Mois : janvier 2021

  • Affaire Olivier Duhamel : « Chez ces gens-là, Monsieur ! »

    Nous avons toutes et tous en notre vie, notre part d’ombre qui nous poursuit et que nous tentons d’oublier sans trop y arriver. Mais ici, avec le récent livre de Camille Kouchner, « La familia grande » (Seuil, Paris, 2021), nous plongeons dans les profondes ténèbres que la lumière n’a point atteinte. Ce récit de la fille de l’ancien ministre de Mitterrand et de Sarkozy, le « french doctor », l’homme aux sacs de riz, époux puis ex-époux d’Evelyne Pisier, sœur de l’actrice Marie-France Pisier, est une terrible confession.

    La confession d’une famille comptant dans une classe sociale aisée, s’estimant puissante, mais en réalité loin des vrais centres de décisions, pourtant hantant les allées du pouvoir, influente dans le monde universitaire et chérie des médias. Famille de soixante-huitards adepte de la libération sexuelle se pensant dénuée de tabous, mais où il est de bon aloi que les enfants fassent de brillantes études et conquièrent les hauts postes à l’administration et à l’université. L’idéal est sociétal et très loin d’être social. Libération des mœurs, mais pas un mot sur l’aliénation des travailleurs dénoncée il y a plus d’un siècle par Karl Marx qui est pourtant leur référence. Le féminisme de Simone de Beauvoir, mais guère de préoccupation pour les ouvrières qui se battent pour l’égalité des salaires. La liberté absolue, mais on parle peu des peuples opprimés ou des prisonniers politiques un peu partout dans le monde. En réalité, dans la belle propriété d’Olivier Duhamel à Sanary sur Mer, à l’Est de Marseille, liberté de baiser ou de se faire baiser par qui on veut, « interdit d’interdire », « sous les pavés la plage ». On connaît, merci ! Les bains de minuit à poil, bas la culotte, on pisse hommes comme femmes sur le gazon. « La liberté, les femmes, le couple, l’infidélité joyeuse, la modernité intelligente ». Quelle belle définition de ce milieu !

    Bon. Évelyne et Marie-France sont nées des œuvres d’un haut fonctionnaire français en Indochine dénommé Georges Pisier et de son épouse Paula, une femme libérée. Par après, ce fut l’enfance en Calédonie, où naquit Gilles. Autant le grand-père Pisier fut honni – il avait été pétainiste – autant Paula était admirée comme femme libre et féministe. Georges et Paula divorcèrent puis se remarièrent pour définitivement redivorcer. Paula s’échappa de Calédonie avec ses enfants et s’installa à Nice. Et aussitôt, Paula proclama le bas la culotte et l’abolition du soutien-gorge pour elle et pour ses filles. Plus question d’être des « cuculs entravées » !

    Marie-France commence sa carrière d’actrice à seize ans sous la houlette de François Truffaut, mais – obligation familiale – est tenue de faire des études universitaires qu’elle réussit d’ailleurs brillamment en obtenant deux diplômes en droit public. La famille déménage à Paris. Évelyne publie son premier roman et fait la connaissance de Bernard Kouchner, homme beau, fort, autoritaire et d’une solide culture de gauche émanant de son père juif résistant.

    Ils se rendent à Cuba – le pays de la révolution. Ils rencontrent Fidel Castro. Évelyne devient pour un temps sa maîtresse. Quelle belle pièce pour son tableau de chasse ! Et Camille commente : « Pendant ce temps, mon père aime ma tante, je crois Ma tante occupe mon père » Ben tiens ! « On n’interroge pas la liberté ! Bien plus malin de s’en amuser »

    Mais, comme toujours en cette classe, les contradictions s’accumulent Camille écrit : « Pour moi, un grand chef révolutionnaire attiré par une jeune femme Une idéaliste cédant au machisme qu’elle combat Une contradiction, sans doute La liberté, peut-être. Une anecdote surtout puisque, quelques années plus tard, c’est mon père que ma mère choisira d’épouser. L’institution du mariage pour les révolutionnaires ! Décidément, la liberté… »

    Chez ces gens-là, Monsieur, c’est la contradiction et non la révolution qui est permanente !

    En 1970, naquit le premier enfant, Colin. En 1975, vinrent au monde les jumeaux Camille et Victor. C’est en 1979 que Bernard Kouchner, avec l’aide de Sartre, entame sa fameuse campagne humanitaire pour sauver les boat people vietnamien dérivant en mer de Chine. Résultat pour la famille : un père jamais présent. En 1981, Évelyne quitte le père de ses enfants. Elle ne supportait plus son machisme et ses cris et sans l’avouer – liberté oblige – une fille dans chaque port ! Et puis, le « french doctor » se transforme rapidement en homme du monde et surtout de réseaux. Il s’acoquine avec la journaliste Christine Ockrent, qui ne supporte pas ses enfants. On ne peut rien y faire, c’est la garde alternée ! Soulagement ! Victor et Camille vont chez leur mère pour quelques jours.

    Après l’élection de Mitterrand, Evelyne, professeur de droit public s’amourache d’un de ses confrères, Olivier Duhamel – celui-ci n’est nommé dans le récit de Camille Kouchner que par le nom de « beau-père » – « un mélange de Michel Berger d’Eddy Mitchell ». Toujours l’ambiguïté, même dans l’aspect physique ! Et c’était aussi un « révolutionnaire ». Il se consacrait au Chili – un peu tard après le renversement de Salvador Allende, le 11 septembre 1973 – « Après Cuba, le Chili, avec Cuba, le Chili, la gauche en étendard, nous serons bientôt la familia grande. » Et puis, avec le temps, on devient un peu moins révolutionnaire ! Et c’est aussi le temps de Sanary, la propriété du beau-père. C’est la dolce vita annuelle. À lire le bouquin de Camille Kouchner, on dirait que l’année de toutes ces grosses têtes de la gauche bourgeoise n’est consacrée qu’à un seul but : les vacances à Sanary.

    Évelyne et Olivier se marient à Conflans-Sainte-Honorine, la commune de Michel Rocard, comme il se doit. On reste entre « nous » ! Ils convolent parce qu’ils veulent adopter un enfant. Un peu tard pour Evelyne d’être enceinte du haut de ses 45 ans. Ce sera finalement une petite chilienne qu’on fera venir de là-bas. Elle sera prénommée Luz. Comme cela va de soi, les parents délèguent l’éducation de Luz à des nounous, au pédiatre et aussi à Camille et à son frère Victor. Et puis, c’est la période des suicides, le grand-père de Camille qu’elle n’a rencontré qu’une fois, se tire une balle dans la tête. Alors que sa tante et sa mère jouent l’indifférence, Camille, du haut de ses dix ans, est profondément surprise. Est-ce le choc de deux visions des choses ? Évelyne estime que c’était sa « liberté » de se donner la mort et Marie-France joue les indifférentes, elle s’en amusera même dans un de ses films où une urne funéraire portée par deux adolescents est trop lourde et ils en avalent la poussière sous le vent. On rit. Camille, elle, est sous le choc. Sa grand-mère Paula, un peu triste, ne porte cependant pas le deuil.

    Chez ces gens-là, Monsieur, on voit la mort et tout le reste comme un jeu !

    En 1988, Paula se tue. Camille avait onze ans. Ici, ce n’est plus un jeu. Camille et Victor ont vu le corps ensanglanté. Deuxième suicide dans la familia grande et ce ne sera pas le dernier. Après, tout change. Évelyne dépérit. Elle boit et fume sans arrêt. Bernard Kouchner est nommé secrétaire d’Etat du gouvernement Rocard. Colin a dix-huit ans et s’en va. Évelyne est nommée directrice du livre par Jack Lang, ami de la famille. Elle assure cette fonction avec des pieds de plomb. Et puis, c’est la catastrophe.

    Victor révèle à Camille la conduite de son beau-père. Les attouchements, les fellations qu’il lui impose. Victor demande à sa sœur de se taire. Et elle se tut pendant des années. Petit à petit, cependant, tout le monde est plus ou moins au courant, sauf les principaux intéressés : Evelyne, Marie-France et Bernard Kouchner.

    Chez ces gens-là, Monsieur, on ne cause pas, on la ferme !

    À Sanary, devenu le lieu de rencontre des intellos branchés, de quelques politiciens des artistes en vue. Le beau-père « se fait roi ». Il devient une personnalité de haut niveau. Et c’est la totale permissivité. La liberté, n’est-ce pas ! A quinze ans, les enfants sont autorisés à sortir en boîte. Toute la nuit. Lever à 13 heures. Des heures dans la piscine à faire des attouchements aux vieux. Évelyne veut que Camille soit déniaisée. Elle lui apprend qu’elle a fait l’amour la première fois à douze ans ! Mais Camille vit un calvaire. Les révélations de Victor la rongent. Et il faut se taire !

    En 1995, Camille et Victor ont vingt ans. Colin, l’aîné, est parti au Texas, Victor s’en va aussi à Madrid. Camille reste seule. Elle commence le droit mais n’assiste pas aux cours. Sa mère va mieux, a repris son boulot de prof, mais Camille est en proie à un terrible sentiment de culpabilité : être coupable de se taire !

    À vingt-cinq ans, Camille rencontre un scénariste du nom de Thiago. Cela ne plaît pas à sa mère, à sa tante et à son père. C’est un saltimbanque, il n’est pas dans la réalité. Ah ! le conformisme des bourges « libérés » ! Quant à Victor, il avait parlé à son beau-père qui menaçait de se suicider, le supplia de ne rien dire à sa mère. Victor s’éloigna. Il entama une brillante vie professionnelle, s’est marié et à trois enfants. Il s’est détaché de la « familia grande » pour construire sa propre famille et sans doute échapper aux fantômes. Quant à Camille, elle mène sa vie avec Thiago qui a un fils, Orso. Ils sont allés plusieurs fois à Sanary et Camille commença à avoir peur. Elle redoutait qu’Orso subisse le même calvaire que Victor. C’est là qu’elle décida de parler. Elle mit au courant son frère jumeau qui piqua une colère noire. Entre temps, Camille tombe malade, une embolie pulmonaire qui l’obligea à se rendre plusieurs fois à l’hôpital. Elle s’en sort et passe sa thèse de doctorat en droit et puis elle donne naissance à une petite fille, Lily, en référence à la chanson de Pierre Perret. Ensuite, Camille devient maître de conférences à l’université d’Amiens.

    Nouvelles vacances à Sanary. Colin, le frère aîné, veut y envoyer son fils de 2 ans et demi. Là, Camille est obligée de parler. Elle lui raconte. Son frère n’est pas surpris, car le beau-père est régulièrement venu dans sa chambre quand il était ado. Il mesurait son pénis avec un double décimètre ! Cependant, il lui en voulait de ne pas avoir parlé plus tôt ! Il avait quarante ans ! Et il a accepté lui aussi de se taire. Décidément !

    Camille accouche d’un deuxième enfant, un garçon, Nathan. Là, elle parle à sa tante Marie-France qui, furieuse, lui conseille de mettre son père au parfum. Évelyne pardonne. Elle dit à Victor qu’il y a eu fellation, mais pas sodomie ! Ce n’est pas si grave et puis, c’est un peu tard pour se séparer. Eh non ! La loi ne s’intéresse pas à la manière, mais au fait : l’inceste est un viol et doit être poursuivi comme tel !

    Chez ces gens-là, Monsieur, la culture de l’excuse est mise sur un piédestal !

    Et l’histoire se continuera avec un troisième suicide, en 2011, celui de Marie-France Pisier que l’on retrouvera au fond de sa piscine. Elle s’était démenée pour mettre un terme à cette abomination en conseillant à sa sœur de divorcer. Elle avait conseillé à Camille d’en parler à son père. Celui-ci, furieux, a voulu « péter la gueule » au beauf. Il ne l’a pas fait sous les suppliques de sa fille. Ce qu’elle regrette aujourd’hui comme elle l’a récemment déclaré à « l’Obs ». Camille a consulté des juristes qui lui ont dit que l’affaire est prescrite ! Il aurait fallu parler plus tôt. Enfin, c’est autour d’Evelyne de succomber à un cancer du poumon. Toute une génération s’en est allée, sauf le « présumé » coupable.

    En définitive, c’est le livre de Camille Kouchner qui mettra sans doute un terme à cette tragédie. On a appris que beaucoup de monde était au courant. Ainsi, le directeur de la célèbre faculté de Science politique savait et s’est tu lui aussi. Le beau-père, Olivier Duhamel, a démissionné de toutes ses hautes fonctions universitaires et médiatiques. C’est la chute !

    Mais ce qui reste de la « familia grande » se redressera-t-il ?

    Et cette classe de « bobos » donneurs de leçons mettra-t-elle un bémol à ses prétentions ? Ce serait étonnant, mais espérons-le dans l’intérêt du monde du progrès..

    Le blog de Pierre Verhas, 10 jan 2021

    Tags : Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Evelyne Pisier, Marie-France Pisier,



  • Maroc : Le mensonge érigé en principe

    Colonialisme marocain : Ou le mensonge hitlérien de Goebbels

    « Plus le mensonge est gros plus il passe », disait le chef de la propagande hitlérien, Joseph Goebbels. Le Maroc a depuis sa création basé toute sa politique sur la perfidie mensongère, le Makhzen n’en revient pas dans les campagnes de désinformations qu’il lance dés que le Palais Royal soit mis à rude épreuve et bousculé par ce qu’il qualifié de ses «sujets », son peuple. Il crée un événement pour qu’il gère pour camoufler la crise à laquelle il ne peut pas apporter des solutions.
    Le Palais royal n’a, depuis Hassan II, pas dérobé à cette astucieuse règle qu’il a, par le temps, dressé comme règle. Si le monde entier reconnait que le Maroc est leader dans ces manœuvres sournoises, des voix libres provenant de l’intérieur du Maroc le mettant à l’index l’accusant de tous les maux antimoraux. Un ex-militaire marocain, Mustapha Adib, a réaffirmé que «la désinformation est le pilier de la politique de propagande du régime marocain « ajoutant que «le régime installé au Maroc n’est pas transparent avec le peuple marocain ».
    «Il a recours souvent à la désinformation qui est le pilier de la politique de propagande que déploie le Makhzen dans sa guerre illégitime, illégale et inhumaine envers le peuple sahraoui », a-t-il déclaré ajoutant que «comme toute propagande, elle vise à remonter le moral des troupes marocaines, déjà démoralisées et aussi à garder le peuple marocain uni autour de l’unificateur du Royaume qu’est le roi Mohamed VI ».
    Il a souligné que «cette politique du Makhzen « rentre dans une sorte de jeu où il va falloir désinformer la population pour que ce régime puisse perdurer et puisse espérer gagner des guerres où au moins dissimuler les pertes et se maintenir en vie le plus longtemps possible».
    «Il y a eu beaucoup de sites et de pages crées qui désinforment le peuple marocain, il y a une sorte d’omerta sur l’information, même les militaires dans les bases ne sont pas informés de ce qui se passe le long du mur de sable (mur de la honte) où l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) continue ses attaques contre les positions des soldats de l’occupation marocaine », a-t-il expliqué soulignant que «tout le monde se retrouve dans une sorte d’obscurité ».
    L’ancien officier marocain a souligné que «cette crise est mal gérée car, amplifiée par l’omerta et la désinformation que mène le régime marocain », faisant référence à un dispositif » mis en place par le Makhzen pour mener une véritable guerre de l’information en investissant les réseaux sociaux et les sites spécialisés dans la question ».
    Sur les pertes essuyées par l’armée d’occupation dans les combats avec l’armée sahraouie, déclenchés à la suite de l’agression marocaine contre les civils sahraouis, le 13 novembre à El-Guerguuerat (sud-ouest du Sahara occidental), Mustapha Adib, ancien officier de l’armée de l’air marocaine, a réaffirmé que Rabat «cache ses pertes pour remonter le moral des troupes qui est déjà en dessous de zéro».
    «Le royaume est un habitué de la tergiversation et de l’improvisation, qui a toujours utilisé cette méthode de cacher la réalité des choses », car le régime marocain, a-t-il expliqué, «recourt à des méthodes illégales et interdites que ce soit moralement ou par les textes des lois internationales pour faire taire aussi bien les Sahraouis qui veulent leur indépendance que les Marocains qui soutiennent les Sahraouis pour s’autodéterminer».
    «La seule chose où le Maroc a progressé c’est dans l’omerta c’est de faire taire et cacher la réalité de ce qui se passe dans les territoires sahraouis occupés», a-t-il dit. Nombreux sont aujourd’hui ces marocaines qui ne cessent des diatribes au Roi n’ayant de Roi que le nom si ce n’est du mensonge.
    Sinon comme capituler aussi facilement et cédant à la tentation «Trumpiste», alors que ce dernier est honni dans le monde entier y compris dans les rangs de son parti.
    Yacine Bouali
    La Patrie News, 16 jan 2021
    Tags : Maroc, Sahara Occidental, désinformation, Makhzen, Mustapha Adib, 
  • Le conflit renouvelé au Sahara occidental: risques et implications

    Le Sahara occidental est un territoire de la côte nord-ouest de l’Afrique, situé entre le Maroc et la Mauritanie. Son statut politique actuel est contesté. Depuis 1975, les Nations Unies ont inscrit le Sahara occidental comme un territoire non autonome (NSGT). C’est la seule partie de l’Afrique avec un tel statut, souvent appelée «la dernière colonie de l’Afrique».

    Le Maroc considère le Sahara occidental comme faisant partie de son territoire national et de 1975 à 1991, il a combattu le groupe indépendantiste local, le Front Polisario, pour contrôler la région. Les deux parties ont signé un cessez-le-feu en 1991 et l’ONU a créé une mission, la MINURSO, dans le but d’organiser un référendum pour l’autodétermination du Sahara occidental. Cependant, les tentatives pour organiser un plébiscite et décoloniser le territoire ont échoué et, finalement, le statut du Sahara occidental n’a pas changé depuis près de 30 ans.
    Aujourd’hui, cette crise diplomatique sur le Sahara occidental, fruit de la guerre froide et de la décolonisation africaine, refait surface, mettant en péril l’implication des entreprises dans les entreprises de la région. Les conséquences juridiques et économiques du différend se sont amplifiées ces dernières années, en particulier à la suite de deux verdicts de la Cour de justice de l’Union européenne (UE), qui a déclaré que le Sahara occidental a un statut séparé et distinct du Maroc et que, par conséquent, le Maroc ne pas avoir la personnalité juridique pour conclure des accords commerciaux concernant les ressources du Sahara occidental.
    Cependant, à la fin de son mandat, le président Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur la région contestée du Sahara occidental, en échange de l’ouverture des relations diplomatiques du Maroc avec Israël. Si cette décision pourrait favoriser les relations entre le pays arabe et l’État juif, elle pourrait également nuire à la sécurité dans la région au sens large et alimenter le réseau criminel au Sahel. 
    La reconnaissance par les États-Unis des revendications marocaines n’implique pas un changement du statut du territoire selon le droit international. Ni l’ONU, qui a renouvelé sa mission sur le territoire pour une autre année, ni l’UE n’ont soutenu la décision de Trump; au lieu de cela, ils ont souligné l’importance de la reprise des négociations pour éviter une escalade de la violence dans la région. 
    Plusieurs raisons géopolitiques et historiques ont déterminé l’impasse de 45 ans, mais aujourd’hui elle tourne principalement autour de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental. La NSGT est en effet riche en phosphates, sable et poisson et est récemment devenue une destination importante pour les grands projets d’énergie verte. Cet article décrit les principaux aspects de cette impasse, soulignant ses récents développements juridiques au niveau de l’UE et les risques commerciaux qu’ils présentent.
    Contexte historique
    Territoire essentiellement désertique mais stratégique pour sa proximité avec les îles Canaries, le Sahara occidental est devenu une colonie espagnole à la suite du Congrès de Berlin de 1884. Ce n’est qu’en 1947 que l’Espagne découvrit l’importante réserve de phosphate de la mine de Bou Craa, qualifiée de «parmi les le plus grand au monde. » [1]
    Cependant, en 1963, l’ONU a déclaré le Sahara Occidental «NSGT à décoloniser», demandant à l’Espagne de quitter le territoire. Pourtant, l’Espagne a essayé de garder le contrôle sur le territoire [1] , étant donné la richesse du sous-sol, son importance stratégique pour le commerce avec les îles Canaries et l’Afrique et à cause de la pression que l’armée et les Espagnols employaient dans les mines exercées sur Madrid. Le général Franco proposa ainsi un statut d’autonomie en 1973, pour lequel l’assemblée sahraouie pro-espagnole vota et accepta.
    Pendant ce temps, le Maroc était accablé par une instabilité interne considérable (c’est-à-dire que le roi Hassan II a été victime de deux coups d’État militaires ratés en 1971 et 1972 [2] ). Afin de surmonter la crise et de prendre le contrôle du territoire, la monarchie a décidé de relancer le «Grand Maroc», suffisamment appelant pour relancer le nationalisme dans le pays. [3]
    De l’autre côté, les Sahraouis ont fondé le Frente Popular para la Liberación de Saguia el-Hamra y Río de Oro , connu sous le nom de Front Polisario, dans le but d’obtenir l’indépendance du Sahara Occidental de l’Espagne.
    Alors que la Cour internationale de Justice déclarait en 1975 que le territoire n’appartenait ni au Maroc ni à la Mauritanie avant la colonisation espagnole et que le droit à l’autodétermination devait s’appliquer, l’Espagne, la Mauritanie et le Maroc ont signé l’Arrangement de Madrid sans consulter les Sahraouis ou l’ONU . L’Espagne a accepté de céder le contrôle administratif au Maroc et à la Mauritanie tout en conservant une part de 35 pour cent de la mine de Bou Craa. L’Arrangement de Madrid n’était pas conforme au droit international [4] (résolution 3458A, 3458B de l’Assemblée générale des Nations Unies) et quelques mois après, une guerre a éclaté entre le Maroc et le Front Polisario, qui avait entre-temps déclaré la République arabe sahraouie démocratique (RASD ).
    Les hostilités ont duré plus d’une décennie, jusqu’à ce que les parties signent un cessez-le-feu en 1991, acceptant d’organiser un référendum d’indépendance avec la MINURSO nouvellement créée. Les négociations depuis 1991 n’ont pas permis de parvenir à un compromis, maintenant ainsi le statu quo.
    Accords commerciaux défectueux
    Au cours des dernières décennies, le Maroc a consolidé sa présence sur le territoire en concluant des accords commerciaux impliquant des ressources du Sahara occidental. Devenu le deuxième exportateur mondial de phosphates, il a également entrepris de nombreux projets de parcs d’énergies renouvelables au Sahara Occidental. Le Front Polisario a attaqué ces accords devant les tribunaux parce qu’ils ne respectent pas les résolutions de l’ONU, le principe de souveraineté permanente sur les ressources naturelles et le principe d’autodétermination des peuples, entre autres. Les poursuites ont débuté en Europe et ont causé des problèmes de réputation, de chaîne d’approvisionnement et juridiques pour de nombreuses entreprises ailleurs.
    La réémergence du conflit interrompt trois décennies de paix relative dans un territoire crucial pour la sécurité nord-africaine et rouvre la tension régionale de longue date entre le Maroc et l’Algérie, deux alliés importants de l’UE et des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme et l’endiguement des flux migratoires. De plus, cela augmente le niveau de risque commercial dans la zone.
    Les accords UE-Maroc en question
    L’UE a conclu plusieurs accords commerciaux avec le Maroc, actuellement le principal partenaire commercial de l’UE dans la région du Maghreb. Mais au cours des années 2000, le Front Polisario, avec diverses ONG, a assumé la question des ressources territoriales comme l’arme majeure de l’opposition politique et juridique à la consolidation de l’occupation marocaine du Sahara occidental.
    À ce jour, la Cour européenne de justice a rendu des arrêts sur l’affaire du Front Polisario concernant l’accord agricole UE-Maroc (affaire C-104/16 P en 2016) et au nom de Western Sahara Campaign UK, une ONG qui a intenté une action en justice. au Royaume-Uni qui a ensuite été renvoyé à la CJE, sur l’accord de pêche (affaire 266/16 en 2018), indiquant que les accords de l’UE avec le Maroc ne peuvent pas inclure dans leur champ d’application le territoire du Sahara occidental, Droit européen et international. 
    Les deux décisions ont la même base juridique: le principe d’autodétermination, le principe de souveraineté permanente sur les ressources naturelles (carte des Nations Unies) et l’effet relatif d’un traité (convention de Vienne). Selon ces principes contraignants du droit international, tout accord impliquant les ressources du Sahara occidental doit obtenir le consentement du peuple du territoire et le Maroc n’a pas la personnalité juridique pour conclure un accord au nom du peuple du Sahara occidental (puisque le territoire a un et statut distinct du Maroc). D’autres décisions sont toujours pendantes devant le tribunal.
    Considérations commerciales importantes
    Cette crise politique et diplomatique de longue date est complexe et peut entraîner des risques accrus pour la chaîne d’approvisionnement, la conformité, la sécurité et les affaires pour les entreprises, les tiers et les particuliers opérant sur le territoire ou commercialisant ses ressources.
    Implications juridiques et commerciales: Les affaires portées devant la CJE ont créé des précédents juridiques considérables dans les relations commerciales avec le Maroc qui ont déjà affecté plusieurs entreprises ces dernières années. Par exemple:
    En mai 2017, la Haute Cour d’Afrique du Sud a arrêté le navire NM Cherry Blossom appartenant à l’OCP et saisi sa cargaison de phosphate de roche . En février 2018, la Haute Cour sud-africaine (se référant aux arrêts de la CJE) a déclaré que «la propriété du phosphate n’a jamais été légalement dévolue au cinquième [OCP] et / ou au sixième [Phosphates De Boucraa] accusés, et ils étaient et sont , n’a pas le droit de vendre le phosphate au quatrième défendeur [Ballance Agri-Nutrients Limited]. »
    Le danois Ultra Innovation , un autre navire transportant de la roche phosphatée du Sahara occidental à l’usine d’engrais Redwater d’Agrium au Canada, a été arrêté en mai 2017 puis relâché par les autorités panaméennes.
    Les vices juridiques affectant les accords entre l’UE et le Maroc ont provoqué des poursuites judiciaires contre des compagnies agricoles et aériennes opérant au Sahara ou important en Europe des produits du Sahara occidental. En octobre 2018, le Front Polisario a dénoncé six grandes entreprises (BNP Paribas, Société générale, Crédit Agricole, Axa Assurances, Transavia, UCPA) devant les tribunaux français, les accusant de crimes de colonisation (qualifiés de crimes de guerre en droit français).
    Risques opérationnels: L’intensification des hostilités signifie une augmentation des incertitudes quant à la conduite des affaires au Sahara occidental. Par exemple, le 13 novembre 2020, 19 eurodéputés ont exhorté l’UE à « avertir les entreprises européennes telles que Siemens ou Enel des risques juridiques et moraux élevés de faire des affaires avec un occupant illégal». Ces entreprises sont actuellement impliquées dans des projets d’énergie verte à grande échelle dans la NSGT.
    En outre, une guerre dans le territoire pourrait entraîner davantage de problèmes liés au vide que le crime organisé comblerait. Comme en Libye et ailleurs dans la région MENA , les trafiquants et les groupes terroristes peuvent exploiter l’anarchie. 
    Risques de sanctions: compte tenu de l’incertitude morale entourant les accords commerciaux dans la région, il existe également un risque d’imposition de sanctions. Récemment, 53 ONG norvégiennes ont appelé leur gouvernement à agir sur la question au Conseil de sécurité de l’ONU, tandis que d’autres organisations demandent aux institutions d’ imposer des sanctions au Maroc pour la violation des droits de l’homme sur le territoire, comme le Parlement panafricain l’a fait en 2011 . 
    Des informations fiables pour des décisions complexes
    Pour faire face aux menaces complexes que présente le conflit au Sahara occidental, les entreprises ont besoin d’informations fiables. Tout d’abord, il est important de comprendre les risques apparents et d’être conscient de la situation politique, élaborant ainsi des plans de continuité d’activité et des protocoles d’urgence. Les entreprises sont invitées à se tenir au courant des développements en surveillant la situation par le biais des médias, des communications d’entreprise et institutionnelles et de la diligence raisonnable renforcée ( EDD ). 
    Les services de filtrage des médias indésirables ( AMS ) et les rapports de diligence raisonnable peuvent être coûteux, mais ils pourraient garantir une mesure de défense et de prévention solide pour éviter les violations de la réglementation et les problèmes de réputation. Dow Jones fournit aux entreprises du monde entier des informations fiables dans plus de 26 langues et peut aider à évaluer et à prévenir les risques grâce à sa base de données sur les risques et la conformité, des rapports de diligence raisonnable et une analyse avancée des médias indésirables.
    [1] Note du MAE pour la Direction des affaires économiques et financières, 3 février 1969 Paris, AN 19899566/65. Pierrefitte-sur-Seine. Paris.
    [2] Baroudi, A. (1979) Le complot «saharien» contre l’armée et le peuple marocains (première partie). Les Temps Modernes. 394. (5). Pp.1805-1842; Vermeren, P. (2010) Histoire du Maroc depuis l’indépendance. 3ème éd. Paris: La Découverte.
    [3] Barbier, M. (1982) Le conflit du Sahara Occidental. Paris: L’Harmattan;
    [4] Premièrement, parce qu’aucun des États signataires n’a une personnalité juridique telle qu’elle puisse décider du statut d’un territoire non autonome; deuxièmement, parce qu’il n’est pas possible de conclure des accords sur les ressources territoriales sans interroger les habitants de ce territoire; troisièmement, parce que l’autodétermination des peuples est une règle de jus cogens et est, par conséquent, une cause de nullité de tout traité qui ne la respecte pas.
    A propos de l’auteur

    Davide Contini est chercheur pour l’unité des entités médiatiques défavorables de Dow Jones Risk & Compliance, qui utilise des informations négatives provenant de sources réputées pour évaluer les risques pour les entreprises. Il couvre principalement les sources italiennes et francophones. Davide est un expert en recherche en anglais, en français, en espagnol et en italien et possède une vaste connaissance des environnements politiques de l’Afrique du Nord et francophone. Depuis 2018, il est membre du conseil d’administration de l’ONG bruxelloise Western Sahara Resource Watch, pour laquelle il travaille également en tant que lobbyiste. Il est titulaire d’une maîtrise en relations internationales et affaires diplomatiques de l’Université de Bologne.


    Source : Dow Jones, janvier 2021
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO, 
  • Sahara occidental/Maroc : Des militantes sahraouies parviennent à briser le blocus imposées à Sultana Khaya

    Des militantes sahraouies sont parvenues à briser le blocus imposé depuis plus de 50 jours par les autorités d’occupation marocaines sur le domicile de la militante Sultana Khaya, provoquant ainsi l’hystérie des forces marocaines qui menacent de durcir l’oppression contre les militants sahraouis.

    Selon des médias sahraouis, les forces d’occupation marocaines poursuivent leur blocus sur les domiciles des militants sahraouis dans la ville occupée de Boujdour, notamment celui de la famille de la militante des droits de l’Homme, Sultana Khaya, encerclé par des éléments de l’oppression marocaine en vue d’interdire toute visite à la famille.
    Les rapports médiatiques ont également indiqué qu’un groupe de militantes sahraouies «ont pu rendre visite à la famille, défiant la volonté des tortionnaires, afin de consacrer l’esprit de résistance et de solidarité parmi le peuple sahraoui».
    Les Sahraouis dans les territoires occupés, notamment les militants des droits de l’homme et des journalistes qui cherchent à faire entendre la voix du peuple sahraoui et à dénoncer les violations dont il souffre, vivent une situation marquée par des violations quotidiennes des droits de l’homme et de l’oppression continue.
    Ceci intervient au moment où les forces d’occupation marocaines imposent un blocus militaire et médiatique et interdisent l’accès des observateurs, des journalistes et des organisations étrangères à la région pour éviter la mise à nu de leurs graves violations des droits de l’Homme.
    Halim O.
    APS
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, répression, Sultana Jaya,
  • Maroc: Un diplomate marocain revient sur les années de torture dans les geôles du Makhzen

    L’ancien conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Yémen, Jamal Benomar, a livré un témoignage de son expérience amère de la détention dans les geôles marocaines dans les années 1970 en raison de son militantisme pour le changement démocratique au Maroc, disant ne pas regretter son engagement malgré le lourd tribut qu’il a payé.

    Par Amel N.
    «Quelle ignominie que de jeunes manifestants pacifiques soient emprisonnés alors que nos bourreaux sont en liberté. C’est injustifiable et il faut que ça cesse immédiatement, car persister sur cette voie c’est faire injure à tous ceux qui se sont sacrifiés pour la liberté et la dignité», a écrit M. Benomar sur sa page Facebook, 45 ans après avoir été emprisonné et torturé au Maroc.
    Jamal Benomar a été arrêté en 1976 avec le groupe «Ila Al Amam» (En avant) dont le militant politique Abraham Serfaty était l’un des piliers, au cours des «années de plomb» au Maroc. Il avait alors été accusé de complot contre le régime.
    Jamal Benomar s’est remémoré, avec beaucoup d’amertume, son arrestation.
    «Il y a 45 ans jour pour jour, j’ai été enlevé par la sécurité politique marocaine et emmené au poste de police de Rabat où j’ai été torturé toute la nuit», a-t-il précisé.
    Durant toutes ces années, il n’est pas parvenu à effacer l’image de ce bourreau qu’il garde toujours en mémoire.
    «Ce n’était autre que le dénommé Mohamed El Khalti qui avait torturé et supervisé la torture de dizaines d’activistes dans les années 70», a-t-il dit. Il subit, par la suite, une interminable torture après son transfert dans un centre de détention secret à Casablanca «Derb Moulay Cherif» où il a été détenu, des mois durant, menotté et les yeux bandés à longueur de journée.
    Benomar a de nouveau subi une humiliation et une torture barbare du principal bourreau El Youssoufi Kaddour qu’il a dénoncé aux journalistes au milieu des années 90, étonné de le voir au siège de l’ONU à Genève parmi une délégation gouvernementale officielle qui venait présenter un rapport à la commission de l’ONU chargée de la torture.
    Benomar est resté prisonnier des autorités marocaines, huit années durant, juste pour s’être opposé pacifiquement à un régime tyrannique et avoir aspiré à la justice et à la liberté.
    Tous ses droits légitimes ont été déniés, de même qu’il n’a pas été autorisé à jeter un dernier regard sur son père avant sa mort ni à assister aux obsèques.
    L’exil, une solution pour fuir la prison et l’humiliation
    Il est libéré en 1983, suite aux pressions exercées sur le Maroc par des organisations des droits de l’Homme, dont Amnesty international.
    L’ex-opposant quitte son pays clandestinement pour rejoindre Amnesty international à Londres avant de se rendre aux Etats-Unis où il est passé d’opposant qui a fui la tyrannie des autorités de son pays au cercle de la diplomatie internationale.
    Le diplomate rappelle qu’il n’a pas tourné la page de ces années d’intimidation après sa libération, tel qu’il le croyait, le harcèlement et la persécution s’étant poursuivis.
    «J’ai été incarcéré une seconde fois suite aux massacres perpétrés par l’armée dans certaines villes du nord du Maroc en janvier 1984 lorsque la population est sortie dans les rues pour protester», a-t-il précisé.
    Ensuite, il a été contraint de fuir le pays secrètement dans un bateau de pêche pour rester en exil pendant plus de 20 ans, et là il s’est rappelé d’un souvenir malheureux lié à la mort de sa mère, déplorant le fait de ne pas l’avoir vue au cours des cinq dernières années de sa vie car, a-t-il dit, sa santé ne lui permettait pas de lui rendre visite à New York.
    M. Benomar a par ailleurs affirmé «ne pas regretter du tout son militantisme dont il a payé un lourd tribut», ajoutant : «Je suis fier d’avoir soutenu les militants engagés contre la tyrannie et d’avoir contribué de manière très modeste à notre lutte pour le changement démocratique».
    Il a en outre regretté que beaucoup de ses camarades détenus d’opinion aient été tués avant de voir le véritable changement politique auquel ils aspiraient, mais nombre de nos tortionnaires sont toujours en vie, profitant de leur retraite et bénéficiant de la protection de l’Etat et d’une impunité honteuse, a-t-il dit.
    «Je ressens un mélange de chagrin et de colère, car après 45 ans de la terrible nuit durant laquelle j’ai été arrêté, il y a encore des prisonniers d’opinion au Maroc», a-t-il ajouté. Dénonçant la peine de 20 ans de prison confirmée pour les manifestants pacifiques dans la région du Rif qui réclamaient l’amélioration des prestations gouvernementales en matière de santé et d’éducation, Djamel Benomar a indiqué qu’il «est dommage que les jeunes manifestants pacifiques soient emprisonnés alors que nos tortionnaires restent en liberté. C’est injustifiable et il faut y mettre fin immédiatement, car sa poursuite est une insulte pour nous et pour tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté et la dignité», a-t-il conclu.
    A. N.
    Tags : Maroc, Jamal Benomar, répression, années de plomb, Hassan II,
  • Pierre Galand : « Le Sahara occidental sera le Vietnam du Maroc »

    PIERRE GALAND, DÉFENSEUR DES CAUSES JUSTES : « Le Sahara occidental sera le Vietnam du Maroc »

    Le président de la coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), Pierre Galand, a déclaré que « le piège » de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste dans le but d’imposer au monde la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, expose la région du Maghreb au risque d’un nouveau foyer de guerre.
    Dans une lettre, rendue publique mercredi, Pierre Galand, a soutenu qu’aux yeux du peuple marocain, « le gouvernement marocain et le roi ont trahi la solidarité indéfectible de celui-ci avec les droits les plus légitimes du peuple palestinien à un État souverain avec El-Qods-Est pour capitale ». « Votre peuple n’acceptera pas le marchandage honteux du Sahara occidental contre El-Qods et sa grande mosquée Al-Aqsa. Les conseillers du roi, le Makhzen, ont pris le risque de mettre leurs privilèges et la couronne de leur chef en péril », a-t-il jugé. Le président de l’EUCOCO, a estimé en outre, que « le Maroc a fait entrer le loup dans la bergerie, car ni les États-Unis, ni Israël ne se soucient de l’avenir du Maroc (…) parce que vous êtes des pions dans leur stratégie globale et vous risquez vite d’en faire les frais ». « En laissant les USA et Israël s’installer chez vous, (…), vous prenez le risque d’ouvrir un nouveau foyer de guerre et d’instabilité dans la région dont vous ne mesurez pas les conséquences pour votre peuple et ceux du Maghreb », a encore écrit Pierre Galand qui fut sénateur belge et grand militant des causes palestinienne et sahraouie.
    En tournant le dos à la légalité internationale, aux résolutions des Nations unies et à la charte de l’Union africaine (UA), « le gouvernement marocain et le roi, bafouent les droits fondamentaux du peuple du Sahara occidental. Or celui-ci, comme en 1974, lors des accords passés avec la puissance coloniale, l’Espagne, ne s’est pas laissé faire et il prit les armes à l’appel de son mouvement de libération nationale, le Front Polisario », a-t-il dit . Aujourd’hui, plus de 45 ans plus tard, insiste M. Galand, « les Sahraouis ont clairement dit qu’ils ne se laisseraient pas faire. (…) les Sahraouis vont vous mener la vie dure jusqu’à l’obtention du respect de leur droit inaliénable à l’autodétermination » qui dit à l’adresse du Maroc que le « Sahara occidental sera le Viêtnam » de l’armée marocaine.
    Le président de l’EUCOCO, ne doute pas, par ailleurs, que « nombreux sont les démocrates du Maroc qui aspirent à la paix et qui peuvent mesurer le piège qui vous a été tendu et dans lequel vos gouvernants sont tombés ». « Les conseillers du roi, alléchés par l’offre américaine, ont vendu à votre pays un cadeau empoisonné, un risque de guerre et de déstabilisation qui aura un coût humain inacceptable », a-t-il poursuivi. Enfin, M. Galand suggère de faire en sorte avec l’Union africaine, que « l’ONU redevienne le cénacle au sein duquel des initiatives urgentes et audacieuses, conformes à la légalité internationale et aux résolutions pertinentes des Nations unies, soient prises pour l’application aux Palestiniens et aux Sahraouis de leur droit à l’autodétermination sous contrôle international et qu’enfin ce droit soit respecté et appliqué ».
    M. Bendib
    MONTÉE EN PUISSANCE DES ATTAQUES SAHRAOUIES
    L’ALPS cible les militaires marocains retranchés derrière le mur
    Les attaques militaires des unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) se poursuivent sans relâche et augmentent en intensité. Ces attaques ciblent les positions où sont retranchées les soldats de l’occupation marocaine le long du « mur de la honte », a indiqué le ministère sahraoui de la Défense. Il a précisé, dans son communiqué militaire N63, que « les combattants sahraouis ont mené mercredi un bombardement contre des positions de l’armée royale marocaine dans la zone d’Adhim Oum Adjloud, relevant du secteur d’Aousserd, et un autre bombardement ciblant la région de Kelb Ennos du même secteur ». Le communiqué ajoute que jeudi, « les attaques sahraouies ont visé les positions marocaines dans la région d’Echadhimiya du secteur de Mahbès et la zone de Fedret Elach du secteur de Houza ». 
    Le ministère de la Défense sahraouie a souligné que les « attaques des combattants de l’Armée populaire de libération sahraouie ont continué de cibler les positions de l’armée d’occupation, qui a subi des pertes en vies humaines et en matériel le long du mur de la honte ». Ces dernières quarante-huit heures, Mahbès a été attaqué quatre fois au total, l’une de ces attaques étant celle menée sur la région de Chedhmiya la plus violente puisqu’elle a été à répétition consécutive et a provoqué la destruction d’une base militaire marocaine. Par ailleurs des témoins oculaires dans la région libérée de Tifariti ont indiqué que des drones marocains avaient violé l’espace aérien des territoires sahraouis libérés et ont survolé la localité. Ces observations militaires du Maroc aux drones, alors qu’il persiste à nier officiellement l’ampleur des attaques militaires sahraouies au quotidien contre ses positions et ses troupes tout au long du « mur de la honte », interviennent alors que l’on a relevé une intensification des bombardements et des attaques de missiles par l’armée sahraouie qui ont causé de graves dommages aux FAR.
     M. B.
    Le président de la coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), Pierre Galand, a déclaré que « le piège » de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste dans le but d’imposer au monde la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, expose la région du Maghreb au risque d’un nouveau foyer de guerre.
    Dans une lettre, rendue publique mercredi, Pierre Galand, a soutenu qu’aux yeux du peuple marocain, « le gouvernement marocain et le roi ont trahi la solidarité indéfectible de celui-ci avec les droits les plus légitimes du peuple palestinien à un État souverain avec El-Qods-Est pour capitale ». « Votre peuple n’acceptera pas le marchandage honteux du Sahara occidental contre El-Qods et sa grande mosquée Al-Aqsa. Les conseillers du roi, le Makhzen, ont pris le risque de mettre leurs privilèges et la couronne de leur chef en péril », a-t-il jugé. Le président de l’EUCOCO, a estimé en outre, que « le Maroc a fait entrer le loup dans la bergerie, car ni les États-Unis, ni Israël ne se soucient de l’avenir du Maroc (…) parce que vous êtes des pions dans leur stratégie globale et vous risquez vite d’en faire les frais ». « En laissant les USA et Israël s’installer chez vous, (…), vous prenez le risque d’ouvrir un nouveau foyer de guerre et d’instabilité dans la région dont vous ne mesurez pas les conséquences pour votre peuple et ceux du Maghreb », a encore écrit Pierre Galand qui fut sénateur belge et grand militant des causes palestinienne et sahraouie.
    En tournant le dos à la légalité internationale, aux résolutions des Nations unies et à la charte de l’Union africaine (UA), « le gouvernement marocain et le roi, bafouent les droits fondamentaux du peuple du Sahara occidental. Or celui-ci, comme en 1974, lors des accords passés avec la puissance coloniale, l’Espagne, ne s’est pas laissé faire et il prit les armes à l’appel de son mouvement de libération nationale, le Front Polisario », a-t-il dit . Aujourd’hui, plus de 45 ans plus tard, insiste M. Galand, « les Sahraouis ont clairement dit qu’ils ne se laisseraient pas faire. (…) les Sahraouis vont vous mener la vie dure jusqu’à l’obtention du respect de leur droit inaliénable à l’autodétermination » qui dit à l’adresse du Maroc que le « Sahara occidental sera le Viêtnam » de l’armée marocaine.
    Le président de l’EUCOCO, ne doute pas, par ailleurs, que « nombreux sont les démocrates du Maroc qui aspirent à la paix et qui peuvent mesurer le piège qui vous a été tendu et dans lequel vos gouvernants sont tombés ». « Les conseillers du roi, alléchés par l’offre américaine, ont vendu à votre pays un cadeau empoisonné, un risque de guerre et de déstabilisation qui aura un coût humain inacceptable », a-t-il poursuivi. Enfin, M. Galand suggère de faire en sorte avec l’Union africaine, que « l’ONU redevienne le cénacle au sein duquel des initiatives urgentes et audacieuses, conformes à la légalité internationale et aux résolutions pertinentes des Nations unies, soient prises pour l’application aux Palestiniens et aux Sahraouis de leur droit à l’autodétermination sous contrôle international et qu’enfin ce droit soit respecté et appliqué ».
    M. Bendib
    MONTÉE EN PUISSANCE DES ATTAQUES SAHRAOUIES
    L’ALPS cible les militaires marocains retranchés derrière le mur
    Les attaques militaires des unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) se poursuivent sans relâche et augmentent en intensité. Ces attaques ciblent les positions où sont retranchées les soldats de l’occupation marocaine le long du « mur de la honte », a indiqué le ministère sahraoui de la Défense. Il a précisé, dans son communiqué militaire N63, que « les combattants sahraouis ont mené mercredi un bombardement contre des positions de l’armée royale marocaine dans la zone d’Adhim Oum Adjloud, relevant du secteur d’Aousserd, et un autre bombardement ciblant la région de Kelb Ennos du même secteur ». Le communiqué ajoute que jeudi, « les attaques sahraouies ont visé les positions marocaines dans la région d’Echadhimiya du secteur de Mahbès et la zone de Fedret Elach du secteur de Houza ». Le ministère de la Défense sahraouie a souligné que les « attaques des combattants de l’Armée populaire de libération sahraouie ont continué de cibler les positions de l’armée d’occupation, qui a subi des pertes en vies humaines et en matériel le long du mur de la honte ». Ces dernières quarante-huit heures, Mahbès a été attaqué quatre fois au total, l’une de ces attaques étant celle menée sur la région de Chedhmiya la plus violente puisqu’elle a été à répétition consécutive et a provoqué la destruction d’une base militaire marocaine. Par ailleurs des témoins oculaires dans la région libérée de Tifariti ont indiqué que des drones marocains avaient violé l’espace aérien des territoires sahraouis libérés et ont survolé la localité. Ces observations militaires du Maroc aux drones, alors qu’il persiste à nier officiellement l’ampleur des attaques militaires sahraouies au quotidien contre ses positions et ses troupes tout au long du « mur de la honte », interviennent alors que l’on a relevé une intensification des bombardements et des attaques de missiles par l’armée sahraouie qui ont causé de graves dommages aux FAR.
     M. B.
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Palestine, Israël, normalisation, Donald Trump,
  • Sahara Occidental : L’occupant marocain sème la terreur

    GRAVE SITUATION DANS LES VILLES SAHRAOUIES OCCUPÉES : L’occupant marocain sème la terreur

    Le ministre sahraoui des territoires occupés et des communautés sahraouies à l’étranger, Mohamed El-Ouali Akik, a qualifié jeudi de « très grave » la situation prévalant dans les villes et les territoires sahraouis occupés, en raison des « pratiques répressives et de la terreur semée par les forces d’occupation marocaines ».
    Il a exhorté les organisations internationales des droits de l’Homme à intervenir en urgence pour protéger le peuple sahraoui en cette période difficile. Depuis sa violation abjecte de l’accord de cessez-le-feu le 13 novembre dernier, « le Maroc durcit, de jour en jour, le blocus imposé aux villes sahraouies occupées », a déclaré M. El-Ouali Akik, estimant que les civils sahraouis, désarmés, « payent aujourd’hui le prix des grandes victoires réalisées sur le terrain par leur armée pour recouvrer la souveraineté sur l’ensemble des territoires sahraouis occupés ». Il a ajouté que « la situation est très grave, en raison de la pression et du blocus imposé en interne et en externe aux villes sahraouies occupées, de par le recours à tous les moyens répressifs et à la terreur pour effrayer les civils désarmés qui vivent dans une grande prison ». 
    « Les familles sahraouies vivent dans l’épouvante, en raison des pratiques horrifiantes des forces d’occupation », d’autant que les autorités marocaines « profitent de la conjoncture sanitaire induite par la pandémie du nouveau coronavirus pour imposer leur diktat aux citoyens et leur interdire de circuler », a indiqué le ministre sahraoui, relevant le grand impact psychologique de cette situation sur les familles sahraouies. « Ce qui est encore plus grave, c’est que les forces d’occupation s’en prennent désormais aux familles, à travers les coupures intermittentes d’électricité », et si jamais ces dernières songeaient à sortir « elles sont persécutées », poursuit le responsable sahraoui. Il a déploré, en outre, le traitement abusif infligé aux jeunes sahraouis, « réprimés et pourchassés dans les rues, puis arrêtés et soumis aux tortures et aux interrogatoires ». 
    Concernant les détenus sahraouis dans les geôles marocaines, M. El-Ouali Akik a souligné que ces derniers qui « vivent dans des mauvaises conditions sont privées des visites de leurs familles ». Il a déploré les pratiques auxquelles s’adonne la communauté internationale, notamment les instances spécialisées dans les droits de l’homme en continuant à ignorer la situation au Sahara occidental occupé en dépit des pactes internationaux relatifs à la protection des civils désarmés durant les guerres. « Ce qui se passe dans les territoires sahraouis occupés est une guerre au sens propre du terme. Rien n’empêche ces instances d’assumer leurs responsabilités et défendre les innocents et les civils désarmés dans les zones de guerre », a-t-il ajouté. 
    Le ministre sahraoui a appelé la communauté internationale, les instances et les peuples à travers le monde à soutenir le peuple sahraoui dans sa lutte légitime contre l’occupant marocain, réaffirmant que le peuple sahraoui ne renoncera jamais à son droit à l’organisation d’un référendum d’autodétermination libre, régulier et transparent ».
    Mokhtar B.
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, répression, territoires occupés,
  • Sahara Occidental: Le makhzen impose un blocus aux militants sahraouis

    Cela fait plus de cinquante jours que les autorités d’occupation marocaines imposent un blocus total sur le domicile de la militante Sultana
    Khaya à Boujdour dans les territoires sahraouis occupés. Une politique d’oppression qui s’est durcie ces dernières semaines et élargie à d’autres militants, à qui on refuse toute visite ou rencontre. Sorte de résidence surveillée dénoncée par les mouvements de défense des droits de l’homme à travers le monde. 

    Cependant, ces derniers jours, des militantes sahraouis ont réussi à briser ce blocus, déclenchant l’hystérie des forces d’occupation. Selon des médias sahraouis, les forces d’occupation marocaines poursuivent leur blocus sur les domiciles des militants sahraouis dans la ville occupée de Boujdour, notamment celui de la famille de la militante des droits de l’Homme, Sultana Khaya, encerclé par des éléments de l’oppression marocaine en vue d’interdire toute visite à la famille.
    Les rapports médiatiques ont également indiqué qu’un groupe de militantes sahraouies “ont pu rendre visite à la famille, défiant la volonté des tortionnaires, afin de consacrer l’esprit de résistance et de solidarité parmi le peuple sahraoui”.
    Les Sahraouis dans les territoires occupés, notamment les militants des droits de l’homme et des journalistes qui cherchent à faire entendre la voix du peuple sahraoui et à dénoncer les violations dont il souffre, vivent une situation marquée par des violations quotidiennes des droits de l’homme et de l’oppression continue.
    Ceci intervient au moment où les forces d’occupation marocaine imposent un blocus militaire et médiatique et interdisent l’accès des observateurs, des journalistes et des organisations étrangères à la région pour éviter la mise à nu de leurs graves violations des droits de l’Homme.
    Sur le terrain militaire, l’armée de libération sahraouie poursuit ses attaques contre les positions des forces royales marocaines, le long du mur des sables. Plusieurs bases ou cantonnements ont été ciblés par des tirs intenses. Des dégâts importants sont signalés par des sources sahraouies, notamment la destruction d’engins ou des fortifications érigées autour des camps de retranchements des forces d’occupation.
    La semaine dernière, une équipe de la télévision algérienne a filmé des combats et des échanges de tirs entre l’armée sahraouie et les unités des FAR. Ces combats ont eu lieu dans le secteur de Mahbes, au nord du territoire, non loin du mur des sables.
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, territoires occupés,
  • USA: Trump entre son arrogance et «impeachment»

    Accusé par les démocrates d’avoir «incité à l’insurrection», c’est un Donald Trump combatif, contestant toute responsabilité dans l’assaut contre le Capitole mené par ses partisans, qui affrontera cette semaine une deuxième procédure historique d’«impeachment».

    Par Mourad M.

    Une semaine après les violences du 6 janvier, qui ont fait cinq morts à Washington, un vote est prévu vers 15h00 (20h00 GMT) sur son acte d’accusation à la Chambre des représentants.

    Soutenu par un grand nombre de démocrates, qui contrôlent la chambre basse, et avec l’appui notable d’une poignée de républicains, il devrait être facilement adopté.

    Le 45e président américain devrait ainsi devenir cette semaine le premier de l’Histoire à être deux fois mis en accusation au Congrès («impeached») dans une procédure de destitution.

    Le tempétueux président s’est néanmoins encore montré convaincu mardi que personne ne précipiterait sa sortie de la Maison-Blanche avant la fin de son mandat, le 20 janvier.

    Depuis Alamo, au Texas, il a tenté d’adopter une posture moins agressive que la semaine dernière, évoquant le temps «de la paix et du calme». Il a aussi essayé de réduire la procédure le visant à une manœuvre des démocrates, une nouvelle «chasse aux sorcières».

    Son vice-président, Mike Pence, a plus tard définitivement écarté l’autre menace qui pesait sur sa fin de mandat, en refusant d’invoquer le 25e amendement de la Constitution qui lui aurait permis de démettre le président sortant, en le déclarant inapte à exercer sa fonction.

    Malgré cette fin de non-recevoir, la Chambre des représentants, à majorité démocrate, a approuvé une résolution, désormais symbolique, pour l’exhorter à invoquer cet amendement.

    Mais si cette dernière n’a été soutenue que par un républicain, l’acte d’«impeachment» pourrait recevoir l’accolade d’un plus grand nombre de membres du «Grand Old Party».

    Déjà cinq avaient annoncé leur soutien mardi soir. Parmi eux, Liz Cheney, l’une des chefs de la minorité républicaine à la Chambre et fille de l’ancien vice-président américain.

    «Rien de tout cela ne serait arrivé sans le président», a-t-elle estimé dans un communiqué au vitriol. La puissante présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, a elle révélé les noms de son équipe de «procureurs», qui sera chargée de porter le dossier jusque devant le Sénat, à majorité républicaine, pour le procès en destitution.

    Lors de son départ de Washington, mardi matin, Donald Trump avait dénoncé cette procédure, la jugeant «totalement ridicule» et affirmant qu’elle suscitait «une immense colère» à travers les Etats-Unis.

    Et il avait encore obstinément refusé de reconnaître la moindre responsabilité dans l’assaut contre le Capitole, jugeant que son discours avait été «tout à fait convenable».

    Malgré son assurance affichée et le soutien de certains élus très loyaux, Donald Trump est plus isolé que jamais après une série de démissions dans son gouvernement et des critiques cinglantes.

    YouTube a suspendu temporairement mardi soir sa chaîne et supprimé une vidéo en affirmant qu’elle enfreignait ses règles sur l’incitation à la violence. Twitter avait fermé définitivement son compte la semaine dernière. Selon le «New York Times», Mitch McConnell, président de la majorité républicaine au Sénat, a dit à ses proches qu’il voyait d’un bon œil la mise en accusation initiée par les démocrates, jugeant que cela aiderait le parti républicain à tourner définitivement la page Trump. Cet habile stratège, très influent, tient peut-être ainsi la clé de l’issue de cette procédure historique. Car une seule parole publique pourrait encourager des sénateurs républicains à condamner le 45e président des Etats-Unis.
    Les démocrates prendront le contrôle de la chambre haute le 20 janvier mais auront besoin du ralliement de nombreux républicains pour atteindre la majorité des deux tiers nécessaire à la condamnation.

    Le procès risque, d’autre part, d’entraver l’action législative des démocrates au début de la présidence Biden, en monopolisant les séances au Sénat.
    Joe Biden prêtera serment sous haute garde le 20 janvier, justement sur les marches du Capitole, siège du Congrès américain.

    Critiqué pour avoir tardé, mercredi dernier, à envoyer la Garde nationale, le Pentagone a cette fois autorisé le déploiement de 15 000 soldats pour la cérémonie d’investiture.

    Mobilisés à l’origine pour offrir un soutien logistique à la police, ses membres ont commencé à porter des armes tard mardi, selon un photographe de l’AFP. «Je n’ai pas peur malgré les risques de nouvelles manifestations pro-Trump», avait déclaré Joe Biden lundi.
    M. M.

    Le Jour d’Algérie, 13 jan 2021

  • Ce que le président Biden ne fera pas au Moyen-Orient


    Le 20 janvier, Joe Biden prendra ses fonctions de 46e président des États-Unis. Ce sera la fin de quatre ans d’une politique internationale adoptée par Donald Trump qui bouleverse effectivement les alliés, exaspère d’anciens amis et profite parfois aux opposants. Cependant, réparer de telles actions dans un pays aussi profondément divisé aura des coûts et des difficultés – surtout au niveau national.

    L’équipe politique internationale du futur président démocrate est déjà réunie, attendant la confirmation du Congrès. Voici un compte rendu de ce que Biden ne fera pas au Moyen-Orient et en Afrique du Nord:

    En commençant par le Maroc, en direction de l’est, jusqu’à atteindre l’Afghanistan, Biden fait face à l’imminence de plusieurs décisions importantes à prendre, dont aucune n’est simple.

    La décision soudaine de Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur la région contestée du Sahara occidental a scandalisé l’Algérie et son alliée, la République arabe sahraouie démocratique, qui revendique le territoire d’un futur État.

    Des décennies de médiation des Nations Unies sur le différend ont jusqu’à présent échoué. Cela signifie qu’aux yeux du droit international, il s’agit encore d’un territoire contesté. Par conséquent, la mesure des États-Unis ne change guère la situation dans la pratique et ne sert pas non plus leurs propres intérêts, sauf pour discréditer davantage le pays en tant que médiateur raisonnable. Biden n’inversera pas la mesure, mais il n’ira pas non plus sur cette voie. Le changement politique de Trump était conditionné à promouvoir la normalisation entre le Maroc et Israël. Rien à attendre ici.

    Le prochain point critique est la Libye, où le président américain sortant a laissé beaucoup à désirer, sans jouer un rôle significatif après que son prédécesseur ait effectivement contribué à détruire le pays, à partir de 2011. Trump a adressé des messages contradictoires aux antagonistes locaux. Lorsque le général libyen Khalifa Haftar a commencé sa guerre en avril 2019 contre le gouvernement reconnu par l’ONU à Tripoli, Trump l’a appelé pour le remercier de ses efforts dans la guerre contre le «terrorisme». Ensuite, toute la conversation sur la Libye a été laissée à l’ambassadeur américain Richard Norland, résumée à des avertissements sur la présence russe croissante dans le pays, mais rien de plus.

    Ici aussi, attendez-vous uniquement à la rhétorique de Biden. Il est connu pour s’opposer, en principe, à l’intervention militaire de son ancien chef Barack Obama en 2011. Selon les informations, lorsqu’il s’est simplement interrogé sur ce qui allait arriver à la Libye, une fois le régime de Mouammar Kadhafi renversé, personne n’a répondu. Cependant, même aujourd’hui, avec la Libye en ruine, Biden n’a pas de réponse à sa question.

    À côté se trouve l’Égypte, alliée stratégique des États-Unis pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Le président Donald Trump a un jour décrit son homologue égyptien, le général Abdel Fattah el-Sissi, comme son «dictateur préféré» et n’a jamais levé le doigt contre les informations faisant état de graves violations des droits humains. Biden augmentera le ton, mais rien de plus. Il peut, en guise de punition pour les abus humanitaires, suivre la voie d’Obama en retenant une petite partie des ressources américaines envoyées en Égypte chaque année, estimées à 1,5 milliard de dollars. Cependant, la mesure n’obligera pas le Caire à modifier sa politique intérieure et ne représentera pas non plus la politique préférée des États-Unis.

    Ensuite, nous avons Israël, où Trump a fait de grands sauts en faveur de l’occupation, au détriment du peuple palestinien. Le président républicain a fait chanter plusieurs pays arabes – y compris le Soudan éloigné – pour normaliser les relations avec Israël, a reconnu Jérusalem comme la capitale de l’État sioniste et a transféré l’ambassade des États-Unis dans la ville. Biden ne renversera aucune de ces décisions, mais il peut donner des signaux positifs à l’Autorité palestinienne en rouvrant le bureau de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington et en reprenant l’envoi de ressources humanitaires aux organisations affiliées aux Nations Unies, qui fournissent une assistance essentielle. Réfugiés palestiniens. Cependant, aucune des actions éventuelles ne pourra effectivement profiter à la majorité des Palestiniens, qui souffrent de la brutale occupation israélienne.

    En Syrie, les États-Unis n’ont guère les outils pour changer la situation sur le terrain, sauf pour un nouveau revers. On s’attend à ce que de plus petits contingents de troupes américaines restent dans le nord-ouest du pays, où Daech (État islamique) tente supposément de se relever. La reconnaissance par Trump de la souveraineté israélienne sur les territoires occupés du plateau du Golan ne sera pas non plus révoquée.

    Le président Biden ne prendra pas de mesures drastiques en termes militaires pour, par exemple, combattre à nouveau l’urgence de Daech; si vous le faites, il sera trop tard. Néanmoins, il cherchera à renforcer le partenariat régional avec d’autres pays, comme la Turquie et la Russie, qui sont des acteurs majeurs de la question syrienne. Faire pression sur le régime de Bachar al-Assad avec de nouvelles sanctions sera toujours le plan d’action préféré et le moins controversé, même si l’expropriation du pétrole syrien doit se poursuivre.

    En Arabie saoudite, allié historique fort des États-Unis, Biden devrait rester rhétorique, à l’exception d’une éventuelle réprimande, si le prince héritier autoritaire, Mohammed Bin Salman, commettait une autre atrocité – similaire à l’assassinat du journaliste basé à Washington Jamal Khashoggi dans Octobre 2018. Malgré la promesse de Biden que les Etats-Unis « n’abandonneront plus jamais leurs principes, d’acheter du pétrole et de vendre des armes », c’est exactement ce que son gouvernement devrait faire. Biden dépend des Saoudiens corrompus pour faire pression sur l’Iran.Les dirigeants de la monarchie islamique réfléchissent à une normalisation avec Israël et le futur président démocrate ne pourra pas se permettre d’ignorer ses craintes concernant la politique de Téhéran.

    L’Irak est une question cruciale dans la politique internationale. La réduction de la présence américaine dans le pays doit se poursuivre à un rythme lent, incapable de réduire la pression politique et populaire, face aux appels répétés au retrait complet des troupes étrangères sur le sol irakien. L’Iran continuera de rendre la vie difficile aux États-Unis en Irak et utilisera probablement la situation comme un avantage pour renégocier l’accord nucléaire avec Biden – la promesse électorale du candidat démocrate.

    En plus des eaux du Levant et du Golfe, il y a l’Iran lui-même. Biden a promis de reprendre l’accord nucléaire annulé unilatéralement par Trump. Cependant, ce sera une décision controversée face à deux des plus grands alliés de l’Amérique, l’Arabie saoudite et Israël, qui répudient avec véhémence la mesure. Les sanctions contre l’Iran ne seront pas levées immédiatement, du moins sans concessions du régime de Téhéran. N’en attendez pas trop, du moins avant 2022.

    Dans le Moyen-Orient élargi, en incluant l’Afghanistan, nous pouvons supposer que Biden maintient la politique dite de «l’Amérique d’abord» en retirant plus de troupes encore présentes dans le pays. L’idée ici est de recentrer la stratégie militaire des États-Unis en réduisant son champ d’action pour combattre Al-Qaïda et Daech dans la région. Cependant, le contact avec les talibans, autre héritage de Trump, ne doit pas être interrompu, sauf à des intervalles plus longs et peu substantiels. Tout au long du gouvernement Biden, le groupe maintiendra son cap actuel, prenant le contrôle de l’Afghanistan petit à petit.

    Source : MEMO, 14 jan 2021

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