Algérie/ Engouement

Les élections législatives du 12 juin 2021 suscitent l’adhésion de la majorité des partis et des candidats indépendants. L’heure est à la mobilisation pour être fin prêts le jour «J». Cet intérêt n’est pas le fait du hasard. Des raisons objectives le corroborent. En dépit des difficultés dues à la propagation de la Covid-19, l’Algérie a pu organiser deux scrutins électoraux qui se sont soldés par l’élection du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le référendum sur l’amendement de la Constitution. La transparence qui a prévalu dans leur préparation et leur déroulement est un message fort envoyé aux électeurs et à l’ensemble de la classe politique, attestant de la réhabilitation de l’acte de voter et d’un respect scrupuleux du libre choix des Algériens.

C’est une rupture fondamentale avec les pratiques du passé, marquées par un autoritarisme présidentiel exacerbé qui a fini par provoquer un rejet inquiétant du devoir électoral. Une avancée qualitative dans la vie constitutionnelle et institutionnelle du pays se concrétise, en lieu et place d’un ordre politique obsolète fondé sur des oukases et sur le recours inconsidéré au fait accompli. Vues sous cet angle, les prochaines législatives augurent d’une saine compétition, où les programmes, les affrontements d’idées et les propositions des candidats sont le seul moyen de gagner les suffrages, en conférant une réelle crédibilité aux institutions qui sont effectivement l’émanation de la volonté du peuple et l’exacte réponse à ses aspirations. Des garde-fous juridiques sont mis en place pour dissuader toute tentative de fraude ou de malversation et faire échec à toute manœuvre occulte ou intervention délictueuse susceptible d’inverser le cours des élections et d’en altérer la portée.

Il restera aux prétendants à la chambre basse du Parlement de compter sur la pertinence de leur programme de campagne et la qualité de leurs propositions, pour convaincre un électorat exigeant. Ce dernier ne peut nullement s’accommoder de promesses lénifiantes, de discours pompeux ni des sempiternelles surenchères.

«Nous exhortons les candidats sur les listes de partis et indépendants à faire montre d’une compétition loyale et de respect de l’éthique de l’exercice politique, et appelons le peuple algérien à choisir ses représentants, hommes et femmes, au sein de l’Assemblée populaire nationale parmi ceux qui sont dignes de confiance, compétents et parfaitement au fait des affaires publiques, et de porter haut la voix de la démocratie et de la citoyenneté pour le changement avec la volonté souveraine du peuple algérien», a déclaré le Président Tebboune. L’époque encore récente où de nombreux Algériens furent, à des degrés divers, des victimes expiatoires de commis de l’État peu portés sur la notion de service public, n’a plus aucune raison d’exister. Même chose pour ces élus qui, aussitôt parvenus à leur fin, trahissent leurs électeurs, leur tournent le dos, demeurant sourds à leurs revendications, quand ils ne changent pas de chapelle politique au gré de leurs intérêts étriqués et de leurs ambitions.

El Moudjahid, 09 mai 2021

Etiquettes : Algérie, élections législatives, 12 juin,

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