Aujourd’hui 44 pour cent des jeunes mauritaniens sont en chômage. Parmi eux, 271 000 diplômés âgés entre 19 et 35 ans. Des chiffres officiels alarmants qui traduisent un faible marché d’emploi dans un pays qui possède d’énormes richesses naturelles sur fond d’une tendance baissière de la croissance qui impacte sur la politique de l’emploi.
Mais l’une des raisons principales de ce chômage est liée au déséquilibre entre l’offre et la demande qui s’explique par l’inéquation entre la formation et l’emploi dans un pays potentiellement jeune à plus de 60 pour cent. C’est le système éducatif qui est pointé du doigt notamment le déficit de diplômés professionnels et de techniciens dans un environnement où le privé n’offre que plus de 4 pour cent des demandes alors que chaque année 50 à 60000 nouveaux demandeurs d’emploi sont enregistrés.
Les chiffres sont éloquents. 44 pour cent des jeunes sont au chômage et parmi eux, 271 000 diplômés âgés entre 19 et 35 ans. Une situation alarmante à laquelle le gouvernement compte apporter des solutions par la restructuration de l’Agence nationale de la promotion de l’emploi et le partenariat public-privé pour les secteurs productifs notamment la pêche qui ouvre des perspectives de 10 000 emplois en 2021.
Le problème du chômage qui sévit dans les grandes villes notamment comme Nouakchott et les zones rurales, est un problème structurel. Les efforts du gouvernement doivent être menés aussi bien en milieu urbain que rural pour favoriser l’emploi des jeunes. Et aujourd’hui les nouvelles technologies de l’information et de la communication constituent un passage obligé pour créer des emplois et pour la formation.
La priorité du plan de relance économique du gouvernement au privé va dans le bon sens à condition que la réforme de l’éducation soit une réalité. Par ailleurs l’Etat devra favoriser l’accès à l’emploi sur le marché les femmes et les jeunes non qualifiés et non scolarisés dont la plupart sont tentés par le secteur informel qui représente plus de la moitié de l’économie mauritanienne. C’est le secteur le plus impacté par la covid-19 et le parent pauvre de l’aide de l’Etat.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
Kassataya, 30 avr 2021
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