L’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) planche depuis quelques jours déjà sur l’examen des dossiers de candidature aux élections législatives du 12 juin.
Entamée après la clôture de l’opération de dépôt de candidature le mardi dernier à minuit, cet examen des listes électorales n’est pas sans donner des frissons aux partis politiques et associations. En effet, les candidats à ces élections législatives anticipées craignent par dessus tout de voir leur dossier rejeté par l’Anie. En ce sens des milliers de candidats retiennent leur souffle. Et cela sera encore le cas jusqu’à ce que l’institution que préside Mohamed Charfi rende son verdict final à propos de la conformité ou non des dossiers de candidature. Il est prévu que l’Anie termine son travail dans quelques jours puisque, selon les dispositions de la loi, cette institution dispose de12 jours à partir de la date de dépôt de candidature pour trancher sur la conformité des dossiers. En vérité si ce sentiment de peur s’est saisi des candidats cela est surtout dû aux informations selon lesquelles l’Anie est en train de faire preuve de vigilance
s’agissant du respect de la loi.
À ce titre des informations non confirmées font état du rejet de la candidature du secrétaire général du parti du FLN. Une information surprenante quelque peu puisqu’Abou El Fadl Baadji a lui-même annoncé avoir renoncé à la candidature pour cette élection. Mais qu’à cela ne tienne des informations concordantes font globalement état du rejet de dizaines de candidature. L’Anie n’a eu de cesse de mettre en garde contre l’argent sale et les pratiques occultes durant la campagne électorale. Mohaamed Chorfi dira, à maintes reprises, que « l’Anie est dotée de suffisamment de prérogatives ». Il dira que celle-ci reste apte à « mener des enquêtes, à l’issue de la proclamation des résultats du vote, sur l’origine du financement de la campagne électorale », ajoutant que « ce travail qui pourrait prendre jusqu’à six mois, amènerait la disqualification si les investigations prouvaient son usage de l’argent sale », a-t-il mis en garde. D’ailleurs l’Anie a mis en place une commission en son sein. Cette commission est composée de représentants de différentes instances, à l’instar du Conseil de l’État, la cour des comptes et la Cour suprême.
« Elle a pourmission le contrôle du financement de la campagne électorale », a-t-il affirmé. Autant dire que ce ne sera pas facile pour les tenants de l’argent sale de passer cette fois-ci, eux qui étaient les maîtres du jeu dans un passé encore très récent. Nul besoin de rappeler que l’APN dissoute était truffé d’hommes d’affaires dont l’origine de la fortune était plus que douteuse.
Par : KAMEL HAMED
Le Midi Libre, 06 mai 2021
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