par El-Houari Dilmi
«Trois ne réussiront jamais en Algérie jus-qu’à la saint-glinglin : la Faf, le Fln et Ezzerga », cette terrible sentence d’un truculent personnage, fort connu sur la place de Tiaret, n’a jamais été démentie par le temps à la marche victorieuse. C’est que l’Algérie va encore affronter le pays du Nil pour la Coupe arabe de la Fifa, une répétition générale avant le Mondial 2022. En même temps, le football algérien a un nouveau patron en la personne de Charaf Eddine Amara.
C’est dire si l’Algérien accepte volontiers de prendre des coups quand il s’agit du ballon rond. Pourtant, d’aucuns croient comme en la prunelle de leurs yeux exorbités qu’en football, seul le ballon n’est pas payé, et c’est pourtant lui qui prend le plus de coup !
Coup N°1 : parce que tout autour du combat permanent pour la vie d’ici-bas, c’est avant tout (et tous !) une affaire de coups, quelle différence y a-t-il entre un coup donné dans la fourmilière de nos déveines tenaces et un coup de boule aussi massacrant que celui de Zizou, donné en plein dans la poitrine du colonialisme positif ? Parce que sous nos cieux particuliers, chaque maillon trop faible de la grande chaîne alimentaire s’échine à réussir son coup à lui seul en donnant le meilleur coup possible (et non imaginable) dans le dos troué de son prochain; un coup donné par derrière une épaule trop large vaut toujours mieux que deux coups reçus en pleine tête… de turc. Et comme tous les Algériens se remettent à se shooter jusqu’à l’ivresse avec cette drogue douce fabriquée avec juste un morceau de cuir engrossé de beaucoup de vent, les coups vont pleuvoir de partout. Ils seront si nombreux que ça partira du coup du sort pour les uns, jusqu’au coup de pot pour les autres, en passant par le coup de foudre mortel pour le reste. Suivra un crachin de coups d’épingle dardant, de coups de dés à la manière de la bouteille jetée à la mer, jusqu’au(x) coup(s) de Jarnac assassin(s).
Coup N°2 : le football étant d’abord un gros coup de pied donné dans le dos de son quotidien délavé, cette autre harga virtuelle qu’est le football, c’est aussi un coup de crochet du gauche infligé à l’adversaire pour tenter de toujours rester dans le coup… en se tuant à mettre hors de coup celui qui veut nous couper notre organe le plus vital : le nez national. C’est que l’Algérie, d’Oum Theboul à Tidda, est prêt à se scalper juste pour voir onze hommes sur un terrain vert venger le destin castré d’un peuple toujours en combat (sur) épique contre ses rêves détournés et son destin castré.
Et comme une histoire de coup finit forcément par un autre mauvais coup, rien ne vaut le coup… d’un coup de savate rageur donné dans le dos trop rond de ceux qui veulent nous couper le pif, en nous laissant juste nos bouches béantes pour ruer dans les brancards de ceux qui veulent nous couper les cheveux en autant de pipes cassées…
Dernier coup : jouer au football, ce n’est pas simplement battre les autres équipes, mais surtout se battre contre l’idée de perdre… Encore et toujours !
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