Au moins 400 000 personnes appartenant à 60 000 familles pauvres vivent de la culture du cannabis, généralement dans de petites exploitations du nord du Maroc, un pays considéré comme le premier producteur mondial de cette plante.
Selon une étude sur la situation de la culture de cette plante dans le pays, présentée aujourd’hui par le ministère de l’intérieur à une commission parlementaire de la Chambre des représentants (chambre basse), les exploitations de moins d’un hectare représentent 80% du total des terres cultivées, avec une moyenne de 1,25 hectare pour chaque famille.
La culture du cannabis se concentre principalement dans les provinces du nord du pays (Al Hoceima, Chaouen, Ouazzane, Taunat, Larache et Tétouan), précise l’étude, qui souligne que les surfaces cultivées sont passées de 130 000 hectares en 2000 à moins de 50 000 ces dernières années.
La même source a mis en évidence un écart dans le niveau de revenu selon le type de terre et la productivité de la plante ; par exemple, le revenu net annuel par hectare varie de 16 000 dirhams (1 490 euros) pour les terres pluviales les moins fertiles, à 75 000 dirhams (6 990 euros) pour les terres irriguées les plus fertiles ; un revenu qui, selon le rapport, a diminué ces dernières années.
Selon le rapport, la légalisation de l’usage médical et récréatif du cannabis en Europe et ailleurs menace de faire disparaître le marché d’exportation du cannabis marocain illégal dans les années à venir. Les prémisses de cette lente disparition se traduisent, selon l’étude, par la baisse du prix et de la quantité vendue du produit marocain, qui aboutit désormais entièrement sur le marché illégal du cannabis transformé en haschisch.
La culture illégale du cannabis au Maroc nuit à l’environnement, en asséchant les nappes phréatiques et en provoquant la déforestation, une situation qui a été aggravée par l’introduction, ces dernières années, d’une espèce hybride de la plante, plus gourmande en eau.
Le rapport détaille également la précarité et la pauvreté dont souffrent les petits cultivateurs de cannabis exploités par les trafiquants de drogue, qui vivent dans « une semi-clandestinité qui les empêche de s’intégrer à la vie sociale » par crainte de poursuites judiciaires.
Par ailleurs, l’étude souligne que le marché mondial du cannabis représente un volume de 13,8 milliards de dollars (11,4 milliards d’euros).
L’étude a émis des hypothèses sur les destinations possibles du cannabis marocain s’il entre dans le circuit légalisé, notant que l’Europe pourrait être le principal marché pour le cannabis légalisé, plus précisément l’Espagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l’Allemagne, avec une projection de 25 milliards de dollars (20,8 milliards d’euros) d’ici 2028.
Le Parlement marocain étudie actuellement l’approbation d’un projet de loi historique qui légalise pour la première fois certains usages thérapeutiques et industriels du cannabis, mais qui sanctionne les usages récréatifs, après avoir été approuvé le 11 mars par le gouvernement.
Avec des informations de l’Agencia EFE
Pothead Media, 06 mai 2021
Etiquettes : Maroc, cannabis, haschich, Kif, drogue, légalisation, Al Hoceima, Chaouen, Ouazzane, Taunat, Larache, Tétouan,
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