Mois : avril 2021

  • Ce qu’il faut savoir sur les massacres d’Arméniens il y a un siècle

    (CNN)Le massacre de centaines de milliers d’Arméniens par les forces ottomanes au cours de la Première Guerre mondiale – et la question de savoir s’il doit être qualifié de génocide – reste très controversé un siècle après les faits.

    La question est chargée d’émotion, tant pour les Arméniens, dont de nombreux ancêtres ont été tués, que pour les Turcs, héritiers des Ottomans. Pour les deux groupes, la question touche autant à l’identité nationale qu’aux faits historiques.

    Certains Arméniens estiment que leur identité nationale ne peut être pleinement reconnue que si la vérité sur ce qui est arrivé à leur peuple, à partir d’avril 1915, est admise. Certains Turcs considèrent toujours les Arméniens comme une menace pour l’Empire ottoman en temps de guerre et affirment que de nombreuses personnes de diverses ethnies – y compris des Turcs – ont été tuées dans le chaos du conflit.

    En outre, certains dirigeants turcs craignent que la reconnaissance d’un génocide n’entraîne des demandes de réparations énormes.

    La déclaration du président américain Joe Biden, samedi, selon laquelle il s’agit d’un « génocide » risque d’entraîner une fracture potentielle avec la Turquie, mais elle répondra à une de ses promesses de campagne et signalera un engagement en faveur des droits de l’homme.

    Le 24 avril, connu sous le nom de « dimanche rouge », est commémoré comme le jour de la commémoration du génocide par les Arméniens du monde entier.

    Quel était le contexte de ces massacres ?

    Les Turcs ottomans, qui venaient d’entrer dans la Première Guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire austro-hongrois, craignaient que les Arméniens vivant dans l’Empire ottoman n’offrent leur aide à la Russie en temps de guerre. La Russie convoitait depuis longtemps le contrôle de Constantinople (aujourd’hui Istanbul), qui contrôlait l’accès à la mer Noire – et donc l’accès aux seuls ports maritimes de la Russie ouverts toute l’année.

    De nombreux historiens s’accordent à dire qu’environ 2 millions d’Arméniens vivaient dans l’Empire ottoman au moment où les massacres ont commencé. Cependant, les victimes de ces massacres comprenaient également une partie des 1,8 million d’Arméniens vivant dans le Caucase sous domination russe, dont certains ont été massacrés par les forces ottomanes en 1918 alors qu’elles traversaient l’Arménie orientale et l’Azerbaïdjan.

    En 1914, les autorités ottomanes présentaient déjà les Arméniens comme une menace pour la sécurité de l’empire.
    Puis, dans la nuit du 23 au 24 avril 1915, les autorités de Constantinople, la capitale de l’empire, ont rassemblé environ 250 intellectuels et dirigeants communautaires arméniens. Beaucoup d’entre eux ont été déportés ou assassinés.

    Combien d’Arméniens ont été tués ?

    C’est un point de discorde majeur. Les estimations vont de 300 000 à 2 millions de morts entre 1914 et 1923, les victimes ne se trouvant pas toutes dans l’Empire ottoman. Mais la plupart des estimations – dont une de 800 000 entre 1915 et 1918, faite par les autorités ottomanes elles-mêmes – se situent entre 600 000 et 1,5 million.

    Le gouvernement turc estime à 300 000 le nombre d’Arméniens morts.
    Que ce soit à cause des massacres ou des déportations forcées, le nombre d’Arméniens vivant en Turquie est passé de 2 millions en 1914 à moins de 400 000 en 1922.

    Si le nombre de morts est contesté, il existe un certain nombre de photographies de l’époque qui témoignent de massacres. Certaines montrent des soldats ottomans posant avec des têtes coupées, d’autres les montrant debout au milieu de crânes dans la poussière.

    Les victimes seraient mortes dans des incendies collectifs, par noyade, torture, gaz, poison, maladie et famine. Des enfants auraient été embarqués dans des bateaux, emmenés en mer et jetés par-dessus bord. Des viols ont également été fréquemment signalés.

    En outre, selon le site Internet de l’Institut national arménien, « la grande majorité de la population arménienne a été déplacée de force d’Arménie et d’Anatolie vers la Syrie, où la grande majorité a été envoyée dans le désert pour y mourir de soif et de faim. »

    Le génocide était-il un crime à l’époque ?

    Bien que les massacres d’Arméniens soient considérés par certains spécialistes et d’autres comme le premier génocide du 20e siècle, « génocide » n’était même pas un mot à l’époque, et encore moins un crime légalement défini.

    Le terme a été inventé en 1944 par un avocat polonais nommé Raphael Lemkin pour décrire la tentative systématique des nazis d’éradiquer les Juifs d’Europe. Il a créé le mot en combinant le mot grec « race » avec le mot latin « tuer ».
    Le génocide est devenu un crime en 1948, lorsque les Nations unies ont approuvé la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. La définition inclut les actes visant à « détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».

    Qui considère les massacres comme un génocide ?

    L’Arménie, le Vatican, le Parlement européen, la France, l’Allemagne, la Russie, le Canada, l’Argentine et les États-Unis font partie des dizaines d’États et autres organismes qui ont officiellement reconnu ce qui s’est passé comme un génocide. La Grande-Bretagne fait partie de ceux qui ne l’ont pas fait.

    Le gouvernement turc se plaint souvent lorsque les gouvernements étrangers décrivent l’événement en utilisant le mot « génocide ». Il maintient que c’était la guerre et qu’il y a eu des pertes des deux côtés.
    Ankara insiste également sur le fait qu’il n’y a pas eu de tentative systématique de détruire un peuple.

    Quelle est la position des États-Unis ?

    Les présidents Barack Obama et Donald Trump ont tous deux évité d’utiliser le mot « génocide » afin de ne pas fâcher Ankara.

    Mais Biden a apparemment déterminé que les relations avec la Turquie et son président, Recep Tayyip Erdoğan — qui se sont de toute façon détériorées au cours des dernières années — ne devraient pas empêcher l’utilisation d’un terme qui validerait le sort des Arméniens il y a plus d’un siècle et signalerait un engagement en faveur des droits de l’homme aujourd’hui.

    M. Biden a dit à M. Erdoğan vendredi qu’il envisageait de reconnaître le massacre des Arméniens par l’Empire ottoman en 1915 comme un génocide, selon une personne familière de la conversation.
    Les communiqués de la Maison Blanche et de la présidence turque n’ont pas mentionné cette question. L’appel était le premier de Biden avec son homologue turc depuis sa prise de fonction en janvier.

    En 2019, la Chambre des représentants et le Sénat américains ont adopté une résolution reconnaissant officiellement les massacres comme un génocide. Avant l’adoption de la résolution au Sénat, l’administration Trump avait demandé à plusieurs reprises aux sénateurs républicains de bloquer cette initiative, au motif qu’elle pourrait compromettre les négociations avec la Turquie.

    CNN, 24 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, Arménie, génocide, Etats-Unis, Joe Biden, Première Guerre Mondiale,

  • Une autre ville italienne vend des maisons pour un euro

    (CNN) – La pandémie fait rage, les règles de quarantaine changent de jour en jour et on ne sait toujours pas quand nous pourrons à nouveau partir en vacances, mais une chose reste constante dans le monde du voyage : les maisons à un euro en Italie.

    Ce mois-ci, c’est au tour d’une autre ville sicilienne, Castiglione di Sicilia, de proposer des maisons pour le prix d’un café.

    Sur les pentes de l’Etna, près de la chic Taormina et des plages de la côte est de la Sicile, la ville vend une grande quantité de maisons : environ 900 maisons abandonnées.

    La plupart sont situées dans les quartiers les plus anciens de la ville. Environ la moitié sont en ruine et seront cédées au prix symbolique de 1 € (1,20 $). Les autres sont en meilleur état et seront vendues à bas prix, à partir de 4 000 ou 5 euros.

    Le maire Antonino Camarda a entrepris un projet ambitieux pour redonner vie à son village dont la population est passée de 14 000 habitants au début des années 1900 à à peine 3 000 aujourd’hui.

    « Nous avons un énorme patrimoine architectural à sauver, chargé d’histoire. Au fil du temps, trop de gens sont partis, laissant derrière eux un tas de vieilles maisons pittoresques, dont beaucoup remontent même à la Renaissance », explique-t-il.

    Alors que d’autres villes ayant mis en place des programmes similaires ont rassemblé un lot de maisons pour 1 €, Castiglione di Sicilia fixe le prix des propriétés en fonction de leur état.

    « Nous avons réalisé une étude approfondie en cataloguant chaque propriété sur la base de cartes et de données cadastrales. Selon leur état, les bâtiments seront vendus à des prix différents, à partir de 1 € », explique M. Camarda.
    Si un même bien suscite beaucoup d’intérêt, une vente aux enchères sera organisée.

    Le programme, qui a été lancé en mars 2021, est le plus important de son genre, avec au moins 400 propriétés dans la ville qui sont dans un état décent et nécessitent une rénovation minimale.

    Vous voulez en acquérir une ? Les acheteurs potentiels doivent prendre contact avec un plan détaillé du type de maison qu’ils souhaitent et de la manière dont ils la rénoveraient, afin de faire correspondre au mieux l’offre et la demande et de faciliter la liaison entre les parties. Un groupe de travail spécial a été mis en place pour superviser le projet.

    « Nous suivons deux voies parallèles : d’une part, nous nous adressons aux anciens propriétaires qui souhaitent se débarrasser de leur maison familiale et, d’autre part, nous recherchons de nouveaux acheteurs », explique M. Camarda.
    « Nous avons déjà reçu de nombreux courriels d’investisseurs et de personnes du monde entier. Il y a un large choix. »

    Quel est le piège ? Les acheteurs doivent achever les rénovations dans un délai de trois ans. Mais contrairement à la plupart des autres programmes, il n’y a pas de dépôt à verser pour garantir la réalisation des travaux.
    Au lieu de cela, ils demandent aux propriétaires de souscrire une police d’assurance auprès d’une banque, d’une valeur de 4 000 €.

    « Il en coûterait 100 € par an au nouveau propriétaire, ce qui semble une somme plus juste qu’une garantie de dépôt », explique M. Camarda.

    Les impôts locaux sont faibles en Sicile par rapport au reste de l’Italie. Les acheteurs peuvent également profiter du programme de « superbonus » du gouvernement italien, qui accorde des crédits d’impôt de 110 % pour les rénovations qui rendent les maisons plus écologiques.

    Perchée sur une falaise rocheuse sur le versant nord de l’Etna, Castiglione di Sicilia surplombe l’époustouflante vallée de l’Alcantara, dont les profonds gouffres et canyons sont surnommés « gole » (ce qui signifie « gorges » en italien).
    Coupés par des ruisseaux clairs, des étangs et des cascades, ils sont formés par de la lave volcanique solidifiée, créée lors d’éruptions passées du volcan. Des bois, des oliveraies, des vergers d’orangers, des plantations de noisetiers et des domaines viticoles parsèment le paysage.

    Sur les flancs fertiles et noirs de l’Etna, les vignobles produisent des bouteilles de qualité supérieure à partir de raisins indigènes comme le carricante, le catarratto et le nerello. Castiglione est surnommée la « ville du vin » – une énorme sculpture représentant un tonneau et un verre à vin se trouve à l’entrée du village. Des visites guidées sont organisées le long de la route des vins de l’Etna.

    L’Etna est le plus grand volcan actif d’Europe, et le territoire est parsemé de grottes de lave, de forêts de pins et d’anciennes coulées de lave. Des sentiers de trekking, de rafting, de canyoning, de cyclisme, d’équitation et de marche nordique se déroulent à travers le paysage, et ses collines sombres, couleur lave, sont parsemées de forteresses grecques en ruine et de chapelles byzantines avec des tunnels secrets.

    Castiglione di Sicilia aurait été fondée sur les cendres d’établissements préhistoriques en 403 avant J.-C. par des réfugiés de l’établissement balnéaire de Naxos, près de l’actuelle Taormina, lorsqu’il a été conquis par un tyran.
    Son nom vient de « château des lions », et les armoiries de Castiglione arborent toujours deux lions qui montent la garde. Pendant des siècles, elle a été un fief dynamique et puissant et l’un des avant-postes stratégiques et les plus prospères de la Sicile, surnommée la ville « ardente » par Frédéric II, empereur romain germanique et roi de Sicile au XIIIe siècle.

    La ville est membre de I Borghi Più Belli d’Italia, une association regroupant certaines des plus jolies villes historiques d’Italie. Les routes et les murs sont faits de pavés de roche de lave sombre, tandis que les demeures aristocratiques sont juxtaposées aux humbles habitations.

    « Notre territoire est vaste et va du sommet enneigé de l’Etna jusqu’à la descente, près de la mer. Il y a beaucoup de choses à faire et de beaux endroits à voir », explique M. Camarda.

    Enracinée le long de la colline, la ville est divisée en plusieurs quartiers situés à différentes altitudes. Le vieux centre est un dédale de ruelles pavées et arquées, et d’immeubles aux portails décorés de gargouilles. La Giudecca, le quartier juif et l’une des plus anciennes zones de la ville, est remplie de grappes de maisons en pierre abandonnées avec des murs épais, bien qu’en ruine.

    La plupart des bâtiments vides de cette zone ont un aspect unique, en forme de petites tourelles, avec plusieurs entrées depuis différentes rues pour les multiples familles qui y vivaient.
    Les maisons à vendre bordent la route principale qui monte vers le majestueux château qui couronne la ville, et une piazza panoramique pavée de pierres de lave.

    Il y a toute une gamme de propriétés à vendre. Les maisons à 1 € ont tendance à être des cottages délabrés ayant appartenu à des familles de bergers et d’agriculteurs, tandis que les options plus chères comprennent d’élégants petits palazzos où vivait la bourgeoisie rurale. La végétation émerge des fenêtres et à travers les toits des maisons en ruine, et les pas de porte sont couverts de mousse et de branches de figuiers de Barbarie. Les portes décorées qui sortent de leurs gonds et les balcons en fer forgé ornés de fleurs témoignent de la gloire des temps passés.

    De nombreux anciens habitants de la ville ont émigré en Australie et en Amérique du Sud à la recherche d’un avenir meilleur. Leurs descendants ne sont jamais revenus, laissant les maisons familiales tomber dans l’oubli.

    « Sur la base de la population et du registre foncier, nous retrouvons de nombreux héritiers par le bouche à oreille, en frappant à la porte des anciens qui sont encore en contact, ou qui savent où ces familles ont émigré. C’est une petite ville, les gens se connaissent », explique Michele La Rosa, membre du groupe de travail spécial du maire.
    La plage la plus proche est Marina di Cottone, à 40 minutes de route, avec une longue bande de sable et de dunes idéale pour les familles avec enfants.

    Et il y a de la nourriture pour accompagner ce grand vin. Les spécialités locales comprennent les pâtes maccheroni avec une sauce au ragoût de porc et de la ricotta cuite au four, et les pâtes tagghiani avec des orties et du lapin sauvage. Les amateurs de viande peuvent se laisser tenter par des barbecues de chevreau, d’agneau et de porc. Et puis il y a le sucré : les sciauni (délicieuses crêpes fourrées à la ricotta), les cuddureddi (biscuits aux figues) et les zeppole (brioches de riz).

    Le soir, les habitants prennent un verre de vin de l’Etna accompagné de noisettes, d’amandes et de pistaches locales. Pendant ce temps, les festivals d’été de la gastronomie et du vin attirent les gourmands. Chaque 10 août, la ville organise une soirée de dégustation de vins « Calices d’étoiles » avec les meilleurs producteurs, pour célébrer la fameuse nuit claire de la Saint-Sylvestre, réputée propice à l’observation des étoiles filantes.

    CNN, 15 avr 2021

    Etiquettes : Italie, vente, maisons à 1 euro, Castiglione di Sicilia, Etna, Taormina, patrimoine architectural,

  • L’UE reproche à la Chine de mettre en danger la paix en mer de Chine méridionale.

    L’Union européenne a appelé samedi la Chine à mettre en danger la paix en mer de Chine méridionale et a exhorté toutes les parties à se conformer à la décision d’un tribunal de 2016 qui a rejeté la plupart des revendications de souveraineté de la Chine dans cette mer, mais que Pékin a rejeté.

    L’UE a publié la semaine dernière une nouvelle politique visant à renforcer son influence dans la région indo-pacifique pour contrer la montée en puissance de la Chine.

    Vendredi, les Philippines ont protesté auprès de la Chine parce qu’elle n’a pas retiré ce qu’elles ont appelé des bateaux « menaçants » censés être manœuvrés par des milices maritimes autour du récif contesté de Whitsun, que Manille appelle le récif Julian Felipe.

    « Les tensions en mer de Chine méridionale, y compris la présence récente de grands navires chinois au récif de Whitsun, mettent en danger la paix et la stabilité dans la région », a déclaré un porte-parole de l’UE dans un communiqué samedi.

    L’UE a réitéré sa ferme opposition aux « actions unilatérales susceptibles de compromettre la stabilité régionale et l’ordre international fondé sur des règles ».

    Elle a exhorté toutes les parties à résoudre les différends de manière pacifique, conformément au droit international, et a mis en avant un arbitrage international de 2016 qui avait donné raison aux Philippines tout en invalidant la plupart des revendications de la Chine en mer de Chine méridionale.

    La Chine a rejeté l’accusation de l’UE selon laquelle ses navires au récif de Whitsun, que la Chine appelle Niu’E Jiao, avaient mis en danger la paix et la sécurité.

    Dans un communiqué publié samedi, la mission chinoise auprès de l’UE a réaffirmé que le récif faisait partie des îles Nansha, ou îles Spratly, et qu’il était « raisonnable et légal » pour les bateaux de pêche chinois d’y opérer et de s’abriter du vent.

    La déclaration chinoise a également insisté sur le fait que la souveraineté, les droits et les intérêts de la Chine en mer de Chine méridionale se sont formés au « long cours de l’histoire et conformément au droit international » et a rejeté la décision du tribunal de 2016 comme étant « nulle et non avenue ».

    « La mer de Chine méridionale ne devrait pas devenir un outil pour certains pays pour contenir et supprimer la Chine, et encore moins un terrain de lutte pour la rivalité entre grandes puissances », a déclaré la déclaration chinoise.

    La Chine s’inquiète de plus en plus du fait que l’Europe et d’autres pays tiennent compte de l’appel du président américain Joe Biden en faveur d’une « approche coordonnée » à l’égard de la Chine, qui s’est jusqu’à présent concrétisée sous la forme de sanctions concernant la répression sécuritaire à Hong Kong et le traitement des musulmans ouïghours.

    Le mois dernier, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que Washington « se tient aux côtés de son allié, les Philippines », face à la milice maritime chinoise qui se masse sur le récif de Whitsun.

    Reuters, 25 avr 2021

    Etiquettes : Union Européenne, Chine, mer de Chine méridionale, Philippines, Whitsun, récif de Whitsun, approche coordonnée, sanctions, musulmans ouïghours, UE,

  • Fuat Oktay : « Biden a déformé l’histoire des événements de 1915 à des fins politiciennes »

    – Les archives de la Turquie sont toujours accessibles à ceux qui veulent prendre connaissance des faits, déclare le vice-président turc

    Rejetant les propos du président américain Joe Biden concernant les événements de 1915, le vice-président turc a déclaré, samedi, que cette déclaration témoignait d’une dénaturation de l’histoire à des fins politiciennes.

    La déclaration de Joe Biden, basée sur des allégations infondées faites par les Arméniens et qui ignore la souffrance des Turcs assassinés par les Arméniens en 1915, n’a aucune valeur pour la nation turque ni pour l’histoire du pays, a déclaré Fuat Oktay sur Twitter.

    Faisant écho aux déclarations du président Erdogan, il a réaffirmé que les archives turques de cette période sont toujours accessibles à ceux qui veulent prendre connaissance des faits.

    Plus tôt dans la journée de samedi, Joe Biden avait qualifié les événements de 1915 de « génocide », rompant ainsi avec la longue tradition des présidents américains de s’abstenir d’utiliser ce terme.

    – Position de la Turquie concernant les événements de 1915

    La position de la Turquie concernant les événements de 1915 est que les Arméniens morts en Anatolie orientale ont été tués lorsque certains ont pris le parti des envahisseurs russes et se sont révoltés contre les forces ottomanes. Une réimplantation ultérieure des Arméniens a fait de nombreuses victimes.

    La Turquie s’oppose à la qualification de ces incidents comme « génocide », les décrivant comme une tragédie dans laquelle les deux parties ont subi des pertes.

    Ankara a proposé à plusieurs reprises la création d’une commission conjointe d’historiens turcs et arméniens ainsi que d’experts internationaux pour se pencher sur la question.

    En 2014, le premier ministre de l’époque, Recep Tayyip Erdogan, avait exprimé ses condoléances aux descendants des Arméniens qui ont péri lors des événements de 1915.

    Anadolou

    Etiquettes : Turquie, Arménie, génocide, Fuat Oktay, Tayyip Erdogan, Etats-Unis, Joe Biden,

  • La Turquie rejette les déclarations de Biden relatives aux allégations arméniennes

    – Cette déclaration du président américain Biden, qui n’est ni légalement ni moralement habilité à juger des événements historiques, n’a aucune valeur, déclare le ministère turc des Affaires étrangères


    Rejetant les déclarations du président américain Joe Biden sur les allégations arméniennes concernant les événements de 1915, le ministère turc des Affaires étrangères a déclaré, samedi, que ces déclarations ne reposaient sur aucune base scientifique ou juridique, pas plus qu’elles n’étaient étayées par des preuves.

    « Nous rejetons et dénonçons dans les termes les plus fermes la déclaration du président des États-Unis concernant les événements de 1915 faite le 24 avril du fait de la pression des lobbys arméniens radicaux et des groupes hostiles à la Turquie », a déclaré le ministère dans un communiqué.

    Le ministère a ajouté qu’aucune des conditions prévues pour l’utilisation du terme « génocide » – clairement défini dans le droit international – n’est remplie par les événements de 1915.

    « La nature des événements de 1915 ne change pas en fonction des motivations politiques actuelles des politiciens ou des considérations de politique intérieure. Une telle attitude ne sert qu’à une dénaturation grossière de l’histoire », souligne le communiqué.

    Selon le ministère, la déclaration de Biden n’a aucune valeur, dans la mesure où il n’est ni légalement ni moralement habilité à juger des événements historiques.

    – Position de la Turquie concernant les événements de 1915

    La position de la Turquie concernant les événements de 1915 est que les Arméniens morts en Anatolie orientale ont été tués lorsque certains ont pris le parti des envahisseurs russes et se sont révoltés contre les forces ottomanes. Une réimplantation ultérieure des Arméniens a fait de nombreuses victimes.

    La Turquie s’oppose à la qualification de ces incidents comme « génocide », les décrivant comme une tragédie dans laquelle les deux parties ont subi des pertes.

    Ankara a proposé à plusieurs reprises la création d’une commission conjointe d’historiens turcs et arméniens ainsi que d’experts internationaux pour se pencher sur la question.

    En 2014, le premier ministre de l’époque, Recep Tayyip Erdogan, avait exprimé ses condoléances aux descendants des Arméniens qui ont péri lors des événements de 1915.

    Etiquettes : Turquie, Etats-Unis, Arménie, génocide, Tayyip Erdogan, événements de 1915, Anatolie orientale, Joe Biden,

  • Turquie : Baykar accélère le développement de son drone MALE armé

    Les essais en vol, effectués en un temps record, ont permis à l’Akinci de franchir une étape cruciale de son développement. Son déploiement opérationnel pourrait intervenir d’ici quelques mois, alors que son petit frère, le TB2 cumule les succès militaires et commerciaux.

    Turquie : le drone Akinci poursuit ses essais en vol

    L’Akinci, le drone MALE armable de la société turque Baykar Makina vient de compléter ses essais en vol. Réalisés depuis le 6 décembre 2020 avec l’aide de 3 prototypes (PT-1, PT-2, PT-3), ces tests effectués à Corlu ont permis de valider rapidement le cahier des charges préétablies. Il devrait donc pouvoir équiper les forces armées turques d’ici la fin 2021. La « Jandarma » se montrerait elle aussi intéressée par ce nouvel appareil dans la lutte anti-guérilla contre le PKK en raison de la puissance de ses capteurs et de sa puissance de feu.

    Capacités Air/Air et 8 points d’emport

    L’Akinci est un drone MALE (Medium Altitude Long Endurance) de la classe des 6 tonnes qui offre une autonomie de 24 heures pour une vitesse maximale supérieure à 500 km/h. Son plafond opérationnel est de 12 192 mètres et sa charge utile de 1350 kilos. Il peut emporter toute la gamme des nouvelles munitions intelligentes du turc Rocketsan, à la fois air-sol (L-UMTAS, CIRIT, HGK, MAM-L, MAM-T, MAM-C, SOM…) mais aussi air-air (Gökdoğan, Bozdoğan) grâce à ses 8 points d’emports. Selon le besoin des opérateurs, il peut être équipé de turbopropulseurs de 450 ch ukrainiens (Motor Sich AI-450T) ou de 750 ch (version toujours en cours de développement). La motorisation 450 ch se prête à une surveillance lente et rapprochée des zones urbaines, tandis que ceux de 750 ch pourraient trouver une efficacité dans les opérations ISR à haute altitude. L’emport de charges SIGINT/ELINT et EW sont prévus, sans qu’un descriptif n’ait été apporté.

    IA embarquée

    Drone intelligent, l’Akinci collecte et enregistre automatiquement les données à partir de ses capteurs et de ses caméras grâce à six ordinateurs de bord dotés d’ une IA afin de reconnaître des formes, identifier des patterns, et automatiser des tâches. Grâce à cette IA, il peut rester en vol et continuer sa mission sans l’usage du GPS en analysant le paysage qu’il compare à un modèle numérique embarqué. Doté d’un radar SAR/GMTI (AESA) de conception locale, il aurait la capacité de détecter et de poursuivre des cibles par tous les temps mais aussi de détecter les changements d’activités (traces de pneus, de chenilles …). Baykar qui a déjà modifié l’équation des champs de batailles libyen, syrien, arménien avec son drone tactique armé TB2, entend bien capitaliser toute son expérience et ses acquis technologiques sur cette nouvelle machine. Toutefois les « quelques détails à régler » ( choix définitif des systèmes optroniques et autres capteurs embarqués…) loin d’être négligeables peuvent permettre de penser que l’Akinci débutera sa carrière opérationnelle plus tard que prévu.

    Air & Cosmos, 24 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, drones, Akinci, Baykar, TB2, MALE, Baykar Makina, lutte anti-guérilla, PKK, guerre, radar SAR/GMTI (AESA), systèmes optroniques, capteurs embarqués,



  • Joe Biden reconnaît le génocide arménien, la Turquie convoque l’ambassadeur américain

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a immédiatement réagi en dénonçant « la politisation par des tiers » de ce débat, dans un message adressé au patriarche arménien à Istanbul.
    Joe Biden a reconnu samedi le génocide arménien, devenant le premier président des Etats-Unis à qualifier ainsi la mort d’un million et demi d’Arméniens massacrés par l’Empire ottoman en 1915, suscitant la colère de la Turquie.

    Son homologue turc Recep Tayyip Erdogan a immédiatement réagi en dénonçant « la politisation par des tiers » de ce débat, dans un message adressé au patriarche arménien à Istanbul.

    Le ministre turc des Affaires étrangères a convoqué samedi l’ambassadeur américain pour protester, a rapporté l’agence de presse d’État Anadolu.

    La Turquie n’a « de leçons à recevoir de personne sur son histoire », avait-il auparavant déclaré.

    L’Arménie salue « une mesure très forte »

    Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a de son côté salué une « mesure très forte envers la justice et la vérité historique » dans un message sur Facebook.

    Le génocide arménien est reconnu par plus de vingt pays et par de nombreux historiens mais il est vigoureusement contesté par la Turquie.

    « Les Américains honorent tous les Arméniens ayant péri dans le génocide qui a commencé il y a 106 ans aujourd’hui », a écrit Joe Biden dans un communiqué. « Nous affirmons l’histoire. Nous ne faisons pas cela pour accabler quiconque mais pour nous assurer que ce qui s’est passé ne se répètera jamais », a-t-il ajouté.
    Le président démocrate, qui avait promis pendant sa campagne électorale de prendre l’initiative sur ce dossier, a informé vendredi de sa décision son homologue turc dans une conversation téléphonique.

    Les deux dirigeants sont convenus de se rencontrer en juin en marge du sommet de l’Otan à Bruxelles.

    Au téléphone avec le chef de l’État turc, le locataire de la Maison Blanche a exprimé sa volonté de bâtir une « relation bilatérale constructive », selon le bref compte-rendu américain qui évoque la nécessité d’une « gestion efficace des désaccords ».

    « Honorer les victimes »

    Il s’agit d’ »honorer les victimes, pas d’accabler qui que ce soit », a insisté une responsable américaine, sous couvert de l’anonymat. « Nous continuons de considérer la Turquie comme un allié crucial au sein de l’Otan », a-t-elle ajouté.

    Sans citer explicitement les États-Unis, le président turc avait dès jeudi adressé une mise en garde à peine voilée à Washington.

    Au cours d’une réunion avec des conseillers, il a prévenu qu’il continuerait à « défendre la vérité contre ceux qui soutiennent le mensonge du soi-disant ‘génocide arménien’ (…) à des fins politiques ».

    Malgré des années de pressions de la communauté arménienne aux États-Unis, aucun président américain ne s’était jusqu’ici risqué à fâcher Ankara.

    Le Congrès américain a reconnu le génocide arménien en décembre 2019 à l’occasion d’un vote symbolique, mais Donald Trump, qui entretenait d’assez bonnes relations avec Recep Tayyip Erdogan, avait refusé d’utiliser ce mot, parlant seulement d’ »une des pires atrocités de masse du XXe siècle ».

    Commémoration du génocide chaque 24 avril

    Les Arméniens estiment qu’un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman, alors allié à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie. Ils commémorent ce génocide chaque année le 24 avril.

    La Turquie, issue du démantèlement de l’empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d’une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

    C.M. avec AFP

    BFMTV, 25 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, Arménie, Joe Biden Etats-Unis, génocide, Première Guerre Mondiale, Tayyip Erdogan, OTAN, NATO,

  • Génocide arménien : après la reconnaissance de Biden, la Turquie soudée dans le déni

    Admettre l’existence des massacres perpétrés en 1915 en Anatolie équivaudrait pour Ankara à nier le récit national sur lequel la République s’est établie.

    La Turquie « rejette entièrement » la reconnaissance du génocide arménien par les Etats-Unis, a déclaré Mevlüt Çavusoglu, le ministre turc des affaires étrangères, quelques minutes après la déclaration du président Joe Biden, samedi 24 avril. « Les mots ne peuvent changer ou réécrire l’histoire. Nous n’avons de leçons à recevoir de personne sur notre histoire », a-t-il tweeté en réaction à la décision venue de Washington. Il a convoqué, dans la soirée, l’ambassadeur américain pour protester, a rapporté l’agence de presse d’Etat, Anadolu.

    Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, prévenu dès vendredi par son homologue américain, Joe Biden, n’a pas réagi. Avant l’annonce officielle, il a adressé ses condoléances à Sahak Masalyan, le patriarche de la communauté arménienne de Turquie, pour les « conditions difficiles » qu’elle a endurées pendant la première guerre mondiale. Il a déploré l’instrumentalisation de l’histoire « par des tiers », une expression qui avait été utilisée précédemment par le patriarche arménien, apparemment aussi contrarié que M. Erdogan par la reconnaissance du génocide. « Recep Tayyip Erdogan » a été « le seul haut fonctionnaire d’Etat de l’histoire de la République turque » à partager « notre douleur et un certain respect pour les enfants de notre nation qui ont perdu la vie en exil », a souligné le chef religieux.

    « Le chien aboie, la caravane passe »

    Les responsables turcs estiment que la décision de Washington est contre-productive, « sans fondement juridique », a expliqué le président du Parlement, Mustafa Sentop. Elle risque de nuire à la relation turco-américaine, dégradée par de multiples contentieux, dont l’achat par Ankara de missiles russes S-400.

    Les médias pro-gouvernementaux ont crié à « la déclaration scandaleuse de Biden ». « Macron non plus n’est pas resté calme », a constaté le quotidien Yeni Safak, une allusion à la visite du président français au mémorial du génocide arménien à Paris. Lapidaire, le quotidien islamiste Yeni Akit titrait : « Le chien aboie, la caravane passe ».

    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Joe Biden reconnaît le génocide arménien, une première pour un président américain
    Reconnu par une trentaine de pays et par la communauté des historiens, le génocide des Arméniens de l’empire Ottoman est nié par la Turquie depuis la naissance de la République en 1923. Les historiens estiment qu’en 1915 environ 1,5 million d’Arméniens et plusieurs centaines de milliers de Chrétiens d’Orient ont été tués, ou sont morts suite aux marches forcées et aux déportations systématiques.

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    Etiquettes : Turquie, Etats-Unis, Arménie, Tayyip Erdogan, Joe Biden,

  • Pourquoi le vaccin AstraZeneca sera-t-il seulement administré aux plus de 41 ans?

    Si le vaccin de Johnson & Johnson pourra être administré à tout le monde, celui d’AstraZeneca sera réservé aux personnes de 41 ans et plus (et non plus 56 ans et plus). Sabine Stordeur, membre de la task force vaccination, a expliqué pourquoi.

    Ce samedi, la task force vaccination a annoncé ce samedi que le vaccin AstraZeneca allait pouvoir être administré à tous les Belges de 41 ans et plus. La catégorie d’âge auquel il est réservé a donc été élargie, car ce vaccin était jusqu’à maintenant réservé aux personnes de plus de 56 ans. Lors du JT de la RTBF, Sabine Stordeur, co-responsable de la task force vaccination, a expliqué pourquoi il en était ainsi, en remettant d’abord les choses dans le contexte épidémiologique actuel.

    « La Belgique se situe actuellement à un niveau d’incidence médian, c’est-à-dire 400 à 450 cas pour 100.000 habitants. Avec ce niveau d’incidence, on peut calculer le risque d’hospitalisation, le risque d’hospitalisation en soins intensifs et le risque de décès. Et que fait le vaccin AstraZeneca? Il protège les personnes contre l’hospitalisation, en soins intensifs ou non, et les décès », a développé Sabine Stordeur, « Et ce vaccin est particulièrement efficace sur ces trois indicateurs ». En effet, trois semaines après la première dose, l’efficacité du vaccin AstraZeneca est déjà de 90 à 100%.

    La co-responsable de la task force a ensuite précisé pourquoi l’âge précis de 41 ans avait été choisi par la Belgique: « Quand vous faites une analyse bénéfices-risques de ce vaccin par catégorie d’âge, le risque d’hospitalisation et de décès est très très faible en dessous de 40 ans. Et donc avec un risque très faible, le risque d’événements adverses sévères, ces fameuses thromboses couplées à une chute de plaquettes, est légèrement plus élevé que dans les autres tranches d’âge. À 40 ans, les bénéfices sont largement supérieurs aux risques ».

    Mais pourquoi avoir établi une différence avec le vaccin de Johnson & Johnson? « Le nombre d’événements adverses observé est nettement plus faible chez Johnson & Johnson. La Fédération américaine du médicament (FDA) a effectué une analyse bénéfices-risques et il n’y a aucun lien entre les catégories d’âge et les risques de ce vaccin. C’est pour cela que la FDA n’a pas créé de limite d’âge et toute personne de 18 ans et plus pourra recevoir le vaccin Johnson & Johnson », a détaillé Sabine Stordeur.

    « On reste dans la logique »

    Sur RTL TVI, Frank Vandenbroucke s’est aussi exprimé sur la décision d’administrer le vaccin AstraZeneca aux adultes de 41 ans et plus: « Nous restons dans la logique des décisions déjà prises. Il y a quelques semaines, l’Agence européenne des médicaments (EMA) avait observé des effets secondaires, mais pas chez les personnes âgées. Donc nous avons attendu et utilisé seulement ce vaccin pour les personnes âgées. Entre-temps, l’EMA a fourni une analyse détaillée, qui montre que sur 100.000 personnes entre 40-49 ans, on évite au moins 80 hospitalisations pour le Covid, 10 lits en soins intensifs et au moins 7 morts. Et on a des effets secondaires dans ce groupe d’âge, peut-être il y aura un ou deux cas d’effet secondaire rare, préoccupant. Donc si on fait la balance, la précaution et la logique demandent d’utiliser le vaccin AstraZeneca pour protéger ceux qui ont 41 ans et plus ».

    DH.be, 24 avr 2021

    Etiquettes : Belgique, coronavirus, covid 19, vaccin, vaccination, AstraZeneca, Johnson & Johnson, thrombose, cailloux sanguins,

  • Une présidence sans drama ni scandales: comment Joe Biden a réussi à imprimer sa marque

    Joe Biden a vu grand. Il a bougé vite. Il a surpris ses détracteurs et certains de ses partisans. En 100 jours, Joe Biden, 46e président des Etats-Unis, a imprimé sa marque.

    Sans effets de manche, fidèle au ton empathique et volontiers familier qu’il affectionne, celui qui avait d’abord été élu sur une promesse de calme après la tempête Trump avance à grandes enjambées.

    Moqué pour ses hésitations et ses gaffes? Il se montre discipliné, communication soigneusement calibrée à l’appui. Il tient tête à Vladimir Poutine et Xi Jinping avec des formules qui font mouche (« Il n’a pas une once de démocratie en lui », lâche-t-il à propos de son homologue chinois).

    Accusé de manquer de coffre? Le plus vieux président de l’histoire met en avant records après records sur la vaccination (plus de 200 millions de doses administrées). Il fait adopter en quelques semaines un plan de soutien de l’économie de 1.900 milliards de dollars et en propose dans la foulée un autre sur les infrastructures d’un montant équivalent.

    « Il a été sous-estimé, mais cela s’explique en partie par son parcours. Durant sa carrière de sénateur, il a toujours privilégié le pragmatisme et les changements par petites touches », explique à l’AFP Julian Zelizer, professeur d’histoire à l’université de Princeton.

    « Même durant sa campagne, il faisait l’éloge de la modération et de la normalité. D’une certaine manière, il a changé de stratégie en optant pour plus d’audace. C’est une stratégie qui, d’un point de vue politique, a payé ».

    Présidence sans drames

    Symbole d’un style simple qu’il revendique, il sort régulièrement de sa poche de costume une petite fiche sur laquelle sont inscrits les principaux indicateurs de la pandémie, dont le nombre de morts.

    Entouré d’une équipe jusqu’ici unie, il offre le spectacle d’une présidence sans drames ni scandales. Le déchirement annoncé du Parti démocrate n’a pas eu lieu. L’aile gauche a montré quelques signes d’impatience mais a jusqu’ici soutenu « Joe ».

    Au quotidien, la Maison Blanche donne l’image d’une « machine bien huilée », pour reprendre la formule utilisée par Donald Trump pour décrire, dans une étrange pirouette, le chaos qui régnait dans les couloirs de la prestigieuse West Wing durant son mandat.

    Sur le front international aussi, Joseph Robinette Biden Jr s’est rapidement positionné.

    Son « sommet climat » – virtuel mais bien orchestré – a marqué de façon spectaculaire le retour des Etats-Unis (« America is back ») dans ce jeu diplomatique dont son prédécesseur s’était retiré avec fracas.

    Cette grand-messe à peine achevée, il a tenu samedi une promesse de campagne emblématique: il a prononcé le mot « génocide » pour parler de la mort d’un million et demi d’Arméniens massacrés par l’Empire ottoman en 1915.

    Aucun de ses prédécesseurs n’avait osé, craignant la vive réaction de la Turquie: Barack Obama s’était, lui aussi, engagé à le faire, mais avait reculé une fois installé dans le Bureau ovale.

    Majorité étriquée

    En vieux routier de Washington, il sait cependant que le plus dur est à venir.

    Sa majorité étriquée au Congrès est une vulnérabilité: elle place une poignée de sénateurs démocrates – tel Joe Manchin – en position d’arbitres surpuissants.

    Son plan d’investissement dans les infrastructures n’est à ce jour qu’un projet. Les discussions s’annoncent âpres, l’issue du combat législatif est incertaine.

    Sur les armes à feu, comme sur les lois électorales, son impuissance pourrait bientôt apparaître de manière flagrante.

    Sur l’épineux dossier de l’immigration enfin, Joe Biden est, depuis son arrivée au pouvoir sur la défensive. Tâtonnements, rétropédalages: tiraillée entre la promesse d’une politique migratoire plus « humaine » et la crise à la frontière mexicaine, avec des arrivées par milliers de migrants, la Maison Blanche est à la peine.

    Mercredi, à la veille de l’anniversaire symbolique des 100 jours, il prononcera son premier discours de politique générale devant le Congrès, en prime-time.

    Sa porte-parole Jen Psaki a promis une allocution centrée sur l’enfance, l’éducation, la santé, « les priorités de la classe moyenne ». Avec, au coeur du dispositif, une hausse des impôts pour les Américains plus riches.

    FDR? LBJ?

    Dans le camp démocrate, la machine s’emballe, les comparaisons flatteuses – parfois hâtives – pleuvent.

    Certains évoquent Franklin D. Roosevelt (« FDR ») et l’audace du New Deal pour relever le pays englué dans la Grande Dépression. D’autres citent Lyndon B. Johnson, qui avait mis à profit sa fine connaissance des rouages du Congrès pour faire bouger les lignes dans la société américaine.

    Joe Biden rejoindra-t-il le petit groupe – prestigieux – des présidents qui ont laissé leur empreinte dans l’histoire américaine?

    « C’est possible, mais il est beaucoup trop tôt pour le dire », tempère Julian Zelizer.

    En face, privé de son compte Twitter mais surtout du puissant mégaphone de la présidence, Donald Trump est pour l’heure inaudible. Ses communiqués rageurs, presque quotidiens, tombent dans le vide.

    Comme pour mieux dire que la page est tournée, Joe Biden n’évoque presque jamais son bouillonnant prédécesseur.

    Mais « l’ancien gars », comme il l’avait qualifié il y a quelques semaines, reste extrêmement populaire dans le camp républicain. Et pourrait donner de la voix à l’approche des élections de mi-mandat, fin 2022, où Joe Biden jouera gros.

    D’où la volonté de ce dernier de frapper fort (« go big ») en début de mandat, tant qu’il a tous les leviers du pouvoir.

    DH.be, 25 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Joe Biden, Maison Blanche, Chine, Russie, coronavirus, covid 19, vaccination, économie, Donald Trump,