Mois : février 2021

  • Sahara Occidental : L'exigence de légalité

    Le silence a trop duré sur le génocide sahraoui à ciel ouvert. 30 ans après la signature de l’accord de paix, le 6 septembre 1991, entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide de l’ONU et de l’OUA, la promesse d’un référendum d’autodétermination, prévu au plus tard une année après, ne s’est pas concrétisée. 

    Au reniement des engagements du Makhzen et aux tergiversations marocaines dûment constatées par tous les émissaires onusiens, de James Baker à Horst Köhler, s’ajoute une conjuration internationale concrètement traduite par le soutien apporté au Maroc par l’ancienne puissance coloniale et la France, plaçant les intérêts commerciaux au-dessus des valeurs humanitaires et des aspirations d’un peuple pacifique attaché à son droit inaliénable à l’autodétermination et à la liberté. 
    La dérive de l’agression d’El Guerguerat, qui a mis fin aux espoirs d’un règlement pacifique du conflit, régi par les dispositions pertinentes de la charte de l’ONU et les résolutions du Conseil de sécurité, prend toute sa signification face au mutisme de l’ONU et la décision de l’ancienne administration américaine de reconnaître la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidentaleque ni l’ONU, engagée dans le processus de décolonisation d’un territoire non autonome, ni aucun autre pays dans le monde n’ont osé faire. 
    La nouvelle administration américaine, interpellée par des membres du Congrès et des personnalités du camp républicain et démocrate, est attendue pour réparer une injustice historique. Face à une situation explosive, le droit à la résistance s’impose pour arracher les droits fondamentaux d’un Etat disposant de tous les attributs de souveraineté, reconnu par plus de 80 pays dans le monde. Il s’agit d’une réalité intrinsèque qui caractérise le «seul mouvement de libération nationale alliant édification et libération». Une réalité admise et confortée par la mobilisation internationale sans précédent acquise au droit à l’autodétermination. 
    Ce consensus massif interpelle l’ONU, appelée à sortir de sa léthargie, en procédant au plus vite à la désignation d’un nouvel émissaire pour la relance du processus de négociation. Mais, à l’évidence, elle est tenue de garantir la protection de la population civile livrée à la barbarie coloniale, cautionnée par le silence complice des organisations des droits de l’homme, coupables d’une vision à double standard.
    Horizons, 27 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Maroc, ONU,
  • LE PRÉSIDENT TEBBOUNE REÇOIT SON HOMOLOGUE DE LA RASD, LEQUEL DéNONCE LA VIOLENCE MAROCAINE CONTRE LES SAHRAOUIS : Brahim Ghali lance un SOS aux ONG internationales

    Le président sahraoui, Brahim Ghali a appelé, jeudi, les organisations internationales de défense des droits de l’Homme à intervenir pour protéger les citoyens sahraouis sans défense contre les violations des forces d’occupation marocaines, dénonçant les sévices infligés au peuple sahraoui.

    Dans une déclaration à la presse au terme de son entretien avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le président sahraoui a dénoncé les violations infligées par les forces d’occupation marocaines au peuple sahraoui sans défense, affirmant : « nous dénonçons ces pratiques et appelons les organisations internationales de défense des droits de l’Homme à accéder au territoire assiégé pour protéger les citoyens sahraouis sans défense ».
    Brahim Ghali a affirmé avoir évoqué avec le président Tebboune « la situation prévalant sur les plans régional, africain et international, notamment après la récente agression marocaine menée en violation de l’accord de cessez-le-feu, signé entre le Front Polisario et le Royaume marocain sous l’égide de l’ONU pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui ». Soulignant que le « peuple sahraoui a été contraint, suite à cette agression, à reprendre la lutte armée afin d’obtenir son droit à la liberté, à l’indépendance et à l’autodétermination », le Président Ghali a indiqué que le peuple sahraoui avait donné « suffisamment de temps à la communauté internationale, près de 30 ans, pour la mise en œuvre du plan de règlement pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination ».
    Pour le président sahraoui, cet objectif n’a pas pu être atteint en raison des « entraves dressées continuellement par le Maroc devant l’effort onusien en faveur de la décolonisation de la dernière colonie en Afrique, du silence de la communauté internationale concernant les obstacles du Maroc et les violations des droits de l’Homme contre les citoyens sahraouis sans défense dans les territoires occupés. Le président Ghali a évoqué « les femmes sahraouies malmenées quotidiennement dans les rues, car elles ont osé revendiquer l’application de la légalité internationale et permettre à leur peuple d’accéder à l’autodétermination et à l’indépendance ».
    Concernant son entretien avec le président Tebboune, Ghali a indiqué que « le président de la République lui a réservé un accueil fraternel, deux jours avant les célébrations du 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) », relevant avoir « félicité le président Tebboune pour son rétablissement et pour le retour de l’Algérie sur les plans, régional et international », avant de qualifier cette rencontre de « fructueuse et fraternelle ».
    M. Bendib
  • Sahara Occidental : Ghali appelle à l'intervention des organisations des droits de l'Homme

    Le président sahraoui, Brahim Ghali a appelé, avant-hier, les organisations internationales de défense des droits de l’Homme à intervenir pour protéger les citoyens sahraouis sans défense contre les violations des forces d’occupation marocaines, dénonçant les sévices infligés au peuple sahraoui.

    Dans une déclaration à la presse au terme de l’audience que lui a accordée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le président sahraoui a dénoncé les violations infligées par les forces d’occupation marocaines au peuple sahraoui sans défense, affirmant « nous dénonçons ces pratiques et appelons les organisations internationales de défense des droits de l’Homme à accéder au territoire assiégé pour protéger les citoyens sahraouis sans défense ».
    Ghali a affirmé avoir évoqué avec le Président Tebboune « la situation prévalant sur les plans régional, africain et international, notamment après la récente agression marocaine menée en violation de l’accord de cessez-le-feu, signé entre le Front Polisario et le Royaume marocain sous l’égide de l’ONU pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui ».
    Soulignant que le « peuple sahraoui a été contraint, suite à cette agression, à reprendre la lutte armée afin d’obtenir son droit à la liberté, à l’indépendance et à l’autodétermination », le Président Ghali a indiqué que le peuple sahraoui avait donné « suffisamment de temps à la communauté internationale, près de 30 ans, pour la mise en œuvre du plan de règlement pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination ».
    Pour le président sahraoui, cet objectif n’a pas pu être atteint en raison des « entraves dressées continuellement par le Maroc devant l’effort onusien en faveur de la décolonisation de la dernière colonie en Afrique, du silence de la communauté internationale concernant les obstacles du Maroc et les violations des droits de l’Homme contre les citoyens sahraouis sans défense dans les territoires occupés.
    Ghali a évoqué « les femmes sahraouies malmenées quotidiennement dans les rues, car elles ont osé revendiquer l’application de la légalité internationale et permettre à leur peuple d’accéder à l’autodétermination et à l’indépendance ».Concernant l’audience qui lui a été accordée par le Président Tebboune, M. Ghali a fait savoir que « le président de la République lui a réservé un accueil fraternel, deux jours avant les célébrations du 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) », relevant avoir « félicité le Président Tebboune pour son rétablissement et pour le retour de l’Algérie sur les plans, régional et international », avant de qualifier cette rencontre de « fructueuse et fraternelle ». M. D.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, RASD, Maroc,
  • Le PCF accuse la France : d’«œuvrer pour pérenniser» l’occupation marocaine

    Professeur des universités, responsable-adjoint du secteur international du Parti communiste français (PCF), Pascal Torre a déclaré, mercredi dernier, que la France «œuvre quotidiennement» pour pérenniser l’occupation marocaine au Sahara occidental, Intervenant lors d’une vidéo-conférence, organisée à Genève dans le cadre des festivités pour célébrer le 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), sur le blocage de l’exercice du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination, M. Torre, a affirmé que la France mène des actions quotidiennement au niveau diplomatique «pour rendre irréversible» l’occupation marocaine du Sahara occidental. 

    Le responsable du PCF, explique qu’»en raison des relations économiques, l’alliance stratégique régionale, mais aussi de réseaux de connivence très forts qui unissent les sphères dirigeantes des deux pays, Paris s’affirme comme un soutien inconditionnel de la monarchie». Pour lui, il est, évidement, de notoriété publique que «l’invasion du Sahara occidental s’est réalisé avec l’aval et l’appui des dirigeants français de l’époque, et depuis, Paris fait obstacle à toutes les résolutions de l’ONU jusqu’à proclamer, il y a quelques années, qu’elle utilisera son droit de véto au sein du Conseil de sécurité pour tout ce qui concerne la préservation des intérêts politiques de Rabat». 
    «Bloquer l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits humains au Sahara occidental, était aussi l’œuvre de la France», ajoute-t-il. «Les prisonniers Sahraouis paient le lourd tribut. Mes pensées vont à Naama Asfari», a-t-il dénoncé, soulignant que «cette politique déplorable entravant la mission de l’ONU et son émissaire Horst Köhler a contribué à son échec et à la démission anticipée de ce dernier». 
    Par ailleurs, soutient-il, «Paris laisse les violences politiques du roi du Maroc sur ses propres territoires. Il n y a pas une initiative de solidarité avec le peuple sahraoui contre laquelle le Maroc n’est pas intervenu pour la saboter». Aussi, affirme-t-il, «les derniers jours, les quotidiens français ont été assaillis de pression pour avoir publié des articles qui ont protesté contre l’annonce de Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Sur ce point particulier, la France n’a émis aucune condamnation de la déclaration de Trump et son silence est lourd de menace», a-t-il jugé.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, RASD, Maroc, PCF, Pascal Torre,
  • 45e anniversaire de la RASD : Festivités virtuelles dans les quatre coins du globe

    La célébration du 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à travers des manifestations virtuelles se poursuit dans les quatre coins du globe avec la participation de personnalités politiques, de mouvements et d’organisations de défense de droits de l’homme et de la société civile solidaires avec le peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination.

    Jeudi dernier, deux conférences virtuelles ont été organisées à Caracas (Venezuela) et à Damas (Syrie) auxquelles ont prit part des personnalités politiques et des défenseurs des droits de l’homme et des sympathisants de la cause sahraouie juste et des militants contre l’occupation marocaine des territoires sahraouis et les violations infligées aux Sahraouis dans les territoires occupés. Intervenant au Forum latino-américain et caribéen de solidarité avec le peuple sahraoui, organisé par visioconférence par Caracas, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Ayachi, a appelé les Nations unies à faire respecter le droit international au Sahara occidental, et dénoncé la poursuite de l’occupation marocaine et des violations des droits de l’homme dans les territoires occupés. «Après la reprise des combats le 13 novembre 2020 entre l’armée sahraouie (APLS) et l’armée marocaine, suite à la violation du cessez-le feu par le Maroc, l’ONU, son secrétaire général et son Conseil de sécurité sont interpellés», a dit Ayachi.
    Pour sa part, le représentant du Front Polisario en Australie et en Nouvelle-Zélande, Kamel Fadel, a fait état de plusieurs manifestations, dans le cadre des activités programmées en célébration du 45e anniversaire de la proclamation de la RASD, de la levée des couleurs sahraouies au niveau de plusieurs localités australiennes. Sont également prévus la projection d’un film documentaire sur la cause sahraouie et l’organisation d’un gala de solidaires avec le peuple sahraoui, outre des communications au Parlement sur le combat du peuple colonisé, a-t-il expliqué. En Nouvelle Zélande, une conférence virtuelle était également prévue hier, à laquelle devait prendre part des parlementaires et qui doit voir la constitution d’un comité de solidarité avec le peuple sahraoui, qui procèdera au lancement d’un site officiel sur la toile. Au sujet de la conférence virtuelle abritée mercredi dernier par l’Australie, Kamel Fadel a affirmé que la rencontre était «une opportunité pour les amis du peuple sahraoui dans la région Asie-Pacifique d’exprimer leur solidarité avec le peuple sahraoui en cette conjoncture importante du combat sahraoui». Les voix ont été unanimes à dénoncer la violation vile par l’occupant marocain du cessez-le-feu suite à l’agression commise, le 13 novembre dernier, contre des civils sahraouis dans la brèche illégale d’El Guerguerat.
    Il s’est félicité, par là même, «des efforts intenses de parlementaires en Australie et en Nouvelle Zélande en direction de leurs gouvernements respectifs afin de faire pression sur le régime marocain et l’amener à se soumettre à la légitimité internationale». Le responsable sahraoui a, par ailleurs, évoqué «la couverture médiatique importante» dans la région Asie-Pacifique, en faveur de la cause sahraouie, sur les derniers développements notamment dans les zones occupées.
    De même qu’il a passé en revue la situation au Sahara occidental, les raisons derrière l’échec du cessez-le-feu et la reprise du combat armée intervenu d’ailleurs «en riposte aux violations continues par le Maroc du plan de règlement», condamnant «le pillage des richesses naturelles dans les territoires occupés et les graves violations des droits de l’homme contre les civils et les activistes sahraouis». L’ambassadeur sahraoui au Timor oriental, Mohamed Slama Badi avait évoqué lors de cette rencontre «la portée politiquement existentielle» en tant que réaction aux «manœuvres» ayant ciblé le peuple sahraoui dans son existence même», saluant le soutien «dont bénéficie la cause sahraouie au plan international, notamment au Timor oriental».
    Toujours au Timor oriental, une députée a salué les acquis réalisés par le Front Polisario et l’Etat sahraoui dans cette conjoncture exceptionnelle, exhortant le Maroc à tirer des enseignements du passé indonéso-timorais, transformé aujourd’hui en liens exemplaires, fondés sur l’étroite collaboration et le respect mutuel. Intervenant par la même occasion, deux Japonais amis du Sahara occidental, dont le fameux Pr. Akihisa Matsuno, ont mis en avant la solidarité progressive que la cause sahraouie ne cesse de gagner dans leur pays, faisant part des efforts consentis pour tenter de convaincre les compagnies japonaises de suspendre impérativement, du point de vue déontologique et légal, tout investissement ou participation au pillage des richesses sahraouies.
    Pour sa part, l’ancien président du parti libéral d’Australie, John Daoud, a souligné, depuis l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, la légitimité du combat du peuple sahraoui, jugeant primordial d’œuvrer à gagner davantage de sympathie envers la cause sahraouie juste. Organisée en célébration du 45e anniversaire de la proclamation de la RASD, la conférence virtuelle tenue en Australie a connu la participation d’environ 40 personnalités d’Australie, du Japon, du Timor oriental et du Japon. Elle a été organisée par l’Association «Australia Western Sahara», Western Sahara NZ Compain (Nouvelle-Zélande), le Mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui (Le Timor oriental) ainsi que la Commission des relations extérieures au sein du Front Polisario, des personnalités d’Australie.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc, Front Polisario, anniversaire de la RASD,
  • Sahara Occidental : La rencontre Tebboune-Ghali inaugure une nouvelle étape dans le conflit

    Le président algérien Abdelmajid Tebboune a reçu hier son homologue sahraoui Brahim Ghali. Il a pris le soin de médiatiser sa réception avec des poses-photos et une déclaration à la presse. Une initiative qui renvoie plusieurs messages :

    – L’époque de l’Algérie inerte par la maladie de son président est révolue pour laisser place à une Algérie dynamique et prête à réaffirmer son leadership au Maghreb et au Sahel.
    – L’Algérie est et restera avec la lutte du peuple sahraoui pour son droit à une décolonisation dans les principes énoncés par les Nations Unies, à savoir, le droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
    – Ni les folies de Donald Trump ni le nouveau locataire de la Maison Blanche ne sont en mesure d’influencer la souveraineté de la diplomatie algérienne ni sa détermination à défendre ses intérêtes stratégiques face à l’offensive colonialiste française à travers son pion dans le région, le Maroc.
    – L’Algérie soutient la décision du Front Polisario de reprendre la lutte armée comme réponse aux manquements de l’ONU qui, au fil du temps, ont transformé le processus de paix initié et la trève de 29 ans en un moyen de maintenir le statu quo devenu la raison du pourrissment dans la région.
    – Les destins de l’Algérie et la RASD sont communs et liés à jamais en vue de défendre les peuples de la région contre les vélléités hégemoniques de la France et son serviteur de Rabat aunquels se sont ajoutés les ambitions d’Israël et ses supplétifs arabes.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc, Algérie,
  • Réponse d’un membre du Comité belge de soutien au peuple sahraoui à la vidéo « Expliquez-moi… Le Sahara occidental » de Pascal Boniface

    Monsieur Boniface,

    Il n’est pas loin le temps où, ici, en Belgique, l’annonce, sur les antennes de notre radio de service public, la RTBF, d’une analyse, d’un commentaire, du directeur de l’IRIS attirait l’attention et les oreilles des personnes intéressées par l’actualité internationale… un gage d’expertise et de pertinence
    Aujourd’hui, hélas, après la découverte de votre présentation du conflit du Sahara Occidental, je crains que la donne ne change. Car votre analyse simpliste, partielle et partiale, qui s’engouffre dans la brèche ouverte par la reconnaissance trumpienne de la marocanité du Sahara Occidental, passe sous silence divers éléments, et surtout se fait complice du non- respect du droit international et du non-respect des droits des peuples.
    Vous passez sous silence l’avis de la Cour de Justice Internationale de La Haye qui, en 1975, ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
    Vous passez sous silence les arrêts de la Cour de Justice européenne qui, en 2016 et 2018, confirment que le Maroc est la puissance occupante et que le Sahara Occidental et le Maroc sont deux entités distinctes et séparées.
    Vous passez sous silence que le référendum d’autodétermination, sensé être organisé par la mission des Nations Unies déployée à cet effet en 1991, la Minurso, n’a pu être organisé à ce jour, faute d’accord du Maroc qui craignait un résultat en sa défaveur.
    Vous passez sous silence l’exploitation illicite des ressources naturelles du Sahara Occidental (phosphates et richesse halieutique en particulier) par la puissance occupante, le Maroc.
    Vous passez sous silence la rupture du cessez-le-feu de 1991 par le Maroc en automne dernier, suite à l’intervention musclée de l’armée marocaine à l’encontre de manifestants – et surtout manifestantes – sahraouis qui bloquaient le passage de camions marocains exportant des marchandises en grande partie pillées sur leur territoire.
    Mais surtout, Monsieur Boniface, vous passez sous silence des hommes et des femmes, un peuple digne, courageux, fier de sa culture, bien décidé à faire respecter ses droits, écartelé par un mur long de 2 700 km construit par le Maroc qui y a disséminé nombre de mines anti-personnelles. Un peuple bien organisé dans les campements de réfugiés dans le sud algérien, gérés en grande partie par les femmes sahraouies. Un peuple organisé de manière démocratique, avec un gouvernement, un parlement, et une multitude d’associations culturelles, de jeunes, de femmes, de défense des droits humains.
    Et vous passez encore sous silence toutes les violations des droits humains dont sont victimes les Sahraouis dans les territoires occupés : disparitions, emprisonnements, violences, interdiction de s’exprimer, de se rassembler, de manifester. Et le refus des autorités marocaines de donner accès à toute mission d’observation : ONG, juristes, journalistes, avocats…
    Je réécoute votre présentation du conflit du Sahara Occidental et j’entends la voix du Maroc. Qui fait fi du droit international et du droit des peuples à s’autodéterminer. Est-ce cela l’IRIS ?
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc, Pascal Boniface, IRIS, ‘Institut de relations internationales et stratégiques,
  • Sahara Occidental : Situation inquiétante des prisonniers politiques en grève de la faim

    Des centaines de militants sahraouis sont détenus dans les prisons marocaines, dans des conditions iniques, 13 d’entre eux ont perdu la vie en trois ans. Certains prisonniers politiques sahraouis croupissent dans les prisons marocaines, après avoir écopé de peines lourdes et injustes allant de 20 ans de prison jusqu’à la perpétuité.

    Ces peines ont été prononcées lors de procès sommaires organisés du 26 décembre 2016 au 17 juillet 2017, dans la ville de Salé, selon des témoignages d’organisations des droits de l’Homme telles que Human Rights watch et Amnesty international, suite à l’opposition des membres du groupe au démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre 2010.
    La bataille des estomacs vides
    Le prisonnier politique sahraoui du Groupe Gdeim Izik, Ahmed Salem Bourial, incarcéré à la prison marocaine d’Aït-Melloul 1 dans la ville d’Agadir, a entamé une grève de la faim de 72 heures en solidarité avec son co-détenu Mohamed-Lamin Abidin Haddi, qui lui aussi observe une grève de la faim depuis plus de 40 jours. Mohamed Hasanna veut à travers sa grève de la faim, « sensibiliser sur la dangereuse situation phy sique et psy chologique dans laquelle se trouv e le prisonnier politique Mohamed Lamin Abidin Haddi, en raison des conséquences de sa grèv e de la faim qu’il a entamée le 13 janv ier 2021 et qui se poursuit à ce jour », a indiqué la Ligue pour la protection des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines citant la famille de Salem Bourial, déplorant le fait que les autorités pénitentiaires marocaines continuent d’ignorer son état jugé inquiétant. Mohamed Hasanna Ahmed Salem Bourial est incarcéré à la prison Aït-Melloul 1, purgeant une peine injuste et arbitraire de 30 ans de prison, après un procès inéquitable dénoncé par plusieurs organisations internationales telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch. Il été emprisonné pour sa participation au campement de Gdeim Izik.
    L’Onu doit pousser le Maroc à respecter la légalité internationale
    La militante des droits de l’Homme, Claude Mangin, a interpellé les membres du Conseil de sécurité de l’Onu pour qu’ils poussent le Maroc à respecter la légalité internationale au Sahara occidental occupé, qualifiant d’ »inv raisemblable » la lenteur dans la désignation d’un nouvel envoyé personnel au Sahara occidental. Pour que le Maroc daigne enfin respecter la légalité internationale au Sahara occidental, « la seule possibilité est de s’adresser aux différents gouv ernements, à commencer par ceux des pay s qui siègent de façon permanente au niv eau du Conseil de sécurité de l’Onu », a déclaré la militante et l’épouse du détenu politique sahraoui, Namma Asfari, dans un entretien à La Patrienews.
    « Tous ces pay s sont largement responsables de ce statu quo qui, pourle moment, n’a fait que préserv er les intérêts de l’occupation marocaine », a-t-elle noté, soulignant que « le peuple sahraoui continue de réclamerjustice, av ec le soutien des peuples de la planète entière ».
    « Les membres du conseil de sécurité refusent encore ostensiblement d’assumer leurs responsabilités. Le fait qu’ils n’aient pas encore désigné un Envoy é personnel du SG de l’Onu est pour moi tout simplement inv raisemblable », a-t-elle jugé.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc, répression, 
  • Trafic de drogue et traite des êtres humains au Sahara Occidental : Le Conseil de sécurité informé de la responsabilité du Maroc

    Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Sidi Mohamed Omar, a de nouveau appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à tenir le Maroc pour responsable de son rôle dans le trafic de drogue et la traite d’êtres humains au Sahara occidental occupé, et avertit que la paix et la sécurité « sont de plus en plus menacées » dans la région en raison de ces pratiques.

    « La paix et la sécurité dans notre région sont de plus en plus menacées par le lien entre le crime organisé, le trafic de drogue et le terrorisme où les groupes terroristes transnationaux prospèrent grâce au cannabis produit par le Maroc et à d’autres drogues comme source majeure de financement de leurs opérations terroristes dans la région sahélienne du Sahara et au-delà », avertit Sidi Omar dans une lettre adressée mardi à la présidente en exercice du Conseil de sécurité, la représentante permanente du Royaume-Uni auprès de l’ONU, l’ambassadrice Barbara Woodward. « Nous demandons, une fois de plus, au Conseil de sécurité de tenir l’occupant marocain pour responsable de son rôle bien documenté dans le trafic de drogue et de le contraindre à respecter ses engagements régionaux et internationaux et à renoncer à ses actions déstabilisatrices qui menacent la sécurité et la stabilité des pays voisins et de toute la région », souligne le diplomate sahraoui qui appelle l’ambassadrice britannique à « porter la présente lettre à l’attention des membres du Conseil de sécurité ». 
    Dans cette lettre, M. Sidi Omar informe le Conseil de sécurité « qu’une unité de l’armée sahraouie a intercepté et saisi 200 kilogrammes de cannabis produit au Maroc dans la région de Galb Thliem dans le secteur Dougy dans les territoires libérés du Sahara occidental ». Il précise que les drogues, qui étaient transportées à travers le mur illégal marocain, ont été détruites le 18 février en présence d’un représentant du parquet sahraoui et souligne que cette opération « fait partie des opérations de lutte contre le trafic de drogue menées par l’armée sahraouie à travers les territoires sahraouis libérés où de grandes quantités de cannabis, produit par le Maroc et d’autres drogues, ont été interceptées et détruites à plusieurs reprises. M. Sidi Omar précise également dans ce contexte que des observateurs militaires des Nations unies et de la Mission de l’ONU pour l`organisation d`un référendum au Sahara occidental (MINURSO) ont assisté à la destruction des drogues saisies. « Conformément à nos obligations en tant qu’État membre de l’Union africaine (UA) et grâce à la coopération croissante avec nos voisins, nous avons activement contribué à freiner le flux illicite de drogues, en particulier de drogues produites au Maroc, dans et à travers notre région », souligne également l’Ambassadeur sahraoui. 
    Il rappelle en outre que depuis le 13 novembre 2020, l’ensemble du territoire du Sahara occidental est devenu « une zone de guerre ouverte » en raison de la grave violation par le Maroc du cessez-le-feu de 1991 et de son acte d’agression sur les territoires libérés du Sahara occidental. À cet effet, M. Sidi Omar déplore le fait que l’inaction des Nations unies face à l’agression marocaine a sapé la crédibilité de l’organisation, l’efficacité et le fonctionnement de sa mission sur le terrain et a encouragé l’occupation marocaine à persister dans ses actions de déstabilisation dans la région ». 
    Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, rappelle en outre dans sa lettre, que « le Maroc reste le plus grand producteur et exportateur de cannabis au monde », comme le confirment de nombreux rapports internationaux, dont le rapport 2020 sur la stratégie internationale de contrôle des stupéfiants du département d’État américain et le rapport mondial sur les drogues 2020 de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime ».
    Mokhtar Bendib
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc, trafic de drogue, cannabis, haschich, migration, traite humaine,
  • Etats-Unis: la Maison Blanche reconsidère la reconnaissance par Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental

    Washington reconsidère la reconnaissance par l’ancien président Donald Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, a déclaré le chargé d’affaires de l’ambassade américaine en Espagne.

    Dans une interview accordée samedi au journal espagnol El Pais , Conrad Tribble a déclaré: « Nous savons que c’est une question importante pour l’Espagne, et c’est l’une des nombreuses questions qui font l’objet d’un réexamen ».
    « Il y a des discussions avec tous les acteurs dans le cadre des Nations Unies » sur le sujet, a-t-il expliqué, « mais nous n’avons pris aucune décision » en attendant une réévaluation de la question, car « a déclaré le ministre [secrétaire d’Etat Antony] Blinken qu’il veut comprendre le contexte et les engagements pris précédemment. « 
    « Ce que je peux confirmer, c’est que l’administration actuelle cherche à consulter ses alliés et à soutenir les institutions multilatérales telles que les Nations Unies, et toute décision prise dans un tel cas sera prise dans ce cadre. »
    La déclaration de Tribble intervient à un moment où 25 sénateurs, dirigés par le sénateur James Einhoff, ont envoyé une lettre au président Joe Biden lui demandant de reconsidérer la décision de Trump concernant la question du Sahara occidental.
    En décembre, à peine un mois avant son départ prévu, Trump a annoncé que le Maroc normaliserait ses relations avec Israël en échange de la reconnaissance par les États-Unis de leur souveraineté sur le Sahara occidental. Les États-Unis ont déclaré plus tard qu’ils prenaient des mesures pour établir un consulat au Sahara occidental.
    Le Maroc est en conflit avec le groupe séparatiste Polisario soutenu par l’Algérie au sujet du Sahara occidental depuis 1975, après la fin de l’occupation espagnole. Cela s’est transformé en une confrontation armée qui a duré jusqu’en 1991 et s’est terminée par la signature d’un accord de cessez-le-feu.
    Rabat insiste sur son droit de gouverner la région, mais a proposé un régime autonome au Sahara occidental sous sa souveraineté, mais le Front Polisario veut un référendum pour laisser le peuple déterminer l’avenir de la région. L’Algérie soutient la proposition du Front et accueille des réfugiés de la région.
    Le cessez-le-feu de 1991 a pris fin l’année dernière après que le Maroc a repris ses opérations militaires au point de passage d’El Guergarat, une zone tampon entre le territoire revendiqué par l’État marocain et la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée, ce qui, selon le Polisario, était une provocation.
    En lançant l’opération, le Maroc «a gravement sapé non seulement le cessez-le-feu et les accords militaires connexes, mais aussi toutes les chances de parvenir à une solution pacifique et durable de la question de la décolonisation du Sahara occidental», a déclaré Brahim Ghali, chef du Front Polisario, dans un communiqué. lettre à l’ONU.
    Middle East Online, 24 fév 2021