Maroc Confidentiel

Tunisie – Kaïs Saïed risque-t-il faire exploser le pays avec ses « caprices » ?

Le pays est en pleine effervescence. Le sort, si jamais c’est lui, semble s’acharner sur ce petit pays.

Comme si le peuple n’en avait pas assez avec la crise sanitaire et celle socio économique, fallait-il rajouter ce profond sentiment de dégoût et de désespoir, en malmenant le peuple et en l’entrainant dans une guerre des présidents qui ne peut que mener, si ce n’est déjà fait, le pays vers le néant.

Cette guerre et cette course au pouvoir sont en train de peser sur le peuple. Un peuple qui est privé de ses richesses, spoliées chaque jour un peu plus, privé de son bien-être, privé, même, de ses menus petits bonheurs qui lui procuraient une certaine satisfaction, aussi futile soit-t-elle. Le peuple ne peut plus passer un mois de ramadan comme il aimait le faire. Il n’a même plus le droit de passer un Aïd digne de ce nom.

Cette guerre entre les présidents de la République et de l’Assemblée est en train de mener le peuple à la révolte avec un grand « R ». Car tous les maux dont se plaint le pays proviennent de cette folie du pouvoir qui s’est emparée des locataires de Carthage et du Bardo. Ils devraient essayer de comprendre, justement, le sens du terme « locataire ».

Tout est bon pour se disputer et faire sa guerre. On jette le peuple dans le malheur et, en plus, on investit dans ce malheur pour se faire une guerre de bas étage.

Tout est bon, y compris cette satanée pandémie, mise à profit à haut niveau pour régler les comptes avec ses ennemis. En effet, çà fait un an que le peuple est en train de payer les frais de la guerre entre les deux présidents, sur le champ de bataille de cette pandémie. Toutes les décisions, plus bêtes les unes que les autre, et plus meurtrière les unes que les autres ont été prises dans le cadre de cette guerre, pour discréditer son vis-à-vis ou le contredire.

On a, quasiment, la certitude que les dernières décisions de confinement général rentrent dans ce cadre. Les données épidémiologiques montrent, en effet, que la troisième vague en Tunisie fait désormais partie du passé. Pourtant, « on » a tout fait pour pousser le chef du gouvernement à prendre ces décisions, à coup de propagande et de bluff. Une campagne orchestrée par un ministre de la Santé et son équipe de « scientifiques » qui, il n’est de secret pour personne, sont acquis à la cause du palais.

Cependant, le pire reste à venir. En effet, la stratégie de sape dans cette guerre consiste à pousser l’adversaire à prendre des mesures et, ensuite, le contrer et essayer de retourner le peuple contre lui. Cela s’est déjà vu, lors des dernières décisions d’avant Ramadan, quand le gouvernement a dû rétropédaler suite aux « reproches » proférés par Kaïs Saïed à l’occasion de la cérémonie du 9 avril.

Maintenant, le jeu est devenu plus malin. On pousse le chef du gouvernement, à travers une campagne menée par une certaine commission scientifique et relayée par des médias qui n’y ont rien vu, à prendre la décision de confiner le pays. Décision qui a suscité, immédiatement, la grogne de tout le monde. Tout de suite après, c’est-à-dire ce soir, le président de la République se paye le luxe d’aller rompre le jeûne au ministère de l’Intérieur, pour y provoquer les cadres et agents, leur rappelant qu’ils ne relevaient que de son autorité. Puis, plus grave encore, il va sortir faire un tour dans les rues commerçantes de la capitale, histoire de témoigner sa solidarité avec les commerçants et les citoyens face aux décisions qui vont les priver de leur Aïd.

Kaïs Saïed ne se rend-il pas compte que les yeux de tout le monde sont braqués sur le pays ? Ne se rend-il pas compte qu’avec sa guerre sans merci, il est en train de faire peur au FMI qui hésite à accorder son soutien à ce pays où personne ne commande ?

Il est en train de mener une guerre sans merci, pour prendre le pouvoir et régner. Mais que va-t-il gouverner ? Que restera-t-il du pays qu’il entend administrer?

Pauvres de nous !

Tunisie Numérique, 08 mai 2021

Etiquettes : Tunisie, Kaïs Saïed, crise politique,

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