Mois : février 2021

  • Sahara Occidental: La fondation Nushatta fait état d’une féroce campagne de répression dans les territoires occupés

    Les forces d’occupation marocaines ont lancé une féroce campagne de répression contre les militants sahraouis dans les territoires occupés du Sahara Occidental depuis la reprise du conflit armé suite à la violation du cessez-le-feu par le Maroc le 13 novembre dernier, affirme la fondation des droits humains, Nushatta, dans une vidéo postée lundi sur les réseaux sociaux.

    Dans cette vidéo de deux minutes, la fondation Nushatta parle du cas de la militante Sultana Khaya assignée à résidence dans la localité de Boujdour occupée, pendant 11 semaines. Sultana Khaya affirme que la police l’empêche de sortir de chez elle depuis 79 jours. D’après la fondation, la militante sahraouie qui «a déjà perdu un œil lors d’une agression policière il y a quelques années», subit, elle et sa famille des «violences policières». 
    La fondation parle également du militant des Droits de l’Homme, Bachri BinTalb «agressé lui et ses invités» par la police pendant la célébration de son mariage. Bachri Bin Talb a été par la suite assignée à résidence. Une façon de le «punir» pour son engagement pour l’indépendance du Sahara Occidental, affirme la fondation. La Fondation Nushatta, créée en 2013, effectue un suivi régulier de la situation des droits humains dans les territoires occupés du Sahara Occidental. En décembre dernier, elle a présenté un rapport sur la situation des Droits de l’Homme dans les villes sahraouies occupées depuis l’agression marocaine contre le civils sahraouis dans la zone tampon à El Guerguarat en novembre dernier. 
    Le document mis au point, en collaboration avec le Comité norvégien de soutien pour le Sahara Occidental et l’organisation espagnole de défense des Droits de l’Homme (Nomads), souligne notamment que des journalistes et défenseurs des droits humains sahraouis font l’objet d’«une campagne massive d’intimidation et de harcèlement», appelant à cet effet les individus et les organisations à prendre des mesures pour dénoncer ces pratiques. D’autre part, le rapport fait état de l’arrestation, jusqu’au mois de décembre, de plus de 35 jeunes Sahraouis, le plus jeune étant âgé de 12 ans et la plupart d’entre eux ayant entre 16 et 17 ans.
    L’ALPS effectue une attaque faisant trois morts dans une «garnison» des forces d’occupation marocaines à Elouarkziz
    Une unité spéciale de l’armée de libération populaire sahraouie (ALPS) a effectué lundi une opération ciblant une «garnison» des forces d’occupation marocaines à Elouarkziz secteur Agha à l’intérieur du Maroc faisant trois morts, a indiqué un communiqué du ministère de la Défense sahraouie, cité par l’agence de presse (SPS). «Une unité spéciale de l’ALPS a effectué à l’aube de ce lundi, 8 février 2021, une opération contre une garnison de la deuxième unité du régiment 9 blindé des forces marocaines stationnée à Elouarkziz secteur Agha à l’intérieur du Maroc, faisant trois morts dont un sous officier du côté marocain et saisi des armes, des documents et des munitions qui se trouvaient dans cette garnison», précise le communiqué n 89, publié lundi soir. «Durant cette opération, l’ALPS a occupé cette garnison avant de la démolir entièrement, récupérant trois armes dont deux Kalachnikovs et une mitraillette PKT et des documents personnels des soldats qui ont péri dans cette opération», ajoute le communiqué.
    Une autre opération similaire a été menée dans les régions de Lemsamir et Taref Bouhenda secteur de Touizgui à l’intérieur du Maroc, ajoute le texte. Cette opération «démontre que la guerre menée par l’ALPS tout au long du mur de la honte peut être transformée à l’intérieur du Maroc, qui tente de dissimiler la guerre déclenchée depuis presque trois mois», conclut le communiqué du ministère de la Défense sahraouie.
  • IL N’ÉPARGNE NI MILITANTS, NI CIVILS SAHRAOUIS : Le Makhzen actionne sa machine de répression

    Les forces d’occupation marocaines ont lancé une féroce campagne de répression contre les militants sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental depuis la reprise du conflit armé suite à la violation du cessez-le-feu par le Maroc le 13 novembre dernier, affirme la fondation des droits humains, Nushatta, dans une vidéo postée lundi sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo de deux minutes, la fondation Nushatta parle du cas de la militante Sultana Khaya assignée à résidence dans la localité de Boujdour occupée, pendant 11 semaines. Sultana Khaya affirme que la police l’empêche de sortir de chez elle depuis 79 jours. D’après la fondation, la militante sahraouie Sultana Khaya , qui « a déjà perdu un œil lors d’une agression policière il y a quelques années », subit, elle et sa famille, des « violences policières au quotidien. » 

    La fondation parle également du militant des droits de l’homme, Bachri BinTalb « agressé lui et ses invités par la police pendant la célébration de son mariage ». Bachri Bin Talb a été par la suite « assigné à résidence. Une façon de le punir pour son engagement pour l’indépendance du Sahara occidental, « affirme la fondation. La Fondation Nushatta, créée en 2013, effectue un suivi régulier de la situation des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental. En décembre dernier, elle a présenté un rapport sur la situation des droits de l’Homme dans les villes sahraouies occupées depuis l’agression marocaine contre les civils sahraouis dans la zone tampon à El-Guerguerat en novembre dernier. 
    Le document mis au point, en collaboration avec le Comité norvégien de soutien pour le Sahara occidental et l’organisation espagnole de défense des droits de l’Homme (Nomads), souligne notamment que des journalistes et défenseurs des droits humains sahraouis font l’objet d’ »une campagne massive d’intimidation et de harcèlement », appelant à cet effet les individus et les organisations à prendre des mesures pour dénoncer ces pratiques. D’autre part, le rapport fait état de l’arrestation, jusqu’au mois de décembre, de plus de 35 jeunes sahraouis, le plus jeune étant âgé de 12 ans et la plupart d’entre eux ayant entre 16 et 17 ans.
    M.B.
    CIBLÉE PAR LES FORCES SAHRAOUIES
    L’Armée marocaine perd des soldats à Ouarkziz
    Une unité spéciale de l’Armée de libération populaire sahraouie a effectué une opération ciblant, lundi dernier, une « garnison » des forces d’occupation marocaines à Ouarkziz, dans le secteur militaire d’Agha, à l’intérieur du Maroc faisant trois morts, a indiqué un communiqué du ministère de la Défense sahraouie, cité par l’agence de presse (SPS). « Une unité spéciale de l’ALPS a effectué à l’aube de ce lundi, 8 février 2021, une opération contre une garnison de la deuxième unité du régiment 9 blindé des forces marocaines stationnée à Ouarkziz, secteur Agha à l’intérieur du Maroc, faisant trois morts dont un sous-officier du côté marocain et saisi des armes, des documents et des munitions qui se trouvaient dans cette garnison », précise le communiqué n 89. 
    « Durant cette opération, l’ALPS a occupé cette garnison avant de la démolir entièrement, récupérant trois armes dont deux Kalachnikovs et une mitraillette PKT et des documents personnels des soldats qui ont péri dans cette opération », ajoute le communiqué. Une autre opération similaire a été menée dans les régions de Lemsamir et Taref Bouhenda secteur de Touizgui à l’intérieur du Maroc, ajoute le communiqué. Cette opération « démontre que la guerre menée par l’ALPS, tout au long du mur de la honte, peut être transformée à l’intérieur du Maroc, qui tente de dissimuler la guerre déclenchée depuis presque trois mois », conclut le communiqué du ministère de la Défense sahraouie.
    M. Bendib
    #SaharaOccidental #Maroc  
  • L’Union Africaine- Un autre coup dur asséné au Makhzen

    L’ambassadeur sahraoui en Algérie, Abdelkader Taleb Omar a affirmé, vendredi, que le rejet par l’Union africaine (UA) des projets marocains attentatoires à la souveraineté de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) « a asséné un autre coup dur au Makhzen », souhaitant voir le 34ème sommet africain donner un nouveau souffle à la cause sahraouie et s’acquitter de « son véritable rôle », celui d’imposer ses décisions au Maroc.

    Dans une déclaration à l’APS, l’ambassadeur sahraoui s’est félicité du rejet par le Conseil exécutif des ministres des affaires étrangères de l’UA, de la tentative du régime marocain, au sein du Comité technique spécialisé des transports, des infrastructures transcontinentales et interrégionales, de faire passer des projets marocains attentatoires à la souveraineté de la RASD, tels que les fibres optiques et le réseau électrique.
    L’opposition à ces projets et « l’échec du Maroc à se servir de l’UA pour consacrer sa politique d’occupation du Sahara occidental comme un fait accompli constituent un autre revers qui s’ajoute aux défaites successives essuyées par le Maroc dans ses tentatives vaines et désespérées visant à tromper la communauté internationale, à imposer sa domination sur le Sahara occidental et à piller ses richesses », a-t-il fait valoir.
    Le diplomate sahraoui a cité, à ce propos, les autres décisions importantes du Conseil exécutif de l’UA sur la question des réfugiés et le suivi des droits de l’homme au Sahara occidental, des décisions qui nourrissent « l’espoir de voir le 34ème sommet africain donner un nouveau souffle et conférer un véritable rôle à l’UA dans le règlement de la question sahraouie ». « Ce que nous attendons de l’UA est l’application de ses décisions relatives au dossier sahraoui et des clauses de son acte constitutif, en vertu desquelles le Maroc est tenu de se conformer à la légalité internationale », notamment les décisions de la 14ème session extraordinaire du sommet africain organisée sous le thème « Faire taire les armes en Afrique ». « Cette session extraordinaire a plaidé pour la tenue de négociations entre la RASD et le Maroc en tant qu’Etats membres de l’UA dans le cadre du respect des chartes continentales.
    Nous attendons l’application de ces décisions », a-t-il poursuivi, soulignant, dans ce sens, le rôle pionnier du Conseil de paix et de sécurité de l’UA après sa réappropriation de la question sahraouie, outre la réunion prévue de la Troïka. Et d’ajouter : » Nous souhaitons que les dirigeants africains puissent prendre, lors de leur 34e sommet, des décisions permettant de conférer à l’UA un rôle plus important dans le suivi de la mise en œuvre de ces décisions de manière permanente », relevant son rôle clé en tant que partenaire des Nations unies dans la mise en œuvre du plan de paix onusien.
    Mettant en avant la dernière décision des ministres africains de la Défense concernant « le recours à la force pour instaurer la sécurité et la paix dans la région », le responsable sahraoui a mis en garde contre les manoeuvres de l’occupation marocaine qui mettent en péril la sécurité et la stabilité de la région. « Les manoeuvres de l’occupation marocaine constituent une grave atteinte au référentiel juridique de l’UA qui garantit son unité et le respect de ses droits et principes, a-t-il soutenu. « En l’absence de sanctions contre le Maroc, tout autre pays peut imiter ce dernier, en s’attaquant à un autre, ouvrant ainsi la voie à l’anarchie et au désordre au sein du continent africain, en violation de l’Acte constitutif de l’UA, notamment l’article 4 relatif au respect des frontières héritées au lendemain de l’Indépendance », a-t-il estimé. L’ambassadeur sahraoui à Alger s’est dit étonné de voir l’UA procéder au gel de la qualité de membre de tout pays africain ayant connu un coup d’Etat ou un renversement brutal du pouvoir, alors que l’occupation d’un Etat souverain par le Maroc et la modification par la force de ses cartes sont plus graves que les coups d’Etat », d’où l’impératif de prendre des sanctions sévères à son encontre.
    #SaharaOccidental #Maroc  #UnionAfricaine
  • Sahara Occidental : L’AIJD appelle Guterres à assumer ses responsabilités

    POUR ACCÉLÉRER L’ORGANISATION DU RÉFÉRENDUM AU SAHARA OCCIDENTAL : L’AIJD appelle Guterres à assumer ses responsabilités

    L’Association internationale des juristes démocrates a exprimé dans un message au Conseil de sécurité onusien, sa profonde inquiétude vis-à-vis de la reprise du conflit armé au Sahara occidental, conséquemment à la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu, appelant à accélérer l’organisation d’un référendum libre d’autodétermination et d’indépendance. L’organisation a indiqué que les harcèlements, les actes barbares, l’usage excessif de la force, les arrestations arbitraires, la torture, les fausses accusations, les procès iniques et les rapts, font désormais partie de la vie quotidienne des civils sahraouis qui attendent depuis 1966 (décision de l’Assemblée générale des Nations unies 2229 XXI), l’organisation d’un référendum d’autodétermination et d’indépendance, lit-on dans le message.
    L’association a également fustigé, dans le message, les entraves dressées systématiquement devant les efforts des anciens envoyés personnels du Secrétaire général de l’ONU, et le travail de la Minurso dans l’exécution de son mandat et de sa mission qui consiste en l’organisation du référendum. Elle a souligné la nécessité pour l’ONU d’assurer la responsabilité envers le peuple du Sahara occidental, conformément à la décision de l’Assemblée générale dans son rapport intitulé « question du Sahara occidental ».
    L’Association internationale des juristes démocrates (AIJD) a indiqué que « rien ne justifie les tergiversations en ce qui concerne le droit à l’autodétermination et l’indépendance du peuple sahraoui », appelant le SG de l’ONU à assumer personnellement cette responsabilité et reprendre les pourparlers entre le Front Polisario et le Maroc permettant à la MINURSO d’exercer son mandat avec la même détermination qu’il avait quand il était chef du gouvernement au Portugal, notamment sa position en faveur du droit à l’autodétermination du peuple de Timor. À rappeler que le conseil consultatif de l’AIJD s’est réuni les 06 et 07 février courant en visioconférence. L’allocution d’ouverture a été prononcée par le membre de la Commission nationale sahraouie des droits de l’Homme (CONASADH), Hassan Amilid qui a souligné la situation dangereuse et les crimes commis par les forces de l’occupation marocaine dans les territoires occupés du Sahara occidental contre des civils sahraouis dont le dernier en date était l’assassinat du citoyen Mohamed Salem Lefkir Fahim. S’exprimant à cette occasion, l’expert international Gianfranco Fattorini, représentant permanent de l’association américaine des juristes auprès de l’ONU a insisté sur le statut juridique du Sahara occidental se reposant sur des preuves juridiques prouvant l’implication des firmes étrangères dans le pillage des ressources naturelles sahraouies violant ainsi la loi internationale et sapant les efforts menés pour parvenir à une solution pacifique au conflit et permettre au peuple sahraoui d’accéder à son droit à l’autodétermination.
    M. B.
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Association internationale des juristes démocrates,
  • Sahara Occidental : Double victoire de la RASD à l’Union Africaine

    FACE AUX ÉCHECS CINGLANTS DU MAROC : Double victoire de la RASD à l’UA

    « La question nationale est sortie avec une double victoire du 34e Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine car elle s’est prononcée sur deux questions fondamentales, dont la première renvoie à la question de la souveraineté et la seconde au poids et à la position du Maroc au niveau continental après son adhésion à l’Union africaine en 2017, son retrait et son statut lié à la fin de son affiliation à l’organisation continentale à condition qu’il ait accepté l’adhésion de l’État sahraoui », souligne en préambule la déclaration.
    Concernant la question de la souveraineté, qui est « l’essence du conflit et la cause de la guerre au Sahara occidental, l’Union africaine a rejeté la manœuvre marocaine visant à transférer des projets d’infrastructures vers l’Afrique de l’Ouest à travers les territoires occupés et a souligné la nécessité d’un engagement à respecter les frontières et l’intégrité territoriale des États membres », rappelle le MAE sahraoui.
    Il a été décidé de renvoyer les deux projets à un sous-comité du Comité des représentants permanents pour obtenir « l’approbation du gouvernement sahraoui, qui est le seul intéressé par ce qui touche à tout projet lié de près ou de loin au territoire de la RASD ». « La défaite du Maroc sur cette question fondamentale prouve une fois de plus que la communauté internationale ne reconnaîtra jamais sa souveraineté sur notre pays, quoi qu’il fasse. Cette décision intervient à temps, après l’annonce de Trump et la compensation dans laquelle l’occupant s’est faufilé, pour prouver que le Maroc a acheté de la fumée et des canulars, » relève la déclaration.
    Elle ajoute que le 34eme sommet a également marqué une « défaite retentissante pour le Maroc et son échec total à obtenir un poste de commissaire dans l’Union africaine, après avoir été le seul État membre à présenter cinq candidats qui ont tous été exclus, ce qui n’est arrivé à aucun autre membre depuis la création de l’Organisation de l’unité africaine en 1963 ».
    « Outre ce qui précède, la position n’est pas celle des commissions avec lesquelles les pays sont en concurrence, compte tenu du fait que tous les pays de la région d’Afrique du Nord n’ont pas concurrencé le Maroc et lui ont donc ouvert un espace, mais la volonté du continent était contraire à l’image nourrie par la propagande marocaine, qui cette fois a été renforcée par une poussée de prise en charge des dettes d’un certain nombre de pays de leurs obligations financières envers l’Union, dans un processus destiné à leur permettre de retrouver les droits accordés par l’adhésion, notamment le droit de vote. Cependant, le nombre de votes obtenus par la diplomatie marocaine n’a pas dépassé la volonté de la grande majorité des pays de l’Union », a relevé la déclaration. 
    Il est à noter que le sommet extraordinaire tenu en décembre dernier a décidé, « sur la question de l’agression marocaine contre notre pays de tenir une réunion du Conseil africain pour la paix et la sécurité dans le but de pousser les deux États membres, la RASD et le Royaume du Maroc , à une solution pacifique et à un nouveau cessez-le-feu fondé sur le respect des droits du peuple sahraoui et des principes et objectifs de l’Union africaine, ainsi que des décisions de l’organisation continentale et des Nations unies ». 
    Dans ce contexte, le Conseil de paix et de sécurité devrait se réunir dans les semaines à venir pour appliquer la décision du sommet extraordinaire. « la RASD renouvelle sa pleine volonté de coopérer avec le Conseil de paix et de sécurité afin de mettre en œuvre la décision du Sommet extraordinaire, d’une manière qui garantisse l’engagement et l’accomplissement de sa lettre et de son esprit, car c’est la seule manière de mettre fin à l’occupation illégale des territoires de la RASD par son voisin, le Royaume du Maroc, et rétablir la stabilité et la paix dans la région, nécessaires à la coopération au développement et à l’intégration conformément à l’Agenda continental 2063 et aux objectifs du plan de l’Union », conclut la déclaration du ministère sahraoui des AE.
    M. Bendib
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Union Africaine,
  • Sahara occidental : Violation systématique des droits de l'homme perpétrée par l’occupant

    Selon les organisations chargées d’observer la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, les forces d’occupation marocaines ont aussitôt mené, après la reprise des combats, des campagnes de repression barbares en portant atteinte à la vie humaine, opéré des séries d’enlèvements qui ont touché même les mineurs, en plus de la torture, des descentes aux domiciles des activistes politiques, des défenseurs des droits de l’homme, des blogueurs et des journalistes…

    LE 13 novembre 2020, l’occupant marocain ne s’est pas contenté de s’attaquer à des manifestants civils sahraouis, pacifiques et désarmés, dans la région d’El-Guerguerat et de violer ainsi l’accord de cessez-le-feu conclu en 1991 avec le Front Polisario, sous l’égide des Nations unies, mais il a, en représailles, intensifié les opérations de répression contre le peuple sahraoui dans les villes occupées. Ces campagnes ciblent particulièrement les militants des droits de l’homme et les journalistes, profitant de l’état de guerre et du vide créé par le blocus et le black-out médiatique imposé à la région.
    Par son action, l’occupant marocain a prouvé, après l’opération d’El Guerguerat, qu’il continue de transgresser et de faire fi des principes fondamentaux des droits de l’homme. Selon les organisations chargées d’observer la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, les forces d’occupation marocaines ont aussitôt mené, après la reprise des combats, des campagnes de repression barbares en portant atteinte à la vie humaine, opéré des séries d’enlèvements qui ont touché même les mineurs, en plus de la torture, des descentes aux domiciles des activistes politiques, des défenseurs des droits de l’homme, des blogueurs et des journalistes… A cela s’ajoute le déploiement de l’armée marocaine et la fermeture des accès des villes sahraouies occupées comme Laâyoune et Boujdour. A titre d’exemple, à Boujdour, le 14 décembre 2020, les forces d’occupation marocaines ont fait irruption au domicile de l’activiste et militante sahraouie des droits de l’homme, Oum Saad Ezzaoui, et l’ont agressée ainsi que les membres de sa famille. Cette lâche agression a d’ailleurs touché plusieurs militants et militantes, dont Hamada Samed, Ibrahim Hamad Samed et bien d’autres.
    Avec la même méthode répressive, les forces de l’occupation marocaines ont violenté, le 23 décembre 2020, des femmes sahraouies, rue Smara, dans la ville de Laâyoune occupée, en les traitant d’une manière indécente, sans tenir compte de leur sexe, et ce, suite à une manifestation féminine pacifique qu’elles ont organisées, en arborant avec fierté le drapeau sahraoui et scandant des slogans revendiquant l’indépendance des territoires occupés. Le makhzen a poursuivi sa campagne de répression à l’encontre du peuple sahraoui, allant jusqu’à prononcer des peines arbitraires et injustifiées à l’encontre de prisonniers sahraouis civils. Les autorités de l’occupation ont prononcé ainsi, le 9 décembre 2020, des peines sévères et injustes à l’encontre des prisonniers Ahmed Habdi El Karkar, Nasrallah El Karhi et Ali Chighali Ouadane, pour leur participation à des manifestations organisées dans la ville de Laâyoune, qui coïncidaient avec l’annonce par le Front Polisario de la reprise des combats armés, après la violation par l’occupation marocaine du cessez-le-feu, le 13 novembre 2020. Ils ont été condamnés à des peines allant jusqu’à dix mois de prison, sans qu’une enquête ne soit menée sur la véracité de leurs déclarations au sujet de la torture qu’ils ont subie ou des aveux qu’ils ont signés sous la contrainte, selon les conclusions de la Ligue pour la protection des prisonniers, tirées des informations obtenues par les familles des détenus.
    Parmi les crimes également commis contre le peuple sahraoui, il y a lieu de noter que le 18 novembre 2020, les autorités d’occupation ont empêché la présidente de l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine, Mme Aminatou Haïdar, de se déplacer aux îles Canaries, sous prétexte qu’elle serait atteinte du Covid-19 ! Le vrai motif était la restriction de la liberté de déplacement et de voyage des militants et activistes sahraouis, exposés à des représailles pour leur combat et leur militantisme pour les droits de l’homme, et la dénonciation la politique répressive du Maroc, notamment depuis la création, le 20 décembre 2020, de l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine. Sa concitoyenne Sultana Khaya a été, elle aussi, victime de la même décision arbitraire et arrêtée, à son retour d’un voyage, par les services de police au niveau de l’accès nord de ville de Boujdour occupée. A sa grande surprise, elle sera malmenée et menacée. Les forces de police de l’occupant ont fait ensuite irruption à son domicile et s’en sont prises à ses proches. Ces agressions font figure de tentatives des autorités de l’occupation visant à terroriser les militants des territoires occupés et à les empêcher d’adhérer à la dernière décision du front populaire portant sur la reprise du combat armé.
    Désapprobation et condamnation
    Plusieurs organisations internationales ont fait savoir que l’opération d’El Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental, a été suivie par d’autres actes de répression, menés par la police royale contre les militants sahraouis. Il s’agit d’incursions aux domiciles, de surveillance et de liquidation d’activistes. C’est ce que la Commission nationale sahraouie des droits de l’homme a fait mention lors de la 67e session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, chargée d’étudier la situation des droits de l’homme sur le continent africain. A l’occasion, elle a affirmé que les autorités de l’occupation marocaine se préparent à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en territoires occupés et ce, pour se venger des participants aux évènements d’El Guerguerat et des manifestants qui revendiquent l’indépendance de ce territoire.
    Le président de la commission sahraouie n’a pas manqué de rappeler aux membres de la commission africaine, à l’assistance constituée des représentants des Etats et gouvernements de l’Union africaine (UA) ainsi que des représentants des organisations nationales et de la société civile, les impératifs et la pertinence de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Il a évoqué notamment l’article 20, relatif au droit des peuples à l’autodétermination, et l’article 21, relatif à la souveraineté des peuples sur leurs richesses naturelles, indiquant que le Maroc est le seul pays africain à ne pas ratifier ladite charte et ne permet pas à la commission de visiter les territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique, ce qui va à l’encontre des décisions de l’UA. Cette attitude suscite de nombreuses questions sur cet entêtement et comportement irresponsable du Maroc.
    De même, la commission sahraouie a appelé la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples à assumer, dans l’immédiat, ses responsabilités pour condamner cette agression contre un pays africain occupé, et de prendre les mesures nécessaires et immédiates qui s’imposent pour la protection des civils sahraouis contre la cruauté de l’occupant, conformément aux dispositions de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples mais aussi des conventions internationales pertinentes. La commission a demandé également de procéder, dans les plus brefs délais, à l’organisation d’une visite dans les territoires occupés, en application des décisions de l’UA et d’enquêter, surtout, sur les violations commises contre le peuple sahraoui dans cette dernière colonie d’Afrique que la commission n’a jamais visitée, en dépit des appels qui lui sont lancés.
    Conscient de la gravité de la situation des droits de l’homme, piétinés par l’occupant marocain, notamment après la violation du cessez-le-feu, le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l’homme au Sahara occidental, composé de 256 organisations non gouvernementales (ONG), a appelé le commissaire des droits de l’homme à dépêcher, au plus vite, une mission de surveillance au Sahara occidental occupé. Il lui a demandé de présenter son rapport pour la prochaine session du Conseil des droits de l’homme afin de se pencher sur les violations des droits de l’homme. Pour sa part, partant des graves violations que subissent les droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine (Isacom) a fait appel au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour intervenir rapidement et faire pression sur le Maroc afin de lui imposer le respect de la quatrième convention de Genève relative à la protection de la population civile en temps de guerre, après que le régime marocain ait déclenché une nouvelle guerre contre le peuple sahraoui. L’instance a rappelé la responsabilité du CICR, qu’il a longuement abandonnée, sous prétexte qu’il n’y avait pas de guerre dans le pays, raison infondée depuis le 13 novembre 2020.
    Un registre chargé de violations et de crimes
    Depuis qu’il a posé pied dans les territoires sahraouis en 1975, l’occupant marocain a commis de graves violations des droits de l’homme et des crimes contre l’humanité. A ce propos, son «registre» est chargé de transgressions. En effet, le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (Codesa) a dénoncé dans son rapport annuel de 2019, les violations colossales des droits de l’homme commises par l’occupant contre les civils sahraouis, avec des données et des preuves témoignant du caractère systématique des crimes contre l’humanité et des violations répétées des droits de l’homme.
    Le rapport indique, dans les statistiques enregistrées, la répression de plus de 170 manifestations pacifiques, qui ont fait 700 victimes sahraouies, tous âges et catégories sociales confondus. Le rapport indique, d’un autre côté, la poursuite des campagnes d’arrestations politiques à l’encontre de toute personne osant exprimer sa position soutenant l’indépendance de son pays. Il a également inclu la liste des procès injustes intentés aux militants, aux défenseurs des droits de l’homme, aux blogueurs et aux étudiants, qui sont loin de répondre aux critères d’un procès équitable. Des observateurs étrangers et les familles des «accusés» ont été empêchés d’assister aux procès.
    Le rapport Codesa affirme que ces violations sont commises à l’ombre du blocus militaire, policier et médiatique et même juridique imposé aux villes sahraouies occupées, fermées par les autorités d’occupation aux délégations de juristes internationaux et observateurs étrangers. Un avis que partage Amnesty international qui déclare, dans un communiqué détaillé publié en octobre 2020, que les restrictions longtemps imposées par les autorités marocaines à l’accès des organisations indépendantes pour les droits de l’homme et des journalistes aux territoires occupés, sont toujours en vigueur au Sahara occidental et ont limité la surveillance des violations des droits de l’homme et permis aux forces de sécurité marocaines d’échapper à la justice. Il est clair que les violations quotidiennes commises par l’occupant, mettent à mal la situation des droits de l’homme dans la partie occupée du Sahara occidental et que les villes occupées servent de prisons dans lesquelles l’occupant marocain peut commettre à sa guise les pires violations des droits de l’homme, à l’abri des regards des observateurs internationaux, échappant ainsi aux sanctions et à la justice internationale.
    C’est à se demander alors où sont les organisations régionales et internationales.
    Source : El Djeich n° 691, février 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, droits de l’homme, CODESA,
  • Sahara Occidental Le Maroc au banc des accusés

    Une tendance quasi générale se fait de plus en plus nette quant au rejet du troc de la honte conclu par le Makhzen, la reconnaissance de l’Etat d’Israël en échange de la «marocanité» du Sahara Occidental sous les auspices de l’ex-Président américain Donald Trump.
    L’intervention armée d’El Guerguerat qui a rompu le cessez-le-feu conclu, sous l’égide de l’ONU, a eu un effet de boomerang. En effet, loin d’entériner le fait accompli, la cause du peuple sahraoui connaît une donne nouvelle quant à la justesse du combat pour l’autodétermination et l’indépendance.
    Dans le même temps, la prétendue solution de l’autonomie présentée à grand renfort de publicité par le Maroc se trouve définitivement enterrée. C’est pourquoi le représentant du Front Polisario en Europe et auprès de l’UE, Oubi Bouchraya Bachir, déclare : «le statu quo d’avant le 13 novembre est définitivement dépassé .»
    Et d’ailleurs, le Conseil paix et sécurité de l’Union africaine annonce un sommet en février pour examiner le règlement du conflit dans ce territoire non-autonome. Conscient que le vent commence à tourner, l’occupant marocain multiple les manœuvres pour faire avaliser le fait accompli, comme la tentative de faire passer deux projets d’infrastructure traversant le Sahara Occidental vers les pays de l’Afrique de l’Ouest. Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères sahraoui, souligne que «le Maroc pense que cacher ses manœuvres derrière l’argent et l’économie peut tromper une organisation (UA), qui fait du rejet de l’acquisition de territoires par la force et du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des Etats membres parmi ses grands principes et objectifs».
    Paradoxalement, le conflit du Sahara Occidental est sorti de l’indifférence dans laquelle il était plongé dans la communauté internationale. Des personnalités politiques, des intellectuels de renom en appellent au rétablissement du droit du peuple sahraoui à la liberté.
    En Espagne, ancienne puissance occupante, Plus de 150 députés espagnols se sont adressés au nouveau Président américain, Joe Biden, pour annuler «la décision unilatérale» de son prédécesseur concernant le Sahara Occidental et la «reconnaissance illégale» de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
    «Nous avons, en effet, l’espoir que cette nouvelle administration à Washington puisse réexaminer, sinon revenir sur la proclamation de Donald Trump, en contradiction totale avec le droit international et avec les principes fondateurs de la politique étrangère des Etats-Unis», a déclaré, quant à lui, Oubi Bouchraya Bachir. Toutefois, a-t-il poursuivi, «l’avenir de notre pays, la cause du Sahara Occidental et l’issue du conflit ne dépendent pas de la position d’un seul pays, aussi puissant soit-il», bien que les Etats-Unis, rappelle le représentant sahraoui, soient «la première puissance mondiale ayant tenu la plume pour rédiger les résolutions du Conseil de sécurité en 1991 sur le Sahara Occidental».
    La réaction du Makhzen ne surprend guère devant les soutiens à la cause sahraouie.
    Comme à son habitude, il recourt à la répression de ses militants dans les territoires occupés.
    Il reste que si le Front Polisario rappelle sa disponibilité à revenir à la table des négociations, sur le terrain, l’armée sahraouie poursuit ses attaques contre les positions de l’occupant derrière le mur de sable.
    B. T.
    Le corps d’un disparu sahraoui retrouvé sans vie
    Disparu depuis 20 jours dans des circonstances mystérieuses, le corps sans vie du jeune Sahraoui Mohamed Salem Fahim a été retrouvé, vendredi dernier, au matin, à l’hôpital de la ville de Laâyoune occupée. La communauté internationale est appelée à intervenir pour protéger les Sahraouis de la répression de l’occupant marocain qui n’est pas à son premier crime, en sus des enlèvements.
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine,
  • Assignation à résidence et agression physique de la défenseuse des droits humains Sultana Khaya

    La défenseuse des droits humains Sultana Khaya est assignée à résidence depuis près de 11 semaines à son domicile à Boujdour. Le 19 novembre 2020, plusieurs unités de la police marocaine ont imposé un siège autour de sa maison, au cours duquel la défenseuse des droits humains a été soumise à des agressions physiques et verbales.

    Sultana Khaya est une défenseuse des droits humains sahraouie dont le travail se concentre sur la promotion du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, en participant à plusieurs manifestations pacifiques. La défenseuse des droits humains est présidente de l’organisation Ligue pour la défense des droits humains et contre le pillage des ressources naturelles à Boujdour. Dans les territoires occupés, Sultana Khaya est une figure de premier plan en première ligne de l’occupation marocaine, participant à des manifestations et plaidant pour la fin de l’occupation et dénonçant la violence contre les femmes sahraouies. La défenseuse des droits humains a voyagé dans le monde entier pour participer à des conférences et autres événements liés à la situation des droits humains au Sahara Occidental et elle a participé à deux reprises au Conseil des droits humains des Nations Unies.
    Le 19 novembre 2020, alors que la défenseuse des droits humains se rendait de la ville d’El Ayoun à Boujdour, elle a été arbitrairement détenue par la police marocaine à un point de contrôle entre les deux villes. La défenseuse des droits humains a déclaré qu’elle avait été soumise à des interrogatoires, à une inspection physique et à des agressions verbales. Après avoir été détenue pendant 20 minutes, elle a été libérée. Le même jour, plusieurs véhicules de police ont imposé un siège autour de la maison de Sultana Khaya, et un policier est entré dans la maison et aurait agressé physiquement la mère et la sœur de la défenseuse des droits humains. La mère de Sultana Khaya a été blessée au dos et à la tête et elle a été assommée suite à l’intervention de la police. Après plusieurs heures de négociations avec la police marocaine,
    Le 20 novembre 2020, la police marocaine a fait une descente au domicile de la défenseuse des droits humains, après que plusieurs membres de la famille aient tenté de rendre visite à la mère malade. Au cours du raid, la sœur de Sultana Khaya aurait été physiquement maltraitée et blessée par la police qui lui aurait frappé le cou et la tête.
    La défenseuse des droits humains Sultana Khaya et sa famille sont toujours assignées à résidence, ce qui a été imposé sans ordonnance du tribunal ni aucune base légale. Des véhicules de police continuent de bloquer l’entrée de la maison. À plusieurs reprises, alors qu’elle tentait de quitter la maison, la défenseuse des droits humains a déclaré avoir été agressée physiquement et forcée de se retirer dans la maison. À deux reprises, la police a recouvert les fenêtres de plastique noir pour empêcher Sultana Khaya de prendre des photos et de documenter le siège de la maison imposé à elle et à sa famille par la police marocaine.
    Les autorités marocaines ont intensifié le harcèlement contre les défenseurs des droits humains sahraouis au cours des derniers mois en imposant une surveillance physique à d’éminents défenseurs des droits humains, en utilisant une force excessive pour disperser des manifestations pacifiques, en maltraitant les défenseurs des droits humains emprisonnés et en prenant des mesures disciplinaires arbitraires contre les défenseurs des droits humains. dans leur emploi. Par exemple, le 28 novembre 2020, les forces de sécurité marocaines ont attaqué la maison de l’éminent défenseur des droits humains et co-fondateur et membre dirigeant du Collectif sahraoui des défenseurs des droits humains Ali Salem Tamek dans la ville de Laayoune alors qu’il organisait un événement familial où certains chants traditionnels sahraouis où joués. Certains membres des forces de sécurité marocaines ont lancé des pierres sur sa maison, terrifiant sa famille et ses invités.
    Front Line Defenders est profondément préoccupée par l’assignation à résidence injustifiée de la défenseuse des droits humains Sultana Khaya et de sa famille. Front Line Defenders pense que la défenseuse des droits humains et sa famille sont harcelées, agressées physiquement et assignées à résidence illégalement uniquement en raison des activités pacifiques et légitimes de Sultana Khaya en faveur des droits humains.
    Source : Frontline defenders, 5 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Sultana Khaya,
  • Pédophilie et inceste : comment le passé rattrape ceux qui ont défendu l’indéfendable

    « Les déflagrations touchant Olivier Duhamel ou Gabriel Matzneff ont libéré la parole et remis en cause une certaine époque. Celle où les abus sexuels perpétrés contre des enfants étaient théorisés par une minorité d’intellectuels comme une manière de vivre libre.

    Elle est la seule des trois à parler face caméra. Sur le plateau des « Dossiers de l’écran », ce mardi 2 septembre 1986, l’émotion est particulière. Les télé­spectateurs d’Antenne 2 viennent de regarder en masse un téléfilm, « Amelia ». Plus que ses qualités cinématographiques, c’est sans doute son thème qui les a attirés si nombreux : un inceste et la façon dont il perturbe sa jeune victime.

    Lire la suite depuis la source : Le Parisien

    Etiquettes : France, pédophilie, Olivier Duhamel, Gabriel Matzneff,

  • Pédophilie et inceste : comment le passé rattrape ceux qui ont défendu l’indéfendable

     

    LE PARISIEN WEEK-END. Les déflagrations touchant Olivier Duhamel ou Gabriel Matzneff ont libéré la parole et remis en cause une certaine époque. Celle où les abus sexuels perpétrés contre des enfants étaient théorisés par une minorité d’intellectuels comme une manière de vivre libre.

     Jusqu’en 1990, l’écrivain Gabriel Matzneff a été régulièrement reçu par Bernard Pivot dans l’émission «Apostrophes».

    Jusqu’en 1990, l’écrivain Gabriel Matzneff a été régulièrement reçu par Bernard Pivot dans l’émission «Apostrophes». Sygma/Corbis/Getty/Sophie Bassouls

    Par Hubert Prolongeau 

    Le 5 février 2021 à 06h37, modifié le 5 février 2021 à 12h37

    Elle est la seule des trois à parler face caméra. Sur le plateau des « Dossiers de l’écran », ce mardi 2 septembre 1986, l’émotion est particulière. Les télé­spectateurs d’Antenne 2 viennent de regarder en masse un téléfilm, « Amelia » (37 % d’audience, soit trois fois plus que l’imparable western de la 3e chaîne). Plus que ses qualités cinématographiques, c’est sans doute son thème qui les a attirés si nombreux : un inceste et la façon dont il perturbe sa jeune victime.

    Le plateau réunit des psychiatres (parmi eux, Tobie Nathan, tout jeune), des médecins (dont Gilbert Tordjman, qui, terrible ironie du sort, sera, vingt ans plus tard, accusé d’abus sexuels sur ses patientes), une avocate et un juge. Mais la grande nouveauté, c’est la présence de trois victimes. Mesdames X et Y parlent de dos. Eva Thomas, 44 ans, violée par son père à l’âge de 15 ans, refuse cette précaution. Elle a d’ailleurs fondé l’association SOS Inceste un an auparavant, en 1985.

    Elégante, les cheveux gris, vêtue d’un vert apaisant, posant des mots volontairement neutres, sauf celui de « monstre » qui, à un moment, lui échappe, elle raconte l’ébahissement, le refuge dans le silence et l’anorexie. Jamais encore de telles paroles n’ont été prononcées à la télévision. « J’ai choisi de témoigner à visage découvert parce que j’aimerais sortir de la honte », affirme-t-elle. Trente-cinq ans après, Eva Thomas ne se souvient pas d’avoir eu peur pendant ces quelques minutes. « J’étais très déterminée. J’avais prévenu ma famille. Je voulais que ça bouge, alors je me suis jetée dans le vide. »

    Un témoignage qui fait basculer l’opinion

    Le standard téléphonique explose. D’innombrables témoignages de sympathie d’un public bouleversé, mais aussi des protestations de pères revendiquant un « inceste heureux », citant même le leur en exemple. « Cette émission m’a entraînée dans un tourbillon de débats publics. Le thème en était souvent « Inceste : fantasme ou réalité ? » » Depuis, Eva Thomas a écrit deux livres. Son père lui a demandé pardon dans une lettre. Elle l’a revu, a pu renouer un lien. « Quand tout est dit socialement, c’est plus facile de se retrouver. Mais cela n’a été possible que parce qu’il a avoué. »

    Pour Anne-Claude Ambroise-Rendu, autrice d’une éclairante « Histoire de la pédophilie, XIXe-XXIe siècles », parue chez Fayard en 2014, cette émission est l’un des moments qui ont fait basculer l’opinion. « A partir du témoignage d’Eva Thomas, les médias ont donné la parole aux victimes. D’objet de désir, l’enfant abusé est devenu victime de crimes odieux. » Trois ans plus tard, en 1989, un autre témoignage à visage découvert a un impact énorme.

    Le 27 mars, une jeune femme, Claudine Joncour, enfonce le clou en affirmant avoir été violée par son père à partir de ses neuf ans et pendant les quatre années suivantes. Lors de l’émission « Médiations », sur TF1, devant le journaliste François de Closets, elle décrit la terreur, le jeu des évitements pour ne pas être seule avec son père, le chantage auquel il la soumet (« Si tu le dis à ta mère, elle va se suicider »). Après la diffusion, le père porte plainte pour « diffamation ». Les faits étant prescrits, il obtient gain de cause.

    En juillet 1989, le tribunal de grande instance de Saint-Brieuc condamne Claudine Joncour et François de Closets. Peine minimale, certes (amendes réduites et un franc symbolique pour Claudine Joncour), mais peine tout de même. François de Closets se souvient : « C’est l’une des deux émissions vraiment importantes que j’ai faites. Pendant l’enregistrement, j’étais au bord des larmes. J’avais rencontré Pierre Arpaillange, ministre de la Justice, qui avait refusé de toucher à la prescription. » Quelques mois plus tard, la Convention internationale des droits de l’enfant, la première à reconnaître les mineurs comme des êtres à part entière, est adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations unies.

    Les propos de Daniel Cohn-Bendit

    La télévision est-elle le baromètre de nos évolutions ? Quatre ans avant le témoignage de Claudine, un épisode de l’émission « Apostrophes » à l’optique diamétralement opposée avait été diffusé. On y voyait un Daniel Cohn-Bendit grassouillet, avachi dans son fauteuil comme un gosse mal élevé, son regard insolent jubilant du bonheur de choquer le bourgeois, affirmer face à la mine de séminariste effarouché de Paul Guth, écrivain conservateur alors à succès : « Vous savez que la sexualité d’un gosse, c’est absolument fantastique ! […] Moi, j’ai travaillé avec des gosses qui avaient entre 4 et 6 ans. Ben, vous savez, quand une petite fille de 5 ans, 5 ans et demi, commence à vous déshabiller, c’est fantastique, parce que c’est un jeu érotico-maniaque. »

    Depuis, Cohn-Bendit traîne, comme un boulet, tant ces déclarations que les extraits d’un vieux livre publié en 1975, « Le Grand Bazar », dans lequel il évoquait son expérience d’éducateur au jardin autogéré de Francfort, en Allemagne, en ces termes : « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d’autres gosses ? Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même. » François Bayrou, en 2009, lui jette ces phrases au visage, un YouTubeur le poursuit dans le métro en l’accusant et met en ligne la vidéo de sa fuite.

    Complicité collective

    Le passé en rattrape d’autres. Le 18 janvier 2021, sur Europe 1, Jack Lang, dont le nom (sans que jamais rien n’ait été prouvé) ressort régulièrement quand on associe pédophiles et politiciens, a reconnu que signer une tribune comme il l’avait fait en 1977 pour demander la décriminalisation des rapports sexuels avec des enfants était une « connerie inacceptable ». Mais, a-t-il ajouté : « On était très nombreux, à l’époque, à signer ça. C’était une série d’intellectuels, c’était l’après-68. Et nous étions portés par une sorte de vision libertaire fautive. »

    Bernard Pivot, lui aussi, met en avant « une autre époque » pour expliquer sa complaisance face aux propos de l’écrivain Gabriel Matzneff, qui se vantait à « Apostrophes » de ses amours avec des adolescent(e) s, ne suscitant que sourires complices, à l’exception de l’écrivaine et journaliste canadienne Denise Bombardier, à l’époque traitée de « mal baisée », aujourd’hui célébrée pour son courage.

    « Il m’aurait fallu beaucoup de lucidité […] pour me soustraire aux dérives d’une liberté dont s’accommodaient tout autant mes confrères de la presse écrite et de la radio », écrivait Pivot au « JDD » pour s’excuser, trente ans après les faits. Notons tout de même que cette « époque » aura été particulièrement longue pour le journaliste, qui a invité Matzneff pour la première fois en 1973, et à plusieurs reprises jusqu’en 1990, année de la fameuse émission avec Denise Bombardier.

    Quelle était-elle, cette époque où certains intellectuels tentaient de faire de la pédophilie un mode de vie toléré ? Des années 1920 aux années 1950, un écrivain comme André Gide défendait, dans son œuvre et dans sa vie, une relation de maître à élève entre un adulte et un enfant, une « pédérastie éducative » qui incluait l’acte sexuel dans un contexte d’échanges « formateurs ». Cette attitude n’entraîna jamais de plainte judiciaire de la part des familles concernées. « Gide était convaincu que cette pédérastie serait reconnue et acceptée, raconte Frank Lestringant, auteur d’une monumentale biographie (André Gide l’inquiéteur, Flammarion, 2011). Au moment de sa mort, il a été beaucoup plus attaqué sur ses positions politiques que sur la pédérastie. »

    Henry de Montherlant et Roger Peyrefitte (l’auteur des « Amitiés particulières ») furent tous les deux arrêtés, l’un en 1938 à une kermesse à Berlin, l’autre en 1940 aux jardins du Luxembourg, pour « détournements de mineurs », sans que cela jette la moindre ombre sur leurs carrières littéraires. Michel Tournier, mort en 2016, obtint en 1970 le prix Goncourt avec un roman, « Le Roi des aulnes », dont beaucoup estiment que, derrière la métaphore de l’ogre, le contenu est explicitement pédophile. Tous ces textes (sauf ceux de Peyrefitte) sont encore disponibles dans la très prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade.

    Un éphémère «Front de libération des pédophiles»

    Les années 1970 s’épanouirent sur ce terreau. Le journal « Libération » ouvrit jusqu’au début des années 1980 ses colonnes à quelques écrits extrêmement complaisants. Le journaliste Sorj Chalandon répondit en 2017 à un lecteur pour expliquer (et non justifier) ces errances. « L’ordre moral. Voilà l’ennemi. Et « Libération » de cette époque n’est rien d’autre que l’écho particulier du vertige commun. Nous sommes à la fin des années 1970. Les traces du mai des barricades traînent sur les murs et dans les têtes. […] L’interdiction, n’importe laquelle, est ressentie comme appartenant au vieux monde, à celui des aigris, des oppresseurs, des milices patronales, des policiers matraqueurs, des corrompus […]. »

    Parmi ces libertés à défendre, celle d’une sexualité trop longtemps réprimée : amour libre, droit au divorce, explosion du cinéma porno, libertinage et éducation « sensuelle » des enfants sont jetés dans le même sac libertaire.

    En janvier 1977, circule une pétition en faveur de trois hommes jugés devant la cour d’assises de Versailles pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans ». Elle demande l’arrêt des poursuites, affirme le « consentement » des enfants et porte les signatures de Louis Aragon, Bernard Kouchner, André Glucksmann, Jack Lang, Roland Barthes, Patrice Chéreau ou Philippe Sollers. Au même moment, une lettre ouverte adressée à la commission de révision du Code pénal pour aller dans le sens « d’une reconnaissance du droit de l’enfant et de l’adolescent à entretenir des relations avec les personnes de son choix » porte, elle, les paraphes de personnalités comme Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Françoise Dolto ou Jacques Derrida.

    Dans les années 1970, les photos de David Hamilton, flous artistiques sur des corps alanguis de jeunes filles nubiles, ornent la plupart des chambres d’ados, et celles d’Irina Ionesco prenant comme modèle érotique sa fille de 4 ans sont publiées partout. Un très éphémère « Front de libération des pédophiles » est même créé, tandis que l’écrivain Guy Hocquenghem et le philosophe René Schérer, frère d’Eric Rohmer, plaident pour la liberté sexuelle de l’enfant dans plusieurs revues.

    Le sida, «l’affaire» Dutroux et les psychiatres

    Deux écrivains incarnent alors cette tendance : Gabriel Matzneff et Tony Duvert. Le premier, notamment chroniqueur au « Monde » ou au « Point », est très introduit dans les milieux littéraires, et salué autant par Philippe Sollers que par Jean Dutourd ou Jean d’Ormesson, peu connus pour être des promoteurs frénétiques de la libération des mœurs. Un prix Renaudot à peine critiqué lui sera encore attribué en 2013 par un jury dont est membre Christian Giudicelli, un éditeur qui écumait avec lui les bordels pédophiles philippins. Il faudra, pour fissurer cette aura, le choc provoqué par la parution, fin 2019, du « Consentement » (Grasset), le livre d’une de ses « petites amoureuses », Vanessa Springora.

    Le cas de Tony Duvert, que l’écrivain et ancien président de l’Académie Goncourt, François Nourissier, célébrait avec admiration comme un « voyou littéraire », est un peu plus compliqué. Théoricien et prosélyte de la pédophilie, il revendique très clairement le droit pour les enfants à disposer de leur corps comme ils l’entendent et fait de cette liberté le pivot de son œuvre, en particulier dans « Le Bon Sexe illustré » (1974) et « L’Enfant au masculin » (1980). Il obtient en 1973 le prix Médicis pour Paysage de fantaisie. « Son drame, nous explique son biographe Gilles Sebhan, c’est qu’il y a eu un moment assez court où il a cru que la pédérastie pourrait être admise. »

    Le sida finira par ajouter un élément grave à la sexualité, et l’affaire Dutroux, en 1996, superposera définitivement l’image du pédophile à celle du criminel sexuel. Puis, les travaux des psychiatres sur le traumatisme des enfants, comme les témoignages de victimes d’inceste à la télévision, enlèveront tout leur « romantisme transgressif » à ce type de relations.

    Duvert arrêtera de publier, et retournera vivre quelques années chez sa mère, qu’il détestait, avant de mourir dans la solitude (son corps sera découvert plus d’un mois après le décès) dans son pavillon de Thoré-La-Rochette, dans le Loir-et-Cher, en août 2008. Evitant l’unanime condamnation actuelle d’un Olivier Duhamel, effrayant surgeon des excès de l’époque où l’on rêvait qu’il pouvait être « interdit d’interdire ».

    Le Parisien, 5 fév 2021

    Tags : France, pédophilie, pédocriminalité, Inceste, #MetooInceste, Camille Kouchner, Olivier Duhamel, Marc Pulvar,