Mois : janvier 2021

  • Guerre froide au Maghreb (Diario de Noticias)

    La question sahraouie est définitivement et encore au centre de l’agenda est-ouest. Les changements à la Maison Blanche, au Congrès américain et au Sénat permettent aux Algériens et sahraouis de tendre la corde, dans le sens de signaler devant la nouvelle administration l’existence du différend qu’ils entretiennent depuis 46 ans avec le Maroc.

    C’est en ce sens que s’explique la décision algérienne de lancer des exercices militaires dans la région de Tindouf, avec de vrais tirs, les 17 et 18 janvier. Cette zone est frontière et point de refuge sahraoui, raison pour laquelle les populations indépendantistes sahraouies et les soldats en auront fait partie. Dans le même temps, trois navires de guerre russes ont fait une escale technique commode au port d’Alger. Le week-end dernier, des rumeurs ont circulé sur une attaque sahraouie dans le «détroit de Guerguerat» avec trois ou quatre missiles, selon la source. Cependant, les Marocains ont fait ce qu’ils savent le mieux, «poker face» et ont tout nié, notamment le passage au poste frontière de Guerguerat, s’assurant que le flux de trafic n’était pas altéré, ce qui en soi a nié toute attaque ennemie.

    L’Algérie, confrontée à la liste des éventuelles abrogations présidentielles américaines aux décisions prises par Trump, comme leur retour aux accords de Paris dans l’environnement et au sein de l’Organisation mondiale de la santé, déjà prise, fait donc pression sur l’inclusion dans cette liste, et non sur les accords d’Abraham, mais du gain marocain en les rejoignant, qui a été guidé par la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, la transformant en Sara marocaine.

    L’administration Biden, mais surtout le nouveau président, voudra faire la différence entre «l’eau et le vin», par rapport à son prédécesseur, en se démarquant de la «tour d’ivoire d’or» que Twitter représentait pour Trump comme un bouclier de protection, qui lui a permis la distance et le sang-froid d’un juste impartial. Biden voudra certainement s’impliquer personnellement, donnant à la politique un côté humain perdu aux nouvelles technologies. En ce sens, cette nouvelle administration a déjà fait signe au siège des Nations Unies, qui soutient une solution à deux États dans le contexte de la question palestinienne, rompant avec le soutien total et inconditionnel de Trump à Israël jusqu’à présent.

    Au vu de cela, plus la tension entre l’Algérie et le Maroc est grande, dans la perspective de la vieille garde bipolaire de « guerre improbable, paix impossible », plus la tendance de Biden à vouloir une solution négociée à la question sahraouie est grande, voyant cela certainement une des solutions dans la tenue du référendum déjà oublié. Et cela, si cela se produit, pourrait retourner le jeu à l’envers.

    En ce moment, la «guerre des sables» se déroule à Washington et à New York, entre le maintien du statu quo et le changement, dans lequel António Guterres, apparemment docile et bureaucratique, aura également son mot à dire.

    Politologue / Arabiste. Ecrire selon l’ancienne orthographe

    www.maghreb-machrek.pt

    Diario de Noticias, 29 jan 2021

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Maghreb,

  • L’ère Merkel : clap de fin

    L’élection d’Armin Laschet à la tête de la CDU (parti chrétien-démocrate) la semaine dernière a rappelé l’imminence de la fin de « l’ère Merkel ». Après quinze années à la tête du pays , les élections du Bundestag en septembre prochain détermineront l’héritier ou l’héritière à la chancellerie allemand. Se pose maintenant la question du « bilan Merkel » et de l’avenir du pays.

    L’ère Merkel : quel bilan ?

    Si les bilans des présidences françaises sont souvent synonymes de critiques acerbes de la part des citoyens et de l’opposition, outre-Rhin, Merkel, avec plus de 70% de popularité à l’heure actuelle et un départ volontaire de la chancellerie, semble terminer en bonne posture. Son mandat a été marqué par de nombreuses crises : économique d’abord en 2008 mais également migratoire à partir de 2015, crise en Ukraine, crise du Covid… Malgré les difficultés que celles-ci représentent, A. Merkel est apparue à la hauteur. Si la critique met en avant son indécision sur certaines questions (notamment au moment de la crise grecque, sur l’avenir de la Grèce dans l’UE), sa position au moment de la crise de 2008 (elle est alors surnommée « Madame Nein ») , la même critique vante ses qualités de gestionnaire de crises. Pour autant, elle ne serait pas visionnaire n’ayant pas proposé des réformes de fond.

    Quoi qu’il en soit, son bilan au plan intérieur, est très positif : l’application de l’Agenda 2010 élaboré par son prédécesseur, Schröder, série de réformes visant à réduire le chômage de masse et à favoriser la croissance économique, a permis au pays de redresser sa situation économique, qui était au plus mal depuis la réunification. Les fameuses « lois Hartz » ont permis une réforme en profondeur du marché du travail et du système social, notamment concernant les allocations chômages. Des réformes sociétales majeures ont également été mises en œuvre :la légalisation du mariage homosexuel en 2017, l’introduction d’une politique familiale nouvelle dans un pays marqué par un vieillissement de sa population.

    Et si le bilan intérieur est positif, le bilan sur les questions internationales semble l’être également : en 2015, pour répondre aux défis de la crise migratoire, Merkel combat la xénophobie par sa « culture de bienvenue » qui permet à plus d’un million de migrants d’être accueillis en Allemagne. Au moment des négociations du plan de relance européen post- Covid « Next Generation EU », c’est encore l’Allemagne qui impose à tous les pays membres des mécanismes de solidarité communs.

    Une femme à la tête d’un Etat, oui mais…

    Alors que la France dispose d’un régime semi-présidentiel avec un exécutif fort, l’Allemagne, elle, s’accommode d’ un système de type parlementaire avec un mode de scrutin proportionnel. Le « bilan Merkel » n’est donc pas celui de la chancelière seulement, mais le résultat d’un travail collectif mené de pair avec des coalitions : sur trois de ses quatre mandats, Merkel a dû composer avec le parti social-démocrate (SPD) au sein d’une grande coalition, et durant un mandat avec son allié le FDP, parti libéral. Sa capacité à créer un consensus au-delà des divergences politiques semble avoir réussi au pays et à replacer son parti, la CDU, plus vers le centre sur l’échiquier politique.

    Néanmoins, il convient de noter la continuité de sa politique avec celle de ses prédécesseurs : en matière économique, elle est restée sur la ligne politique économe de l’Etat fédéral, et dans le domaine des relations extérieures, elle a veillé à entretenir ses relations transatlantiques (quoique l’arrivée de D. Trump au pouvoir les ait un temps dégradées) et à maintenir le couple franco-allemand moteur de l’UE.

    Un départ… mais peut-être un Merkelien pour successeur ?

    Dans la course à la présidence de la CDU, les adhérents ont préférés un Merkelien convaincu à un Merz conservateur, flirtant avec l’aile droite de la CDU, et à un Röttgen assez « outsider » se présentant comme un « modernisateur » du parti.

    C’est donc la continuité des politiques entreprises par la chancelière qui semble séduire :le nouvel élu, A. Laschet, ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, est en effet un Merkelien convaincu, un des seuls à avoir soutenu la chancelière au moment de la crise migratoire. Un homme de compromis qui entend marcher dans les pas de sa prédécesseur bien que le contraste entre les deux personnalités soit criant : l’une est divorcée sans enfant , protestante, fille de pasteur, originaire de l’Est ; lui est catholique, trois enfants, originaire de l’Ouest. L’une est souvent décriée pour sa lenteur à prendre des décisions, lui est dynamique et sûr de lui.

    Et cependant : une victoire à ces élections ne signifie pas que le candidat de la CDU sera élu chancelier. Ni même que le chef de la CDU sera le candidat investi par son parti dans la course à la chancellerie.

    Söder comme candidat favori

    Selon toutes vraisemblances, et si on en croit le quotidien du Spiegel dans un article intitulé « Söder et les trois nains (en référence aux trois candidats en lice pour les élections de chef de la CDU), il semblerait que Laschet ne soit pas le candidat favori pour être investi par son parti. On lui préfère un certain Markus Söder, chef de la CSU ( la branche bavaroise de la CDU), très populaire aussi bien en Bavière que dans le reste du pays. Malgré les chiffres Covid de sa région, (les plus élevés d’Allemagne), celui-ci semble s’affirmer comme l’homme fort, avec une certaine autorité politique en imposant par exemple le port du masque chirurgical dans les magasins, là où Laschet a plaidé dans son Land pour un assouplissement des règles anti-Covid.

    Pire encore, dans un sondage du 25 janvier dernier, à la question posée aux sympathisants CDU, « pensez-vous que Laschet puisse être le bon candidat CDU dans la course à la chancellerie, le Spiegel recense 45% des voix déclarant « non pas du tout », et 23% « plutôt non ».

    Une élection, mais beaucoup de questions en suspens

    L’élection à la présidence de la CDU ne débouche pas nécessairement sur une victoire en septembre prochain. Laschet sera-t-il finalement candidat investi par son parti dans la course à la chancellerie ? Quelle pourrait-être la ligne politique défendue par Söder ?Là-dessus, les élections régionales du Landstag en Baden Württemberg et en Rhénanie du Nord Westphalie en mars prochain pourront assurer Laschet dans une posture de candidat officiel si son parti remporte les élections. Pour le reste (notamment la question des coalitions menées entre le futur chancelier investi et les autres partis), un grand point d’interrogation demeure…

    Marie-Victoire CAMBRAY

    Source : Courrier d’Europe, 28 jan 2021

    Tags : Angela Merkel, Europe, Union Européenne, Allemagne, UE,

  • Transparency International: Grand écart de corruption entre les pays à faible et à haut rendement en Europe

    Transparency International a publié cette semaine son indice annuel de perception de la corruption (IPC) couvrant 180 pays. Une majorité de pays montrent peu ou pas d’amélioration en 2020 dans la lutte contre la corruption.

    L’année dernière, juste avant le déclenchement de la crise des coronavirus, l’organisation a souligné que la corruption est plus répandue dans les pays où les gros fonds peuvent couler librement dans les campagnes électorales et où les gouvernements n’écoutent que les voix d’individus riches ou bien connectés. Cette fois, Transparency International (TI) se concentre sur l’impact de la corruption sur la lutte contre le COVID-19 .

    La corruption persistante mine les systèmes de soins de santé et contribue au recul démocratique au milieu de la pandémie du COVID-19. Les pays qui obtiennent de bons résultats dans l’indice investissent davantage dans les soins de santé, sont mieux à même de fournir une couverture sanitaire universelle et sont moins susceptibles de violer les normes et institutions démocratiques ou l’état de droit.

    « La pandémie a mis à l’épreuve les limites de la réponse d’urgence de l’Europe et, dans de nombreux cas, les pays n’ont pas été pleinement transparents et responsables », a déclaré un porte-parole du bureau européen de TI au Brussels Times. Basée à Berlin, TI vise à lutter contre la corruption dans le monde et possède des succursales dans le monde entier.

    «En Hongrie par exemple, qui est l’un des pays les moins performants de l’UE, le gouvernement a été appelé à plusieurs reprises pour avoir tenté de« saisir le pouvoir »pendant la crise. Ces «mesures d’urgence» étaient également une grande préoccupation pour la société civile en Hongrie. »

    Parmi les pays de Visegrád, la performance anti-corruption de la Hongrie s’est le plus détériorée depuis 2012. On s’attend toujours à ce que vous payiez sous la table pour les soins médicaux mais cette forme de petite corruption pourrait disparaître avec les augmentations de salaire des médecins nouvellement annoncées, l’une des rares Remarques.

    L’ indice classe les pays en fonction de leur niveau perçu de corruption dans le secteur public, selon des experts et des hommes d’affaires. Il utilise une échelle de zéro à 100, où zéro est hautement corrompu et 100 est très propre. Un score inférieur à 50 indique un problème grave.

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    Le Danemark et la Nouvelle-Zélande arrivent en tête de l’indice, avec 88 points. Les pays déchirés par la guerre et les pays souffrant de crises politico-économiques prolongées, comme l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Yémen et le Venezuela arrivent en dernier, avec des points allant de 12 à 21.

    Près de la moitié des pays stagnent sur l’indice depuis près d’une décennie, ce qui indique un blocage des efforts gouvernementaux pour s’attaquer aux causes profondes de la corruption. Plus des deux tiers obtiennent un score inférieur à 50.

    Les pays avec un IPC inférieur à 50 sont-ils corrompus ou simplement les pays avec plus de corruption que ceux supérieurs à 50? «L’IPC ne classe pas les pays comme« corrompus »ou« propres », mais les met plutôt à l’échelle», a répondu un porte-parole du bureau de TI à Berlin.

    Avec un score moyen de 64 (une diminution de deux points par rapport à 2019), l’Union européenne (UE) fait partie des régions les plus performantes sur l’IPC, mais est soumise à d’énormes tensions en raison du COVID-19 et des crises de l’état de droit. Le Danemark (88) occupe la première place, suivi de la Finlande (85) et de la Suède (85). À l’inverse, les pays les moins performants de la région sont la Roumanie (44), la Hongrie (44) et la Bulgarie (44).

    Le pays le plus performant parmi les États membres qui ont rejoint l’UE en 2004 est l’Estonie avec un score de 75 points, bien avant les États membres plus anciens tels que la Grèce (50), l’Italie (53), le Portugal (61) et l’Espagne (62).

    Pays en haut et en bas

    Les pays ayant les scores les plus élevés du classement ne sont pas à l’abri de la corruption. Certains d’entre eux ont été secoués par des scandales de blanchiment d’argent et d’autres actes de corruption du secteur privé dans le commerce avec des pays tiers.

    «Il existe des lacunes majeures dans la surveillance du secteur financier dans les pays les mieux notés», selon TI. «Les scandales des dernières années ont montré que les banques au Danemark, en Norvège et en Suède sont devenues des cibles faciles d’acteurs corrompus du monde entier.»

    Le scandale de blanchiment d’argent concernait la succursale estonienne de Danske Bank, le plus grand prêteur du Danemark. De nouvelles preuves qui ont été mises au jour l’année dernière ont également révélé des lacunes flagrantes dans la surveillance des banques nordiques, y compris en Suède.

    Les lacunes de la supervision du secteur financier sont un problème auquel de nombreux pays les plus performants sont confrontés. En Allemagne, à la suite du scandale Wirecard, par exemple, les autorités n’ont pas pu décider qui aurait dû être responsable de la supervision de la fintech. «Aucun pays n’est à l’abri de la corruption, et nous devons poursuivre la lutte contre celle-ci pour éviter une rechute».

    En ce qui concerne les pays candidats, la Turquie et les Balkans occidentaux, la situation est encore pire. Outre le Monténégro (45) et la Turquie (40), tous ont des scores inférieurs à 40. Les faibles scores en Albanie (36) et en Macédoine du Nord (35) qui devraient bientôt entamer les négociations d’adhésion avec l’UE sont préoccupants.

    La lutte contre la corruption a-t-elle été négligée pendant la pandémie?

    « Avec un score moyen de 36, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale sont la deuxième région la moins performante sur l’IPC et vulnérable à la corruption aggravée par le COVID-19″, a répondu le bureau européen de TI.  » Avec un score de 38, Serbi a obtenu son score le plus bas depuis 2012. Les plus grands défis de corruption du pays incluent de graves problèmes d’état de droit, une érosion démocratique continue et des efforts pour faire taire les voix critiques.

    Une chose intéressante à noter est que certains pays de cette région obtiennent de meilleurs résultats que les États membres de l’UE. La Géorgie (56), l’Arménie (49) et la Biélorussie (47) ont toutes des scores plus élevés que la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie (44).

    Il est vrai que la validité du classement pour une année et un pays donnés peut être remise en question. Cependant, le manque d’amélioration au fil du temps, malgré le soutien de l’UE, donne lieu à un débat utile sur les facteurs occasionnels sous-jacents et les cas réels de corruption.

    L’indice de perception ne peut être facilement rejeté comme subjectif. L’indice est basé sur plusieurs évaluations effectuées par des banques et des instituts de notation. La perception compte. Si un gouvernement ou une administration publique est perçu comme corrompu, les citoyens auront moins confiance en eux et les investisseurs étrangers peuvent rester à l’écart.

    M. Apelblat

    The Brussels Times, 29 jan 2021

    Tags : Transparency International, corruption,



  • Maroc-Israël : Les folies de Trump à l’étude

    États-Unis : Les promesses de Trump liées à la normalisation avec l’entité sioniste sont à l’étude

    L’administration Biden examine actuellement les engagements pris durant ces derniers mois dans le cadre de la normalisation des relations entre les pays arabes et l’entité sioniste, a déclaré mercredi le nouveau chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d’une conférence de presse animée à Washington.

    Le secrétaire d’Etat répondait à une question relative aux promesses faites par l’ancien président américain, Donald Trump, aux pays ayant accepté de normaliser leurs relations avec l’entité sioniste. «Nous sommes actuellement en train de nous assurer que nous avons une parfaite compréhension des engagements qui auraient pu être pris pour garantir le succès de ces accords», a-t-il expliqué. Depuis la fin de l’été dernier, quatre pays arabes ont normalisés leurs relations avec l’entité sioniste.
    Les accords dits d’Abraham signés en septembre dernier entre l’entité sioniste, les Émirats arabes unis (EAU) et Bahreïn sont considérés officiellement comme des traités de paix. En octobre, le Soudan avait fait part de sa volonté de franchir le pas de la normalisation suivi, deux mois plus tard, par le Maroc. Trump avait promis aux Émirats arabes unis de leur vendre des équipements militaires sophistiqués dont des chasseurs furtifs F-35, peu de temps après l’accord d’Abraham. Interrogé au sujet de cette transaction, Antony Blinken a expliqué que la question était également à l’étude. «De manière générale, lorsqu’il s’agit de ventes d’armes, il est normal qu’une nouvelle administration examine les transactions en attente pour s’assurer que cela sert les objectifs stratégiques» des États-Unis, a-t-il signalé.

    Des promesses de ventes d’armes faites par l’ancienne administration américaine à l’Arabie saoudite sont également à l’étude, selon le conférencier. Blinken avait déclaré, il y a quelques jours, que certaines des incitations incluses dans les accords «d’Abraham» méritaient de faire l’objet d’un «examen attentif», en référence implicite aux avantages accordés par Trump, dont la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

    Source : Horizons, 29 jan 2021

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Western Sahara, Etats-Unis, Donald Trump, Joe Biden,

  • Suède : Le Sahara occidental au menu d’une conférence organisée par Emmaüs Stockholm

    Un panel d’experts exceptionnel a participé, jeudi, à une rencontre en ligne sur les derniers développements au Sahara occidental et tenté d’apporter des réponses aux questions liées notamment aux effets qui pourraient résulter de la confrontation armée actuelle sur le terrain et les perspectives de paix. 

    Sous le thème : «Droit international, diplomatie et guerre au Sahara occidental», cet évènement parrainé par un groupe européen des droits de l’homme, a été une occasion de débattre des implications de la décision de l’ex-président américain, Donald Trump, de reconnaitre la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, et d’aborder ce que prévoit le droit international à ce sujet, a rapporté l’association organisatrice Emmaüs Stockholm sur son site. Il a été question d’examiner s’il est possible d’annuler cette décision. 
    Aux Etats-Unis, une grande attention a été accordée à ces derniers développements, au sein du Conseil de sécurité des Nations unies aussi, selon l’association. Mais pour ce qui du rôle et les réactions de l’Europe, elle va tenter, à cette occasion, d’en savoir davantage. L’association rappelle que le droit international confère au peuple sahraoui le droit à autodétermination. Toutefois, pendant des décennies, «il a été presque impossible d’accomplir le processus d’autodétermination qui est essentiel pour garantir le droit des Sahraouis de choisir eux-mêmes leur avenir», constate-t-on. 
    Le 13 novembre 2020, un cessez-le-feu de près de 3 décennies a été violé par le Maroc en menant une agression militaire à El Guerguerat au sud-ouest du Sahara occidental. Des civils sahraouis y manifestaient pacifiquement pour réclamer la fermeture de la brèche illégale créée par l’occupation marocaine au niveau du mur de sable. Comment et pourquoi cela s’est-il passé? Cette nouvelle guerre aurait-elle pu être évitée? Quels effets peut-on voir sur le terrain? Quelles sont les perspectives de paix?, s’interroge l’association.
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Western Sahara, 
  • San Leon Energy sous enquête pour ses activités au Sahara Occidental

    Global Legal Action Network (GLAN), une ONG, a déposé une plainte officielle auprès de l’OCDE

    La société d’exploration pétrolière et gazière San Leon Energy, basée à Dublin, fait l’objet d’une enquête de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en relation avec ses activités au Sahara occidental.
    Le Global Legal Action Network (GLAN), une ONG, a déposé une plainte officielle auprès de l’OCDE au sujet de l’entreprise par l’intermédiaire de son représentant en Irlande, le PCN, en octobre 2018.
    Il alléguait que l’entreprise ne respectait pas les lignes directrices de l’OCDE, en particulier le principe de «l’engagement significatif avec les parties prenantes… et le principe du respect des droits de l’homme internationalement reconnus».
    La plainte de GLAN affirmait que «puisque le Sahara occidental est un territoire non autonome, le peuple sahraoui – la population autochtone – a un droit internationalement reconnu à l’autodétermination, qui comprend la souveraineté permanente sur ses ressources naturelles».
    GLAN fait valoir que les activités d’exploration de San Leon Energy se sont déroulées sans le consentement du peuple sahraoui.
    En réponse, la société soutient que tous les aspects de la plainte ont été abordés, qu’elle s’est pleinement conformée aux exigences des Nations Unies et déclare qu’elle «n’a plus d’intérêts ni de licences dans la région».
    En ce qui concerne la conduite éthique, la société a déclaré que «la norme à respecter pour déterminer si les activités de San Leon sont éthiques est l’article 73 de la charte des Nations Unies qui précise que les intérêts de la population locale sont primordiaux».
    La société a déclaré avoir consulté les représentants élus de l’ensemble de la population locale «y compris les Suhrawi et les non-Suhrawis [SIC]» pour déterminer les souhaits et les intérêts de la population locale.
    Il a ajouté que «le Polisario ne peut pas être considéré comme le représentant légitime de la population locale et pour cette raison, San Leon Energy n’engage pas de dialogue avec cette organisation».
    Le PCN a décidé qu’il y avait «une preuve prima facie de procéder» sur la base à la fois de la plainte et de la réponse de la société selon laquelle il y avait des «différences importantes de points de vue» entre le plaignant et la société.
    Le PCN irlandais a déclaré que l’acceptation de la plainte «ne constituait en aucun cas une constatation de non-respect des directives» par l’entreprise.
    Le PCN irlandais demandera formellement aux parties si elles sont disposées à s’engager dans une médiation en vue de parvenir à une résolution. Sous réserve de leur réponse, le PCN irlandais assurera la liaison avec les parties pour organiser des réunions de médiation.
    Si ces réunions aboutissent à une résolution, le PCN irlandais a déclaré qu’il en tiendrait compte dans une déclaration finale sans se prononcer sur le bien-fondé de la réclamation quant à savoir si l’entreprise avait agi conformément aux directives.
    Si une solution négociée n’est pas possible, le PCN irlandais procédera à un examen de l’affaire et reflétera le résultat dans une déclaration finale qui pourra inclure des recommandations.
    The Irish Times, 29 ene 2021
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Soudan, israël, Normalisation, Global Legal Action Network, OCDE,

  • Des ressources exploitées politiquement au sein d’un conflit aux enjeux régionaux et internationaux

    Le territoire du Sahara occidental recèle d’importantes richesses, considérée comme la plus grande réserve mondiale de phosphate, ces réserves sont estimées à plus de 3 milliards de tonnes.

    Le Sahara occidental dispose également de 1.200 km de côtes, donnant sur l’océan Atlantique, les eaux les plus poissonneuses au monde.
    Ces richesses contribuent largement et de manière illégale, aux recettes d’exportation de l’occupant marocain et recouvrent de plus en plus à son développement économiques.
    Selon l’économiste Souhima Beraho, la crise au Maroc ne date pas d’aujourd’hui, la situation économique actuelle est un cumule d’échec dans divers secteurs à savoir (la politique, l’économie et sociale).
    Pour Mme Souhima Beraho, les principales facteurs de la crise économique au Marco sont: la pauvreté qui a atteint 9 millions (25%) de la population marocaine souffre de la pauvreté. Le recule des recettes touristiques impactées par le coronavirus, soulignant que 12% des recettes du Maroc proviennent des activités touristiques.
    *Les ressources pillées du Sahara Occidental 
    Pour Amine Ould Chérif, Dr du centre d’études franco-sahraoui, le Maroc à depuis toujours envahi le Sahara occidentale, dans un seul et unique but et celui de exploité les richesses du Sahara.
    « L’économie du Sahara occidental révèle des richesses minérales, la plus connue étant le phosphate mais également du métal ainsi que du pétrole trouvé dans de grandes poches découvertes et pleinement exploités par des sociétés étrangères dans la zone administrée par le Maroc ».
    L’intervenant a indiqué que les exportations de phosphate sahraoui des dernières années ont généré pour le Maroc un revenu annuel d’environ 200 millions de dollars US en moyenne, provenant d’une mine qui ne lui appartient pas.
    “Le phosphate constitue une ressource stratégique pour les économies contemporaines. Sans le phosphate, pour lequel il n’existe aucun produit de substitution, il est impossible de fabriquer les engrais indispensables à ’agriculture moderne”, a-t-il souligné. De ce point de vue, ajoute-il, “le Sahara occidental constitue une terre d’avenir”.
    Le secteur de la pêche représente 70% de l’activité économique du Sahara occidental et “lorsque l’UE a accordé 70 millions de dollars au Maroc pour développer le secteur de la prêche, Rabat a dépensé la majeure partie de ce subside au Sahara occidental”.
    Le territoire sahraoui dispose également de réserves hydrologiques importantes. On notera, toutefois, que l’agro-industrie marocaine surexploiterait les réserves d’eau du pays, spécialement dans la région de Dakhla occupée.
    APS
    #Maroc #SaharaOccidental #WesternSahara #Normalisation #Israel #Palestine #DonaldTrump #JoeBiden #RessourcesNaturelles
  • Politique américaine au Moyen-Orient: «Tout se joue autour de l’Iran»

    Les États-Unis vont repenser leur politique au Moyen-Orient, c’était l’une des promesses du nouveau président Joe Biden. À peine en poste, son chef de la diplomatie Antony Blinken a annoncé notamment, le « réexamen » du soutien militaire aux monarchies du Golfe et poser les premiers pas vers une reprise progressive du dialogue avec l’Iran. RFI a posé trois questions à Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales et professeur émérite à Sciences Po Paris.

    Ces annonces correspondent parfaitement à ce que Joe Biden avait lui-même annoncé avant d’être élu, à savoir la nécessité de réinventer la politique étrangère. Les premières mesures qui ont été annoncées autant par Biden lui-même que par Blinken vont précisément dans ce sens. Il y a donc un changement de forme, un changement de grammaire, ça ne veut pas dire pour autant qu’il faille s’attendre à des virages spectaculaires, la marge de manœuvre de Joe Biden reste limitée. Il y a un nationalisme très profond dans la politique étrangère américaine qui est enraciné dans un comportement protectionniste très perceptible au sein de la population américaine.

    RFI : L’une des premières annonces est celle de suspendre temporairement les ventes d’armes en cours vers les monarchies du Golfe. Est-ce qu’on peut sérieusement imaginer qu’elle soit annulée après réexamen ?

    Bertrand Badie : Il y a d’abord un effet d’annonce. C’est une façon de marquer sa méfiance à l’égard de régimes qui ne sont pas vraiment conformes à l’idéal des droits de l’homme – c’est le moins qu’on puisse dire. Notamment le régime des Émirats arabes unis du fameux MBZ et celui de l’Arabie saoudite de MBS. Pour les modalités, évidemment, les choses seront beaucoup plus compliquées, mais ça suffit aujourd’hui pour rassurer l’électorat et la communauté internationale, pour lancer une sorte d’avertissement aux partenaires de la péninsule arabique, et pour envoyer un discret message à l’Iran. Parce que je pense que tout se joue là.

    L’idée de Joe Biden est de pouvoir renouer les fils avec l’Iran tout en obtenant très vite de Téhéran un engagement d’arrêter sa politique d’enrichissement de l’uranium. L’Iran, de son côté, affirme qu’il n’est pas question de changer tant que les États-Unis n’auront pas réintégré l’accord sur le nucléaire de 2015. La formule intermédiaire qui semble être tentée par l’administration Biden, c’est d’envoyer des signaux positifs pour que ceux-ci enclenchent en Iran des réactions positives et que peu à peu on se remette dans les conditions d’une négociation.

    Le problème est de ne pas perdre la face. Donc, il y a une sorte de partie de cache-cache, une partie où chacun se tient par la barbichette. L’idée semblerait être de trouver dans les marges de cet accord les éléments qui puissent dénouer la situation et mettre en marche un mouvement positif.

    Dans les marges de la relations Iran-États-Unis il y a notamment le conflit yéménite. L’Iran soutient les rebelles houthis alors que l’Arabie saoudite, grand allié des Américains, mène la coalition internationale qui les combat. Le chef de la diplomatie américaine a pris plusieurs décisions à ce sujet; est-ce à nouveau un message vers l’Iran ?

    La structure du discours d’Antony Blinken à ce sujet était très intéressante parce qu’il a essayé de renvoyer les deux parties dos à dos en disant : « Les Houthis ont commis l’erreur de prendre la ville de Sanaa et donc de commettre un acte d’agression. Ils ont en quelque sorte renversé le  » gouvernement légal  » qui était installé. Mais, ajoute Blinken, ce qu’a fait la coalition n’est pas très propre non plus, puisque cela a créé une crise humanitaire extrêmement grave. »

    Les États-Unis, eux, n’étaient pas directement engagés dans la guerre du Yémen, donc ils n’ont pas besoin de gestes concrets. Mais c’est une façon de dire « nous n’acceptons pas systématiquement la politique menée par l’Arabie saoudite et par ses alliés du Golfe. Nous avons une politique indépendante par rapport au conflit qui se développe dans la région. » C’est une manière de dire à l’Iran : « Vous ne pouvez pas nous reprocher d’intervenir dans cette affaire et de ne pas être neutre. Mais à vous aussi, Iraniens, de montrer également un certain recul par rapport à ce conflit. »

    C’est aussi une façon subtile d’ouvrir le dossier très complexe des interventions de l’Iran dans la région. Puisque vous savez qu’à côté du nucléaire à proprement parler, il y a deux dossiers brûlants que sont le programme balistique iranien et les interventions de l’Iran dans la région. Les États-Unis voudraient que l’Iran bouge sur ces deux dossiers. L’Iran ne veut pas en entendre parler. En revanche, si les États-Unis expliquent qu’eux ne sont pas partie prenante dans ce conflit, c’est une manière très discrète de dire, nous attendons que l’Iran fasse la preuve qu’elle n’est pas partie prenante directe dans ce type d’affrontement régional.

    Autre dossier en réexamen, les engagements offerts par Washington en échange d’un rapprochement de quatre pays arabes avec Israël. Est que l’on peut, là aussi, imaginer un retour en arrière sur ce dossier ?

    Biden lui-même a dit qu’il n’entendait pas remettre en cause cette politique de reconnaissance bilatérale de quatre États arabes (Émirats, Bahreïn, Maroc et Soudan) de l’État d’Israël. Donc, il n’y aura pas de rupture à attendre puisque Biden a dit qu’il approuvait cette diplomatie un peu étrange de troc par laquelle les États-Unis consentaient un certain nombre d’avantages à des pays arabes qui, en échange, reconnaissaient l’État d’Israël.

    Mais, il y a un deuxième point qui est peut-être encore plus important, c’est que Biden brûle d’envie bien entendu de pouvoir avancer sur le dossier iranien. Et donc il va se mettre Benyamin Netanyahu à dos. On sent bien qu’il y a en Israël une très grande méfiance à l’égard des intentions prêtées au nouveau locataire de la Maison Blanche. Donc, on ne peut pas blesser Netanyahu deux fois. Les concessions que les États-Unis feront peut-être en direction de l’Iran l’empêchent d’avancer sur le dossier palestinien et de mettre à nouveau à mal les relations entre Washington et Tel Aviv. Donc, il n’y a pas grand-chose à attendre du côté de ce dossier. Peut-être que les F35 promis aux Émirats ne seront pas livrés aussi facilement que prévu. Peut-être que la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental ne sera pas aussi formalisée qu’on pouvait l’espérer à Rabat. Il y aura probablement des corrections à la marge, mais il n’y aura certainement pas de modification profonde dans la politique à l’égard d’Israël et de la Palestine. Encore une fois, ce sont les Palestiniens qui feront les frais de tous ces deals.

    Press From, 28 jan 2021

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Soudan, israël, Normalisation,

  • Bob Menendez, l’un des pires faucons des Démocrates, est maintenant président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat US

    Stephen Zunes

    Disposant maintenant d’un une majorité de travail, les Démocrates ont nommé le sénateur Robert Menendez DU New Jersey) à la présidence de la Commission des Affaires étrangères du Sénat. Cela a sonné l’alarme pour les défenseurs de la paix, des droits humains et du droit international, étant donné que Menendez s’est opposé à l’accord nucléaire avec l’Iran, a attaqué à plusieurs reprises les Nations unies et la Cour internationale de justice, a soutenu l’aide militaire inconditionnelle aux gouvernements qui ont utilisé ces armes pour commettre des crimes de guerre et a adopté d’autres positions bien plus proches de celles des Républicains que des Démocrates de base.

    Les initiatives de politique intérieure prises par le président Joe Biden dans les premiers temps de son mandat ont été étonnamment positives du point de vue de la plupart des progressistes, ce qui laisse espérer que l’influence croissante de la gauche du Parti Démocrate et les conditions désastreuses auxquelles le pays est confronté conduiront à une administration plus progressiste que beaucoup n’avaient osé l’imaginer. Les principales préoccupations concernent l’arène de la politique étrangère, où Biden s’est souvent rangé du côté de l’aile la plus militariste du parti, entre autres par son important soutien à l’invasion de l’Irak, sa défense du gouvernement de droite d’Israël, son plaidoyer en faveur de dépenses militaires élevées et son soutien aux dictatures alliées.

    Il y avait l’espoir qu’une majorité démocrate au Sénat pourrait freiner les impulsions bellicistes de Biden, qui n’ont été que renforcées que par sa sélection d’Anthony Blinken, de Jake Sullivan, de Victoria Nuland et d’autres partisans de la ligne dure à des postes clés de la politique étrangère. En effet, pendant la majeure partie des 60 dernières années, les présidents démocrates de la Commission sénatoriale des Affaires étrangères – tels que J. William Fulbright, Frank Church et Claiborne Pell – ont eu tendance à être plus critiques à l’égard de l’intervention militaire usaméricaine et du soutien aux alliés répressifs que leurs contemporains présidents de l’autre parti. Malheureusement, les Démocrates du Sénat ont maintenant choisi l’un de leurs membres les plus bellicistes pour occuper la position de politique étrangère la plus visible du parti.

    Roger Noriega, un analyste politique de droite qui a occupé le poste de secrétaire d’État adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental sous le président George W. Bush, a exprimé son enthousiasme à l’idée que Menendez devienne président, en faisant remarquer : « On ne peut pas contourner le président de la commission sénatoriale des affaires étrangères quand il est prêt prendre à bras le corps des questions importantes ».

    Noriega a été particulièrement satisfait de la forte opposition de Menendez aux efforts d’Obama pour normaliser les relations avec Cuba, que le sénateur qualifie de « régime totalitaire », même s’il soutient l’aide militaire inconditionnelle des USA au régime beaucoup plus répressif de Sissi en Égypte et à d’autres dictatures alliées. En 2018, Menendez a été l’un des dix sénateurs démocrates à présenter une résolution bipartite visant à mettre fin au soutien usaméricain à la guerre saoudienne dévastatrice contre le Yémen.

    Menendez avait auparavant présidé la commission pendant deux ans sous l’administration Obama, se joignant fréquemment aux Républicains pour critiquer le président. Lorsqu’il siégeait à la Chambre des représentants, Menendez était connu pour avoir même attaqué le président George W. Bush depuis la droite. Par exemple, en 2003, il a envoyé une lettre à Bush pour lui dire qu’il était « profondément consterné » par les critiques de Bush sur la politique israélienne d’assassinats ciblés de Palestiniens, affirmant que le meurtre d’un leader du Hamas « était clairement justifié comme une application du droit d’Israël à la légitime défense » et que la politique d’assassinat d’Israël – qui incluait également les opposants non violents à l’occupation israélienne – devait avoir « le soutien total des USA ». Il a également critiqué Trump à partir de positions droitières, décriant ses efforts pour retirer certaines forces usaméricaines de Syrie et d’Afghanistan et prétendant que le faire serait en quelque sorte une menace pour la sécurité nationale des USA.

    Concernant l’Iran, le sénateur Menendez a tenté de saper les négociations qui ont conduit à l’accord nucléaire et a exagéré la capacité nucléaire de l’Iran. Il a été l’un des deux seuls sénateurs Démocrates à se joindre aux Républicains pour s’opposer à l’accord nucléaire d’Obama. Lorsque les dirigeants républicains ont invité le Premier ministre israélien de droite Benjamin Netanyahou à s’adresser à une session conjointe du Congrès pour dénoncer Obama et l’accord avec l’Iran, ce qui a conduit au boycott par un certain nombre de membres démocrates du Congrès, Menendez a rejoint le l’escorte officielle qui a accompagné Netanyahou au perchoir.

    Menendez a soutenu les efforts des Républicains pour refuser de payer les centaines de millions de dollars dus aux Nations unies si les États membres n’élisaient pas les USA à certains comités de l’ONU. Il s’est vivement opposé à la participation des USA à la Conférence mondiale contre le racisme des Nations unies, se joignant aux Républicains de droite pour l’accuser à tort d’être antisémite et antiaméricaine. Il a signé une lettre critiquant les Nations unies et leurs agences pour avoir demandé au gouvernement Netanyahou de mettre fin à ses violations du droit humanitaire international et a salué les attaques de l’ancienne ambassadrice de Trump auprès des Nations unies, Nikki Haley, contre l’organisme mondial. Et il a voté pour une résolution attaquant la Cour internationale de justice pour avoir décidé que si Israël pouvait construire une barrière de séparation le long de sa frontière internationalement reconnue, il ne pouvait pas légalement construire une telle structure au plus profond du territoire palestinien occupé depuis 1967 pour défendre les colonies illégales, prétendant à tort que la décision quasi unanime rejetait le droit d’Israël à la légitime défense.

    Le mépris de Menendez pour la vie des civils en temps de guerre est particulièrement troublant. En 2014, il a coparrainé un projet de loi défendant la guerre d’Israël contre Gaza, qui a tué près de 1 500 civils, dont plus de 500 enfants. Sa résolution insistait sur le fait que ces morts étaient dues au fait que le Hamas utilisait des « boucliers humains », malgré les rapports d’Amnesty International, de Human Rights Watch et d’autres groupes qui, bien que critiques à l’égard du Hamas dans un certain nombre d’autres domaines, n’ont trouvé aucune preuve pour soutenir qu’ils se sont engagés dans ce crime de guerre particulier. Menendez a également soutenu une résolution de 2009 soutenant l’attaque dévastatrice similaire d’Israël sur cette enclave palestinienne surpeuplée en utilisant un langage qui affirme effectivement que le fait que les membres d’un groupe terroriste désigné soient traités dans les hôpitaux, fréquentent des lieux de culte ou vivent dans des quartiers civils fait de tous ces lieux des cibles légitimes. Il a également coparrainé une résolution condamnant un rapport bien documenté des Nations unies élaboré par une commission composée d’éminents juristes internationaux réputés (présidée par un éminent sioniste) critiquant à la fois le Hamas et Israël pour leurs attaques contre des civils, les accusant à tort d’avoir un parti pris anti-israélien et de s’opposer au droit d’Israël à la légitime défense.

    Menendez a même signé une lettre défendant l’attaque d’Israël en 2010 contre une flottille d’aide humanitaire non armée dans laquelle 10 passagers et membres de l’équipage ont été tués et s’opposant à toute action des Nations Unies. Selon les rapports d’autopsie et une enquête des Nations unies, cinq des morts n’avaient opposé aucune résistance au raid israélien, parmi eux un citoyen usaméricain de 19 ans qui filmait simplement l’incident avant d’être abattu à bout portant à l’arrière de la tête.

    En effet, c’est sur Israël et la Palestine que les opinions d’extrême droite de Menendez sont les plus évidentes. Tout en prétendant soutenir la solution à deux États, il s’oppose à toute tentative de pression sur Israël pour mettre fin à l’occupation afin de la rendre possible. En effet, il s’est fermement opposé à toute forme d’État palestinien non soutenu par Netanyahou, qui a depuis longtemps clairement exprimé son opposition à la création d’un État palestinien viable aux côtés d’Israël. Menendez a attaqué l’Union européenne pour son opposition à l’étiquetage des produits des colonies de Cisjordanie occupée comme étant « Made in Israel », accusant l’UE de mettre en œuvre des « mesures commerciales restrictives et illégales ». Il a été l’un des deux seuls sénateurs démocrates à voter en faveur du choix de David Friedman – un opposant à l’État palestinien qui a promu la colonisation israélienne de la Cisjordanie et insiste sur le fait que les sionistes libéraux opposés à l’occupation sont pires que les collaborateurs juifs des nazis – pour devenir ambassadeur des USA en Israël.

    En 2017, Menendez a coparrainé une résolution prenant le parti de Trump contre Obama sur la question des colonies israéliennes et a contesté le droit des Nations unies à intervenir sur les questions de droit international humanitaire dans les territoires sous occupation militaire étrangère. La même année, il a fait partie de la petite minorité de sénateurs démocrates qui ont félicité Trump pour sa décision de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme seule capitale d’Israël et d’y installer l’ambassade US, une décision que Biden s’est engagé à respecter. À l’époque, Menendez a également coparrainé un projet de loi qui, s’il avait été adopté, aurait fait de l’encouragement ou de la participation au boycott d’Israël ou des colonies israéliennes un crime fédéral, passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 20 ans.

    Le choix de Menendez par les Démocrates du Sénat pour diriger la commission des Affaires étrangères et servir effectivement de porte-parole de leur politique étrangère est un autre exemple de la trahison par les dirigeants du Sénat démocrate vis-à-vis de la base progressiste qui leur a donné la majorité. Cela aurait pu être l’occasion pour les Démocrates de montrer aux électeurs noirs et bruns, qui sont les principaux responsables de l’existence d’une administration et d’un Congrès démocrates, que le parti soutient les droits humains dans le Sud global. Ils ont fait le contraire.

    Avec les distractions de la pandémie COVID, de la nouvelle administration et de bien d’autres choses encore, la nomination de Menendez à ce poste critique de la politique étrangère est passée largement inaperçue des progressistes. Avec Menendez dans une position aussi puissante, nous devons être vigilants afin d’éviter de futurs désastres en matière de politique étrangère.

    Trouthout, 26 jan 2021 (Traduction: Tlaxcala)

    Tags : Etats-Unis, USA, Bob menedez, Sénat,

  • Le régime marocain, sbire du mouvement colonialo-sioniste dans la région

    Le militant politique marocain et figure de l’opposition, établi à New York (Etats-Unis), Kamel El Fahsi a indiqué que le régime marocain « est un sbire du mouvement colonial et sioniste depuis des décennies, et qu’il a été le protecteur des intérêts impériaux dans la région ».

    Dans une interview accordée à la Radio Algérie Internationale (RAI), l’opposant marocain a précisé que « la normalisation avec l’entité sioniste a été annoncée dans une période où le régime marocain traverse ses crises les plus graves, à cause de ses politiques antinationales et anti-démocratiques », évoquant la main de fer qu’il exerce sur les citoyens marocains », « la violation des territoires des Sahraouis sans défense, en devenant le prolongement de la colonisation espagnole ».
    « Je ne pense pas que le régime marocain ait fait des concessions aux Etats-Unis d’Amérique eux-mêmes pour obtenir la reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental, mais plutôt une tentative de sa part de se rapprocher du lobby sioniste », a-t-il estimé.
    Evoquant la reconnaissance par Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, Kamal Al Fahsi a qualifié la décision de l’ancien président américain d’unilatérale, en ce sens qu’il a conclu avec le souverain marocain un accord qui sert leurs intérêts sans prendre en compte les institutions.
    « Les Nations Unies disposent d’un comité qui suit la question du Sahara occidental, le respect des lois internationales est quelque chose qui ne peut être abandonné », a-t-il poursuivi.
    Pour ce qui est de la guerre entre l’armée sahraouie et les forces marocaines, M. El Fahsi a affirmé que le régime du makhzen exerçait bel et bien le blackout pour dissimuler ses pertes. Contrairement à l’armée royale qui défend uniquement le souverain et ses intérêts, incapable de gagner une bataille, les forces sahraouies, pleinement convaincues de la justesse de leur cause, défendent leur territoire, identité, dignité et le droit des Sahraouis à la vie », a-t-il ajouté.
    APS
    Tags : Maroc, Kamal El Hafssi, Sahara Occidental, Makhzen,