Algérie/ L’organisation du marché échappe aux décideurs publics : Le secteur de l’automobile en attente de redynamisation

Par Abdelkader Mechdal

Quelle que soit la démarche que les pouvoirs publics auront à adopter pour la réorganisation du marché de l’automobile, il est de l’importance de privilégier la piste de la concurrence dans le choix des intervenants sur le marché, ce qui aura à servir le besoin des clients à un produit de qualité et de prix abordable, comme à intéresser les constructeurs automobiles, qui vont vendre dans des conditions selon les normes des marchés à l’international.



La question de l’approvisionnement du marché national en différents types de véhicules est devenue cruciale après que l’arrêt des importations compte sa troisième année consécutive, sans que les pouvoirs publics ne parviennent à trouver une solution soit en reprenant les achats du neuf où concrétiser le vœu de l’industrie à travers l’intégration de la sous-traitance algérienne. En partant de la réalité faisant état du manque des rentrées en devises qui pousse les décideurs, dans la situation de crise actuelle qui s’associe aux répercussions de la pandémie du coronavirus, à revoir leur politique en matière de l’utilisation des disponibilités financières dans le sens de prioriser la couverture des besoins les plus nécessaires, cela fait que l’option de l’importation des véhicules comme a été le cas auparavant n’est plus possible, tant que les revenus des hydrocarbures sont en déclin.

Donc, quelle serait la solution pour ce problème d’arrêt d’approvisionnement ? Les autorités publiques ont cru à la double intervention, qui consiste à geler les importations d’une part et à passer à la fabrication d’une autre part, dans une formule autre que celle déjà expérimentée qui faisait dans un montage de kits importés, et qui n’était en fait que de l’importation masquée de véhicules ce qui est considéré comme un camouflet et pour l’Etat et pour les clients en Algérie, puisque les sorties en devises étaient aussi importantes que dans le temps de l’importation pure et simple, et que les prix ont franchi des niveaux beaucoup plus chers, même en comparaison avec ceux appliqués dans les marchés étrangers. Mais, l’organisation du domaine de l’industrie automobile fait toujours défaut avec cette attente interminable de la sortie du cahier des charges à imposer aux opérateurs voulant accéder à la nouvelle activité industrielle, ce qui est lié par la nouvelle direction du ministère de l’industrie au besoin d’instaurer la concurrence entre les investisseurs potentiels.

Les difficultés de lancer l’industrie, ont fait que les pouvoirs publics veulent reprendre de nouveau avec l’importation pour faire face à une demande en attente depuis l’année 2019 sans pouvoir lui porter une solution fiable permettant au marché de l’automobile de revenir à la normale, mais il parait que la conception de l’organisation de ce marché échappe toujours aux décideurs, qui ne savent plus sur quel pied danser. Pourtant, pour les professionnels du domaine la solution est simple, celle d’ouvrir le marché devant les constructeurs soit pour la commercialisation ou la fabrication, ou les deux à la fois, mais en respectant le besoin de renforcer les capacités nationales à l’exportation, et de veiller à ce que la balance des paiements soit excédentaire, et qu’elle puisse diversifier les ressources en devises, chose qui ramène au besoin de la concentration de la part du gouvernement d’attirer l’intérêt des constructeurs, et de laisser faire la loi de la concurrence.

Le Chiffre d’Affaires, 01 mai 2021

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