(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Chypre/Réunion 5+1
Le Secrétaire général se rendra à Genève pour la réunion informelle à 5+1 sur la question chypriote, qui se tiendra du 27 au 29 avril.
Comme indiqué par le Bureau du porte-parole le 24 février, cette réunion informelle est convoquée à la suite de consultations menées au nom du Secrétaire général par un haut fonctionnaire de l’ONU, Mme Jane Holl Lute. Ces consultations ont eu lieu au cours des derniers mois.
L’objectif de la réunion, comme nous l’avons souligné à l’époque, sera de déterminer s’il existe un terrain d’entente permettant aux parties de négocier une solution durable à la question chypriote dans un horizon prévisible.
Afghanistan
Dans une déclaration conjointe, les coorganisateurs de la conférence d’Istanbul sur le processus de paix en Afghanistan ont déclaré qu’au vu des récents développements et après de longues consultations avec les parties, il a été convenu de reporter la conférence à une date ultérieure lorsque les conditions pour faire des progrès significatifs seraient plus favorables.
La déclaration note que la Turquie, le Qatar et l’ONU avaient prévu de convoquer conjointement une conférence de haut niveau à Istanbul, du 24 avril au 4 mai, avec la participation des représentants de la République islamique d’Afghanistan et des Taliban. L’objectif était de donner un nouvel élan aux négociations qui ont débuté à Doha en septembre dernier pour parvenir à une paix juste et durable dans le pays.
La déclaration souligne que la Turquie, le Qatar et l’ONU poursuivront résolument leurs efforts sincères pour parvenir à la paix en Afghanistan.
Myanmar
Le Secrétaire général se félicite de la convocation le 24 avril de la prochaine réunion des dirigeants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), qui devrait débattre de la situation actuelle au Myanmar.
Comme le Secrétaire général l’a indiqué dans ses remarques au Conseil de sécurité cette semaine, il continue d’appeler à une réponse internationale résolue fondée sur un effort unifié. Il exhorte les dirigeants de l’ASEAN à aider à prévenir une escalade de la crise et d’éventuelles implications humanitaires graves au-delà des frontières du Myanmar.
L’ONU restera un partenaire essentiel de l’ASEAN et apportera son plein appui à ses efforts sur le Myanmar. L’Envoyée spéciale du Secrétaire général, Christine Schraner Burgener, reste dans la région et sera à Djakarta pour engager les dirigeants de l’ASEAN en marge de la réunion de samedi, en se concentrant sur une solution politique.
Toujours au Myanmar, le Fonds des Nations Unies pour la population dans le pays a déclaré aujourd’hui que les droits des femmes et des filles au Myanmar, y compris leur droit de vivre une vie sans violence ni intimidation, doivent être respectés à tout moment. L’agence a souligné que les forces militaires et de sécurité doivent s’abstenir à tout moment de toute forme de violence contre les femmes, les filles et les jeunes. Les auteurs doivent être tenus responsables de leurs actes.
Lundi, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a déclaré qu’au moins 741 femmes, enfants et hommes avaient été tués depuis le 1er février, dont 52 enfants.
Climat
Demain, le Secrétaire général participera au Sommet sur le climat organisé par le Président des États-Unis, Joseph R. Biden.
Par ailleurs, l’Envoyé spécial pour l’action et le financement du climat, Mark Carney, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, les champions du climat et la présidence de la COP26 viennent de lancer la Glasgow Financial Alliance for Net Zero, qui réunit plus de 160 entreprises issues d’initiatives nouvelles et existantes, y compris les Alliances Net Zero Asset Managers et Asset Owners, afin d’accélérer la transition vers zéro émissions nettes d’ici à 2050 au plus tard.
Océan
Ce matin, le Secrétaire général a pris la parole, dans un message vidéo préenregistré, lors du lancement de la deuxième évaluation mondiale de l’océan.
Selon lui, nous devons transformer notre relation avec l’océan, le système de survie de notre planète. Les conclusions des scientifiques sont alarmantes, a-t-il déclaré, ajoutant que la deuxième évaluation avertit que de nombreux avantages que l’océan offre à l’humanité sont de plus en plus compromis par nos propres actions.
Il a exhorté les pays à tenir compte de cet avertissement et à œuvrer ensemble à la recherche conjointe, au renforcement des capacités et au partage de données, d’informations et de technologies en vue de soutenir et gérer nos océans.
Ensemble, nous pouvons favoriser non seulement une reprise verte –mais aussi bleue– de la pandémie et contribuer également à garantir une relation résiliente et durable à long terme avec l’océan.
Saint-Vincent-et-les Grenadines
En réponse à la demande d’assistance internationale formulée par le Gouvernement, et en coordination avec le bureau du Coordonnateur résident de l’ONU pour la Barbade et les Caraïbes orientales et l’Agence caraïbe pour les secours d’urgence en cas de catastrophe naturelle (CDEMA), une mission environnementale conjointe de 13 personnes du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) se déploie à Saint-Vincent-et-les Grenadines.
L’équipe, qui devrait être déployée pendant trois semaines, est composée de six spécialistes de l’environnement, ayant une expertise en géologie, en gestion des cendres, en pollution environnementale, en écologie et en réponse verte. D’autres membres de l’équipe aideront à la liaison, la gestion de l’équipe et à la logistique. Il est également prévu d’envoyer des experts supplémentaires à la Barbade pour travailler en étroite collaboration avec l’équipe déployée à Saint-Vincent-et-les Grenadines.
La présence de l’ONU s’accroît progressivement à Saint-Vincent-et-les Grenadines, mais l’accès reste difficile, ce qui nécessite le soutien d’avions militaires et de certains types de navires.
Éthiopie
Bien qu’il y ait eu quelques améliorations récentes dans l’accès humanitaire au Tigré, la situation dans la région reste alarmante avec un conflit actif dans certaines zones qui restreint les mouvements et la réponse humanitaires, a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
La semaine dernière, l’insécurité dans la région d’Adigrat, dans la zone est du Tigré, aurait empêché le déplacement de plus de 20 camions de secours.
L’ONU est également préoccupée par l’aggravation de l’insécurité alimentaire si le conflit se poursuit et perturbe la prochaine saison de plantation, qui approche.
Malgré les difficultés, les partenaires humanitaires intensifient leur réponse. Jusqu’à présent, plus de 1,5 million de personnes ont reçu une double allocation de rations alimentaires dans 12 districts ciblés et près de 246 000 personnes ont reçu des abris d’urgence et des articles non alimentaires.
L’ONU a besoin de toute urgence de plus de fonds et d’un accès plus sûr et sans entrave pour intensifier la réponse humanitaire et aider toutes les personnes touchées.
Selon les estimations de l’administration intérimaire du Tigré, 4,5 millions de personnes ont besoin d’une assistance vitale au Tigré.
Liby
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Hier, le Secrétaire général a rencontré virtuellement ses homologues de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE) et de la Ligue des États arabes, réunis au sein du « Quatuor pour la Libye ».
Dans un communiqué publié par la suite, le Quatuor a exprimé son soutien total aux efforts du Conseil de la présidence, du Gouvernement d’entente nationale et d’autres institutions nationales unifiées pour mettre en œuvre la feuille de route du Forum de dialogue politique libyen et mener à bien la transition démocratique de la Libye.
Le Quatuor a condamné les violations continues de l’embargo des Nations Unies sur les armes et a souligné que toute intervention militaire extérieure en Libye est inacceptable. Il a appelé à cet égard au respect total de l’embargo sur les armes et au retrait immédiat et inconditionnel de toutes les forces étrangères et des mercenaires de l’ensemble du territoire libyen.
Côte d’Ivoire
En réponse à des questions sur une attaque qui a frappé la Côte d’Ivoire en début de journée, le porte-parole a indiqué que le Secrétaire général prend note avec inquiétude de cette attaque perpétrée par des inconnus contre une base militaire ivoirienne à Abidjan dans les premières heures du 21 avril. Il condamne cette attaque, ainsi que toute attaque contre les institutions de l’État, a ajouté le porte-parole.
COVAX
Les équipes de l’ONU soutiennent les efforts de vaccination dans le Pacifique.
Les Fidji ont reçu leur deuxième lot de 24 000 vaccins, il y a deux jours, et d’autres sont en cours d’acheminement.
Les Samoa ont donné le coup d’envoi de sa campagne de vaccination, le Premier Ministre du pays ayant reçu sa première dose. Les Samoa ont reçu 24 000 doses par le biais du Mécanisme COVAX au début du mois.
En début de semaine, la République démocratique du Congo a donné le coup d’envoi de sa campagne de vaccination, en commençant par les groupes hautement prioritaires. Le pays a reçu plus de 1,7 million de doses de vaccin le mois dernier. L’équipe de l’ONU dans le pays soutient les autorités – avec des vaccinations et en abordant les impacts plus larges de la pandémie.
À ce jour, près de 41 millions de doses ont été expédiées à 118 pays et territoires par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF et d’autres organismes contribuent à la logistique.
Journée mondiale de la créativité et de l’innovation
C’est aujourd’hui la célébration de la Journée mondiale de la créativité et de l’innovation. Cette journée vise à sensibiliser au rôle que jouent la créativité et l’innovation dans tous les aspects du développement humain.
L’UNESCO souligne que les industries culturelles et créatives devraient faire partie des stratégies de croissance économique. L’UNESCO note également que ces industries font partie des secteurs les plus dynamiques de l’économie mondiale, générant 2,25 milliards de dollars de revenus et 29,5 millions d’emplois dans le monde.
QUESTIONS D’ENVIRONNEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE, AFFAIRES HUMANITAIRES, SANTÉ, AFFAIRES HUMANITAIRES, DROITS DE L’HOMME, POPULATION, COMMÉMORATION/CÉLÉBRATION OFFICIELLE CHYPRE, AFGHANISTAN, MYANMAR, SAINT-VINCENT-ET-LES GRENADINES, ÉTHIOPIE, LIBYE, CÔTE D’IVOIRE,
Mois : avril 2021
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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 21 avril 2021
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Espagne : Un franco-marocain prend la fuite parce qu’il portait 135 kg de haschich dans sa voiture
Arrêté après avoir fui un contrôle de police parce qu’il transportait quatre paquets de haschisch dans le coffre de sa voiture.
La Garde civile l’a trouvé dans une station-service de Lorca alors qu’il tentait de passer inaperçu.
La Garde civile de la région de Murcie, dans le cadre du « Plan opérationnel intégré contre le trafic de haschisch du Maroc », a intercepté un véhicule transportant 135 kilos de haschisch.
Le conducteur, qui a tenté de s’enfuir d’un poste de contrôle de la police établi sur l’autoroute A-7 à son passage par Puerto Lumbreras, a été arrêté car il est soupçonné de trafic de drogue, de désobéissance grave à un agent de l’autorité et de faux documents.
L’action a été initiée dans le cadre du « Plan opérationnel intégral contre le trafic de haschisch en provenance du Maroc » lorsque des agents de la Garde civile effectuaient un contrôle sur l’autoroute A-7, dans la municipalité de Puerto Lumbreras, et ont observé qu’une mini-fourgonnette noire s’approchait du point de contrôle à grande vitesse, précédée par une patrouille du détachement de la circulation de Vera (Almeria).
Le conducteur, loin de prêter attention aux signaux d’arrêt faits par les agents du véhicule de police, a poursuivi sa marche avec des manœuvres non réglementaires en échappant au contrôle établi dans la province de Murcie.
Immédiatement, une patrouille du détachement de la circulation de Lorca a rejoint le dispositif de suivi de la voiture en fuite, tandis que dix autres unités de la Garde civile et d’autres unités de la police locale de Lorca ont été alertées de la fuite et ont rejoint d’autres parties de la zone pour le rechercher.
L’important dispositif policier a permis de localiser la voiture garée à proximité d’une station-service dans le hameau de La Torrecilla Lorca et de repérer dans un restaurant voisin, une personne qui correspondait aux caractéristiques physiques du conducteur, tout en essayant de passer inaperçue.
La Garde civile a arrêté le suspect et examiné le véhicule où elle a trouvé quatre ballots de haschisch, d’un poids total de 135 kilos. Le conducteur, un homme de 38 ans, né au Maroc, de nationalité et de résidence françaises, a été arrêté comme auteur présumé des délits de trafic de drogue et de désobéissance grave à un agent de l’autorité.
L’examen de la voiture, a également détecté que les plaques d’immatriculation ne correspondaient pas à la documentation du minivan, il est donc également attribué à l’auteur présumé du crime de faux documents.
En outre, les agents ont trouvé un système hydraulique sophistiqué qui permet d’augmenter la dureté de la suspension, prétendument installé pour que la hauteur de la voiture ne soit pas affectée lors du transport d’une charge d’un poids élevé.
L’action, développée conjointement par les agents de la Garde Civile d’Almeria et de Murcia, en collaboration avec la Police Locale de Lorca, a abouti à l’arrestation d’une personne comme auteur présumé des délits de trafic de drogue, de désobéissance grave à l’agent de l’autorité et de faux documents, ainsi qu’à la saisie à itinere de 135 kilos de haschisch.
Le détenu -homme, 38 ans, né au Maroc ; et de nationalité et citoyenneté française-, les drogues et les effets saisis, ainsi que la procédure ont été mis à la disposition du tribunal d’instruction numéro 1 de Lorca.La Opinion de Murcia, 22 avr 2021
Etiquettes : Maroc, Espagne, France, cannabis, haschich, trafic de drogue,
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La Croix-Rouge reconnaît à VOX qu’elle préfère laisser en « stand-by » l’accord avec le Maroc pour le rapatriement des mineurs étrangers.
La formation a demandé au responsable de la Croix-Rouge ce qu’il pense d’obliger le Maroc à rapatrier ses mineurs.
VOX a insisté, ce mercredi devant la Commission des droits de l’enfant et de l’adolescent, pour que l’Espagne applique l’accord de 2007 avec le Maroc pour le rapatriement des mineurs étrangers non accompagnés. Avant l’apparition du responsable des programmes pour l’enfance en difficulté de la Croix-Rouge espagnole, Carlos Chana, VOX a demandé combien de ses projets sont destinés aux mineurs immigrés et a « invité » le gouvernement socialiste à « obliger le Maroc à protéger ses enfants et à les empêcher de devenir des victimes de la traite des êtres humains ».
Loin de répondre à la demande de la députée nationale de VOX pour Ceuta, Teresa Lopez, le responsable de la Croix-Rouge a ouvertement déclaré qu’il s’engageait à ne pas respecter l’accord avec le Maroc. Selon Chana, « le retour exposerait l’enfant au risque de vouloir retourner en Espagne » lorsque ces rapatriements auront lieu et, pour cette raison, il a déclaré que « nous devrions les laisser en « standby » ».
Le représentant de la Croix-Rouge n’a pas répondu aux questions de Lopez qui souhaitait savoir, en détail, combien de programmes sont destinés aux enfants immigrés et combien aux jeunes nés en Espagne et en situation de vulnérabilité. Des données qui, a assuré Chana, n’ont pas été isolées malgré le fait que l’organisation reçoit des subventions spécifiques pour aider les mineurs migrants, comme l’a souligné le député de VOX.
Lopez a également demandé à connaître l’adaptation des ressources faite par la Croix-Rouge pour aider la région MENA pendant les premiers mois de la pandémie, en particulier à Ceuta et Melilla. Cependant, Chana n’a même pas fait allusion à cette question, tout comme il a également laissé sans réponse les questions du député national de VOX pour Ceuta sur les programmes d’éducation affective et sexuelle dont dispose l’organisation.
La députée de Ceuta s’est interrogée sur le fait qu’une organisation humanitaire dispose de programmes axés sur l’égalité des sexes et s’est montrée préoccupée par le fait que la Croix-Rouge travaille à « sensibiliser à l’importance d’abandonner les stéréotypes ». « Pourquoi insiste-t-elle pour éliminer les rôles et mettre fin à l’ordre naturel ? », a demandé M. López.Ceuta TV, 22 avr 2021
Etiquettes : Espagne, Maroc, migration, MENA,
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Scoop : La cyber-entreprise israélienne NSO négocie avec les services de renseignement jordaniens
La société israélienne de cyberespionnage NSO a négocié ces derniers mois avec le gouvernement jordanien un accord portant sur la vente d’une nouvelle technologie d’espionnage, selon deux sources informées de la question.
Pourquoi cela est important : Les services de renseignement jordaniens surveillent les groupes terroristes, mais aussi les activistes de l’opposition et les critiques intérieures du roi Abdullah II.
L’essentiel de l’information : Selon les sources, les négociations entre NSO et le gouvernement jordanien ont commencé à la fin de l’année dernière, et une délégation de cadres supérieurs et d’experts en technologie de la société s’est rendue à Amman.
Ils ont fait une présentation aux fonctionnaires jordaniens, y compris ceux de la Direction générale des renseignements, et ont démontré les capacités de la nouvelle technologie.Selon une source, la technologie concernait de nouveaux logiciels espions pour la collecte de renseignements et d’autres technologies pour surveiller les services de messagerie.
Une source a déclaré qu’un contrat avait été signé, mais une deuxième a dit qu’il n’était pas clair si l’accord avait été finalisé.
Un porte-parole de l’ONS m’a dit : « En vertu d’une politique de longue date, nous ne faisons pas de commentaires sur nos contacts avec les États. Ce qui précède n’est pas considéré comme une confirmation des faits allégués. »
Le tableau d’ensemble : Les négociations ont eu lieu dans les mois qui ont précédé la dernière crise intérieure du royaume, au cours de laquelle l’ancien prince héritier Hamzah bin Hussein a été placé en résidence surveillée pour une tentative de coup d’État présumée.
Les services de sécurité jordaniens ont surveillé ses communications pendant des mois et auraient espionné ses réunions avec des chefs tribaux.Flashback : Selon des rapports de presse, NSO a fait des affaires avec le gouvernement jordanien dans le passé. Haaretz a rapporté l’année dernière que NSO utilise le nom de code « Jaguar » pour la Jordanie dans des documents internes.
Il convient de noter que NSO a fait l’objet de critiques sévères ces dernières années en raison de l’utilisation de son logiciel espion Pegasus par plusieurs clients dans le monde pour surveiller des militants des droits de l’homme, des figures de l’opposition, des journalistes et des rivaux politiques.
En octobre 2019, Facebook a poursuivi NSO pour l’utilisation présumée de Pegasus pour pirater 1 400 comptes WhatsApp, dont ceux de 100 militants des droits de l’homme et journalistes. NSO rejette ces allégations.
Le Guardian a rapporté le mois dernier que le ministère de la Justice avait renouvelé une enquête impliquant NSO.AXIOS, 21 avr 2021
Etiquettes : Israël, NOS, Jordanie, logiciel espion, spyware, whatsapp,
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Condamnation de Derek Chauvin pour le meurtre de George Floyd : Justice est faite?
La vidéo du meurtre de George Floyd le 25 mai 2020 a fait le tour du monde. Les images de ce lynchage ne durent pas quelques secondes. Elles durent plus de neuf longues terribles minutes
Vingt-six millions de personnes sont descendues dans la rue suite à ce meurtre, le plus grand mouvement contre le racisme et les violences policières que les États-Unis aient connu.
Ce mouvement ne s’est pas limité à exiger des améliorations du comportement de la police, il a surtout exigé le démantèlement (Defund, Divest, Abolish) de ce système violent qu’est la police.
Les séances du procès ont été diffusées jour et nuit à la télévision. Trente-huit témoins de la scène de meurtre sont venus témoigner contre Chauvin ; des experts médicaux ont confirmé que c’est bien le genou de Chauvin qui a provoqué l’étouffement et la mort. Le chef de la police de Minneapolis a témoigné contre son propre policier. Quelques heures avant le verdict, le président Biden a déclaré que les preuves contre Chauvin étaient « accablantes ».
Il aurait fallu être sourd et aveugle pour ne pas voir et entendre les mots répétés seize fois par George Floyd I can’t breathe! et ne pas conclure à la culpabilité totale de Chauvin.
Et pourtant, le monde entier retenait son souffle. L’impunité de la police est tellement ancrée dans le système que la crainte que Chauvin s’en sorte libre était bien présente.
Selon l’organisation Mapping the police violence, 99% des policiers impliqués dans des meurtres pendant leur fonction n’ont même pas été inculpés.
Mais cette fois, non. Chauvin a été déclaré coupable sur toute la ligne : meurtre, homicide involontaire et violence intentionnelle entraînant la mort. Il faudra encore attendre quelques semaines pour connaître la peine et Chauvin peut toujours faire appel.
C’est une victoire incontestable du mouvement Black Lives Matter qui a ébranlé tout le système.
Dès le premier jour, le jour où Chauvin a été arrêté et inculpé sous la pression du mouvement, après avoir été mis en congés payés par ses supérieurs «dans l’attente de l’enquête sur un incident médical». Jusqu’au jour du verdict, qui l’a reconnu coupable dans tous les actes d’accusation.
L’institution violente qu’est la police reste toutefois hors de portée
À la fin de sa plaidoirie, le parquet avait déclaré que ce procès n’avait «pas pour objet de poursuivre la police», et que «être policier est une profession noble». Chauvin avait précisément fait honte à cette noble profession.
Il avait à peine prononcé ces paroles que, un jour plus tard et une heure avant le verdict sur Chauvin, le département de police de Columbus a tiré et tué Ma’Khia Bryant, une jeune fille de 16 ans.
Pendant que se déroulait le procès du meurtre de Floyd, «la police américaine a tué 64 personnes au total», selon les chiffres établis par la journaliste Samanta Helou-Hernandez. Cela inclut Daunte Wright, juste à l’extérieur de Minneapolis, et Adam Toledo, un garçon de 13 ans, mains en l’air lorsqu’il a été abattu par la police de Chicago!
En cette période pascale, Chauvin ne sera-t-il que l’agneau sacrifié pour sauver le système? L’organisation Dream Defenders, parmi tant d’autres, a écrit ce qui suit en réponse à la question: «Notre force réside dans notre voix collective. Nous voulons une vraie sécurité dans nos villes, nos communautés, nos écoles, nos maisons, nos lieux de travail. Rien ne nous ramènera George Floyd. La vraie justice ne viendra que lorsque l’investissement dans nos communautés sera mis en place et que les systèmes de violence étatique qui nous détruisent seront balayés.»
Luk Vervaet, 21 avril 2021Etiquettes : George Floyd, Etats-Unis, violences policières, Derek Chauvin,
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Le Marocain Jamal Benomar fonde une association regroupant d’anciens fonctionnaires de l’ONU
Les anciens médiateurs de l’ONU veulent que la paix au Moyen-Orient se fasse à l’échelle locale
Un groupe d’anciens médiateurs de haut niveau des Nations Unies du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord a fondé une organisation de résolution des conflits, l’International Center for Dialogue Initiatives, ou ICDI, afin de pallier les échecs des courtiers en paix étrangers et de permettre aux artisans de la paix locaux de devenir plus influents dans leur région, selon les fondateurs.
Jamal Benomar, ancien envoyé des Nations unies au Yémen et président du centre, s’est entretenu par téléphone avec PassBlue depuis la région métropolitaine de New York au sujet de cette nouvelle entreprise. « L’idée générale, dit-il, est d’encourager les gouvernements, les organisations intergouvernementales et la société civile de la région à prendre davantage de responsabilités dans la résolution de leurs propres problèmes, au lieu de s’en remettre exclusivement à des puissances extérieures… qui ont toutes leurs propres intérêts. »
Parmi les huit fondateurs du centre figurent sept anciens chefs de missions de paix de l’ONU ainsi que Wided Bouchamaoui, ex-présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, qui est corécipiendaire du prix Nobel de la paix 2015. La nouvelle organisation est le fruit du travail de Benomar, un citoyen marocain et britannique qui a quitté l’ONU en 2017.
Les autres fondateurs sont : Ibrahima Fall, ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères et coordinateur de l’ONU pour la région des Grands Lacs africains ; Youssef Mahmoud, un Tunisien qui a dirigé l’opération de maintien de la paix de l’ONU en République centrafricaine et au Tchad ; Haile Menkerios, un diplomate érythréen qui a été envoyé de l’ONU auprès de l’Union africaine ; Tarek Mitri, un universitaire libanais qui a été ministre des affaires étrangères de son pays et envoyé des Nations unies en Libye ; Ahmedou Ould Abdallah, ancien ministre des affaires étrangères de Mauritanie et envoyé des Nations unies en Somalie ; et Leila Zerrougui, une Algérienne qui défend les droits de l’homme et qui a récemment dirigé l’opération de maintien de la paix des Nations unies en République démocratique du Congo.
Seules deux des fondatrices, Bouchamaoui et Zerrougui, sont des femmes, ce qui reflète le déséquilibre général entre les sexes au sommet de la hiérarchie des Nations unies en matière de rétablissement de la paix, a déclaré Zerrougui lors d’une interview accordée à PassBlue depuis son domicile à Alger. Sur les 37 missions de paix actuelles, moins d’une sur trois est dirigée par une femme.
Le groupe fondateur est assisté par une équipe d’experts universitaires et d’anciens fonctionnaires de l’ONU. Ils travaillent à distance alors que le centre se prépare à ouvrir des bureaux à Beyrouth, Tunis et New York, a précisé Mme Benomar. Les fondateurs financent le fonctionnement de l’organisation, mais ils ont l’intention de lancer des campagnes de collecte de fonds tout en maintenant l’impartialité du centre, a-t-il ajouté.
Joost Hiltermann, directeur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord du groupe de réflexion International Crisis Group, a salué l’initiative du groupe lors d’un entretien avec PassBlue depuis Bruxelles. « Au cours des dix dernières années, nous avons vu de plus en plus de conflits éclater [dans la région], tant au niveau national qu’au niveau plus local, et la médiation est vraiment la meilleure façon d’avancer », a-t-il déclaré. « Si des personnes du calibre de Jamal Benomar peuvent y contribuer, tant mieux. Il y a un réel besoin en la matière. »
Les conflits qui secouent le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, connus sous le nom de région Mena, sont marqués par un degré élevé d’implication étrangère, les puissances extérieures soutenant les différents belligérants tout en essayant de jouer le rôle de médiateurs impartiaux. Cette dichotomie a créé un nœud de conflits internationalisés – notamment en Libye, en Syrie et au Yémen – ainsi qu’un éventail vertigineux d’efforts de rétablissement de la paix qui fonctionnent à contre-courant et ignorent souvent les populations locales.
Selon son site web, le centre se concentrera d’abord sur la Libye, la Syrie et le Yémen, où les conflits armés « se poursuivent sans relâche en raison de l’échec des processus de paix et de l’absence d’initiatives diplomatiques crédibles dans la région ».
Pourtant, certaines puissances régionales mènent une médiation positive, comme Oman, qui a récemment révélé avoir facilité les pourparlers de paix yéménites à Muscat. D’autres acteurs, en revanche, viennent de l’extérieur de la région, comme la France et la Russie, qui ont soutenu le commandant de l’armée libyenne rebelle Khalifa Haftar.
« Tout le monde est impliqué dans ces conflits », a déclaré Benomar, « sauf les populations locales qui vont vivre avec les conséquences ».
Maged Alkholidy, un militant yéménite pour la paix qui s’est entretenu avec PassBlue depuis la ville assiégée de Taiz, a déclaré que les Yéménites ordinaires sont laissés dans l’ignorance pendant que les diplomates étrangers marchandent sur leur sort. « Nous suivons les nouvelles mais nous n’avons pas d’informations concrètes », a-t-il dit. « Nous ne savons rien. »
Cela doit changer, affirment M. Benomar et ses collègues. Pour que les accords de paix soient durables, les populations locales, des dirigeants officiels à la société civile – y compris les femmes – doivent avoir une place de choix dans leur conception, affirment les fondateurs du nouveau centre.
« Vous n’obtiendrez jamais une paix durable si les personnes qui sont touchées par la guerre, et qui soutiennent l’une ou l’autre des parties, ne sont pas impliquées, si leurs problèmes ne sont pas traités, et si elles n’ont pas le sentiment de s’approprier le processus de paix », a déclaré M. Zerrougui.
Le centre s’inspire de la Tunisie, le pays où les premières étincelles du printemps arabe ont été allumées et qui a traversé cette expérience transformatrice plus pacifiquement que les autres nations de la région. La Tunisie y est parvenue sans intervention extérieure.
« Les Tunisiens ont trouvé par eux-mêmes des moyens de résoudre leurs difficultés, et leur transition n’a pas tourné au vinaigre et au sang comme c’est le cas en Libye, en Syrie et au Yémen », a déclaré M. Benomar. Cela ne veut pas dire que la Tunisie offre un modèle à reproduire ailleurs – les caractéristiques politiques du pays sont trop distinctes – et elle se débat en tant que démocratie naissante. Mais elle offre un exemple, comme l’ont fait remarquer deux des collègues de M. Benomar dans des entretiens séparés.
Des acteurs de la société civile comme ceux qui ont aidé la Tunisie à traverser les troubles du printemps arabe en 2015 – y compris le groupe dirigé par Bouchamaoui – existent dans d’autres pays mais sont souvent marginalisés, a déclaré Zerrougui. « Vous avez les acteurs sur le terrain, mais ils n’ont pas d’espace », a-t-elle déclaré. Le nouveau centre vise à identifier et à soutenir les groupes de la société civile pour qu’ils exercent une plus grande influence, en travaillant avec les représentants gouvernementaux.
« Nous venons de l’ONU, c’est là que nous avons grandi, mais en même temps nous venons de cette vaste région », a déclaré Benomar, « donc les idées que nous avons, elles sont une combinaison de la connaissance de la région et de la connaissance aussi du système international, de son fonctionnement et de toutes ses déficiences. »Pass Blue, 21 avr 2021
Etiquettes : Jamal Benomar, Maroc, ONU, fonctionnaires, envoyés spéciaux, conflits, Moyen Orient, Afrique du Nord,
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Pédocriminalité : l’Église catholique assume “sa responsabilité” et demande “pardon”
L’assemblée plénière de la Conférence des évêques de France a débouché sur neuf mesures destinées à lutter contre la pédocriminalité et à venir en aide aux victimes.
La Conférence des évêques (CEF) a annoncé la volonté de l’Église catholique d’“assumer sa responsabilité devant la société en demandant pardon” pour les crimes de pédophilie commis par ses membres. Une longue lettre, publiée sur Internet, liste neuf mesures destinées à lutter contre la pédocriminalité et à accompagner les victimes dans leur processus de reconstruction. Le secours financier est l’une des plus médiatisées. Il passera par une instance d’assistance indépendante, qui attribuera un montant variable aux victimes. Une manière de reconnaître leur statut et de les aider à faire face aux frais de thérapie, notamment. Mais cette mesure divise les victimes, contrairement à la construction d’un mémorial, sans doute à Lourdes. Cette dernière disposition permettra, quant à elle, de “garder vive la mémoire des faits commis”. Le lieu aura aussi pour vocation de “former les générations futures à la vigilance sur les dérives possibles du pouvoir spirituel”.
Former pour mieux lutter contre la pédocriminalitéJacques Blacquart, évêque d’Orléans et pionnier en matière de lutte contre la pédophilie “espérait” de telles mesures. “La lettre est un texte fondamental, qui marque une étape pour rendre l’Église plus sûre”, explique celui qui a mis en place une cellule d’écoute des victimes dès 2014. Pour lui, l’amélioration de la formation initiale et continue des prêtres et de tous les acteurs pastoraux, surtout ceux et celles qui travaillent auprès des jeunes, “est une question capitale !” Il juge essentiel de proposer des séances d’éducation affective, relationnelle et sexuelle (EARS). “Là, on est en panne. Je pense que les jeunes d’aujourd’hui crèvent de ne pas savoir ce que c’est que d’aimer.” Pour l’évêque, cela ne fait pas un pli : “Derrière la pédocriminalité, la question fondamentale est, pour chacun d’entre nous, celle de ses relations. De la relation à soi-même, aux autres, à Dieu”.
Ne rien lâcher pour les mesures soient appliquéesPour renforcer ces procédures de justice canonique, la CEF a aussi décidé de mettre en place un tribunal pénal au niveau national pour agir avec plus d’efficacité. Certains diocèses vont même plus loin. Ils sont une quinzaine à avoir signé des protocoles avec des parquets. “En tant qu’évêque, cela me montre que je peux m’appuyer sur des instances indépendantes”, précise Jacques Blacquart, qui s’est rapproché des procureurs de Montargis et d’Orléans.
Membre du collectif de victimes Foi et résilience, Véronique Garnier se dit “agréablement surprise” par les annonces faites. Il faut croire que le dialogue a fini par payer. En février, à l’occasion de l’assemblée plénière extraordinaire de la Conférence des évêques à laquelle le collectif était convié, les religieux semblaient peu enclins à prendre de telles décisions. Pour autant, le collectif sait qu’il a encore du pain sur la planche et compte bien “talonner” les évêques pour que les mesures soient appliquées.Réforme, 21 avr 2021
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La Turquie dit qu’elle s’oppose toujours à ce que l’Égypte qualifie de « terroristes » les Frères musulmans
ANKARA (Reuters) – La Turquie reste opposée à ce que les Frères musulmans soient déclarés « terroristes » par l’Egypte malgré une récente tentative de réparer les liens tendus entre les deux pays, a déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
Il a déclaré que la Turquie considérait les Frères musulmans comme un mouvement politique.
Le mois dernier, la Turquie a déclaré qu’elle avait repris ses contacts diplomatiques avec l’Égypte, huit ans après que les liens se sont effondrés après le renversement par l’armée égyptienne d’un président des Frères musulmans près d’Ankara en 2013.
Interrogé sur les liens de la Turquie avec les Frères musulmans dans une interview avec le radiodiffuseur Haberturk, Cavusoglu a déclaré que les relations internationales de la Turquie n’étaient pas fondées sur des partis ou des individus, et que le problème d’Ankara avec le Caire découlait de ce qu’il considère comme un « coup d’État ».
«Nous étions contre le coup d’État en Égypte, pas parce que c’était les Frères musulmans. Si (le président égyptien Abdel Fattah al) Sissi était en fonction ce jour-là et que quelqu’un d’autre avait effectué un coup d’État, nous aurions montré la même position de principe», a déclaré Cavusoglu mentionné.
« Nos liens ne sont pas liés à une personne ou à un parti. Mais, nous nous opposons à ce que les Frères musulmans soient déclarés organisation terroriste. C’est un mouvement politique qui tente d’accéder au pouvoir par des élections », a-t-il déclaré.
Un dégel des liens entre les puissances régionales pourrait avoir des répercussions sur le pourtour méditerranéen. Ils ont soutenu des camps rivaux dans la guerre en Libye et ont scellé des accords maritimes conflictuels avec d’autres États côtiers. Mais la Turquie a déclaré qu’une nouvelle période dans les relations Turquie-Egypte avait commencé et Cavusoglu a déclaré jeudi qu’Ankara ne voyait pas « la Libye comme une zone de compétition » avec l’Egypte.
Dans le premier signe concret d’un dégel, Ankara a demandé le mois dernier aux chaînes de télévision d’opposition égyptiennes opérant en Turquie de modérer leurs critiques à l’égard de l’Égypte. Cavusoglu a déclaré jeudi que la Turquie avait également fait une demande similaire à d’autres chaînes étrangères de ce type, et qu’elle n’était pas spécifique à l’Égypte.
La semaine dernière, Cavusoglu a déclaré que la Turquie enverrait une délégation en Égypte début mai à l’invitation du Caire, et qu’il rencontrerait son homologue égyptien Sameh Shoukry plus tard.Swissinfo, 20 avr 2021
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Israël / Référendum
Fouzia Mahmoudi
Benyamin Netanyahu a été le Premier ministre d’Israël durant plus de quinze années. Aujourd’hui une fois encore, il lui a été demandé de mettre en place un nouveau gouvernement à la suite des élections législatives de fin mars dernier. Pourtant, malgré la victoire de son parti, le Likoud, à ce scrutin, il peine à former une coalition et appelle à l’organisation d’un référendum pour élire le prochain Chef du gouvernement. Son parti de droite radicale a remporté 30 sièges sur les 120 à la Knesset aux législatives du 23 mars, les quatrièmes en moins de deux ans. Benyamin Netanyahu a obtenu le soutien des partis ultra-orthodoxes et d’une alliance d’extrême droite, sans réussir à rassembler une majorité de 61 sièges.Le 6 avril, il a été chargé par le président Reuven Rivlin de former le prochain gouvernement, mais il n’est pas encore parvenu à le mettre en place. «Nous avons besoin d’un référendum rapide pour sortir de l’impasse politique», a déclaré Benyamin Netanyahu à des journalistes. «Laissons les électeurs décider qui sera leur prochain Premier ministre». Netanyahu, 71 ans, a appelé dimanche Gideon Saar, qui a quitté fin 2020 le Likoud pour former son propre parti, à le rejoindre dans un «gouvernement de droite». Mais ses adversaires œuvrent en coulisses pour former un gouvernement et ainsi remplacer Benyamin Netanyahu, le plus pérenne des Premiers ministres israéliens et qui est actuellement jugé pour corruption dans trois affaires.
Dimanche, le centriste Yaïr Lapid, du parti Yesh Atid (17 sièges), a proposé un gouvernement d’union comprenant des partis de la droite, du centre et de gauche, excluant celui de Benyamin Netanyahu. Mais cette coalition ne rassemblerait que 58 sièges. Un référendum pourrait permettre à l’actuel Premier ministre de se maintenir au pouvoir mais, selon des experts, un tel scrutin pourrait aussi créer une nouvelle impasse. Il y a eu trois élections de Premiers ministres au suffrage universel direct en Israël. La dernière, tenue en 2001, a rendu «difficile la tâche du gouvernement de mener une politique cohérente», écrivent Assaf Shapira et Amir Fuchs, du centre de réflexion Israel Democracy Institute. Le candidat du Likoud, Ariel Sharon, avait à l’époque largement battu le Premier ministre sortant, le travailliste Ehud Barak. «Le pouvoir disproportionné de petits partis a fait que le gouvernement œuvrait avec la crainte constante d’élections anticipées», ajoutent les deux experts.
Pour Tal Schneider, journaliste au «Times of Israël», Netanyahu aurait besoin du vote de 61 députés pour changer la loi électorale, «et s’il les avait, il aurait (pu former) un gouvernement». Reste que pour le moment personne ne semble prêt et capable de prendre la suite du Premier ministre qui a, ces dernières années, réussi à diluer ses idées proches de l’extrême droite au sein de la population et qui sait, et c’est pour cela qu’il y tient tant, qu’en cas de référendum, il sera probablement plébiscité par des électeurs, qui dans leur ensemble se sont nettement radicalisés ces dernières années.
Le Jour d’Algérie, 21 avr 2021
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