Mois : février 2021

  • L'enlèvement de deux détenus politiques sahraouis après 48 heures soumis à une détention politique dans la prison locale d’ El-ayoune occupée.

    La force d’occupation marocaine a enlevé, de nouveau, deux prisonniers politiques sahraouis de la prison locale d’El-Ayoune / Sahara Occidental occupé, profitant de la quarantaine mondiale associée à l’épidémie de Coronavirus COVID19, où il est interdit aux détenus de bénéficier de leur droit à une visite familiale.

    Dans ce contexte, les familles des deux prisonniers politiques sahraouis enlevés, « Ghali Hamdi Albu Baih Bouhalla »( 33 ans) et « Mohamed Nafeh Othman Boutsoufra » (33 ans), ont été surpris par la nouvelle acte d’enlèvement du prison locale susmentionnée vers les prisons locales 01 et 02 à Ait Melloul / Maroc après avoir passé seulement 48 heures dans le premier prison.
    Le 15 février 2021, ils ont comparus pour la première fois à distance en utilisant la technologie vidéo devant le tribunal de la première instance à El-Ayoune occupé, suite à la demande de leur commission de défense, l’audition de leur affaire fabriquée sera reportée au 22 février 2021 suite.
    Dans le cadre de cette situation délicate, la famille du prisonnier politique sahraoui, « Mohamed Nafeh Othman Boutsoufra » n’a été informé que le 16 février 2021 par un prisonnier que leur fils est transféré dans la prison locale 02 à Ait Melloul / Maroc.
    Dans autre sens la famille du prisonnier politique sahraoui « Ghali Hamdi Albu Baih Bouhalla » a ignoré l’endroit où se trouvait leur fils jusqu’au 17 février 2021. le détenu se trouvait finalement dans la prison locale 01 à Ait Melloul / Maroc sans fournir aucune explication sur les raisons de son transfert..
    Avec amertume, les deux familles expriment leur crainte à l’avenir de cette mesure arbitraire et de représailles contre la vie, la sûreté et la sécurité de leurs deux fils.
    En outre, cette mesure de rétorsion constituera une pression psychologique sur les deux prisonniers politiques sahraouis, qui sont transférés dans une prison située à plus de 650 kilomètres de leur siège de suivi dans le tribunal illégal.
    Pendant cette période, ils seront privés de contact avec leur famille et leur défense, qui avait soumis une demande de visite au prison locale d’El-Ayoune pour les écouter et préparer leur procès avant d’être également surpris par leur expulsion et leur distribution dans deux prisons d’une même ville.
    La force d’occupation marocaine avait l’habitude de transférer les prisonniers politiques sahraouis et de les expulser de leurs familles dans les villes occupées du Sahara occidental.
    Il reste à noter que la force d’occupation marocaine en 01 août 2005, a enlevé 05 défenseurs des droits humains sahraouis de l’intérieur de la prison locale de Laâyoune / Sahara occidental après avoir passé seulement une semaine en détention politique dans cette prison sans procès, cela revient à:
    + L’ancien prisonnier politique sahraoui Ali Salem Tamek , qui a été transféré au prison locale d’Ait Melloul / Maroc.
    + Les anciens prisonniers politiques sahraouis «Ibrahim Noumria», «Hussein Lidri», «Mohamed Al-Moutaoikel» et «Lrabi Messaoud», transférés au complexe pénitentiaire d’Okasha à Casablanca / Maroc.
    Laâyoune / Sahara Occidental occupé: 17 février 2021
    Le bureau exécutif Collectif des défenseurs Sahraouis des Droits Humains au Sahara Occidental
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc,
  • Maroc : le retour de Tebboune fait trembler le Makhzen

    Avec le retour d’Abdelmajid Tebboune, tous les espoirs du Makhzen de voir l’Algérie sombrer dans la guerre civile se sont écroulés. Rabat rêvait de voir le président algérien sur un fauteuil roulant à cause de l’infection au coronavirus. En le voyant debout, sain et sauf, les nervis de Mohammed VI ont dû maudire le destin qui a contrarié leurs espoirs.

    Pour les gouvernanats marocains, Tebboune représente l’incarnation de feu président Houari Boumediène, par son courage, sa détermination et surtout son soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Contrairement aux marocains, les sahraouis ont chanté et dansé de joie le jour oè il a mis les pieds sur le sol de l’aéroport de Boufarik. Par sa baraka, ils ont pu rompre le joug du prétendu processus de paix onusien qui visait à leur imposer une pseudo-solution sous la souveraineté d’un Etat voyou qui n’a aucun respect pour les droits de l’homme ni les principes de démocratie, un Etat qui excelle dans la répression, le terrorisme et le trafic de drogues.
    L’Algérie s’est enfin réveillé après le long sommeil causé par la maladie du président Abdelaziz Bouteflika. Son réveil fait trembler le Makhzen. Il craint son retour sur la scène internationale, notamment sur la scène sahélienne où l’armée algérienne pourrait intervenir dans le cadre d’un contingent militaire panafricain dirigé et financé par l’Algérie. De là, les intox du Makhzen sur une participation de l’ANP au G5. Il s’agit, en fait d’un sondage sur la position d’Alger à ce sujet après les multiples contacts apr téléphone entre les présidents Maroc et Abdelmajid Tebboune.
    Depuis son arrivée, Tebboune a déjè damé le pion au roi du Maroc en libérant les activistes du Hirak. Son programme destiné à bâtir un Etat de droit préoccupe à Rabat où le régime s’accroche à des pratiques révolues et condamnées par la communauté internationale.
    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Union Africaine,
  • Maroc : La normalisation avec Israël met à nu la lâcheté des élites marocaines

    Les américains soutiennent la position marocaine dans la question du Sahara Occidental. La preuve se trouve dans le texte de la résolution qu’ils rédigent chaque année au Conseil de Sécurité et qui invite les sahraouis à embrasser la proposition d’autonomie marocaine. D’ailleurs, Hillary Clinton l’a clairement déclaré à l’occasion d’une de ses visites au Maroc. Par conséquent, cette histoire de deal entre Rabat et Donald Trump n’est qu’un leurre visant à justifier le vieux rêve marocain de suivre les pas de l’Egypte et de la Jordanie et établir des relations officielles avec l’entité sioniste en vue de profiter de l’argent des juifs d’origine marocaine.

    Le Makhzen, conscient de l’obsession des marocains pour le territoire du Sahara Occidental, n’a pas trouvé d’autre moyen de les faire avaler la pilule de la normalisation avec les bourreaux du peuple palestinien. Ainsi, les élites marocaines ont exprimé leur soutien à la trahison de leur roi par le silence. Ne dit-on pas que celui qui se tait consent? L’amertume de cette position a été exprimé par le leader du PJD, le parti islamiste qui a toujours déclaré que la question palestinienne était une ligne rouge. Aujourd’hui, Benkirane, tel un enfant pris en flagrant délit, crit : « C’est pas nous, c’est le roi qui en a décidé de cela et nous ne pouvons pas contrarier les décisions souveraines ».
    Ainsi, plus de 45 après la prétendue Marche Verte, la question du Sahara Occidental continue d’être l’arme du régime pour museler les voix dissidentes. Dans ce cas, à l’aide de Benjamin Netanyahou, un homme qui pour sauver sa tête n’a pas hésité à utiliser la ruse pour tromper un roi connu pour son incompétence.
    Tags : Maroc, Israël, Normalisation, Sahara Occidental, Western Sahara,
  • Un livre rompt le silence en France sur les abus sexuels sur enfants au sein de la famille

    Source : ara.cat, 21 fév 2021

    Camille Kouchner a dénoncé la culture d’impunité des générations post-68
    Cristina Mas

    BARCELONE L’élite intellectuelle française née en mai 1968 a proclamé une liberté sexuelle derrière laquelle la maltraitance des enfants était également cachée dans la famille. C’était un secret du domaine public jusqu’à ce que Camille Kouchner, fille de l’ancien ministre et fondateur de Médecins Sans Frontières, dénonce dans un livre comment son frère jumeau a souffert alors qu’il n’avait que 14 ans abusé sexuellement par son beau-père, Olivier Duhamel, un constitutionnaliste et membre du comité d’experts de la prestigieuse université Sciences Po. La publication de La familia grande a généré un véritable tremblement de terre et avec le hashtag # MeTooIncesteplus de 80 000 victimes ont enfin pu expliquer les abus qu’elles ont subis dans leur enfance. La tempête a eu un effet domino de démissions de hauts fonctionnaires du monde des lettres qui ont dû chanter le mea culpa , pour leur implication ou leur complicité de silence.

    Duhamel a dû démissionner, comme le philosophe Alain Finkielkraut, qui a aplani les accusations en arguant que la victime était déjà adolescente. L’ancienne ministre de la Justice Élisabeth Guigou, amie de Duhamel, a également dû quitter son poste de présidente du Comité contre la pédérastie. A l’image du préfet de la région parisienne, Marc Guillaume, et du directeur de Sciences Po, Frédéric Mion. Même Emmanuel Macron a dû sortir de la polémique pour promettre des changements législatifs.

    Les milliers de tweets de survivants d’abus et la descente aux enfers des premières épées de l’intelligentsia aident-ils les victimes? Les associations disent oui. Laurent Boyet, ancien inspecteur de police et lui-même victime de maltraitance lorsqu’il était enfant par son frère, préside désormais l’association Les Papallones , qui vient en aide aux enfants maltraités. «Le livre de Camille Kouchner a été un tournant, une réelle prise de conscience dans la sphère politique et sociale. Une vague a été déclenchée pour exiger que les choses changent », a déclaré Boyet lors d’une conversation téléphonique. « Ce problème touche la société dans son ensemble: riches et pauvres, nord ou sud, catholiques ou pas … Un Français sur dix a été maltraité dans son enfance », a-t-il déclaré.

    Culture d’impunité

    Les intellectuels post-68, avec leur autorité morale, avaient des relations normalisées entre adultes et enfants: Bernard Kouchner lui-même – dont l’auteur dénonce que sa mère, l’écrivaine féministe Évelyne Pisier, s’était séparée parce qu’il ne s’occupait pas de ses enfants – elle avait signé une pétition en 1977 pour abaisser l’âge du consentement sexuel à 13 ans.

    «Il était temps – explique la psychiatre Muriel Salmona, qui a également subi des sévices dans son enfance et préside désormais l’association Traumatic Memory and Victimology – que la propagande pédo-criminelle cesse d’avoir tout en tête, et que cela mette fin à l’impunité des pédophiles et à un système qui rend impossible ou illégitime la plainte qui blâme les victimes, les dévalorise, les isole et les conduit à la honte, les privant de protection, de justice et de réparation: les 83% n’ont jamais reçu d’aide », souligne-t-il.

    Les associations de victimes se réjouissent que le livre ait contribué à dénoncer une sorte de loi du silence, qui aide ceux qui ont été maltraités à «se libérer». Le témoignage de Camille Kouchner, qui est juriste, est aussi un exemple de cette omerta : l’auteur avoue qu’elle n’a osé écrire le livre jusqu’à la mort de sa mère, qu’elle avait réagi aux abus en blâmant son fils, qui alors il avait 14 ans, après avoir séduit Duhamel, son deuxième partenaire après s’être séparé de Bernard Kouchner.

    Le scandale entourant la publication du livre a également servi à positionner ouvertement les médias du côté des victimes. Les accusés ont dû quitter leurs espaces lors de rassemblements sociaux. «Cela aide les victimes à identifier ce qui leur est arrivé, à ressentir moins de culpabilité et moins de honte et à connaître leurs droits, ainsi qu’à expliquer les symptômes dont elles souffrent du fait de la violence qu’elles ont subie, et aussi à demander de l’aide. , dit le psychiatre. Boyet a également constaté que les boîtes aux lettres qu’ils installent dans les écoles et les centres sportifs pour que les victimes puissent les dénoncer sont plus pleines. Et un conseil qui se répète: parler est la première étape pour guérir vos blessures.

    Tags : Pédophilie, pédocriminalité, #Metoo #MettoInceste, abus, viol, inceste, Camille Kouchner, Olivier Duhamel,

  • Sahara Occidental : « La France doit entendre la voix de la raison et de la légalité internationale » (diplomate)

    MOHAMED SIDATI, DIPLOMATE SAHRAOUI : « La France doit entendre la voix de la raison et de la légalité internationale »

    Dans une interview exclusive au Courrier d’Algérie , Mohamed Sidati , représentant du Front Polisario en France, dresse , à l’approche du 45ème anniversaire de la proclamation, le 27 février 1976, de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le bilan des acquis et des succès de la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et l’indépendance du Sahara occidental .

    Le Courrier d’Algérie : À l’approche de la commémoration du 45ème anniversaire de la proclamation de la RASD, quel bilan faites-vous des acquis aux plans diplomatique et militaire du peuple sahraoui ?
    Mohamed Sidati : Je dirais qu’après 45 ans de lutte et de sacrifices le peuple sahraoui peut s’enorgueillir de son État, la RASD, dont les institutions se consolident de jour en jour. La RASD, j’écrivais, il y a 30 ans : « c’est la somme de nos sacrifices, le cumul de nos douleurs et de nos espérances, c’est l’addition de nos certitudes, le refuge de nos identités. » La RASD est non seulement membre fondateur de l’Union africaine mais membre actif, fier d’appartenir à la famille africaine et qui bénéficie de la sympathie et de la solidarité des membres de l’UA, et sa cause pour la liberté résonne dans toutes les enceintes Africaines. Le Maroc, qui occupe illégalement la RASD et siège à côté de celle-ci, est perçu comme un occupant qui viole par cette occupation un principe constitutif.(Article quatre) cardinal de la charte de l’Union africaine. Je ne saurai énumérer les nombreux acquis obtenus durant ces décennies, non seulement la reconnaissance du droit légitime à l’autodétermination du peuple sahraoui, mais aussi le respect de son combat en Afrique et dans le monde, dont une visibilité en Europe et ailleurs , notamment les décisions de la Cour européenne de justice . Jamais le peuple sahraoui n’a été aussi uni et aussi fort comme aujourd’hui. J’en veux pour preuve, la réponse du peuple à l’appel du Front Polisario lors de la rupture du cessez-le-feu par le Maroc le 13 novembre. Oui le peuple sahraoui témoigne par son combat par lui-même de sa vitalité et de sa force. Après s’être senti floué par l’ONU qui reste redevable du parachèvement du processus de décolonisation, contrarié par le Maroc avec l’appui de la France, du Sahara occidental. Le peuple sahraoui a renoué avec la lutte armée en légitime défense, pour faire prévaloir ses droits universels à l’autodétermination et à l’indépendance et pour envoyer un message clair a l’occupant marocain qui a violé le cessez-le-feu le 13 novembre 2020, que lorsqu’il recourt à la force, il n’a pas le monopole de l’usage de la force lui qui croit que la force prime sur le droit, et tente toujours de faire faux bond à la communauté internationale.

    LCA : Pensez- vous que la reprise de la lutte armée a consolidé davantage la cohésion du peuple sahraoui, dans son combat pour l’indépendance de son pays, le Sahara occidental ?

    M. Sidati : Il y a un consensus jamais démenti du peuple sahraoui quant à sa lutte jusqu’à la culmination de celle-ci à l’autodétermination et à l’indépendance .Aujourd’hui vous avez pu observer l’entrain, l’enthousiasme, bref la mobilisation de ce peuple pour en découdre avec les forces brutales de l’occupation et de l’expansionnisme marocain. Le Maroc a provoqué et recherché la guerre, nous voyons l’élan patriotique qui s’est emparé de tous les Sahraouis qui réagissent à l’unisson pour réclamer leur dû. Eux qui disent « nous mourrons unis mais nous ne vivrons jamais désunis ». La reprise de la guerre s’est traduite également par une résistance accrue des populations des territoires occupés, ce qui explique la nervosité, voire la panique du système fissuré de l’occupation où la réaction disproportionnée des sbires du « makhzen » qui redoublent de férocité et de violences à l’endroit des populations civiles sahraouies. Le cas de Sultana Khaya et de sa famille est illustratif. Toute une famille vouée aux gémonies du makhzen. Oui, dans les territoires occupés les populations sahraouies sont assiégées, réprimées ; pourquoi la communauté internationale ne réagit pas, n’invoque pas la nécessité d’intervenir pour venir en aide à une population en danger. Où est l’ONU, où est le CICR ?

    LCA : En votre qualité de représentant du Front Polisario en France, quel commentaire faites-vous des déclarations de l’ambassadeur de France à Alger qui réaffirme le soutien de son pays à la solution marocaine « l’autonomie » ?

    M. Sidati : J’ai toujours soutenu que n’eut été la politique néfaste de la France concernant le Sahara occidental, le conflit serait déjà résolu il y a belle lurette. La question donc est comment faire entendre la voix de la raison, de la légalité internationale, et de l’impérieuse nécessité pour les dirigeants français que la seule voie qui vaille est celle du droit international. Le parti-pris de l’expansionnisme marocain au Sahara occidental n’a fait que générer et alimenter les tensions, la déstabilisation et l’insécurité dans notre région. Je ne désespère pas que la France prenne un jour conscience de la gravité des conséquences de sa politique partisane au Sahara occidental pour toute la région. L’acceptation et le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui par la France permettra à la région de retrouver la paix, la stabilité dont elle a grandement besoin, et redonnera du tonus et une impulsion aux relations franco-maghrébines certes. Avec son soutien aveugle à la politique d’occupation marocaine au Sahara occidental, la France s’aliène la confiance des peuples de la région, mais surtout démontre, à juste raison, que la France serait à l’origine des obstacles majeurs devant l’avènement d’une solution juste pacifique et définitive du conflit du Sahara occidental conforme au droit international. Un pays comme la France, de surcroît membre du Conseil de sécurité, ne peut et ne doit se prévaloir de solutions boîteuses qui font durer l’épreuve et le calvaire de tout un peuple, le peuple sahraoui, sous le faux prétexte de préserver la pérennité d’un régime dont la politique d’agression représente une menace permanente pour la paix et pour les voisins. Nous disons donc à la France que le conflit du Sahara occidental en tant que problème de décolonisation, ne saurait trouver sa solution définitive en dehors de l’exercice, par le peuple sahraoui, de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
    Entretien réalisé par Mokhtar Bendib
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, France,

  • Sahara Occidental : « La France doit reconsidérer sa position et l’Espagne est appelée à se libérer du chantage marocain » (diplomate)

    OUBBI BOUCHRAYA BACHIR, REPRÉSENTANT DU FRONT POLISARIO EN EUROPE ET À L’UE, AU COURRIER D’ALGÉRIE : « La France doit reconsidérer sa position et l’Espagne est appelée à se libérer du chantage marocain »

    Le représentant du Front Polisario en Europe et à l’UE, Oubi Bouchraya Bachir, dresse, dans une interview exclusive au Courrier d’Algérie, le bilan de l’action diplomatique sahraouie en Europe et à l’Union Européenne à la faveur du 45eme anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique.
    Le Courrier d’Algérie : Cette année le 45eme anniversaire de la proclamation de la RASD coïncide avec la reprise de la lutte armée du peuple sahraoui pour son indépendance. Quelle action diplomatique est entreprise au niveau de l’UE et d’autres pays européens pour gagner davantage de soutiens à la cause sahraouie et des batailles juridico-diplomatiques ?
    Oubi Bouchraya : Comme toutes les expériences passées des luttes de libération nationale, il y a des phases et des cycles qui diffèrent les uns des autres mais qui convergent et s’intègrent permettant, au final, aux peuples combattants la réalisation de l’objectif ultime, à savoir la libération et l’indépendance nationale. En ce qui concerne le peuple sahraoui, une nouvelle phase a commencé depuis le 13 novembre 2020 caractérisée principalement par la reprise de la lutte armée. Elle tient compte des échecs des expériences passées et des leçons tirées de ces 30 ans de cruelle et frustrante attente d’un référendum promis mais jamais réalisé. En revanche, cette nouvelle phase bénéficie de nombreux acquis accumulés par le peuple sahraoui, qui n’a jamais cessé de lutter et de résister tout au long de cette longue période, malgré le silence des armes. À ce propos, notons que l’Union Européenne a été, et continue de l’être, un lieu important pour notre action diplomatique et qu’elle a été le théâtre d’âpres combats contre l’ennemi, notamment au cours des dernières années, combats qui nous ont permis de marquer de nombreux points positifs, parmi lesquels, la possibilité d’accéder à de larges pans de l’opinion publique européenne, la constitution de centaines de comités de soutien, d’organes et de groupes parlementaires de solidarité, la capacité de dénoncer les violations des droits des Sahraouis commises par le Maroc et, récemment, parvenir à d’importantes décisions juridiques émises par des instances judiciaires européennes, notamment par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) et par certaines juridictions, au niveau national.
    Nous disposons d’outils d’action significatifs pour accompagner la lutte de notre peuple dans cette nouvelle étape de sa lutte armée et nous sommes décidés d’arracher de nouveaux acquis par les actions et programmes que mènent nos représentations au niveau de l’Europe, en compagnie des diverses institutions et comités qui soutiennent la cause sahraouie.
    Pouvez-vous nous expliquer davantage ?
    Nous agissons sur plusieurs volets, Il y a le volet politique, qui est l’axe le plus important, et nous nous y sommes déjà impliqués fortement depuis la crise de Guergarat et le déclenchement de la lutte armée. Nous nous sommes attelés à expliquer la position du Front Polisario devant les diverses et multiples instances officielles et populaires, en tenant le Maroc pour responsable des conséquences qui découlent de sa décision d’avoir gravement violé le cessez-le-feu.
    Le deuxième volet est lié à notre action pour une mobilisation accrue en faveur des droits de l’Homme gravement et systématiquement violés par le Maroc et en faveur de l’Intifada de l’indépendance dans les villes occupées ainsi que de l’appui humanitaire au profit des réfugiés sahraouis. Le troisième volet concerne l’aspect médiatique qui vise à transmettre le message du peuple sahraoui et faire connaître davantage sa cause à l’opinion publique européenne. Les deux plus gros problèmes auxquels la cause sahraouie est confrontée en Europe sont tout d’abord une certaine ignorance de l’opinion publique vis-à-vis de la cause et, deuxièmement, l’implication négative de la France et, dans une moindre mesure, de l’Espagne dans l’adoption de la plupart des positions de l’Union relatives au conflit. Pour informer au mieux l’opinion publique européenne, agir face à la presse et aux divers médias constitue un volet fondamental dans l’agenda de nos Représentants déployés à travers l’Europe, s’y ajoute le rôle important que joue la communauté nationale établie à l’étranger, à travers son implication active dans les réseaux sociaux et vis-à-vis des médias locaux.
    Qu’en est-il du rôle de la France et de l’ancienne puissance coloniale au Sahara Occidental, l’Espagne ?
    En ce qui concerne le rôle joué par la France et l’Espagne, nous considérons qu’il faut convaincre la France et l’Espagne que le référendum et une solution démocratique conforme à la légalité internationale et reste la meilleure solution à même de garantir une paix juste et définitive dans la région, le contraire de cela serait vouloir perpétuer le conflit et au mieux retarder sa solution. La France doit reconsidérer sa position à l’égard du conflit, l’Espagne est appelée à se libérer de cette soumission, devenue coutumière, au chantage marocain.
    La CJUE doit se prononcer sur le recours du Front Polisario, que peut-on en attendre ?
    Oubi Bouchraya ; Nous sommes optimistes quant à la nature des jugements attendus. Il y aura deux auditions publiques sur les deux recours déposés par le Front Polisario devant la Cour européenne. Nous sommes optimistes pour trois raisons: premièrement notre cause est juste, deuxièmement les jugements rendus en 2015, 2016 et 2018 constituent une base déjà existante que l’on ne peut contourner. Troisièmement la situation est maintenant différente de celle de 2016; le Sahara occidental étant désormais directement et clairement concerné par les deux nouveaux accords à travers le mécanisme d’extension géographique qui inclut le Sahara occidental et qui a été explicitement approuvé en 2019 entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc. Nous attendons de la justice européenne qu’elle face triompher les mêmes principes qu’elle a approuvés lors d’occasions précédentes, et nous espérons que les institutions européennes cesseront de chercher à contourner les décisions judiciaires afin d’abolir immédiatement ces accords qui violent le droit international, le droit européen et le droit africain. L’Europe donne au monde une mauvaise image d’elle-même en violant de manière flagrante ses lois au Sahara occidental, en encourageant la poursuite de l’occupation militaire de ce territoire et la confiscation de tous les droits politiques, économiques et culturels de son peuple.
    On observe une montée sans précèdent de la répression marocaine dans les territoires sahraouis occupés, notamment à aâyoune et Boujdour. Qu’elle action entreprendre au niveau international pour faire cesser cette répression ?
    Le conflit du Sahara occidental en général et la permanente et catastrophique situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental posent un problème majeur à la conscience humaine. Ce conflit est l’exemple parfait de la prédominance de la politique du double standard et des intérêts étroits au sein du système international au détriment du droit et des principes régissant le droit international. Au Sahara occidental, de graves violations des droits de l’Homme ont été perpétrées à quelques mètres de la MINURSO sans que celle-ci ne s’en émeuve ou lève le petit doigt. Le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas voulu donner à cette Mission le pouvoir de surveiller les droits de l’Homme malgré de nombreux appels internationaux. Ce qui se passe actuellement est en fait la continuation des mêmes pratiques, sauf que maintenant il y a la guerre, ce qui donne à l’occupant le prétexte d’accroître sa répression, et suscite son désir de se venger contre les civils sahraouis pour les pertes que ses troupes subissent sous les frappes de l’armée sahraouie. Ce qui arrive, par la répression et les violences de l’occupant marocain , à Sultana Khaya et à sa famille actuellement est une sorte d’écho des attaques que lancent les combattants sahraouis contre le mur militaire marocain, depuis le 13 novembre dernier. La situation actuelle est insupportable et la communauté internationale est appelée à agir afin de mettre un terme à cette tragédie. Parmi les raisons qui ont fait perdre au peuple sahraoui la confiance en l’ONU, au-delà du fait qu’elle n’a pas été capable d’organiser le référendum, c’est justement cette autre incapacité à fournir la protection la plus élémentaire aux civils sahraouis. L’ONU et ses divers organes ont une responsabilité centrale à cet égard. Quant à la Croix-Rouge International, sa responsabilité est directe, d’autant plus que le Front Polisario est partie prenante de la quatrième Convention de Genève. L’intervention du CICR doit être immédiate après la reprise des hostilités militaires. Face à cette inertie, il faut souligner la campagne vigoureuse menée par le mouvement de solidarité à travers le monde, par les organisations de défense des droits humains internationales et sahraouies. Espérons que cette campagne sera entendue par la communauté internationale. Il est tout à fait inacceptable que le royaume du Maroc puisse continuer de bénéficier d’une impunité que certains voudraient permanente. Venir par la suite faire l’apologie d’une solution politique tout en faisant semblant de ne pas voir que le Maroc est en train de commettre l’irréparable est tout de même un comble.
    Pensez-vous qu’il convient de saisir le tribunal pénal international au vu du degré de la répression de l’occupant marocain contre les Sahraouis qui ne connaît aucune limite ?
    En principe, rien ne l’empêche. Mais l’analogie avec le précédent palestinien est une analogie partielle et ne correspond pas parfaitement. Bien que les deux conflits soient identiques sur le plan politique et juridique, de nombreuses questions de procédure diffèrent entre eux. De manière générale, la question nécessite une décision politique de la part de la direction du Front, une décision que nous ne prendrons qu’après une étude minutieuse et approfondie de la question.
    Propos recueillis par Mokhtar Bendib
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Espagne,
  • Kerry Kennedy rejoint la campagne de lobbying contre la marocanité du Sahara

    Mme Kerry Kennedy vient à la rescousse du Polisario. Après la lettre de 27 sénateurs à Joe Biden, le président du Centre Robert Kennedy pour les droits de l’homme a rejoint la campagne lancée en décembre, exigeant du nouveau président l’annulation du décret de son prédécesseur reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara.

    «L’administration Trump a joué avec le feu», a-t-elle déclaré dans un article . «Pour que la situation ne s’aggrave pas davantage, l’administration Biden doit rapidement annuler la décision préjudiciable de Trump sur le Sahara occidental en déclarant son désaccord», a exigé Mme Kennedy.
    Dans son plaidoyer en faveur des positions du Polisario, elle a demandé la nomination d’un nouvel envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental. Un poste vacant depuis la démission de l’Allemand Horst Köhler «pour des raisons de santé» en mai 2019. Kerry Kennedy, ami d’Aminatou Haidar, a également demandé l’extension du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme au Sahara.
    Contrairement à John Bolton, James Baker ou James Inhofe, politiciens connus pour appartenir au Parti républicain, le président du Centre Robert Kennedy est proche du Parti démocrate.
    Source : Archyde.com, 21 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Israël, Normalisation, Kerry Kennedy, Centre Robert Kennedy pour les droits de l’homme,
  • Le Sahara Occidental au menu des entretiens entre l'ambassadeur d'Algérie en France et le président du Sénat français

    L’Ambassadeur d’Algérie en France s’entretient avec le président du Sénat français

    L’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, a renouvelé la volonté de l’Algérie de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines, conformément à la volonté exprimée par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.
    Après avoir été reçu par le président du Sénat français, Gérard Larcher, l’ambassadeur d’Algérie, Mohamed Antar Daoud, a salué la qualité des relations entre les parlements des deux pays, réitérant «la volonté de la partie algérienne de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines en ligne. avec la volonté exprimée par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron de travailler ensemble sur les dossiers d’intérêt commun, notamment économiques, régionaux et le dossier mémoire ».
    La réunion a été l’occasion de discuter des questions régionales, les deux responsables ayant salué la formation d’une autorité exécutive temporaire en Libye, exprimant le soutien de leurs pays aux efforts des Nations Unies pour une réconciliation libyo-libyenne, loin de toute ingérence étrangère. .
    Concernant le Mali, les pourparlers ont permis une «satisfaction des différentes parties» concernant la convocation de la cinquième réunion de haut niveau du Comité de suivi de l’accord sur la paix et la réconciliation au Mali le 11 février 2021, à Kidal, qui a vu la participation du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, par visioconférence.
    Concernant les autres développements au Sahel, il a été souligné qu’il importait de renforcer les mécanismes de coopération internationale dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et de la criminalité transnationale organisée et ses relations avec divers trafics: drogues, armes et immigration illégale.
    A propos de la question du Sahara occidental, l’ambassadeur a attiré l’attention sur la gravité de la situation dans les territoires occupés résultant du retour au langage des armes entre le Maroc et le Front Polisario, rappelant «la position ferme de l’Algérie en faveur du peuple sahraoui exerçant leur droit à l’autodétermination conformément aux principes de la Charte des Nations Unies et aux règlements pertinents du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale ».
    De son côté, Gérard Larcher a adressé ses «meilleurs vœux de bonne santé» au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, «et de réussite dans l’exercice de ses fonctions», exprimant sa «satisfaction quant à la force des liens de coopération existants entre les deux pays dans tous les domaines et la volonté politique des deux côtés de lui donner une nouvelle dynamique ».
    Au cours de cette rencontre, un échange de vues approfondi a eu lieu sur la réalité des relations entre les deux pays et les perspectives de renforcement de la coopération parlementaire.
    A cet égard, Gérard Larcher a exprimé sa «détermination à travailler à l’intensification des échanges avec l’Assemblée nationale en organisant dans les meilleurs délais la deuxième édition du Forum de coopération parlementaire de haut niveau, et en mettant en place un nouveau mécanisme de concertation sur les principaux enjeux du l’agenda international aussi ».
    Les entretiens ont également porté sur les futurs échanges bilatéraux, car ils se sont concentrés sur la cinquième réunion du comité gouvernemental de haut niveau algéro-français, qui se tiendra prochainement en Algérie.
    Echourouk, 21 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Western Sahara, Algérie, France, Gérard Larcher,
  • Le Maroc réprime les militants au Sahara occidental après la normalisation avec Israël

    Les militants au Sahara occidental disent qu’ils font face à une répression brutale de la part du Maroc à la suite de l’accord de normalisation entre la nation nord-africaine et Israël.

    Les États-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental contesté – où les sentiments favorables à l’indépendance sont élevés – comme un cadeau après sa normalisation avec Israël.
    Le portail d’informations Middle East Eye a cité les militants qui ont déclaré vendredi que la décision de Washington, le 10 décembre 2020, de reconnaître la revendication territoriale du Maroc sur le Sahara occidental avait encouragé Rabat à harceler les gens ordinaires et ceux qui critiquaient cette décision.
    Mahmoud Lemaadel, l’un des militants, a fait état d’un nombre «sans précédent» d’agressions contre des militants et militants au Sahara occidental au cours des dernières semaines.
    «Depuis ce moment (la reconnaissance américaine), le Maroc a lancé une campagne arbitraire visant les militants des droits de l’homme et aussi les citoyens qui n’ont rien à voir avec aucun type d’activisme», a déclaré Lemaadel.
    Après les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn et le Soudan, le Maroc est devenu le quatrième pays arabe à la fin de l’année dernière à conclure un accord de normalisation avec Israël, négocié par l’administration de l’ancien président américain Donald Trump lors de ses derniers jours au pouvoir. .
    Dans le cadre de l’accord litigieux, Trump a accepté de reconnaître l’autorité du Maroc au Sahara occidental, qui a été au centre d’un conflit territorial vieux de plusieurs décennies entre le Maroc et le Front Polisario.
    Le mouvement soutenu par l’Algérie se bat pour les aspirations du peuple sahraoui à l’indépendance de la domination marocaine et pour un référendum sur son autodétermination, ce qui a été promis à la région dans les résolutions de l’ONU.
    Le Sahara occidental riche en ressources, une ancienne colonie espagnole, a été revendiqué par le Maroc en 1957, mais sa population indigène est fermement opposée au contrôle marocain et a appelé à l’indépendance du pays d’Afrique du Nord.
    Le gouvernement marocain répond depuis longtemps à l’activisme indépendantiste au Sahara Occidental d’une main de fer.
    En décembre dernier, Human Rights Watch (HRW) a critiqué Rabat pour avoir «gardé un couvercle solide sur toute manifestation d’opposition à la domination marocaine au Sahara Occidental pendant longtemps.
    Le principal groupe de défense des droits basé à New York a déclaré que les autorités marocaines «ont empêché les rassemblements soutenant l’autodétermination sahraouie, battu les militants sous leur garde et dans la rue, les ont emprisonnés et condamnés dans des procès entachés de violations de la procédure régulière, y compris la torture, ont entravé leur liberté de mouvement. , et les a suivis ouvertement.
    Source : Hausa TV, 20 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Israël, Normalisation, 
  • Sahara Occidental : Organisations qui luttent pour le peuple sahraoui

    ANN ARBOR, Michigan – En tant que dernière colonie d’Afrique, le Sahara occidental est une nation principalement à faible revenu avec un accès limité à l’eau potable et à une alimentation suffisante. La courte espérance de vie de 54 ans indique de mauvaises conditions de santé. Le Sahara occidental est le deuxième exportateur de phosphate au monde, mais les résidents sont incapables de récolter les avantages économiques en raison de l’occupation continue par le Maroc. Partout dans le monde, des populations, des pays et des ONG se battent pour la sécurité, la prospérité et la libération du peuple sahraoui.

    La situation au Sahara occidental
    Le Maroc occupe le Sahara Occidental depuis 1975, ce qui signifie que le peuple sahraoui doit suivre les lois fixées par le gouvernement marocain sans aucune contribution démocratique. L’ONU n’a jamais reconnu cette occupation car elle viole les lois internationales énoncées dans les Conventions de Genève. Bien que le Maroc prétende s’orienter vers un référendum où les résidents du Sahara Occidental peuvent voter sur leur propre indépendance, une enquête de l’ONU rapporte que le gouvernement marocain a fortement interféré avec les progrès de ce référendum.
    L’interdiction des médias au Sahara occidental signifie que la police marocaine arrête les Sahraouis surpris en train de filmer des manifestations ou d’autres activités indépendantistes et le gouvernement marocain empêche les journalistes du monde entier d’entrer au Sahara occidental, obligeant souvent les journalistes à supprimer toute séquence filmée dans la région.
    Les militants indépendantistes sahraouis surpris en train de manifester ou de tenir le drapeau du Sahara occidental dans les rues sont frappés à coups de matraque par la police marocaine et souvent arrêtés et soumis à des tortures, notamment des planches d’eau, des incendies chimiques et des électrocutions. Beaucoup ont des membres de leur famille qui ont disparu il y a des années et qui n’ont toujours pas été retrouvés.
    Récupérer la terre
    Le Sahara occidental est divisé par un mur séparant le territoire sous contrôle marocain de celui occupé par le Front Polisario, la milice indépendantiste du Sahara occidental. Les mines terrestres placées par l’armée marocaine jonchent les deux côtés du mur, rendant la terre dangereuse et inutilisable.
    Afin de réduire cette menace, l’ONU dirige les efforts visant à éliminer les mines terrestres et autres risques explosifs dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Depuis 2008, le Service de l’action antimines des Nations Unies (UNMAS) a récupéré plus de 147 millions de mètres carrés de terrain en enlevant des explosifs. Il a également éduqué 73 044 habitants sur la sécurité et la reconnaissance des dangers.
    L’UNMAS reçoit son financement de 3,2 millions de dollars par le biais du budget de maintien de la paix de l’ONU, ainsi que 60 000 dollars supplémentaires du Danemark et 67 660 dollars de l’Espagne. Pour achever le déminage, l’UNMAS estime qu’un montant supplémentaire de 3,4 millions de dollars serait nécessaire.
    Sahara occidental: une nation assoiffée
    L’eau est une ressource rare au Sahara occidental et les familles doivent souvent parcourir de longues distances pour y accéder. Les entreprises alimentaires marocaines épuisent les réserves d’eau souterraines en utilisant le territoire pour cultiver des produits expédiés dans le monde entier. La Suisse, la Finlande, la Suède et la Norvège boycottent les produits cultivés au Sahara Occidental pour tenter de ramener l’eau au peuple sahraoui.
    En 2018, Clifton Shimega , volontaire de la MINURSO, du Kenya, s’est rendu dans un village reculé du Sahara occidental pour installer une pompe à eau. Cette pompe fournit désormais de l’eau potable et des installations sanitaires aux habitants et aux animaux de la région.
    En plus de l’extraction de l’eau, l’extraction du pétrole avait posé un problème. Le prédécesseur de WSRW, la Coalition internationale pour la protection des ressources naturelles au Sahara Occidental, a réussi en 2002 à chasser les sociétés de prospection pétrolière lorsque leur utilisation des terres a été déclarée illégale par l’UE.
    Pêche: reprendre les eaux
    Les pêcheries marocaines utilisent des pratiques de pêche non durables au large des côtes du Sahara occidental et le gouvernement conclut des accords avec d’autres nations pour permettre également à leurs pêcheries d’accéder. Une étude publiée en 2011 par Océanic Développement prévoyait que si les entreprises de pêche européennes continuaient à utiliser ces eaux, l’écosystème de poissons de cette zone serait bientôt complètement épuisé.
    Western Sahara Resource Watch (WSRW), une ONG dédiée à la lutte contre le pillage des ressources au Sahara Occidental, a mené une campagne «Pêcher ailleurs!» campagne pour vulgariser ces résultats et a réussi à convaincre l’UE de voter contre la poursuite de ces contrats de pêche avec le Maroc en 2011. Cependant, certains bateaux européens pêchent encore illégalement dans les eaux.
    Aide au Sahara occidental
    Chassés de leur patrie, 200 000 réfugiés sahraouis vivent dans des camps à Tindouf et aux alentours, en Algérie. Les camps sont gérés démocratiquement mais disposent de peu de ressources et la plupart des hommes combattent dans le Front Polisario. L’ONU fournit une aide étrangère, mais le secrétaire général de l’ONU recommande de l’augmenter.
    Bien que des années d’occupation et de guerre aient dévasté la nation, il y a de l’espoir pour l’avenir alors que les mouvements de personnes à travers le monde aident à enquêter sur l’occupation du Sahara occidental, dissuadent l’extraction injuste des ressources et les violations des droits de l’homme et fournissent des ressources pour soutenir le peuple sahraoui en leur bataille pour la liberté.
    – Élise Brehob
    Source : Borgen Magazine, 21 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Western Sahara,