En 1956 , Robert Lacoste, gouverneur général de l’Algérie, disait que le FLN était hors de combat et qu’il vivait son dernier quart d’heure. Quatre ans plus tard, en 1962, c’était le colonialisme qui signait son dernier quart d’heure.
Pour cela, les ultras, avec à leur tête l’organisation de l’armée secrète (OAS), semaient la terreur dans les grandes villes, notamment Oran et Alger. Suite à leur défaite, c’était la terre brûlée. Déjà, le 15 mars 1962, ils assassinèrent six partisans de l’indépendance de l’Algérie, dont l’illustre écrivain Mouloud Feraoun.
Le 2 mai 1962, ils commirent un crime crapuleux en faisant exploser, au milieu de centaines de dockers, une bombe de forte puissance. Ces dockers, de pauvres gens, étaient en attente dans la zone de regroupement du port d’Alger pour faire partie de l’équipe du jour. Leur travail était des plus pénibles.
Une stèle a d’ailleurs été érigée après l’indépendance sur ces lieux. Elle représente un malheureux docker, le dos courbé, portant une très lourde charge. En ce 2 mai 1962, des dizaines de victimes ont également été enregistrées.
Ensuite, l’OAS n’a cessé de mener des actions criminelles, tuant des Algériens dans les rues, plastiquant les édifices publics, attaquant les banques, et ce sans aucune intervention des autorités coloniales. En juin 1962, les Européens partirent en masse, par milliers, de peur d’être pris pour des ultras et de subir des représailles.
Pourtant, les Algériens n’en voulaient pas à ces Européens. Dans la plate-forme du Congrès de la Soummam, organisé par le fin stratège Abane Ramdane, il était stipulé, comme dans la Constitution de la République algérienne d’aujourd’hui, que tous les habitants de ce pays sont des Algériens à part entière, quelle que soit leur race ou leur religion.
Un autre crime abominable fut commis en juin 1962 : l’incendie de la bibliothèque de l’université d’Alger. Un crime impardonnable contre la culture universelle de tous les temps. Durant cette période de la terre brûlée, les Algériens n’ont pas répondu à la violence, et ce malgré les provocations. Stoïquement, ils ont supporté malgré les larmes, la douleur et les souffrances. Leur récompense fut immense.
Le 5 juillet 1962, ils célébrèrent la victoire et la fin du colonialisme dans une joie indescriptible, avec une euphorie extraordinaire et une liesse générale, sans dormir, nuit et jour, et ce pendant des semaines.
Le Jeune Indépendant, 01 mai 2021
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