Mustafa Bakhouche, professeur en sciences politiques à l’Université Mohamed-Khider de Biskra, estime que la décision du Front Polisario de revenir à la lutte armée n’est pas une déclaration de guerre, mais plutôt une recherche de la paix à travers la relance du processus du règlement international bloquée. Dans cette interview, il souligne que les positions de certains États du Golfe d’ouvrir des« consulats vides »dans les terres désertiques occupées ne sont pas fondées sur des principes et n’ont pas une relation directe avec la question du Sahara occidental, mais plutôt un rôle joué par des États fonctionnels chargés de faire la promotion du projet américain appelé «la transaction du siècle» et la normalisation avec Israël.
Mois : janvier 2021
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Sahara Occidental : la normalisation marocaine avec Israël contre le soutien américain (Mustafa Bakhouche)
Il ne fait aucun doute que l’impasse dans laquelle se trouve la question du Sahara Occidental tient au fait qu’elle se limite à deux solutions contradictoires. Une logique fondée sur le principe du droit à l’autodétermination adopté par les Nations unies sans pouvoir l’imposer, et une approche marocaine basée sur le maintien du Sahara occidental sous sa souveraineté tout en proposant l’autonomie aux Sahraouis.L’ancien secrétaire d’État américain et envoyé onusien à la région, James Baker, a proposé de donner l’autonomie tout en organisant un référendum d’autodétermination, mais le Maroc a rejeté cette solution. Le royaume a œuvré, depuis, pour imposer sa logique sur un fait accompli, qui a abouti, après des années de tergiversations, à un retour au langage de la guerre.Le Front Polisario a décidé, en effet, de suspendre son engagement en faveur de l’accord de cessez-le-feu avec le Maroc. La guerre est-elle le début d’une solution à un conflit prolongé?Dans le passé, on disait : «Si vous voulez la paix, préparez-vous à la guerre». En raison des tergiversations marocaines et d’une stratégie visant à gagner du temps pour imposer une nouvelle réalité sur le terrain qui change la situation socio-économique et démographique conformément à sa vision, il semble que le Front Polisario est aujourd’hui convaincu que parier sur la voie diplomatique chancelante ne suffit pas.C’est pourquoi, le choix sahraoui de reprendre le chemin de la lutte armée, ne signifie, en aucune façon un va-t-en guerre, mais une recherche vers la paix en relançant la voie du règlement international qui stagne depuis 1991. Depuis, le Maroc ne cesse de fabriquer de faux problèmes de procédure dans le but de perturber la tenue du référendum. Parmi ces faux problèmes, celui relatif, particulièrement, à la question de la détermination de l’identité des Sahraouis qui ont le droit de participer au référendum. Le Front Polisario veut, par sa décision de mettre fin à l’accord de cessez-le-feu, envoyer des signaux d’alerte à la communauté internationale sur le sort du processus référendaire et les conséquences qui menacent la sécurité et la stabilité non seulement de la région, mais pouvant aller au-delà pour s’étendre au nord de la Méditerranée, au Sahel et au sud du Sahara, des régions déjà fragilisées et vivant de nombreuses perturbations.Comment expliquez-vous la position de certains pays du Golfe, notamment les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn ?Votre question me conduit à faire référence à un certain nombre d’étranges paradoxes que la région connaît en raison de l’état de bouleversement du système international, ce que les spécialistes des relations internationales appellent le phénomène de transfert et de transformation du pouvoir. D’une force dominante en déclin, dont la force relative diminue progressivement et qui veut continuer à exercer une influence et une force révisionniste en quête de reconnaissance sur la scène internationale. Cette force cherche à dominer et à exercer une influence proportionnelle à sa puissance croissante. Au cours de cette période de transformation et de transition, un vide apparaît et toutes les puissances internationales et régionales essaient d’en profiter pour se repositionner dans la nouvelle phase, et au milieu de celle-ci, nous pouvons être témoins de situations étranges qui ne reflètent ni ne respectent les relations de pouvoir.C’est exactement ce que vit la région du Moyen-Orient et celle de l’Afrique du Nord. En raison du retrait des puissances régionales traditionnelles influentes et en raison de considérations liées à la tourmente du système international et aux conséquences du soi-disant «Printemps arabe» (Égypte, Iraq, Libye, Syrie), des pays ne possédant pas les éléments nécessaires de la puissance ont fait surface et essaient de jouer des rôles « fonctionnels » beaucoup plus grands que leur taille.Voici le paradoxe lorsque ces pays deviennent des décideurs du sort de la région à travers leurs interventions (financement) dans des pays (Libye, Syrie, Yémen, …) aux dépens des pays pivots de la région.En liant votre question à cette idée de bouleversement international et au vide de pouvoir qui en résulte dans la région, je fais référence aux mouvements de l’entité sioniste. Profitant des récentes percées qu’elle a réalisées dans la région du Golfe, à travers les portières des Emirats et de Bahreïn, cette entité parie sur le repositionnement en réorganisant ses relations avec les pays de la région, d’une manière qui réponde à ses aspirations pour les intégrer dans son environnement.L’Objectif, à travers ces manœuvres, est de se transformer en leader qui commande les efforts internationaux dans la lutte contre le terrorisme, selon sa vision, et, partant, contrecarrer la menace iranienne et l’expansion turque.C’est ce qu’il essaie d’accomplir pratiquement sur le terrain, après avoir réussi à persuader l’Administration américaine d’adopter l’Accord du siècle, qui à son tour a poussé certaines forces fonctionnelles de la région à le commercialiser et à le promouvoir. Le Maroc a trouvé dans cette atmosphère ce qui lui permet de pratiquer une sorte de troc et même de chantage sur la question du Sahara occidental, surtout après que l’Algérie ait déclaré explicitement par la voix du président Abdelmadjid Tebboune, lui-même, de rejeter ce qu’il a appelé la ruée vers la normalisation.En échange de son soutien à la position marocaine, qui a pris de nombreuses formes, dont l’ouverture de consulats dans la ville occupée d’El-Ayoun (qui, soit dit en passant, est un comportement illégal qui viole le droit international et les traditions diplomatiques), le Maroc est prêt à normaliser et à reconnaître Israël.Par conséquent, je pense que les positions de ces pays ne sont pas fondées sur des principes et n’ont rien à voir directement avec la question du Sahara occidental, mais plutôt des pays chargés de commercialiser le projet de l’Accord du siècle et la voie de la normalisation.Qu’est-ce qui a rendu la position américaine hésitante, contrairement à la position française?*La position officielle déclarée par les États-Unis est conforme à la légitimité internationale et au droit international et soutient le processus de règlement des Nations unies. Cela dit, la recherche d’une explication sur le manque de sérieux de la position américaine vis-à-vis de la question saharienne, nous mène à souligner :Que le Maroc est considéré comme un allié traditionnel des États-Unis depuis l’époque de la guerre froide. Les États-Unis considéraient le conflit du Sahara comme une forme de guerre par procuration.Que les États-Unis ont passé la main sur la question du Sahara au profit de leur allié de l’Atlantique Ouest, la France.Que le conflit du Sahara Occidental n’est pas une priorité pour le pouvoir américain, compte tenu de l’ampleur de ses intérêts, surtout après la fin de la guerre froide et le recul des considérations stratégiques.Que ce qui distingue la prise de décision américaine, c’est le rôle des lobbies et des groupes de pression capables de l’influencer.Par conséquent, les États-Unis s’appuient sur «la politique de l’ambiguïté» dans leur position pour s’assurer des bonnes relations avec toutes les parties impliquées dans le conflit, directement ou indirectement…L’un des pays touchés par le conflit est peut-être la Mauritanie, à laquelle l’option de la neutralité positive a été imposée. Ni pour ni contre ?La vérité est que la position mauritanienne reflète la complexité de la question sahraouie. Pour pouvoir la comprendre, il faut revenir un peu en arrière. Il faut souligner, d’emblée, que les revendications territoriales du Maroc reflètent sa tendance expansionniste car elles ne se limitent pas au territoire du Sahara occidental mais s’étendent à la Mauritanie et à une partie du territoire algérien, en plus de Ceuta et Melilla, qui sont toujours sous souveraineté espagnole.En raison de cette tendance expansionniste, la reconnaissance par le Maroc de l’indépendance de la Mauritanie a été retardée de neuf années entières (la Mauritanie a obtenu son indépendance en 1960 et la reconnaissance du Maroc a eu lieu en 1969).Pour la même raison, le Maroc a attaqué l’Algérie et une guerre a éclaté entre les deux pays en 1963 (la guerre des sables).Je note également que la position mauritanienne s’est développée positivement et est passée des revendications portant sur «la mauritanité» du Sahara, parallèlement aux revendications marocaines, au retrait du conflit, en déclarant la neutralité.La position mauritanienne peut être comprise et justifiée en regardant la fragilité de ce pays, sa rareté de ressources et ses faibles capacités, d’une part, et, d’autre part, son empressement à se prémunir des ambitions marocaines à son égard.Si l’accord tripartite de Madrid du 14 novembre 1975 entre la Mauritanie, le Maroc et l’Espagne prévoyait le partage du Sahara entre le Maroc et la Mauritanie, selon lequel le Maroc acquerrait la région d’Oued Ed-Dahab et la Mauritanie acquerrait la région de Sakia El Hamra tout en assurant la protection des intérêts espagnols dans la région, la Mauritanie, sous la pression des coûts exorbitants du conflit, s’est retirée de la partie qui devait être occupée par les forces marocaines. Depuis, la Mauritanie a maintenu une position de neutralité pour assurer des relations acceptables avec toutes les parties en conflit.Envisagez-vous l’existence de solutions autres que celles présentées actuellement : le droit à l’autodétermination ou l’autonomie ?En ce qui concerne la solution du conflit, deux visions s’opposent. La première est celle de la légitimité internationale et du droit international qui a inclus la question du Sahara occidental depuis 1963 dans la liste des Nations unies des territoires non indépendants auxquels le droit à l’autodétermination n’a pas été accordé. Et elle ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. La solution, selon cette vision, passe par l’organisation d’un référendum d’autodétermination. C’est d’ailleurs, une démarche acceptée par le Maroc en 1991, avant de se rétracter en reniant ses engagements internationaux.La deuxième vision consiste à conférer aux Sahraouis une large autonomie. A travers cette idée, le Maroc cherche à contourner l’organisation du référendum et garantir «une intégrité territoriale non reconnue par la communauté internationale.La réalité a prouvé, au fil du temps, que les deux visions sont inconciliables. C’est pourquoi, il est urgent de réagir en dehors du discours dominant et loin des deux visions, d’une manière qui permette l’élaboration d’une feuille de route viable qui prenne en compte les droits du peuple sahraoui et réponde aux intérêts et aspirations de tous les peuples de la région dans un processus d’intégration vers la construction d’un Maghreb de sécurité et de prospérité. C’est dans ce sens que devraient intervenir les think tanks, les élites, les universitaires et les chercheurs de la région, notamment en Algérie, au Maroc et en Mauritanie. Mon souhait est qu’ils se libèrent de la dépendance liée aux natures clientélistes des régimes politiques, dans leur traitement de la question du Sahara occidental. Je pense, qu’aujourd’hui, nous devons jeter une pierre dans nos eaux stagnantes pour assurer son mouvement, en pensant aux relations entrelacées et au dépassement des calculs des régimes en faveur d’un espace maghrébin basé sur les valeurs de justice et de liberté et qui garantissent l’intégration et des efforts concertés pour que nous soyons tous libérés de la peur, du besoin et du sous-développement .Que représente le Sahara occidental pour l’Algérie du point de vue géostratégique ?Permettez-moi de préciser ici et d’une manière catégorique, que la position algérienne est dictée par des principes qui n’ont rien à voir avec les calculs de profits ou pertes, ou même par des considérations géostratégiques. L’Algérie, qui a obtenu son indépendance grâce à l’application du principe du droit à l’autodétermination après une lutte acharnée contre le colonialisme français, est très sensible aux questions de décolonisation qu’elle considère comme des questions justes. Par conséquent, l’Algérie a soutenu tous les mouvements de libération dans le monde indépendamment de leur appartenance religieuse ou ethnique ou de leur situation géographique avant même leur indépendance. Il suffit ici de signaler, par exemple, que le chef militant contre l’apartheid, le Sud-Africain Nelson Mandela a bénéficié d’un entraînement militaire en Algérie par les soins des révolutionnaires algériens de l’Armée de libération nationale. C’est pourquoi l’Algérie est connue sous le nom de la Mecque des révolutionnaires. L’enjeu n’est donc pas lié aux calculs stratégiques ou aux ambitions territoriales : l’Algérie, Dieu soit loué, a la taille d’un continent et dispose de suffisamment de ressources. Ce n’est qu’une question de principes.Comment voyez-vous ce que devrait être la position algérienne ?En fait, cette question m’a été posée à plusieurs reprises. Et parce que je suis convaincu du rôle pivot que peut jouer l’Algérie, compte tenu de la position qu’elle occupe (l’Algérie est le cœur du Maghreb arabe) et compte tenu de son équilibre révolutionnaire, ma réponse a donc toujours été la même, ce que je vais répéter ici. Mais avant cela, je dois d’abord souligner que l’Algérie n’a jamais été partie prenante au conflit et qu’elle l’a exprimé à maintes reprises. Sa position est fondée sur le respect des principes du droit international et de la légitimité internationale, qui affirme le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et le principe de la préservation des frontières héritées de la colonisation. Deux principes les plus importants que l’Algérie a défendus pour instaurer la stabilité et la paix en Afrique et dans toutes les régions du monde qui ont connu le phénomène colonial, notamment en Asie et en Amérique latine.Je crois que l’Algérie a une responsabilité morale et historique à l’égard de la question saharienne en référence, d’abord, à l’héritage de la glorieuse révolution de novembre qui a permis aux Algériens de se libérer du colonialisme français. Le processus de libération a soumis à la volonté du peuple algérien d’organiser un référendum sur l’autodétermination qui a débouché sur l’indépendance de l’Algérie. Ensuite, en vertu des relations de proximité et de voisinage et de fraternité qui nous unissent avec les deux peuples frères, marocain et sahraoui, l’Algérie doit aller au-delà des approches traditionnelles qui prévalent aujourd’hui et penser à de nouvelles méthodes qui permettent de transformer la question du Sahara occidental en un processus d’intégration qui dépasse la logique des régimes en faveur de la logique aspirée des peuples. Cela se fait en réfléchissant à des solutions innovantes et originales pour relancer de nouvelles voies qui garantissent les droits de tous les peuples de la région et permettent à leurs intérêts d’être interconnectés de manière à créer une nouvelle construction basée sur un nouveau concept d’intérêts qui transcende les loyautés et affiliations étroites.L’Algérie, de par sa situation géographique et son poids, doit se présenter comme un facilitateur pour développer une nouvelle approche qui permette l’émergence d’un nouveau régime maghrébin qui contourne l’état d’obstruction, de blocage et de désaccords stériles, pour ouvrir la voie à celle d’une intégration dans laquelle tous les peuples de la région bénéficient de manière juste et équitable. La justesse de l’approche algérienne pour la résolution de ce conflit, qui n’a que trop duré, réside dans l’affirmation qu’une solution juste et acceptable au conflit passe inévitablement par le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.Entretien réalisé par Fayçal Bakhouche et Mohamed Bouazdia*L’entretien a été réalisé avant la dernière déclaration du président américain, Donald TrumpLa Nation, 13 déc 2020Tags : Sahara Occidental, Maroc, Polisario, ONU, -
Sahara occidental : Appels à la levée des entraves
Les appels à la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), se font de plus en plus nombreux, mettant à nu les manœuvres qui entravent l’aboutissement de ce processus.
Pour bon nombre de capitales, il est temps que la communauté internationale et les Nations unies interviennent pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance dans un référendum. Le gouvernement sahraoui ne cesse de rappeler qu’il n’est guère contre les solutions pacifiques, mais conditionne son retour à la table des négociations avec le Maroc à la reconnaissance par ce dernier du Sahara occidental en tant qu’Etat souverain membre à part entière de l’Union africaine (UA).A l’échelle internationale les avis sont quasi unanimes. Le dernier appel en date est celui du parti des Verts en Suède qui estime que le gouvernement suédois doit reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Il a, à l’occasion, critiqué la «position faible» de l’Union européenne à l’égard du conflit au Sahara occidental. «Le Parti Vert veut que la Suède reconnaisse le Sahara occidental en tant qu’Etat. La reconnaissance suédoise adressera un signal important et clair à la communauté internationale et aux mouvements de libération qui croient en la paix et le développement démocratique dans la région», souligne la porte-parole officielle du parti des Verts suédois pour les affaires de politique étrangère, Mme Janine Alm Eriksson, dans un article conjoint avec la porte-parole officielle de la jeunesse du parti Vert, Aida Badili.Les deux responsables ont vivement critiqué les obstacles dressés par le président américain sortant, Donald Trump, aux efforts de paix au Sahara occidental, à travers sa reconnaissance «irresponsable et illégitime» de la prétendue souveraineté du Maroc sur le territoire occupé, dans cet article relayé dimanche par l’agence de presse sahraouie (SPS). «Le fait que le Président américain sortant utilise maintenant ses derniers jours au pouvoir pour mettre fin à un processus de paix qui est déjà dans l’impasse, est extrêmement inacceptable et irresponsable, mais c’est aussi une position qui montre qu’il est du devoir de la communauté internationale d’agir pour résoudre le conflit», écrivent les deux responsables du parti écologiste dans leur article. Pour ces deux porte-parole, l’annonce de Trump, faite le 10 décembre, relative à la question sahraouie, «menace des vies humaines et constitue une position irresponsable du Président américain, car elle peut causer de graves dommages et prolonger des décennies de conflit et d’occupation…». Les deux responsables estiment, dans le même contexte, que la solution logique au conflit est «le retrait du Maroc du Sahara occidental et la fin du conflit par la reconnaissance internationale de la RASD». S’agissant des récents événements survenus dans la zone tampon à El Guerguerat, dans le sud-ouest du Sahara occidental, après l’agression marocaine le 13 novembre dernier contre des civils sahraouis, Mmes Badili et Eriksson ont déploré le fait que le cessez-le-feu de 30 ans entre le Maroc et le Front Polisario qui devait aboutir à l’indépendance du Sahara occidental «a été violé lorsque l’occupant a attaqué des manifestants (pacifiques)» dans la région. «Les actions du Maroc constituent une violation grave de l’accord de cessez-le-feu, par ce comportement, la sécurité et la stabilité de la région sont en danger et il devient nécessaire de faire la lumière sur une solution à long terme qui rétablirait le droit des Sahraouis à leur patrie». Les deux responsables ont critiqué la «position faible» de l’Union européenne à l’égard du conflit au Sahara occidental, occupé depuis 1975. «Il faut mettre fin à l’occupation, le peuple du Sahara occidental a le droit de jouir de la liberté et de l’autodétermination, et la communauté internationale a le devoir d’intervenir – et non d’entraver le processus», concluent-elles.Sud Horizons, 5 jan 2021#SaharaOccidental #Polisario #Marruecos #WesternSahara #Maroc #Morocco #DonaldTrump #Israel -
Maroc : Le Makhzen, véritable menace sur le Maghreb
Ils sont de plus en plus nombreux, ces anciens officiers de l’armée marocaine, entrés en dissidence avec le régime du Makhzen, à monter au créneau pour dénoncer les velléités de la maison militaire alaouite. Aujourd’hui, en effet, l’impact de la menace du pacte maroco-israélien, conclu récemment, sur la stabilité du Maghreb, est un secret de Polichinelle.Abderrahim El Mernissi, ancien officier des Forces armées royales marocaines (FAR) a mis en garde contre le « complot qui se trame contre l’Algérie » par l’entité israélienne et le régime marocain, soulignant que le Makhzen était devenu une « véritable menace pour la sécurité et la stabilité du Maghreb ».« Le plus grand ennemi qui menace la stabilité dans la région du Maghreb est la monarchie marocaine, surtout après avoir ouvert la voie à l’entité sioniste avec tous les risques sécuritaires et socioéconomiques que ce pas implique pour le Maroc mais aussi pour ses pays voisins », a indiqué Abderrahim El Mernissi dans une déclaration à l’APS depuis la capitale française, Paris.Pour M. Abderrahim El Mernissi, l’Algérie est « la cible principale de cette normalisation, car elle constitue le plus grand obstacle face à l’entité israélienne qui tente de diverses manières, depuis des années, d’entamer sa stabilité », relevant que « les positions historiques de l’État algérien face aux desseins sionistes et son soutien aux mouvements de libération l’ont placée au cœur des conspirations israéliennes ». Il a également relevé « le danger des groupes extrémistes soutenus par l’entité israélienne en Afrique du Nord qui menacent la sécurité de toute la région », a-t-il fait remarquer ajoutant qu’ »Israël, avec la complicité du Makhzen, jouera toutes les cartes afin de semer la destruction dans la région qui ne supportera pas davantage de tensions ». « C’est le régime marocain qui est à l’origine de la dégradation que connait le Maroc et non pas l’Algérie », a-t-il affirmé , soulignant que « l’Algérie n’a pas ramené l’entité sioniste au Maroc et ne s’adonne pas au trafic de drogue, mais elle est plutôt le seul pays du Maghreb qui soutient toujours les peuples opprimés ».Selon lui la normalisation du Maroc avec l’entité sioniste accélèrera la chute de la monarchie marocaine car le » régime marocain est à la veille d’une chute historique « .« Menacées, les familles des soldats réduites au silence »Évoquant la situation militaire au Sahara occidental l’ancien officier des FAR , révèle que » Le Maroc tente de cacher la vérité sur le terrain ainsi que les pertes que subit son armée « .» Il y a un grande black out sur la guerre au point où les familles des soldats ont été menacées pour garder le silence quant aux décès de leurs enfants sous couvert de la sécurité nationale » , a-t-il encore révélé.Cependant, ajoute-t-il le black out n’est plus de mise à l’ère du numérique et des réseaux sociaux où l’on parle des pertes humaines et matérielles infligées par l’armée sahraouie dans les rangs des militaires marocains. Il a estimé que la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu, le 13 novembre dernier constituait pour le Maroc une «erreur stratégique fatale», a-t-il souligné, qualifiant l’action du Maroc à El-Guerguerat de «crime odieux» dont la responsabilité incombe aux dirigeants marocains. De son côté, Farid Boukas, chercheur, journaliste et ex-agent des services de renseignements marocains, a évoqué sur sa page Facebook une « baisse de confiance et de sérénité au sein du commandement de l’armée marocaine » après le déclenchement de la 2e guerre au Sahara occidental. Il a parlé sur sa chaîne youtube et sa page Facebook, du recrutement de 600 agents du Makhzen chargés de lancer des campagnes d’intox et de désinformation à travers les réseaux sociaux et de dénigrer la cause sahraouie, à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc.L’ancien agent des renseignements marocains a, lui aussi, révélé, citant des sources fiables, que l’armée marocaine a transféré plusieurs de ses soldats gravement blessés lors des affrontements militaires avec l’armée sahraouie vers les hôpitaux de Dakhla et de Smara occupées » dans la discrétion la plus totale et camouflant la réalité de leur état. » Farid Boukas a également parlé de plusieurs cas de désertions et de désobéissance dans les casernes marocaines des territoires occupés mais aussi au Maroc » et la » mise sur écoute de plusieurs officiers » marocains. Il a aussi évoqué les difficultés pour le commandement militaire marocain de dépêcher suffisamment de troupes au Sahara occidental et de graves problèmes de logistique dont l’armement et les munitions .Comme beaucoup d’opposants marocains et de nombreux anciens officiers marocains réfugiés à l’étranger, il a évoqué les pressions exercées sur lui par les services de renseignements marocains et les campagnes de diffamation menées sur les réseaux sociaux à leur encontre .M. BendibLe Courrier d’Algérie, 4 jan 2021#SaharaOccidental #Maroc #Makhzen #Maghreb #Israël #Normalisation #Algérie -
Maroc-Israèl: Le makhzen va regretter ses relations avec le sioniste
Le président de l’Observatoire Marocain Ahmed Wihame, averti d’emblée le danger qui menace la stabilité du maroc et de l’algerie. Ahmed Wihame, appel les peuples du Maghreb à contrer les plans sionistes qui vise la destabilisation de toute la région de l’Afrique du Nord.
« Nous sommes face à une menace sérieuse et existentielle tant pour le Maroc que l’Algérie, voire pour toute la région du Maghreb, a souligné M. Wihmane dans un entretien à l’APS depuis Rabat. Etayant son propos concernant les dangers de cette normalisation pour les pays du Maghreb et pour l’Algérie, en particulier, il a rappelé les allégations faites par le sioniste Bernard-Henri Lévy lors d’une conférence à Marseille France, affirmant que l’Algérie est juive et française. Pour le militant marocain, il n’est pas exagéré de dire que nous assistons à la préparation d’un transfert de l’Etat d’Israël vers le Maroc, d’où la percée sioniste sans précédent dans le Maghreb et principalement dans le royaume marocain.Les prémices du chao des pays maghrébinsIl a évoqué, à cet égard, plusieurs articles publiés par la presse israélienne et révélant un dangereux scénario visant la région, notamment l’article publié récemment par le journal Yediot Aharonot et faisant état d’un ancien plan sioniste remontant à 1903 et visant l’établissement de l’Etat d’Israël au Royaume du Maroc. Mis de côté après la mort du fondateur du mouvement sioniste Theodor Herzl, ce plan est exhumé aujourd’hui faute de perspectives en Palestine après l’expérience de soixante-dix ans de résistance, a expliqué le président de l’Observatoire marocain contre la normalisation. S’agissant les revendications des « juifs marocains » relatives à la récupération de « leurs biens au Maroc » en engageant de grands cabinets d’avocats, l’activiste marocain a affirmé qu’ils ne se contenteront jamais de réparations pour des bien qu’ils n’ont même pas laissé puisque qu’ils ont vendu avant de partir pour la Palestine occupée.Ferhath Fekrach/APSAlgérie62, 4 jan 2021Tags : Algérie, Maroc, Maghreb, Israël, Normalisation, Sahara Occidental, -
Maroc Leaks : Comment la Fox News a été manipulée contre l’Algérie
Ben Evansky est un journaliste américain travaillant pour la Fox News. Il a une relation très étroite avec la DGED. Dans le cadre de ses services pour les services secrets américains, il a interchangé de dizaines de courriers électroniques qui ont été récupérés dans la boîte mail de Mourad El Ghoul, le directeur de cabinet de Yassine Mansouri.
Evansky a été sollicité par Ahmed Charai pour écrire un article sur le Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK). Dans ce but, il a été mis en contact avec Ferhat Mehenni. L’article sur le MAK a été publié sur la Fox News sous le titre de « New Ally in the War Against Al Qaeda? » (Nouvel allié dans la guerre contre Al Qaïda).
L’article est inspiré d’un autre publié sur le site Kabyle.com. Ce dernier a été supprimé, mais une copie est disponible ici.
Suite à l’apparition de cette publication sur le site de la Fox News, Ahmed Charaï a adressé un message à son patron Yassine Mansouri dans lequel il jubilait à l’idée de voir l’Algérie s’enfoncer dans le chaos.D’autres articles publiés par Ben Evansky pour la Fox News:
Algeria’s Minority Group Demands Autonomy, Sparking Stability Concerns of Another Arab AllyText of Kabyles Calls for Autonomy
Source : Maroc Leaks, 4 jan 2021
Tags : Maroc, Algérie, Etats-Unis, Fox News, Kabylie, Ferhat Mehenni,
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Les accords d’Abraham ont sapé la paix indispensable avec les Palestiniens
Par Ghassan Michel Rubeiz
Depuis de nombreuses décennies, je préconise la paix entre Israël et les Palestiniens. ( Justice et Intifada: les Palestiniens et les Israéliens parlent de la paix, Friendship Press, 1991; Unified in Hope: les Arabes et les Juifs parlent de la paix , publications du COE, 1987). Malheureusement, j’ai vu le «processus de paix» être exploité, maintes et maintes fois, avec des tactiques évolutives pour adoucir les attitudes envers l’injustice.
Il est difficile d’imaginer que quelque chose de bon puisse sortir d’un projet politique dirigé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, gardien du statu quo, le président américain le plus unilatéraliste Donald Trump et certains dirigeants imprudents du Golfe arabe. Pourtant, le dernier produit de «paix» au Moyen-Orient récemment sorti de Tel-Aviv, de Washington et du Golfe a reçu une réaction plutôt favorable dans les médias occidentaux.
Je parle des soi-disant accords d’Abraham, une récente vague d’accords de «normalisation» entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc. Ces accords ont été intelligemment conçus pour influencer l’opinion publique. Ils sont présentés comme des initiatives de paix, de réconciliation (entre les communautés religieuses) et de mesures de défense justifiables contre un adversaire «belligérant» commun, à savoir l’Iran.
Tout en critiquant surtout le président Trump, les médias occidentaux ont été indulgents envers le président américain en ce qui concerne sa politique sur Israël. Et pour les accords d’Abraham, les commentateurs américains ont donné un soutien inhabituel; le message de «paix» a été efficace. Pour illustrer, dans le numéro du 1er janvier du Washington Post, Marc A. Thiessen met en évidence les 10 meilleures choses que Trump a faites en 2020. Le chroniqueur affirme que Trump a «transformé le Moyen-Orient» avec les accords d’Abraham: le président américain a «négocié» quatre Les accords de paix israéliens. Une telle réalisation «digne d’un prix Nobel» a démontré qu’il pouvait y avoir «une paix séparée sans les Palestiniens». Le parti pris de Thiessen devient clair quand on regarde le reste ses 10 «meilleures choses»; la réalisation la plus étonnante répertoriée est «l’amélioration de la vie d’une majorité d’Américains ».Comme le reste des analystes qui trouvent des signes d ‘«espoir» dans ces accords, Thiessen n’explique pas comment Israël fait progresser la paix dans la région. En ignorant le fait qui donne à réfléchir que la population palestinienne sous la sphère de contrôle d’Israël – c’est-à-dire ceux qui vivent entre le Jourdain et la mer Méditerranée – a déjà dépassé la population juive israélienne? L’apartheid doit-il être ignoré à jamais? Comment parvenir à la paix en élargissant constamment les colonies, en élargissant les annexions, en promulguant deux poids deux mesures et en violant les accords internationaux établis sur la guerre et la gouvernance? Cliquez ici .
On se demande comment Abraham-ic (œcuménique) sont ces accords. Le nom biblique Abraham est généralement utilisé pour mettre en évidence les points communs entre les trois religions monothéistes enracinées au Moyen-Orient: le judaïsme, le christianisme et l’islam. Les accords qui lient Israël fort à quatre pays arabes sunnites peu sûrs, censés affronter la République islamique (chiite) d’Iran, ne sont pas en harmonie avec l’esprit du patriarche de l’Ancien Testament. Abraham des temps modernes parle d’œcuménisme, pas d’accords politiques.
Et dans quelle mesure ces actes de normalisation sont-ils «normaux»? Les accords d’Abraham ne constituent pas un véritable mouvement de réconciliation entre Arabes et Juifs, comme ses auteurs le prétendent. Il n’y a absolument aucun remède contre les tensions régionales, ce que font ces accords. Depuis que ces accords ont émergé, les observateurs internationaux ont regardé si Trump et / ou Netanyahu lanceraient une attaque aérienne sur les sites nucléaires iraniens. Washington et Tel Aviv poussent de plus en plus Téhéran à riposter, peut-être pour préparer le terrain à une contre-attaque collective contre la République islamique. Regardez les nouvelles quotidiennes au cours des prochaines semaines alors que Trump et Netanyahu cherchent des moyens de maintenir la légitimité, le pouvoir et l’influence. Cliquez ici .
Chacun des cinq États impliqués dans les accords d’Abraham a ses propres raisons de normalisation. Israël parvient à détourner l’attention du monde de son occupation en concluant des «accords» de paix avec des «Arabes modérés», c’est-à-dire des sunnites non palestiniens. Bahreïn cherche à s’abriter de l’Iran et de la montée des troubles intérieurs; à Manama, la royauté sunnite règne sur une population majoritairement chiite. Le Maroc se normalise avec Israël, en partie, afin de recevoir la reconnaissance par le président Trump de sa prétendue souveraineté sur le territoire du Sahara occidental. Washington récompense le Soudan pour sa normalisation en le retirant de la liste des États terroristes. Et Washington récompense la conformité des Émirats arabes unis en vendant à Abu Dhabi des armes lourdes et meurtrières que les émirats fragiles ont utilisé imprudemment dans la guerre désastreuse au Yémen. Cliquez ici .
En résumé, les accords de normalisation entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc sont en fait des actes de normalisation de l’injustice.
Le printemps arabe sert de toile de fond aux accords d’Abraham. Les accords ressemblent à des mesures désespérées de la part de régimes arabes du Golfe très peu sûrs qui cherchent la protection d’un État colonial puissant. Et Israël, ironiquement l’agence de l’abri et du confort, légitime son occupation tout en se mobilisant avec les nations arabes sunnites contre l’Iran chiite.
Marc A. Thiessen rêve-t-il d’un prix Nobel pour les accords d’Abraham?The Arab Daily News, 3 jan 2021
Tags : Proche Orient, Palestine, Israël, normalisation, Maroc, Soudan, Emirats Arabes Unis, EAU, UAE, Sahara Occidental, Iran, sunnistes, chiites,
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L'OTAN attise les tensions sur le Sahara Occidental occupé
L’OTAN a enflammé les tensions en Afrique du Nord après que son site Web ait montré une carte avec la frontière marocaine s’étendant profondément dans le territoire occupé du Sahara occidental, a-t-on rapporté aujourd’hui.
Le changement de frontière inattendu est apparu dans un article décrivant le programme de dotation pour l’amélioration de l’éducation en matière de défense de l’OTAN (Deep), paru pour la première fois le 14 décembre.Cela représente un changement par rapport aux cartes précédentes qui montrent le Maroc à l’intérieur des frontières reconnues par l’ONU, le Sahara occidental étant séparé de lui par une ligne.Il n’y a pas eu de déclaration officielle de l’OTAN annonçant un écart par rapport au consensus international écrasant sur le territoire, dont 80% est illégalement occupé par le Maroc.Mais la publication de la nouvelle carte est intervenue peu de temps après que les États-Unis aient reconnu les revendications du Maroc sur le Sahara occidental en échange de l’établissement de relations diplomatiques par Rabat avec Israël.Le Sahara occidental a été annexé par le Maroc et la Mauritanie en 1975 après la défaite des colonisateurs espagnols.Les deux nations ont signé les accords de Madrid avec le dictateur Francisco Franco en 1975 – une semaine avant sa mort.Le Front Polisario a proclamé la création de la République arabe sahraouie démocratique avec un gouvernement en exil situé en Algérie.La Mauritanie a retiré ses forces en 1979, mais le Maroc a refusé de renoncer à sa revendication sur la terre, insistant sur le fait que le Sahara occidental faisait partie intégrante du pays.Mais une commission d’enquête des Nations Unies a constaté que «la majorité de la population du Sahara espagnol était manifestement en faveur de l’indépendance».Et la Cour internationale de justice a rendu un verdict accablant rejetant la revendication du Maroc de souveraineté historique précoloniale.En 1991, l’ONU a négocié un cessez-le-feu sur la base que le Maroc organiserait un référendum sur l’indépendance.Mais le Maroc a renié l’accord et les promesses ultérieures, offrant à la place une autonomie régionale à la dernière colonie africaine.L’OTAN a été contactée pour commentaires.Morning Star, 3 jan 2021#Maroc #SaharaOccidental #Polisario #WesternSahara #OTAN #NATO -
Un enregistrement audio de Trump fait scandale aux Etats-unis
Le président américain Donald Trump a fait pression sur un responsable électoral de l’État de Géorgie pour tenter d’obtenir une modification du résultat local du scrutin présidentiel du 3 novembre, selon un enregistrement audio que s’est procuré le Washington Post.
« Tout ce que je veux, c’est trouver 11 780 bulletins ». C’est la voix du président Trump qui prononce cette requête aux allures de coup de pression lors d’un coup de téléphone avec Brad Raffensperger, l’élu républicain en charge des élections dans l’État de Géorgie.
L’enregistrement audio publié par le Washington Post, dimanche 3 janvier, montre comment le président américain, qui refuse toujours de concéder sa défaite à la présidentielle du 3 novembre, alterne pressions et cajoleries pour convaincre son interlocuteur de modifier les résultats du scrutin présidentiel dans l’État de Géorgie.
« Il n’y a pas de mal à dire que vous avez recalculé », lui a-t-il notamment déclaré, selon un enregistrement de la discussion réalisé à son insu et rendu public par le Washington Post, puis d’autres médias.
« Tout ce que je veux, c’est trouver 11 780 bulletins (…) parce que nous avons gagné cet État », a-t-il justifié, alors que la victoire du démocrate Joe Biden en Géorgie avec environ 12.000 voix d’écart a été confirmée par un recomptage et des audits.
Invoquant des « rumeurs » de fraudes, Donald Trump a jugé, d’une voix étranglée par l’émotion, « injuste que l’élection (lui) ait été volée ».
« Vous savez ce qu’ils ont fait et vous n’en parlez pas: c’est un délit, vous ne pouvez pas laisser ça avoir lieu, c’est un gros risque pour vous », a-t-il ajouté, menaçant.
Brad Raffensberger, qui était accompagné d’un avocat de l’État, n’a pas cédé. « Nous pensons que nos chiffres sont bons », a-t-il sobrement rétorqué.
Onde de choc à Washington
La diffusion de cet enregistrement, que la Maison Blanche n’a pas souhaité commenter, a immédiatement suscité une onde de choc à Washington.
« Le mépris de Trump pour la démocratie est mis à nu », a notamment commenté l’élu démocrate Adam Schiff, en jugeant ses pressions « potentiellement répréhensibles ». Sa consoeur Debbie Wasserman Schultz a dénoncé l’acte d’un « président désespéré et corrompu ».
« C’est accablant », a pour sa part tweeté l’élu républicain Adam Kinzinger, en appelant les membres de son parti à ne pas suivre le président dans sa contestation des résultats. « Vous ne pouvez pas faire ça en ayant la conscience tranquille », leur a-t-il lancé.
Donald Trump s’est lancé dès novembre dans une croisade pour nier la victoire de Joe Biden mais a essuyé des échecs systématiques devant la justice et auprès des élus locaux, y compris républicains, qui ont tenu face à ses pressions.
Le collège électoral a déclaré le 14 décembre la victoire au démocrate avec 306 grands électeurs contre 232 au président sortant, un score qui doit être certifié mercredi au Congrès en vue de la prestation de serment du 46e président des Etats-Unis le 20 janvier.
Avec AFP et ReutersSource : La Nation, 4 jan 2021
Tags : Etats-Unis, Donald Trump, élections,
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Iran : La guerre inévitable ?
par Abdelkrim Zerzouri
Le président américain sortant irait-il jusqu’au bout de la logique de guerre contre l’Iran ? Le temps lui est compté avec moins de trois semaines à la Maison Blanche, mais une attaque contre les installations nucléaires iraniennes reste du domaine du possible, car tout l’arsenal de guerre est déployé dans la région, y compris l’envoi mercredi dernier d’un marin nucléaire dans le Golfe arabique. Sans parler de l’armée israélienne qui devrait se mettre entièrement au service d’un tel scénario en faveur duquel elle plaide depuis quelques années. Ce que les observateurs qualifient de dernier coup de baroud du président américain sortant sert surtout les intérêts des Israéliens avant les supposées menaces que fait peser l’Iran sur les intérêts américains dans la région dans ces moments de célébration par les Iraniens du premier anniversaire de la mort du général Qacem Souleimani, décédé le 3 janvier 2020, près de l’aéroport de Baghdad, lors d’une attaque de drone ordonnée par le président Trump.
C’est vrai que les Iraniens ont multiplié ces derniers jours les menaces contres les responsables de l’assassinat du général Souleimani, affirmant qu’ils ne seront nulle part en sécurité, y compris le président américain sortant, mais cela n’est pas nouveau, car les Iraniens n’ont jamais cessé de réitérer leurs menaces dans ce sens sans que cela ne fasse monter aussi haut la pression entre les deux pays. Les raisons de la tension actuelle sont ailleurs. Trump va bientôt quitter la Maison Blanche et son successeur va revenir à l’accord nucléaire avec l’Iran, du moins revenir à la table des négociations, chose qui n’est du goût ni d’Israël ni des pays du Golfe. Et le grand ami Trump n’hésiterait pas de leur rendre un dernier grand service en menant des attaques contre les installations nucléaires avant que son successeur ne renoue avec l’accord sur le nucléaire iranien.
N’a-t-il pas sondé au mois de novembre dernier ses conseillers sur une frappe préventive contre un site nucléaire iranien ? Ses conseillers l’en ont découragé, faisant valoir le risque assez grand de déclencher un vaste conflit régional, mais cela ne l’empêchera pas de vendre des armes de pointe aux voisins ennemis de Téhéran. Mais, comme aucun de ces voisins ne pourrait prendre l’initiative d’attaquer l’Iran, on revient vers Trump pour accomplir leur souhait et mettre «hors service» pour longtemps les installations nucléaires iraniennes, avant la date fatidique du 20 janvier, qui verra son successeur Joe Biden prendre les commandes à la Maison Blanche. Selon la logique Trump, une frappe contre un site nucléaire iranien serait inéluctable, reste seulement à savoir de quelle marge de manœuvre il disposera sur le plan intérieur.
Le Congrès, qui a déjà montré sa désapprobation lors de l’attaque contre le général Qacem Souleimani, menée en solo par Trump, refuserait certainement que le pays soit entraîné dans un conflit dont on ne verrait pas le bout, surtout à quelques jours de la fin de mission du président sortant. Mais, Trump pourrait bien mettre le feu à la poudrière du Moyen-Orient en se passant de l’aval du Congrès en trouvant moyen d’agir dans l’urgence d’une riposte contre l’ennemi iranien.Le Quotidien d’Oran, 3 jan 2021
Tags : #Iran #DonaldTrump #EtatsUnis
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Bonne année quand-même…
L’année 2020 s’achève ce soir. Nous sommes des millions d’Algériens à dire comme un seul homme : Enfin ! Oui, c’est quelque part un ouf de soulagement de dire adieu à un pourtant joli alignement de chiffres qui aurait pu être aussi prometteur pour notre pays. Mais, sans aucun regret que nous quittons cette terrible année à tous points de vue. A commencer par l’impasse politique et le climat vicié qui aura pourri l’atmosphère générale en Algérie.
Et comme un malheur n’arrive rarement seul pour un pays encore divisé par les dommages collatéraux du renvoi de Bouteflika et sa clique, la pandémie du Coronavirus s’était invitée pour rendre la vie quasiment impossible pour le commun des Algériens. A tel point que nous n’avons même pas vu le temps passer tant nous slalomions entre confinement, réduction drastique de la vie publique et vagues promesses de fin du cauchemar.C’était horrible à vivre. Surtout pour nos compatriotes qui ont vu leurs proches terrassés par le terrible virus sans pouvoir leur rendre un ultime hommage, parce que se trouvant à l’étranger pour certains. Dieu que c’est dur de vivre de tels moments ! Il ne nous faut pourtant pas céder à cette atmosphère étouffante et cette peur permanente liée au Covid-19.L’Algérie à l’instar de tous les pays du monde doit tout de même apprendre à vivre avec la pandémie. Ce sera hélas une seconde nature le temps qu’un hypothétique vaccin vienne mettre fin à cette microscopique menace. Mais le plus important pour nous est surtout d’apaiser les esprits pour attaquer solidairement les enjeux nouveaux de l’année 2021.Face à la triple crise sanitaire, politique, et économique couplée aux défis géopolitiques à ses frontières, l’Algérie est mise en demeure de pacifier sa situation en interne. Elle doit urgemment remettre les passerelles entre le peuple et les décideurs. Parce que, il ne suffit pas de ronronner à coups de discours décousus sur le « front interne » pour mettre notre pays hors d’atteinte. Nos pires ennemis extérieurs ne se feront pas prier pour exécuter leurs sales plans de déstabilisation dans un pays ouverts aux quatre vents. Alors vigilance absolue et bonne année quand même.Imane B.L’Est Républicain, 31 déc 2020Tags : #Algérie