La question de la nomination d’un nouvel émissaire des Nations unies pour le Sahara Occidental sera sans doute réglé dans quelques jours.
Selon des informations distillées récemment, le remplacement de l’Allemand Horst Kohler, qui a démissionné de ce poste en 2019, serait possible après des mois d’atermoiements, de procédures manœuvrières et de reniement de la part de l’occupant marocain. Ainsi, l’ex médiateur de l’ONU en Syrie, le suédois Staffan de Mistura, est pressenti pour ce poste. La proposition de nomination de Staffan de Mistura est en attente de l’approbation des deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc.
Si la proposition du SG de l’ONU est retenue, de Mistura sera le cinquième émissaire de l’organisation onusienne pour ce territoire non autonome.
L’ONU a déjà nommé quatre médiateurs pour tenter de régler, en vain, ce conflit vieux de quarante six ans. Il s’agit des deux américains James Baker et Christopher Ross, de l’ancien président allemand, Horst Kohler et du hollandais Peter Van Walssun. Rabat a toujours mis les bâtons dans les roues dans le travail de ces médiateurs, leur refusant soit des visas d’entrée dans le territoire sahraoui et d’aller rencontrer des civils sahraouis, soit en les accusant de partialité. Source de blocage pendant des décennies, grâce au soutien de la France, le Maroc a joué la carte du statu-quo, qui l’arrangeait et lui permettait de poursuivre l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental.
Récemment, le SG de l’ONU par la voix de son porte-parole Stéphane Dujarric s’est dit “déterminé” à poursuivre sa quête d’un émissaire pour le Sahara Occidental, tout en reconnaissant qu’il “s’agit d’un poste compliqué pour lequel il a toujours été un peu difficile de trouver la bonne personne”.
Mais pour le Front Polisario la nomination d’un nouvel envoyé personnel n’est pas “une fin en soi”, affirmant que son rôle consiste à ” faciliter un processus de paix vigoureux et limité dans le temps qui conduit à l’exercice libre et démocratique par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance”. Le nouvel envoyé personnel doit aussi jouir du soutien unanime du Conseil de sécurité qui le confortera dans sa mission de médiation.
Staffan De Mistura proposé par le SG de l’ONU pour relancer le processus de paix au Sahara Occidental, à l’arrêt depuis 2019, a été nommé en 2014 envoyé spécial sur la crise en Syrie.
Il a eu à assumer le rôle de facilitateur pour les pourparlers de paix en Syrie, une fonction précédemment occupée par l’Algérien Lakhdar Brahimi, qui a démissionné en mai et avant lui par Kofi Annan.
Possédant deux nationalités, italienne et suédoise, le diplomate, 74 ans, cumule quatre décennies d’expérience à l’ONU, dans les zones touchées par le conflit aussi bien que dans les agences humanitaires.
L’ancien médiateur a déjà offert ses bons offices en Irak et en Afghanistan où il a servi en tant que chef des missions de l’ONU dans ces deux pays.
Le Jeune Indépendant, 01 mai 2021
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