Accusé d’agression sexuelle par une conseillère municipale d’Aix-en-Provence, Eric Zemmour est visé par de nouveaux témoignages. D’autres femmes affirment avoir fait l’objet de comportements déplacés de la part de l’éditorialiste.
Eric Zemmour est au cœur d’un grave scandale. Tout a commencé par un post Facebook datant du 27 avril et publié par Gaëlle Lenfant, une conseillère municipale d’opposition à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Elle affirme qu’en 2004, au lendemain d’un dîner partagé avec plusieurs responsables socialistes, elle aurait été embrassée de force par le journaliste 62 ans. « Je me lève, il se lève aussi. M’attrape par le cou. Me dit ‘cette robe te va très bien, tu sais ?’. Et m’embrasse. De force. Je me suis trouvée tellement sidérée que je n’ai rien pu faire d’autre que le repousser et m’enfuir en courant. Trembler. Pleurer. Me demander ce que j’avais bien pu faire », a-t-elle écrit dans son message. Des accusations que le principal intéressé a niées par le biais de son entourage. Selon les confidences de ses proches à France Info, l’éditorialiste n’aurait « aucun souvenir de cette scène » et estimerait qu’il s’agit d’une « affaire politique qui sort au moment où chacun sait qu’il y a des velléités autour de lui. » Mais d’autres femmes viennent de sortir du silence dans les colonnes de Médiapart.
Eric Zemmour visé par plusieurs témoignages
Bouleversée par le récit de Gaëlle Lenfant, Aurore Van Opstal, une journaliste et auteure belge, a elle aussi témoigné contre Eric Zemmour. Elle affirme qu’elle l’aurait sollicité le 5 février 2019, afin de faire une surprise à son père, un ouvrier de Charleroi né le même jour et la même année que le polémiste. Pour le convaincre, elle lui aurait notifié qu’elle était « une amie de Michel Onfray » et qu’elle admirait beaucoup son travail. L’ancien chroniqueur d’On n’est pas couché lui aurait alors proposé de prendre un café tous les trois. C’est là qu’il aurait eu un comportement déplacé. Tout en « parlant à son père », il aurait caressé son genou avec la main et serait « remonté jusqu’à l’entrejambe ». « Il a fait comme ça deux allers-retours. J’étais tétanisée, sous le choc, je ne comprenais pas ce qu’il se passait, je le connaissais depuis trois minutes. Il avait 60 ans, j’en avais 29 », se souvient-elle avec effroi. Elle explique toutefois qu’ayant été victime de pédocriminalité durant l’enfance, cet épisode lui serait paru « anecdotique » sur le coup.
Une autre femme, surnommée Anne pour préserver son anonymat, affirme avoir elle été victime des agissements d’Eric Zemmour. Admirative de ce dernier en raison de ses passages dans l’émission Arrêt sur images, elle aurait demandé à le rencontrer. Ce dernier aurait accepté de prendre un café non loin des locaux du Figaro, où il travaille. Mais lorsqu’elle aurait voulu le remercier d’avoir payé l’addition, le journaliste se serait montré très insistant. « Il m’a demandé de le remercier autrement, s’est penché et m’a embrassée. Il a mis sa langue et tout ! Je l’ai repoussé encore mais pas assez franchement. Quand nous sommes sortis du café, il m’a ré-embrassée et je me suis laissée faire. […] Moi, je me dégoûte, je me trouve trop débile d’avoir cédé à ses avances. […] J’étais paniquée quand je suis rentrée », déplore-t-elle auprès de Médiapart. Un témoignage parmi tant d’autres, qui ternit grandement l’image de celui que certains rêvent de voir conquérir la présidence de la République.
Voici, 30 avr 2021
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