Au moins quatre personnes ont été blessées par balle samedi dans la région de Mandoul, dans le sud du Tchad, lorsque les forces de sécurité ont tiré sur une foule qui manifestait contre la prise du pouvoir par l’armée le mois dernier, selon des témoins et des sources hospitalières.
Dans la ville de Sarh, à environ 550 kilomètres (340 miles) de la capitale N’Djamena, les manifestants ont tapé sur des casseroles et des poêles en signe de défi à l’encontre du conseil militaire qui a pris le pouvoir depuis que le dirigeant historique du Tchad, Idriss Deby, a été tué le mois dernier.
La police a répondu en tirant sur la foule à balles réelles, selon des témoins. Une personne qui a reçu une balle dans l’abdomen est dans un état critique, selon un travailleur médical qui a requis l’anonymat.
« Deux de mes amis ont été blessés par des coups de feu juste devant moi, et ont passé plus d’une heure sur place avant de pouvoir être transportés à l’hôpital », a déclaré à Reuters Allaissem Bernodji Manace, qui a manifesté à Sarh.
« Nous avons vécu une scène terrible », a-t-il ajouté.
Des responsables de la société civile de la ville voisine de Koumra ont déclaré qu’une douzaine de personnes avaient été arrêtées lors d’une manifestation parallèle, à laquelle les forces de sécurité ont répondu par des passages à tabac et des gaz lacrymogènes.
Un représentant du conseil militaire tchadien a refusé de commenter les actions des forces de sécurité, mais a déclaré que les manifestants étaient « juste des jeunes qui ont défilé dans les rues en créant des embouteillages ».
Les manifestations à Mandoul se sont déroulées au même moment que les funérailles de cinq personnes tuées mardi à N’Djamena lors d’affrontements entre manifestants et forces de sécurité.
La réponse de l’armée à ces manifestations a été condamnée par certains des alliés les plus solides du Tchad, notamment la France, les États-Unis et l’Union africaine.
Le conseil militaire, dirigé par le fils de Deby, Mahamat Idriss Deby, a promis d’organiser des élections dans les 18 mois. M. Deby a été tué le 19 avril alors qu’il rendait visite aux troupes qui combattent les rebelles opposés à son règne de 30 ans.
La transition du Tchad est suivie de près par ses alliés occidentaux, qui ont travaillé avec la nation d’Afrique centrale pour combattre les militants dans le Sahel.
Reuters, 02 mai 2021
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