis le viol du cessez-le-feu par la partie marocaine pour défendre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    C’est dans le feu de ces évènements d’ailleurs que le représentant du Front Polisario en Russie, Ali Salem Mohammed Fadel, a animé une conférence, tenue à l’Université des relations internationales affiliée au ministère russe des Affaires étrangères, où il est revenu sur la « lutte quotidienne » du peuple sahraoui réuni autour de son seul, unique et légitime représentant ; le Front Polisario, contre l’occupation marocaine.
    La lutte : l’unique chemin menant à la liberté
    Dans une allocution axée essentiellement sur la manipulation et la négligence de l’occupant marocain des résolutions des Nations unies et du Conseil de sécurité, M. Ali Salem Mohammed Fadel a réitéré, à l’occasion, le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance.
    Lors de cette conférence, tenue en visioconférence et placée sous le titre : « Le Sahara occidental: les origines du conflit armé et les moyens de le résoudre », le diplomate sahraoui a assuré que la lutte contre le colonialisme est une conviction au sein du peuple sahraoui et constitue, aux yeux des Sahraouis, la seule voie à même de permettre d’accéder à la liberté. L’intervenant n’a pas omis pour la circonstance de tirer des flèches contre la France qui ne cesse de mettre les bâtons dans les roues du Conseil de sécurité, et qui joue un rôle négatif au sein du Conseil de sécurité. Un rôle qui fait obstacle à « toute résolution » et « qui sert la politique expansionniste du Maroc, entravant le processus de règlement du conflit ».
    La conférence a suscité une large interaction des participants qui avaient abordé les derniers développements au Sahara occidental occupé et les capacités du peuple sahraoui à lutter, les États qui soutiennent cette lutte et la position de la Russie. C’était également une occasion pour les participants pour exprimer leur soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour son droit à la liberté et à l’indépendance et leur volonté de sensibiliser à la question sahraouie en leurs cercles, notamment sur les réseaux sociaux.
    Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek a été reçu lundi à Nouakchott par son homologue mauritanien, Ismaïl Ould Echeïkh , a rapporté l’Agence de presse mauritanienne (AMI). Les discussions entre les deux parties avaient tourné, au cours de cet entretien, autour des questions d’intérêt commun et les derniers développements à El-Guerguerat (sud-ouest du Sahara occidental). Outre les deux ministres cités en haut, étaient également présents à cet entretien, le secrétaire général de la Présidence sahraouie, Ibrahim Mohamed Mahmoud et le directeur général de la direction de coopération au ministère des Affaires étrangères mauritanien, de la Coopération et la Diaspora, Mohamed El-Hanchi. Avant sa rencontre avec le chef de la diplomatie mauritanienne, le ministre sahraoui a été reçu par le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, à qui il a remis un message du président sahraoui, Brahim Ghali, portant sur les derniers développements de la situation au Sahara occidental et sur les relations bilatérales.
    « La République arabe sahraouie démocratique (RASD) qui estime que la stabilité et la sécurité dans la région sont liées au respect des frontières, de la justice et des droits, œuvrera dans ce sens en tant que membre de l’Union africaine et sur la base de relations fondées sur le respect mutuel et les intérêts communs », a souligné le diplomate sahraoui lors de cette entrevue.
    L’Onu et l’Espagne appelés à assumer leur rôle
    De leurs côtés, des Associations internationales, qui prennent à bras le corps, la défense de la cause sahraouie, des partis et des personnalités politiques et autres organismes de la défense des droits de l’homme ont demandé à l’ONU d’agir rapidement en vue d’un règlement du conflit du Sahara occidental, conformément à la légalité internationale.
    Ils ont tous imputé la dégradation de la situation dans la zone d’El-Guerguerat, aux atermoiements de l’ONU dans la mise en œuvre du plan de paix dans la région, notamment sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination, seule solution pour un règlement juste et équitable de la question sahraouie.
    C’est dans ce sens que l’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental (IAJUWS) a appelé la communauté internationale et les différents États, en particulier le Royaume d’Espagne, en tant que puissance administrative du territoire non autonome du Sahara occidental, à relancer immédiatement l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. Pour cette association, la situation actuelle prévalant à El Guerguerat est le résultat de « la paralysie » du processus de paix, alors que la fin des hostilités a été signée il y a 29 ans déjà. Dans son communiqué l’IAJUWS a rappelé que le cessez-le-feu proclamé le 6 septembre 1991, « n’était pas un but en soi, mais la condition préalable à la mise en place d’autres mesures fondamentales ».
    Il s’agit plutôt, mentionne le texte, du déploiement d’une Mission de l’ONU dans le territoire (MINURSO), la réduction progressive, et par étapes, de la présence de forces marocaines stationnées au Sahara occidental, et, surtout, l’organisation du référendum par l’ONU en coordination avec l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), remplacée par la suite par l’Union africaine (UA), auquel devaient participer les Sahraouis enregistrés.
    La date du vote était prévue pour la fin janvier 1992, a tenu à rappeler la même source.
    Brahim Oubellil
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara 
  • La meilleure option est un Sahara Occidental libre

    L’Espagne a foiré avec le Maroc ces quarante dernières années. Il a abdiqué ses responsabilités et s’est enfui indignement du Sahara occidental. Non seulement il a laissé les sahraouis bloqués, mais même les fonctionnaires d’origine espagnole qui travaillaient dans l’administration locale. C’était un désastre indigne et honteux avec lequel, curieusement, un général africaniste a mis fin à sa dictature impitoyable. Dans les cinq années suivantes, il a été décidé de ne pas défendre les droits des Sahraouis en tant que puissance administrante qui était encore l’Espagne, mais de soutenir le développement économique du Maroc et de renforcer les liens avec une monarchie qui se fantasmait comme réformiste. Depuis les années 80, la diplomatie espagnole a articulé son option stratégique avec le Maroc sur la théorie du coussin des intérêts: la coopération en matière économique et commerciale développerait un tissu capable d’atténuer, sinon d’annihiler, toute suspicion ou méfiance marocaine. Bien que la doctrine du matelas d’intérêt ait muté pour s’adapter aux changements des dernières décennies, faisant parfois des filigranes conceptuels amusants, la vérité est que celui qui a profité du matelas pour sauter est le Maroc alors que l’Espagne somnole sur l’oreiller.

    En général, lorsqu’un partenaire commercial singulièrement bien traité se consacre à s’armer jusqu’aux dents, une réflexion semble appropriée. Parce que la seule puissance militaire qui mérite à peine ce nom dans les environs du Maroc est l’Espagne. Et ces deux dernières années, Rabat a dépensé plus de 10 milliards d’euros en armes et équipements technologiques militaires acquis aux États-Unis. Plus d’argent – rappelle Jesús Pérez Triana, dont son admirable blog Postmodern Wars devrait être consulté régulièrement – que celui qu’a investi l’Arabie saoudite: 36 hélicoptères Apache, 200 chars de combat M1A1 Abrans, 25 chasseurs-bombardiers F-16 et des mises à jour de plusieurs dizaines avions… C’est aussi un bon client pour l’industrie militaire française, comme en témoignent la frégate multi-missions Mohamed VI ou l’amélioration substantielle de son système de défense aérienne à courte portée. Dans cet ambitieux programme de modernisation et d’expansion de ses forces aériennes, le Maroc dépense trois fois plus que l’Espagne en défense par rapport au PIB.
    Le chouchoutage commercial compatible avec le développement d’une armée puissante – il y a dix ans le Maroc n’avait à peine qu’une frégate, maintenant il en a cinq – n’a pas arrêté les revendications territoriales de Rabat pendant cinq minutes, y compris le tellure sous-marin et les mines de cobalt qui sont l’expansion de sa frontière maritime. Ou l’utilisation flagrante de la migration – la leur et les autres – ouvrant et fermant le robinet quand cela leur convient, comme le fait actuellement le gouvernement marocain. La chose curieuse est que parmi les commandants militaires espagnols, tels que Jesús Argunosa, l’idée qu’un État sahraoui indépendant et démocratique améliorerait la sécurité de l’environnement géostratégique de l’Afrique du Nord et pourrait agir comme un contrepoids à la soif d’hégémonie du Maroc s’est concrétisée. . Œuvrer pour un changement prudent du paradigme politique et diplomatique, parier évidemment sur la paix, mais activer les engagements de la Minurso de tenir un référendum sur l’autodétermination au Sahara ne signifie pas seulement mettre un terme aux crimes, abus et méfaits pratiqués par le Maroc depuis 1976 , avec sa traînée de morts, de sang et de destruction. C’est aussi la meilleure option stratégique pour l’Espagne et également, bien que difficile à comprendre, pour les Marocains.
    eldia.es, 24 novembre 2020
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara 
  • Sahara occidental: 45 ans d'infamie sans fin

    Pedro Luis Angosto *

    L’attitude de l’Espagne peut sembler folle si la nature de la dictature de Franco n’est pas connue, un régime soutenu et défendu par les États-Unis
    La littérature espagnole est venue très peu à ces années où le régime de Franco a décidé d’abandonner le peuple sahraoui et de laisser son sort entre les mains du dictateur médiéval Hassan II et des États-Unis. Cependant, il y a un roman de maître écrit par mon compatriote Luis Leante – Regarde si je t’aimerai, prix Alfaguara 2007 – qui nous rapproche de cette période honteuse et de la vie de ceux qui ont plus tard dû quitter leur pays pour vivre dans les camps de concentration de Tindouf, où ils vivent presque exclusivement des fournitures des Nations Unies. L’hospitalité des nomades, la générosité et l’attente infinie d’un peuple paisible et pauvre, le chaos de la déroute militaire espagnole, la désorganisation, le sentiment de vide battaient dans les pages d’un livre qu’il serait bon de relire.
    Après un siècle de colonisation espagnole d’un territoire que personne ne voulait occuper pendant longtemps, les Nations Unies ont publié en 1970 la Résolution 2711, qui ordonnait à l’Espagne d’organiser un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui. Au début, le gouvernement franquiste s’y est opposé, mais quatre ans plus tard, avec Arias Navarro comme président du gouvernement et la pression des États-Unis, la dictature a accepté les exigences de l’organisation née à la conférence de San Francisco.
    Le dictateur était mourant, le prince héritier de l’époque Juan Carlos de Borbón voulait mettre la couronne et pour cela le mieux était d’obéir à l’ami américain et d’éviter un nid de frelons. L’Espagne serait plus tard constituée en monarchie parlementaire et les États-Unis, qui n’ont jamais confié leurs intérêts aux pays démocratiques, choisiraient le Maroc pour cette tâche avec l’assurance que ce pays remplirait ses obligations avec la même soumission que la dictature de Franco a fait pendant des années.
    L’attitude de l’Espagne peut sembler farfelue si la nature de la dictature de Franco n’est pas connue, extrêmement cruelle envers les dissidents internes mais absolument docile et soumise aux puissants à l’étranger
    Compte tenu de l’imminence du référendum, Hassan II – le Maroc traversait une grave crise politique et économique – déterminée comme une tactique dilatoire pour demander au Tribunal international de La Haye si le Sahara occidental n’était le territoire de personne et sur les relations historiques de dépendance vis-à-vis du Maroc. La Haute Cour a décidé que ces terres appartenaient aux Sahraouis et que les liens avec la monarchie alaouite n’existaient pas sauf celui des chefs de certaines tribus à titre personnel.
    Face à une telle décision, le Maroc a annoncé en avril 1975 qu’une marche civile et militaire envahirait pacifiquement le Sahara Occidental pour embrasser leurs frères du sud. Avec Franco sur le point d’entrer en enfer, le 31 octobre, Juan Carlos de Borbón a accédé au chef de l’Etat et a présidé son premier Conseil des ministres. Dans l’intervalle, il avait demandé, ou s’était vu imposer, la médiation de Kissinger dans le procès, parvenant à un accord par lequel les États-Unis soutiendraient la restauration de la monarchie espagnole en échange de la cession du Sahara au Maroc, ce qui revenait à le donner aux États-Unis.
    Le 6 novembre – je m’en souviens parce qu’une personne étroitement liée à ma famille faisait son service militaire et ils l’ont embarqué pour Bojador – des milliers de Marocains ont envahi le Sahara sous la stricte surveillance de l’armée royale. Les Nations Unies ont ordonné à Hassan II d’arrêter la marche et de respecter ses résolutions, l’Espagne a prétendu que c’était une question qui ne la concernait pas et Kissinger a ri, une fois de plus, de son bureau à la Maison Blanche.
    Le 12 novembre, suivant le scénario établi par le secrétaire d’État américain et en violation de toutes les résolutions de l’ONU, la conférence de Madrid se tient entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie, l’Espagne décidant de céder, ce qu’elle ne pouvait pas faire sous accords internationaux, deux cent mille kilomètres carrés au Maroc et soixante-dix mille à la Mauritanie. Le Front Polisario, qui avait été formé en 1973, a décidé que la lutte armée contre les intérêts marocains était la seule option qui lui restait.
    Le 26 février 1976, l’Espagne quitte le Sahara, laissant toutes les installations militaires et civiles et les zones de pêche au Maroc, les très riches réserves de phosphates, d’uranium, de zircone, de zinc, de gaz et de pétrole aux États-Unis et dans d’autres pays européens grâce aux permis. du monarque, et des autochtones, représentés par la République arabe sahraouie démocratique, la misère et l’oppression, le pillage de leurs richesses et un gigantesque mur de 2 700 kilomètres qui les sépare de leur terre.
    L’attitude de l’Espagne peut sembler farfelue si l’on ne connaît pas la nature de la dictature de Franco, un régime soutenu et défendu par les États-Unis, cruel à l’extrême avec des dissidents internes mais absolument docile et soumis aux puissants de l’étranger. Ce n’est qu’en connaissant ces deux caractéristiques essentielles de la tyrannie qu’il est possible de concevoir que l’Espagne a cédé au Maroc les plus grandes mines de phosphate du monde alors que ce minéral était déjà essentiel pour l’agriculture, l’un des plus grands lieux de pêche de la planète dans lequel nous pêchons aujourd’hui en payant énormément. d’argent à Mohamed V et des réserves non quantifiées de pétrole, de gaz naturel, de cuivre, de zinc et de fer.
    Mais néanmoins, ce qui est absolument répréhensible et honteux, c’est la situation dans laquelle l’Espagne a laissé le peuple sahraoui et l’attitude d’indifférence que les différents gouvernements démocratiques ont maintenue jusqu’à aujourd’hui, incapables même de reconnaître la RASD ou de dénoncer la violation constante de les droits des sahraouis, compte tenu notamment du fait que selon un rapport du Conseil de sécurité des Nations unies signé le 29 janvier 2002, l’Espagne continue d’être aujourd’hui la puissance administrante du Sahara occidental, puisqu’elle n’avait pas le pouvoir de céder cette concession aux pays tiers, comme cela a été fait dans les accords de Madrid de novembre 1975.
    L’Espagne craint qu’une position de soutien à la République sahraouie ne provoque une réaction excessive de la part du Maroc, réaction typique des régimes dictatoriaux si enclins à exciter leurs peuples avec l’ennemi étranger, mais malgré ce risque et les conséquences qu’il pourrait avoir sur la relations avec les États-Unis, quarante-cinq ans se sont écoulés depuis cet abandon inquiétant et il est temps de rectifier et de permettre aux exilés de retourner sur leur terre et de la diriger par leurs propres moyens et volonté.
    Lahaine,org, 24 nov 2020
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara 
  • Sahara Occidental : Quand Manuel Valls se montre reconnaissant

    Les représentants du Front Polisario en Espagne ont décidé d’ester en justice l’ancien Premier ministre français Manuel Valls, suite à des déclarations diffamatoires à l’égard du mouvement de libération sahraoui sur la chaîne espagnole Antena 3.

    Manuel Valls, candidat malheureux à la mairie de Barcelone, grâce, entre autres, à des fonds émanant du palais royal marocain, avait accusé le Polisario de trafic de drogue et de trafic d’êtres humains. Des accusations que même les médias marocains qui se veulent crédibles ne profèrent plus.
    Tags : Sahara Occidental, Polisario, Maroc, Western Sahara,

    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc  #WesternSahara